Disc 1 Original Soundtrack

1-Perfect Conflict 4.44*
2-Ill Machine (x Ultra Brain) 4.05**
3-Rescue 3.34***
4-Test Tube 3.49+
5-Lost Second 4.19++
6-Love Me After 12AM 4.15+++
7-Ex-Boy 4.15++++
8-Metalic Velocity 3.28#
9-Seeds 5.43##
10-Method 1.34###
11-Method 3.35###
12-Phobia 1.27°
13-Shift & Esc. 3.23°
14-False Echo 2.09°
15-Encroacher 4.03°
16-The World 4.14##
17-Total Encounters 2.14°
18-Halconia Voice 1.22°°
19-Puzzle-Riddle 3.39°°°

Disc 2 Original Score

1-Ex Machina 1.35
2-Mission 2.10
3-Speed Star 1.41
4-Yakusoku 2.35
5-Tomo 5.06
6-Anthem 1.03
7-Giwaku 3.01
8-Ketsui 3.32
9-Yuugou to touta 3.54
10-Shutsugeki 1.14
11-Synchronicity 4.26
12-Shuuen 1.33
13-Deus Ex Machina 4.17
14-Dasshutsu 1.51
15-Appleseed II 1.37

*Aoki Takamasa
**Wagdug Futuristic Unity
***HASYMO
+Rei Harakami
++Technoboys Pulcraft Green-Fund
+++m-flo love Alex
(Clazziquai Project)
++++Towa Tei
#Haruomi Hosono & Cornelius
##RADIQ aka Yoshihiro Hanno
###HASYMO
°Haruomi Hosono
°°Miharu Koshi & Haruomi Hosono
°°°Lina Ohta.

Musique  composée par:

Tetsuya Takahashi

Editeur:

Avex Trax RZCM-45700-1/B

Supervision musique:
Haruomi Hosono
Mastering:
Takayashi Manabe (CD1)
Isao Kikuchi (CD2)
Manager production:
Eiichi Azuma
A&D relations publiques:
Satoshi Nakashiro
Assistant pour A&D:
Ryouichi Kiyomiya, Jun Leurs
Producteurs exécutifs:
Ryuichi Sakamoto, Norika Sora
Producteur musique pour le film:
Shin Yashui

(c) 2007 Shirow Masamune/Seishinsha-Ex Machina Film Partners. All rights reserved.

Note: ***
APPLESEED EX MACHINA
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Tetsuya Takahashi
Après « Appleseed » en 2004, Shinji Aramaki et son équipe rempilent pour un second épisode, « Appleseed Ex Machina » sorti en 2007 au Japon, et toujours adapté du manga éponyme de Masamune Shirow. L’histoire se déroule en 2131, alors qu’Olympus est devenue une seule et même nation fondée sur une société utopique régie par les Bioroïds, des êtres humains conçus artificiellement en laboratoire pour réfréner les émotions humaines et instaurer un nouvel ordre mondial contrôlé par l’ordinateur maître GAIA. Peu de temps après les événements du premier film, Deunan Knute et son compagnon cyborg Briareos Hecatonchires, deux membres de l’ESWAT, infiltrent une cathédrale dans laquelle sont détenus des officiels européens kidnappés par des cyborgs. Une fois leur mission accomplie et les otages libérés, Deunan et Briareos retournent à Olympus tandis que ce dernier est soigné à l’hôpital pour se remettre de ses blessures suite à une explosion au cours de la fusillade. Pour remplacer son ancien équipier, le commandant Lance attribue à Deunan un nouvel équipier, Tereus, dont l’apparence rappelle fortement celle de Briareos lorsqu’il avait encore une forme humaine. Désireuse d’en savoir davantage au sujet de Tereus, Deunan visite alors la fabrique de Bioroïd en plein coeur d’Olympus et y retrouve Hitomi, devenue aujourd’hui ministre du gouvernement. Deunan découvre alors que Tereus est un Bioroïd conçu à partir de l’ADN de Briareos, et qu’il est issu d’une nouvelle production dont l’objectif est de créer de parfaits soldats ne ressentant aucune émotion négative qui puisse interférer dans leur travail ou leur jugement. Peu de temps après, Deunan et Hitomi découvrent que de nombreux citoyens portent un dispositif Connexus, un appareil posé sur les oreilles qui projette des données holographiques à travers les yeux. Avec son équipe, Deunan découvre que les récentes attaques terroristes des cyborgs seraient l’oeuvre d’un individu qui contrôlerait les machines, et qui pourrait bien provenir de Poséidon, un conglomérat industriel multinational spécialisé dans la conception d’exosquelettes de combats et d’armement high-tech. L’enquête sur Poséidon commence tout juste mais des incidents se multiplient un peu partout dans Olympus, tandis que Richard Kestner, un scientifique spécialisé dans la technologie des cyborgs, devient le principal suspect dans cette sombre conspiration qui menace l’équilibre du monde tout entier.

Avec un scénario un peu plus élaboré que celui du premier film, « Appleseed Ex Machina » se voit aussi largement amélioré au niveau de sa charte graphique. Exit le mélange artificiel de 2D et de 3D du premier film, l’animation de ce second opus a gagné en maturité et cela se ressent à la vision du film : le rendu 3D numérique est ici beaucoup mieux maîtrisée, avec un jeu de lumières plus fin et riche, et un jeu de nuances et de détails qui manquaient cruellement au premier « Appleseed ». Même les personnages semblent avoir gagné en maturité et en profondeur, même si, comme pour le premier film, on regrette le manque de sophistication d’un scénario parfois trop simple, et donc sans réelle surprise sur le fond comme sur la forme (encore une fois, on est bien loin des aspirations philosophiques passionnantes de « Ghost in the Shell » de Mamoru Oshii !). « Appleseed Ex Machina » enchaîne quelques scènes d’action ahurissantes – le film a été produit par John Woo tout de même ! – mais l’ensemble reste assez creux et aborde des thèmes similaires au premier film, sans y ajouter quoique ce soit de plus (d’autant que les scènes d’action sont finalement assez peu nombreuses !). Les symboles et les allusions à la Grèce antique sont bien exploités, que ce soit au niveau des personnages ou des différents lieux aperçus dans le film, en revanche, on regrettera la faiblesse des dialogues, plutôt médiocres, et le manque d’originalité d’un scénario creux sans réelle profondeur (qui se cache derrière une fausse complexité apparente masquant les limites d’un script pas vraiment passionnant). Dommage, car il semblerait que les différentes adaptations cinématographiques de « Appleseed » n’aient encore jamais vraiment réussi à rendre hommage à la grande complexité du manga de Masamune Shirow.

Tetsuya Takahashi est de retour à la musique de « Appleseed Ex Machina » pour lequel il signe une nouvelle composition orchestrale plutôt énergique et épique, suivant les traces de son premier score sur le « Appleseed » de 2004. Musicalement, le score de « Ex Machina » reprend les grandes lignes du premier opus en mettant l’accent sur l’action, avec un mélange hybride entre électronique et orchestre. Le score de Takahashi cohabite dans le film avec une pléiade de compositions électro/techno à commencer par « Perfect Conflict » d’Aoki Takamasa écrit pour la bataille du début du film dans l’église. Ces morceaux électro boostent les images en renforçant le ton futuriste et moderne du film, ainsi que l’univers des méchas dans lequel baigne « Appleseed » (ces passages sont rassemblés sur le premier CD de l’album). Le film commence quand à lui sur l’introductif « Ex Machina », alors qu’une voix off raconte les origines de la guerre qui dévasta le monde et incita les survivants à créer Olympus et les Bioroïdes pour que l’espèce humaine puisse avoir une chance de survivre à l’apocalypse. On appréciera ici l’utilisation d’un grand orchestre avec cordes, vents et percussions incluant une chorale grandiose accentuant l’aspect épique du récit. La première mission de l’ESWAT dans l’église au début du film est accompagnée des rythmes martiaux trépidants de « Mission », qui verse dans l’action pure. On regrette simplement ici le recours à des samples orchestraux un peu ‘cheap’ (comme dans le premier film !), qui limitent par moment l’approche épique de Takahashi. La musique apporte un rythme constant au film, faisant monter la tension dans les moments les plus sombres ou renforçant le caractère fun et nerveux des scènes d’action, comme « Speed Star » qui s’inscrit dans un style hard rock/métal assez trépidant à grand renfort de loops électro, section rythmique, vocalises masculines et guitares électriques, pour la séquence où Deunan et Briareos affrontent les terroristes robots dans la ville.

« Yakusoku » permet à Tetsuya Takahashi d’illustrer l’aspect plus humain et émotionnel du film avec un thème romantique et mélancolique délicatement interprété par un piano sur fond de nappes sonores planantes. Il s’agit de la scène où Deunan vient voir Briareos blessé, suggérant les sentiments entre l’héroïne et son coéquipier. On appréciera ici le charme de « Yakusoku » qui cède très vite la place à une guitare acoustique et électrique nostalgiques (séquence du flashback sur les souvenirs de Briareos et Deunan durant la guerre), et un environnement électronique constant qui permettent de compenser l’aspect plus action et musclé du reste de la partition. Quelques touches sombres viennent tempérer ici le calme apparent du morceau durant la scène mouvementée du flashback rappelant la romance entre Deunan et Briareos. « Tomo » fait monter la tension pour la scène de l’attaque terroriste sur le palais gouvernemental. Takahashi utilise ici un mélange de cuivres massifs, cordes agitées et percussions action/martiales pour parvenir à ses fins, même si, encore une fois, on aurait préféré entendre un orchestre live. Dommage que les morceaux manquent parfois de repère thématique précis, même si l’on remarque quelques motifs qui apparaissent puis disparaissent trop rapidement, sans réel développement (un problème qui concernait déjà le premier score de « Appleseed »). On retrouve l’aspect plus intimiste dans « Giwaku » avec des moments atmosphériques peu intéressants en écoute isolée, et finalement très fonctionnels, comme dans le premier film. A noter que le thème d'Olympus, introduit dès le début du film, est repris à 0:29 dans l'excellent « Anthem » à la manière d'un hymne solennel évoquant l'espoir qu'incarne pour tous la cité futuriste et utopique.

« Yuugou To Touta » développe une ambiance d’action plus épique avec l’orchestre, les choeurs et une section rock plus nerveuse et fun durant le début de la guerre contre la rébellion des citoyens manipulés par le système Connexus de Poséidon. La musique apporte ici un caractère spectaculaire et grandiose au film, même si l’on regrette là aussi l’absence d’un vrai thème fort qui aurait donné une dimension plus séduisante et moins fonctionnelle à la musique d’Ex Machina. C’est le début de la bataille finale dans « Shutsugeki » qui apporte une montée d’espoir sur fond de rythmes déterminés et de guitare électrique rock, avec quelques accords plus héroïques et solennels de cuivres assez prenants. La bataille finale est illustrée dans « Synchronicity » pour un dernier grand morceau d’action épique et déchaîné, oscillant entre orchestre et parties rock fun. Surprise agréable : on retrouve avec plaisir le fameux thème héroïque issu du premier « Appleseed » au cours d’une envolée triomphante assez prenante et mémorable dès 2:18, aussi intense à l’écran que sur l’album. Dommage qu’ici aussi, le thème ne soit finalement presque pas développé tout au long du film, alors qu’une série de variations autour de cette mélodie auraient apporté un vrai plus à la musique. Impossible par exemple de résister à la reprise noble et puissante du thème à 2:59, qui nous donne vraiment envie d’en entendre plus dans ce genre ! La bataille se prolonge dans le massif « Deus Ex Machina » et se termine dans le nerveux « Shuuen », tandis que « Dasshutsu » et « Appleseed II » ramènent le calme et l’espoir dans la partition et le film. « Appleseed II » reprend par ailleurs le thème majestueux d’Olympus déjà entendu dans « Ex Machina », la boucle étant bouclée, l’aventure touchant à sa fin au son d’une ultime reprise puissante du thème héroïque vers 1:19.

Tetsuya Takahashi reprend donc l’esthétique musicale du premier « Appleseed » et nous propose quelques prolongements musicaux intéressants et inédits de son ancien score, sans apporter quoique ce soit de bien neuf. Musicalement, on regrette toujours le manque de développement des thèmes – il est assez frustrant d’attendre les dernières minutes du film pour entendre enfin les thèmes s’épanouir, alors qu’ils sont quasi inexistants dans le reste du récit ! – d’autant que le caractère souvent fonctionnel de certains morceaux et le côté cheap des banques de son orchestrales employées par le compositeur empêchent véritablement la partition de concrétiser pleinement tout son potentiel, que l’on devine pourtant à plusieurs reprises. Néanmoins, les fans de la saga et du manga « Appleseed » apprécieront à coup sûr le travail de Takahashi et des musiques électroniques additionnelles signées entre autre Haruomi Hosono ou Rei Harakami, mais la partition de « Appleseed Ex Machina » est à prendre comme elle est, une musique d’action épique typiquement japonaise d’esprit, mais aussi bien en dessous de son potentiel réel, à l’image du film de Shinji Aramaki.




---Quentin Billard