Disc 1

1-Jupiter Ascending-
1st Movement 4.13
2-Jupiter Ascending-
2nd Movement 3.25
3-Jupiter Ascending-
3rd Movement 5.55
4-Jupiter Ascending-
4th Movement 3.26
5-The Houses of Abrasax 2.19
6-I Hate My Life 2.07
7-Scrambled Eggs 1.09
8-The Abrasax Family Tree 9.14
9-The Shadow Chase 5.49
10-The Titus Clipper 7.05
11-Mutiny on the Bounty Hunter 4.41
12-One Reincarnation Under God 4.06

Disc 2

1-Digging Up the Flirt 2.23
2-A Wedding Darker 6.07
3-Regenex Is People! 3.22
4-The Lies Have It 2.21
5-It's A Hellava Chase 8.13
6-Dinosaur To New Heights 0.49
7-Family Jeopardy 5.07
8-Abdicate This! 3.28
9-Flying Dinosaur Fight 5.28
10-Commitment 9.57
11-Flying Dinosaur Fight
With Guts (Bonus) 2.35

Musique  composée par:

Michael Giacchino

Editeur:

WaterTower Music WTM5009814

Album produit par:
Michael Giacchino
Monteurs musique:
Paul Apelgren, Dan Pinder
Assistant montage:
Alex Levy, MPSE
Coordinateur score:
Andrea Datzman
Musique orchestrée par:
Tim Simonec
Orchestrations additionnelles:
Chris Tilton, Brad Dechter,
Andrea Datzman, Cameron Patrick,
Mark Gasbarro, Jeff Kryka

Score conduit par:
Ludwig Wicki, Robert Ziegler,
Tim Simonec

Préparation musique:
Jill Streeter (U.K.),
Suzie Katayama (U.S.)

Préparation additionnelle score:
Jeff Kryka
Consultante orchestre:
Isobel Griffiths
Consultant assistant orchestre:
Jo Changer
Direction London Voices:
Terry Edwards, Ben Parry
Mixage et enregistrement score:
Joel Iwataki
Assistant scoring:
Sara Bowden
Assistants de Mr. Giacchino:
Dave Martina, David Coker
Direction de la musique pour
Warner Bros. Pictures:
Paul Broucek, Darren Highman
Direction de WaterTower Music:
Jason Linn
Music business affairs:
Dirk Hebert
Direction artistique:
Sandeep Sriram

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2014 Warner Bros. Entertainment Inc., Village Roadshow Films (BVI) Limited and Ratpac-Dune Entertainment LLC. All rights reserved.

Note: ****
JUPITER ASCENDING
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Michael Giacchino
Révélés au début des années 2000 grâce à la trilogie « Matrix », Andy et Lana (anciennement Larry) Wachowski ont continué leur bonhomme de chemin à Hollywood, multipliant les productions et aussi les réalisations, avec entre autre le très coloré « Speed Racer » en 2008 et « Cloud Atlas » en 2012. Très attendus au tournant pour leur nouveau film, les frères Wachowski renouent avec leur genre de prédilection, la science-fiction, dans « Jupiter Ascending » (Jupier : le Destin de l’Univers), long-métrage ultra spectaculaire qui raconte l’histoire extraordinaire de Jupiter Jones (Mila Kunis), jeune immigrée russe qui vit aux Etats-Unis en nettoyant les toilettes du voisinage avec sa mère Aleksa (Maria Doyle Kennedy) et sa tante Nino (Frog Stone). Menant jusqu’à présent une vie modeste et ordinaire, Jupiter pensait être complètement anonyme et insignifiante, jusqu’à ce qu’elle croise la route de Caine Wise (Channing Tatum), un ancien chasseur militaire interplanétaire arrivé sur Terre pour retrouver Jupiter. Pourchassés par de dangereux chasseurs de prime venus d’une autre planète et des créatures aliens nommés les « gardiens », Jupiter et Caine doivent désormais s’enfuir. C’est alors que Caine révèle à Jupiter sa véritable destinée : elle est en réalité la réincarnation d’une ancienne reine de la maison des Abrasax, une puissante dynastie qui règne sur les univers extraterrestres depuis des millions d’années et qui utilisent la planète Terre et d’autres planètes de l’univers comme une immense récolte pour leurs propres ressources (les humains seraient en fait les fruits de ces récoltes que les Abrasax viennent cueillir le temps venu). Depuis la mort de la reine, ses trois enfants se partagent l’immense héritage des Abrasax : Balem (Eddie Redmayne), Titus (Douglas Booth) et leur soeur Kalique (Tuppence Middleton). Caine a été envoyé sur terre par Titus pour retrouver Jupiter et la ramener ainsi dans leur monde, tandis que le tyrannique et belliqueux Balem, qui n’a aucun égard pour la vie humaine, projette de tuer Jupiter afin d’éviter que cette dernière ne réclame son statut de monarque et ne reprenne ses droits sur la Terre. Une grande bataille commence alors pour la survie de l’espèce humaine et de l’univers tout entier.

« Jupiter Ascending » s’inscrit dans la continuité des productions de science-fiction épiques que l’on voit régulièrement à Hollywood depuis le retour musclé du genre au cinéma avec le très surestimé « Avatar » de James Cameron en 2009. Conçu avant tout comme un space opera moderne de 2015, la sortie de « Jupiter Ascending » semble bénéficier d’un bon timing, alors que le genre est en train de reprendre du poil de la bête avec les récents « Star Trek » et le septième épisode de la saga « Star Wars » réalisé par J.J. Abrams. Pour les Wachowski, c’est à nouveau l’occasion de rappeler leur amour pour les grands spectacles hollywoodiens, les effets spéciaux complètement démesurés et les grandes batailles épiques et colossales baignant dans un univers futuriste et high-tech. On peut même remarquer ici un parallèle évident avec les thèmes abordés dans « Matrix », puisque l’on retrouve encore une fois l’idée d’une humanité soumise – dans le plus grand secret – à une entité supérieure (des sortes de dieux ?) qui cultive la Terre comme un énorme champ, attendant que le jour de la récolte arrive (dans « Matrix », les champs étaient représentés sous forme d’oeufs manipulés par les machines, dans lesquels naissaient les humains). Et comme dans la trilogie de la Matrice, on retrouve l’idée d’un personnage christique représentant l’élu, celui qui sera choisi pour sauver l’espèce humaine et redonner ses droits à la Terre. Pour le reste, le film est un spectacle distrayant servi par une avalanche d’effets numériques – le film a été projeté en IMAX 3D – de cascades ahurissantes filmées de façon virtuose et bien évidemment de décors épiques grandioses pour l’univers alien décrit dans le film.

Seulement voilà, si « Matrix » avait la bonne idée de proposer des thèmes philosophiques passionnants comme point de départ d’une mythologie cinématographique empreinte au cyberpunk, « Jupiter Ascending » est un véritable cocktail des thèmes habituels très en vogue dans la science-fiction actuelle sans réflexion particulière, s’auto justifiant par son seul but de divertir pendant 2 heures, sauf que la sauce ne prend pas, faute à un scénario inconsistant et ridiculement complexe alors que l’histoire, débarrassée de tous ses détails superflus et encombrants, tient en réalité sur une ligne. Dès lors, tout s’enchaîne très vite et les invraisemblances se multiplient, tout comme le jeu d’acteur assez moyen de Mila Kunis, qui a parfois bien du mal à y croire (surtout au début du film – l’histoire nulle des abeilles racontées par Sean Bean !). Malgré les moyens évidents à l’écran – le film a coûté la modique somme de 176 millions de dollars mais n’en a remporté que 181 millions, ce qui n’est pas fameux par rapport au budget initial d’une telle production – Exit ici l’intelligence du propos de « Matrix », et place à un spectacle bête et purement visuel, sans fond particulier. Même les scènes d’action et de batailles sont décevantes, car filmées de façon illisibles et abrutissantes à force de vouloir en faire des tonnes. D’ailleurs, le public ne s’y est pas trompé et « Jupiter Ascending » s’est vautré au box-office U.S., rattrapé de justesse par les recettes dans le reste du monde. On pourra toujours apprécier le casting, tandis que le film semble avoir crée malgré tout un véritable culte auprès des femmes qui ont apprécié de voir une héroïne (Mila Kunis) enfin à la tête d’une grande production de cette envergure. Toujours est-il que « Jupiter Ascending » n’a rien du nouveau chef-d’oeuvre annoncé et se plante largement dans les grandes lignes, faute d’une histoire crédible et réellement passionnante, dans le fond comme dans la forme !

Michael Giacchino retrouve à nouveau les frères Wachowski sur « Jupiter Ascending » après « Speed Racer » (2008). Pour sa deuxième collaboration à un film des Wachowski, Giacchino livre une solide partition symphonique assez classique d’esprit, écrite dans la continuité de ses précédents travaux sur « John Carter » et « Star Trek Into Darkness ». Avec une énorme formation orchestrale et la prestigieuse chorale des London Voices aux proportions totalement démesurées (environ 108 chanteurs, avec pas moins de deux grands orchestres de 100 musiciens chacun pour arriver au résultat final, l’un enregistré à Londres, l’autre aux Etats-Unis !), la musique de « Jupiter Ascending » est probablement la bonne surprise de ce début d’année 2015, incroyablement épique, puissante et spectaculaire, très thématique et grandiose à la fois. A noter que la conception de la musique a été assez atypique, puisque Michael Giacchino a d’abord commencé à travailler sur le film avant le tournage de ce dernier. Le travail en amont du tournage a permis au compositeur d’écrire librement sans les contraintes de l’image, enregistrant ses premiers morceaux avec le grand orchestre de Londres à Abbey Road Studios (les 4 fameux mouvements écrits comme une symphonie classique, présentés sur le premier CD) suite à une première lecture du scénario. Ce sont ces quatre mouvements orchestraux qui présentent les grandes lignes directrices du score et serviront de base de travail à Giacchino pour modeler ensuite la musique sur les images. Par la suite, une fois le tournage et la production commencée, Giacchino composa le score pour le film, enregistrant cette fois-ci les nouveaux morceaux avec le Hollywood Studio Symphony au Newman Scoring Stage de la 20th Century Fox (de « The Houses of Abrasax » jusqu’au contenu du deuxième CD), ce qui explique ainsi la présence de deux orchestres pour la bande originale du film. Le résultat est-il à la hauteur de tout ce travail ? Incontestablement, même s’il y a des hauts et des bas dans cette somptueuse partition orchestrale.

Une première vision du film nous permet d’abord d’appréhender l’oeuvre dans sa globalité. A l’instar de l’immense « John Carter », le score de « Jupiter Ascending » va là où on l’attend le plus : des grands thèmes spectaculaires, des orchestrations très riches, une écriture soutenue et soignée, et un véritable plaisir d’écoute constant ! Certaines critiques reprochent parfois la simplicité de l’écriture mélodique de Giacchino ou le manque de profondeur de son contrepoint ou de ses harmonies, ce qui peut sembler évident dans certains passages du score, qui auraient effectivement gagnés à être moins répétitifs et plus surprenants dans leur contenu musical, d’autant que les thèmes ne sont pas très originaux et restent inégaux (contrairement par exemple au superbe thème principal mémorable de « John Carter » !). Néanmoins, difficile de faire la fine bouche en cette période de vache maigre et de carence artistique dans le septième art contemporain. Ainsi, la partie enregistrée à Londres nous présente les principaux thèmes du score à travers quatre mouvements symphoniques, à commencer par le thème de Jupiter entendu dans le premier mouvement, basé sur une cellule de 3 notes évoquant le statut de monarque de la Terre de Jupiter. D’abord introduit par des choeurs et un tutti orchestral grandiose, le thème de Jupiter est ensuite repris par un garçon soprano dès 1:45 dont la voix éthérée et pure traduit clairement la bienveillance de l’héroïne incarnée par Mila Kunis dans le film. Les harmonies sont ici plutôt paisibles, dans une série d’accords majeurs majestueux afin d’évoquer l’idée de l’espoir du destin de l’univers qu’incarne Jupiter Jones. Le deuxième mouvement présente un deuxième thème majeur du score de Giacchino, le Love Theme pour Jupiter et Caine, inévitable thème romantique introduit ici par un violon soliste sur fond de cordes, vents et harpe. Comme souvent chez le compositeur, on sent que Giacchino est souvent moins à l’aise dans le domaine des thèmes lyriques, qui semble ici plutôt limité dans son expression tout en apportant malgré tout une certaine force aux images du film, lorsqu’il évoque la puissance de la romance qui va crescendo entre les deux personnages tout au long de leur aventure. A noter l’emploi très réussi des choeurs qui rejoignent alors l’orchestre durant une seconde partie plus poignante dès 1:35. Le troisième mouvement est le troisième grand thème du score, introduit par un piano délicat puis très vite développé par un orchestre et des choeurs guerriers démesurés. Il s’agit du thème épique de bataille, basé sur deux phrases mélodiques de 6 notes et intervenant souvent durant les moments les plus dramatiques du film et des scènes d’affrontement.

Enfin, le quatrième mouvement introduit le quatrième thème du score, un thème mélancolique pour Jupiter et sa quête pour sauver la Terre, thème malheureusement gâché par une écriture mélodique assez hasardeuse (dommage que les notes des violoncelles semblent tourner curieusement en rond vers 1:13-1:16, dommage aussi que la mélodie s’arrête en pleine montée à 1:32 !). Et si vous pensiez avoir fait le tour avec ces quatre mouvements symphoniques préparatoires, vous n’avez encore rien entendu, car un cinquième motif est entendu à la fin du quatrième mouvement, une série de 4 notes rapides à 2:28 (aux violoncelles/contrebasses avec le garçon soprano). Ce motif sera très utilisé comme un thème d’action durant les scènes de bataille du film – à noter la façon dont le motif fait écho aux trois notes du thème de Jupiter chanté en arrière-plan par la chorale masculine a cappella – Un sixième thème fait son apparition dans « The Abrasax Family Tree », il s’agit d’ailleurs d’un thème qui sera très présent tout au long du film, un puissant thème martial et belliqueux associé à la maison des Abrasax et symbolisant l’aspect guerrier et conquérant des dirigeants aliens de l’univers, le tout sur fond d’ostinato de cordes/percussions martial à souhait. A noter que « The Houses of Abrasax » fournit déjà une première ébauche de ce thème de manière moins évidente, mais toujours avec cette idée d’un ostinato martial et conquérant, associé notamment à la menace de Balem dans le film. C’est un thème assez protéiforme que Giacchino va modeler sans cesse tout au long du film suivant le dirigeant présenté à l’écran : en gros, plutôt calme avec un vibraphone ou des bois pour Kalique, guerrier et surpuissant pour Balem ou plus sournois et mystérieux pour Titus. Dès lors, le score commence enfin en évoquant par exemple le quotidien ordinaire de Jupiter sur terre dans « I Hate my Life », l’un des rares passages bondissants du score où l’on retrouve le Giacchino aventureux des musiques pour les productions Pixar (l’utilisation des choeurs et des cuivres lors du final possède un côté vaguement russe traduisant probablement les origines de Jupiter et sa famille).

L’action, déjà largement valorisée par le surpuissant « Jupiter Ascending – 3d Movement » (atout-clé de ce premier album !), est introduite à la fin du sombre « Scrambled Eggs » et lors de l’affrontement entre Caine et les gardiens dans « The Shadow Chase ». Libéré des contraintes de l’image dans cette partie enregistrée à Londres, Giacchino se fait plaisir en racontant l’histoire à sa manière, avec une liberté orchestrale qui fait plaisir à entendre ! Ce n’est pas subtil, certes, et l’on échappe pas aux conventions habituelles du genre et ainsi qu’une certaine lourdeur durant quelques passages, mais quel plaisir d’entendre une telle vigueur orchestrale dans une grosse production hollywoodienne de 2015, à une époque où Remote Control parasite et formate le paysage musical cinématographique actuel ! « The Shadow Chase » est un pur tour de force orchestral et rythmique de plus de 5 minutes, développant le thème des Abrasax (aux cors à 0:31) avec des cuivres virtuoses et des rebondissements rythmiques excitants à la John Williams – on pense ici aux travaux de Michael Giacchino et Chris Tilton pour les jeux vidéos « Mercenaries » ou « Black » - on trouve aussi le thème de bataille à 1:52 (celui du troisième mouvement), le motif d’action de 4 notes (à 3:29), le tout baignant dans des orchestrations très classiques et luxuriantes où chaque pupitre de l’orchestre londonien a son mot à dire en plus de l’immense chorale grandiose, avec des bois et des cuivres nombreux qui apportent une couleur orchestrale impressionnante à ce gigantesque morceau d’action. Difficile de passer aussi à côté du lyrisme formidable et quasi opératique de « The Titus Clipper » (non utilisé dans le film), avec ses cordes en octave romantiques façon Miklos Rozsa ou Alfred Newman pour évoquer le règne de Titus. On notera ici l’emploi de percussions exotiques typiques de Giacchino qui apportent ici un charme tout particulier à cette musique exubérante et généreuse. Vous souhaitez encore plus d’action ? Aucun problème, vous serez servi avec la démesure symphonique débridée de « Mutiny on the Bounty Hunter » ou « One Reincarnation Under God » qui rappelle les grandes heures du symphonisme épique à la David Arnold pour les films de Roland Emmerich au milieu des années 90 !

La partie enregistrée aux Etats-Unis, et qui correspond aux versions films des morceaux, est un vaste prolongement des idées mises en place sur le premier album. « Digging Up the Flirt » développe ainsi le thème dramatique de bataille avec une brève allusion au motif de quatre notes (aux violoncelles dès 0:37), développé ici sous une forme intime et douce avec vibraphone, piano, harpe et cordes. Certains passages sombres comme « A Wedding Darker », « Regenex is People ! » ou « The Lies Have It » suggèrent l’aspect plus dramatique du récit tout en développant certaines idées mélodiques, tandis que « It’s A Hellava Chase » est un nouveau tour de force orchestral pour une autre scène de poursuite du film entre les héros et les bad guys, superbe déchaînement symphonique/choral de plus de 8 minutes assez monumental ! Même chose pour les montées épiques surpuissantes de « Family Jeopardy » ou « Abdicate This ! » et « Flying Dinosaur Fight » pour la longue bataille finale du film, « Flying Dinosaur Fight » accompagnant la scène où Caine affronte le dinosaure de Balem pour ce qui reste l’un des morceaux d’action les plus enragés et les plus grandioses du score de « Jupiter Ascending », profitant pleinement de toute la puissance sonore du Hollywood Studio Symphony et des choeurs. Enfin, l’affrontement se conclut sur les 10 minutes ahurissantes et quasi apocalyptiques du complexe « Commitment », dans lequel les rappels thématiques sont nombreux et variés, incluant quelques belles envolées comme à 5:08 où la voix de l’enfant s’élève au dessus de le masse, ou ce motif d’action secondaire sur une mesure à trois temps, qui traverse une partie des scènes de bataille finales (celui entendu au début de « It’s A Hellava Chase » ou vers la fin de « Commitment »). Dommage que le morceau soit d’ailleurs partiellement non utilisé dans le film !

Difficile de ne pas se laisser emporter par la fougue symphonique et chorale du surpuissant « Jupiter Ascending », une partition riche et somptueuse d’une qualité inespérée pour une production hollywoodienne d’une telle ampleur, preuve s’il en est que les grandes pages symphoniques ont encore le vent en poupe à Hollywood et ne sont pas prêtes de disparaître, tant que des artistes comme Michael Giacchino et des cinéastes comme les frères Wachowski lutteront pour faire perdurer ce style et cette culture typiquement occidentale et indissociable de la musique au cinéma. A l’instar des grandes musiques de film d’antan, la partition de « Jupiter Ascending » apporte un flot continu d’émotion à ce véritable tour de montagne russe que représentent le film et sa musique ! Michael Giacchino a cerné tous les aspects du récit et les motivations des principaux personnages, qu’il s’agisse des batailles, de la romance, de la mélancolie, du drame, du suspense ou de l’action pure ! Malgré quelques défauts dans l’écriture des thèmes qui ne sont pas toujours très originaux ou follement mémorables, on ressort totalement conquis par l’écoute de « Jupiter Ascending », nouvelle démonstration ahurissante du savoir-faire de Michael Giacchino, toujours au sommet de son art et plus que jamais l’un des meilleurs compositeurs travaillant à l’heure actuelle à Hollywood ! Abordant le film des Wachowski comme un grand spectacle populaire d’antan, le musicien nous livre une partition riche, complexe et extraordinairement dense, dans la continuité de l’épique « John Carter », un score qui pourrait bien devenir une nouvelle référence du genre, comme pour les derniers scores épiques de Giacchino, dont on attend de pied ferme ses prochaines contributions pour le cinéma ! Probablement l’une des meilleurs BO de film de l’année 2015 !




---Quentin Billard