1-The Mockingjay 2.39
2-Remind Her Who the Enemy Is 2.30
3-District 12 3.24
4-Snow's Speech 3.32
5-Please Welcome Peeta 3.53
6-Katniss' Nightmare 2.06
7-The Arsenal 3.55
8-Incoming Bombers 4.34
9-Don't Be a Fool Katniss 1.40
10-District 12 Ruins 4.05
11-The Hanging Tree 3.38*
12-Peeta's Broadcast 1.45
13-Air Raid Drill 4.32
14-It's Gonna Be a Long Night 2.27
15-Taunting the Cat 2.09
16-White Roses 3.26
17-District 8 Hospital 2.07
18-The Broadcast 1.12
19-Jamming the Capitol 3.28
20-Inside the Tribute Center 3.45
21-Put Me On the Air 3.10
22-They're Back 2.47
23-Victory 2.54

*Interprété par Jennifer Lawrence
Ecrit par Suzanne Collins,
Jeremiah Fraites, Wesley Schultz.

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Lionsgate/Republic B0022225-02

Produit par:
James Newton Howard, Sven Faulconer
Co-produit par:
Jim Weidman
Score mixé par:
Shawn Murphy
Monteur superviseur musique:
Jim Weidman
Monteur musique:
David Olson
Arrangements additionnels et
programmation synthés:
Sven Faulconer, Sunna Wehrmeijer
Sound design:
Joe Trapanese
Choeur:
London Voices
Boys' Choir:
Trinity Boys Choir
Solo vocalist:
Sunna Wehrmeijer
Systèmes de contrôle Auricle:
Chris Cozens, Richard Grant
Préparation musique:
Dakota Music Service
Monteur scoring:
David Channing
Programmation synthé:
Christopher Wray
Coordinateur scoring:
Pamela Sollie

Artwork and pictures (c) 2014 Lions Gate Entertainment Inc. All rights reserved.

Note: ****
THE HUNGER GAMES :
MOCKINGJAY PART 1
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
Troisième épisode de la saga adaptée des romans pour ados de Suzanne Collins, « The Hunger Games : Mockingjay Part 1 » (La révolte partie 1) est un épisode de transition censé nous préparer au grand final de la partie 2 déjà tournée, prévue courant 2015 (alors qu’il n’y a qu’un seul livre pour le dernier tome, exactement comme pour le final de « Harry Potter » qui fut aussi divisé en 2 films). Peu de temps après les événements du dernier « Hunger Games », Katniss Everdeen (Jennifer Lawrence) et d’autres survivants ont pris la fuite avec des membres de la rébellion, dont fait partie le haut juge des jeux Plutarch Heavensbee (Philip Seymour Hoffman), qui a décidé de trahir le Président Snow (Donald Sutherland) pour passer dans le camp des rebelles. Les survivants se sont réfugiés dans les souterrains du District 13, dirigé par la présidente Alma Coin (Julianne Moore). Katniss apprend alors que Peeta Mellark (Josh Hutcherson) ainsi que Annie Cresta (Stef Dawson), la fiancée de Finnick Odair (Sam Claflin) et Johanna Mason (Jena Malone), les vainqueurs des précédents Hunger Games et des jeux de l’expiation, sont retenus prisonniers au Capitole. Le Président Snow utilise alors Peeta pour diffuser des messages destinés à Katniss et aux rebelles, censés les décourager. Considéré désormais comme un traître, Peeta est en fait manipulé par Snow et subit une torture régulière et un lavage de cerveau constant. La présidente Coin décide alors que Katniss doit incarner aux yeux de tous le Geai moqueur, symbole de la révolte, et la mettre en scène dans des films de propagande surnommés « propa-clips » afin d’unifier tous les districts et d’organiser une révolte générale contre la tyrannie du puissant Capitole. Découvrant avec horreur les ravages du District 12, suite aux actes de rébellion lors des 75e Hunger Games, Katniss, réticente à accepter au départ la proposition de Coin, décide finalement de prendre son destin en main et d’incarner le Geai moqueur dans des spots de propagande à destination de l’ennemi. C’est alors que Snow durcit la loi et déclare que tout individu qui possède le symbole du Geai moqueur sera considéré comme un traître et exécuté sur le champ, et pour prouver ses dires, le tyran fait exécuter des rebelles aux yeux de tous. Pour Katniss, il n’y a plus qu’un seul but : unifier tous les districts contre le Capitole et libérer Peeta et les autres avant qu’il ne soit trop tard.

« The Hunger Games : Mockingjay Part 1 » s’avère être une bien belle réussite et confirme l’excellente qualité d’une saga aux thèmes forts, retranscrivant de façon très efficace l’univers des romans de Suzanne Collins. Après deux premiers épisodes prometteurs mais assez inégaux, ce troisième film confirme la vitalité de la saga réalisée par Francis Lawrence. Cette fois-ci, Katniss se retrouve face à des choix draconiens et difficiles. Cette nouvelle aventure est beaucoup plus sombre et dramatique, le récit gagnant en maturité. Le film aborde les thèmes de la manipulation des images et du conditionnement des masses par les médias et les politiques, d’un côté comme de l’autre (Coin utilise Katniss et les films comme arme de propagande, tandis que Snow utilise les interviews truquées de Peeta comme principal outil de dissuasion), sauf que cette fois-ci, il n’est plus question des jeux présentés dans les premiers films, puisque Katniss se retrouve désormais impliquée dans un grand mouvement de rébellion et de résistance face à la tyrannie du surpuissant Capitole. Dès lors, l’aspect ludique et aventureux des deux premiers opus laisse cette fois-ci la place à un contexte plus politique, où il est question de lutte de pouvoir entre deux clans adverses, le Capitole et les rebelles du District 13. Dénonciation éloquente des ravages des régimes totalitaires et des armes de propagande, ce « Mockingjay Part 1 » s’entoure d’analogies évidentes avec la 2de Guerre Mondiale (le Capitole pouvant être comparé au troisième Reich d’Hitler) et propose un spectacle plus posé, parsemé de quelques longueurs, mais beaucoup plus adulte et plus sombre dans ses enjeux dramatiques et scénaristiques. Jennifer Lawrence incarne toujours avec brio une Katniss Everdeen plus torturée et malmenée dans ce film (on voit l’héroïne pleurer pendant une bonne partie de l’histoire !), entouré d’une pléiade de seconds rôles impressionnants – à noter que le film est dédié à la mémoire de Philip Seymour Hoffman, malheureusement décédé avant la fin du tournage – Délaissant l’action au profit d’une trame scénaristique plus intimiste et plus sombre, « Mockingjay Part 1 » est un excellent épisode de transition idéal pour patienter en attendant l’ultime volet de la saga en 2015.

La partition symphonique de James Newton Howard confirme là aussi l’excellente tenue de l’univers musical des « Hunger Games ». Satisfaisante mais par moment inégale dans les deux premiers films, la musique de JNH démontrait déjà tout l’art du compositeur dans le maniement des grands thèmes dramatiques/mélancoliques et des passages épiques et mémorables où l’émotion n’était jamais en reste. Dans le second épisode « Catching Fire », on sentait déjà une évolution dans le score et plus particulièrement au niveau des thèmes, même si, encore une fois, l’ensemble restait assez inégal d’un bout à l’autre. Cette fois-ci, « Mockingjay Part 1 » met la barre plus haut en reprenant les grands thèmes des précédents scores dans de nouveaux développements plus riches et plus aboutis, alors que la musique semble gagner elle aussi en maturité, et devient de plus en plus impressionnante au fur et à mesure que l’histoire avance. Enregistrée à Londres avec un grand orchestre symphonique et la prestigieuse chorale des London Voices, la partition de « Hunger Games 3 » dispense une émotion et une tension dramatique constante tout au long du récit, avec une mélancolie constante dans les mélodies et les harmonies, tout en reprenant les bases thématiques et sonores des précédents scores. La BO du film est aussi d’une chanson originale entendue vers le milieu du film, écrite par Wesley Schultz et Jeremiah Fraites du groupe de folk américain « The Lumineers », qu’interprète Jennifer Lawrence dans une scène magnifique du film (« The Hanging Tree »). Cette chanson prend ici des tournures de refrain populaire qu’entonnent en choeur les rebelles lors d’une mission commando suicide sur un barrage du Capitole, sans aucun doute l’un des moments forts du film et un grand moment de musique – « The Hanging Tree » est à coup sûr LE morceau incontournable de « Hunger Games 3 » et un passage déjà anthologique ! – Dommage par ailleurs que la très belle mélodie de la chanson ne soit pas davantage reprise dans le score orchestral de James Newton Howard.

Le film débute au son de cordes élégiaques et de choeurs tragiques avec la reprise du thème de Katniss dans « The Mockingjay ». A noter que la symbolique des thèmes reste assez brouillonne dans le film, un problème qui touchait déjà les deux précédents scores : il est parfois difficile de savoir à quel personnage ou quelle identité est associé chaque thème du score, car s’il y a effectivement une base thématique assez forte, son utilisation sur les images reste souvent hasardeuse et inaboutie, un problème qui se prolonge malheureusement dans ce troisième film – le thème de « The Mockingjay » pourrait aussi bien être celui de Katniss, ou alors celui de la révolte, ou alors celui de la nation de Panem, etc. – On retrouve cette ambiance dramatique dans « Remind Her Who The Enemy Is », avec l’utilisation d’instruments solistes incluant des flûtes ethniques, déjà présentes dans les premiers scores, et judicieusement mixés de façon lointaine ici pour évoquer le mouvement de résistance. Dans « District 12 », on retrouve le thème mélancolique du District subtilement porté par la voix gracieuse et élégiaque de Sunna Wehrmeijer, pour la scène où Katniss découvre les ruines du District 12 suite aux bombardements meurtriers du Capitole (ce thème étant entendu vers la fin du deuxième film « Catching Fire »). La musique prend même une tournure quasi horrifique pour la découverte des ruines avec un crescendo dissonant assez impressionnant et funèbre – on notera ici l’emploi de cordes solistes incluant un violoncelle baroque et une viole de gambe qui apportent une sonorité quasi médiévale particulière dans la deuxième partie de « District 12 », avec le retour d’une autre mélodie issue des précédents scores, basée sur un enchaînement harmonique très médiéval de quintes à vide en parallèle. Cette mélodie évoque la demeure familiale et les origines rurales modestes de Katniss et sa famille.

Après quelques scores récents fort décevants et indignes de James Newton Howard, force est de constater que les premiers morceaux du nouveau « Hunger Games » s’imposent par une maturité d’écriture et une certaine intelligence d’écriture dans les orchestrations et les harmonies, parfois subtiles et élégantes. Parmi les thèmes qui reviennent ici, on retrouve le motif de 6 notes descendantes et menaçantes du président Snow, surtout entendu au début de « Put Me on the Air », et, curieusement, peu représenté dans le sombre « Snow’s Speech ». On reconnaît néanmoins ici les sonorités menaçantes et les orchestrations typiques de Snow (notamment dans l’emploi des cordes graves). A ntoer que la fanfare triomphante du Capitole, le fameux « Horn of Plenty » entendu dans les deux précédents scores, n’est presque pas repris ici, les rares allusions à cette mélodie cédant la place à des variantes plus sombres et menaçantes, l’opulence et la grandeur du Capitole étant enfin mise à mal par les révélations sur le régime tyrannique et les actes de barbarie commis par le gouvernement du président Snow à l’égard du peuple de Panem. La relation entre Katniss et Peeta est au centre du film et de la musique de JNH, puisqu’on retrouve leur Love Theme issu de « Catching Fire » dans le mélancolique « Please Welcome Peeta », avec son mélange de cordes, bois et harpe, et toujours ces harmonies à la fois élégantes et belles typiques du compositeur dans ses moments plus lyriques/dramatiques. On appréciera la détermination et l’emploi de bois virevoltants dans « The Arsenal » qui évoque l’organisation de la rébellion autour d’un arsenal militaire impressionnant (ponctué de quelques rythmes martiaux de caisse claire), débouchant sur un passage assez épique dès 3:13 typique de James Newton Howard. L’action débute dans l’attaque des bombardiers en guise de représailles dans l’excitant et intense « Incoming Bombers ». On retrouve ici le grand JNH des musiques d’action, avec son lot de rythmes électro, de cuivres massifs et d’envolées mélodiques spectaculaires des cordes, des vents et des percussions (on pense parfois ici à « King Kong »). Le thème dramatique de Katniss/la rébellion est d’ailleurs repris aux violoncelles et aux choeurs dès 2:42 dans une reprise tragique et assez torturée du thème.

Véhiculant un sentiment de drame et de tristesse élégiaque tout au long du film, la musique de « Mockingjay Part 1 » délaisse toute notion d’héroïsme au profit de mélodies, de sonorités et d’harmonies souvent torturées ou amères, comme la reprise du thème vers la fin de « Incoming Bombers », évoquant un sentiment de perte et de désolation, notamment suite au bombardement sur l’hôpital. Cet aspect torturé, on le retrouve parfois dans des enchaînements d’accords ambigus, comme dans « Don’t Be A Fool Katniss », qui hésite entre accord majeur et mineur de façon assez subtile. Il est d’ailleurs question de la perte des êtres dans « District 12 Ruins », qui reprend le thème médiéval de la famille de Katniss au violoncelle et à la viole, avec l’emploi d’un violon soliste en mode ‘americana’ (on n’est guère loin par moment d’une ambiance méditative et élégiaque façon « Thin Red Line » d’Hans Zimmer !). Le Love Theme mélancolique de Peeta et Katniss est repris aux cordes dans « Peeta’s Broadcast » où l’atmosphère devient plus sournoise, menaçante et tendue, alors que Katniss aperçoit horrifiée le visage amaigri et pâle de Peeta à l’écran, qui semble être malmené par Snow et ses hommes. Et si vous voulez de l’action, vous serez servi avec les 4 minutes grandioses et énormes de l’excellent « Air Raid Drill » (autre grand moment du score !) pour la scène où les bombardiers attaquent le District 13 – impossible de passer à côté de l’envolée dramatique et solennelle très prenante entre 2:40 et 2:53, ou celle entre 3:36 et 4:06 qui reprend un thème épique bien connu des deux précédents scores, du JNH typique en grande forme ! – Les sonorités menaçantes de Snow reviennent dans « White Roses », avec le retour du thème de 6 notes de Snow à 2:31 et 2:41, et un second motif de 3 notes menaçantes de contrebasses déjà entendu dans « Snow’s Speech » (à 1:50), utilisé dans « White Roses » dès 2:00 avec contrebasses et clarinette basse pour suggérer la menace du gouvernement de Snow.

Le chant de douce lamentation élégiaque de « District 12 » est repris dans « District 8 Hospital », apportant là aussi cette douce mélancolie résignée aux images, avec une retenue émouvante. On notera l’emploi de loops électro étranges et de grésillements électroniques bizarres dans l’intense « Jamming the Capitol », lorsque les rebelles tentent de brouiller les signaux vidéos du Capitole en diffusant un spot de propagande pour couvrir un raid surprise pour libérer Peeta et les autres otages. On retrouve ici le style électro/orchestral plus typique de ce que fait James Newton Howard lorsqu’il travaille avec Hans Zimmer et les musiciens de chez Remote Control. La tension est à son comble dans le sombre « Inside the Tribute Center » pour le déroulement de la mission d’opération de sauvetage éclair sur le Capitole en pleine nuit. L’échange vidéo entre Katniss et Snow dans « Put Me on the Air » est un prétexte pour reprendre le motif menaçant de 6 notes du président Snow (dès les premières secondes du morceau), motif que l’on perçoit finalement difficilement dans le film. Le thème de Katniss revient dans la seconde moitié de « They’re Back », tandis que « Victory » se termine sur un grand crescendo orchestral/choral typique du compositeur, épique et robuste, annonçant une bataille finale explosive dans le quatrième film. James Newton Howard signe donc sur « Mockingjay part 1 » une partition plus riche et plus mature que les deux précédentes, avec une assise thématique plus forte et plus solide, même si la symbolique des thèmes n’est pas toujours suffisamment convaincante dans le film. La musique prend une tournure plus sombre et tragique dans ce troisième film, tandis que les thèmes, mal agencés dans le film, réussissent malgré tout à s’épanouir dans la longueur, même pour les motifs secondaires comme le thème de Snow, qui est ici un peu plus présent que dans les deux précédents scores.

A l’image, la musique apporte une chaleur et une émotion constante aux images, soulignant chaque scène avec une intensité dramatique constante. S’éloignant de toute forme d’héroïsme, JNH présente Katniss comme une héroïne torturée et souffrante, malgré son fort caractère. C’est ce que l’on ressent dans sa musique, écrite avec une générosité que l’on n’avait plus entendu depuis des années chez le compositeur, qui semble en grande forme depuis son superbe « Maleficent » chez Disney. Du coup, JNH pose des bases très solides pour préparer le terrain pour une conclusion grandiose qui s’annonce hautement spectaculaire et très impressionnante, car il ne fait nul doute que le compositeur saura relever une dernière fois le challenge et conclure la saga en beauté, les musiques des « Hunger Games » semblant gagner en intérêt et en maturité au fur et à mesure que les épisodes se succèdent et s’enchaînent. Toujours est-il que « Mockingjay Part 1 » possède son lot de grands moments de musique, incluant la magnifique chanson « The Hanging Tree », peut être l’une des plus belles chansons originales écrites pour un blockbuster hollywoodien cette année ! A ce sujet, il faut quand même reconnaître que la musique de « Hunger Games 3 » se hisse sans problème au dessus de la masse, grâce au savoir-faire et à l’expérience de James Newton Howard, qui confirme qu’il est toujours l’un des plus grands musiciens du cinéma américain actuel, signant un troisième score de grande qualité pour ce troisième « Hunger Games », rejoignant le lot très prisé des meilleures musiques de film de 2014 !




---Quentin Billard