1-The Incident 2.18
2-Rogue 2.03
3-Justice League 3.47
4-Mother 1.08
5-Sin City 2.32
6-The Beginning of the End 1.06
7-Inside the Batcave 1.44
8-Chased by Amazons 2.17
9-Atlantian War 3.53
10-Recreation 1.22
11-Redux 3.11
12-Flash Reborn 1.05
13-A Darker Past 1.26
14-Hal Jordan 1.48
15-Superman 1.31
16-Faster Than Bullets 1.56
17-The Mission of a Soldier 1.35
18-Aquaman's Army 1.05
19-Worlds Collide 1.29
20-Aquaman vs. Wonder Woman 1.36
21-Thawne's Play 4.01
22-I Changed Something 2.09
23-The Fallen 2.37
24-The Blood of Hope 1.51
25-Last Man Standing 3.14
26-Hell of a Messenger 4.01
27-This Is Classified 1.44
28-Lost Family 0.36

Musique  composée par:

Frederik Wiedmann

Editeur:

La La Land Records LLLCD 1266

Musique produite par:
Frederik Wiedmann
Orchestrations:
Hyesu Yang
Préparation musique,
ingénieur technique score:
Jeremy Tisser
Ingénieur enregistrement score:
John Rodd
Album produit par:
Matt Verboys, MV Gerhard

Edition limitée à 2000 exemplaires.

Artwork and pictures (c) 2013 Warner Bros. Entertainment, Inc. All rights reserved.

Note: ***
JUSTICE LEAGUE :
THE FLASHPOINT PARADOX
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Frederik Wiedmann
« Justice League » (La Ligue des Justiciers) est une série animée américaine inspirée des comics books de DC Comics (le premier « Justice League » est publié aux USA en 1960), lancée dès 2001 et diffusée jusqu’en 2006. Le succès grandissant de la série poussa très vite les producteurs du show à proposer le concept de la ligue des super-héros les plus célèbres de DC sous d’autres formats, avec des adaptations en jeux vidéos, des figurines, de nouveaux comics books mais aussi des long-métrages animés. Le premier film animé, « Justice League : The New Frontier » sort directement en DVD en 2008 et reçoit un accueil critique favorable (à noter que le film animé « Superman : Doomsday » sortait quelques mois avant). Viendront ensuite « Justice League : Crisis on Two Earths » en 2010 et « Justice League : Doom » en 2012. « Justice League : The Flashpoint Paradox » sort un an plus tard, en 2013, et se distingue cette fois-ci par son ton résolument plus sombre et plus violent (c’est le film de la franchise qui montrera le plus de sang et de mort !). Le film suit l’histoire de Flash. Durant son enfance, le jeune Barry Allen retrouve sa mère assassinée le jour de son anniversaire. Devenu le super héros Flash à l’âge adulte, Barry, qui possède dorénavant la capacité de courir très vite et de voyager dans le temps, se retrouve mystérieusement projeté dans une réalité alternative où ses super pouvoirs ont disparu dans un monde ravagé par une guerre opposant les Atlantes d’Aquaman et les Amazones de Wonder Woman. Dans ce monde alterné, Superman n’existe pas et Batman a été assassiné, tandis que son père Thomas Wayne a repris le costume de l’homme chauve-souris. Cherchant un moyen de retourner dans son vrai monde, Flash contacte Batman et tente de recréer l’accident qui lui permit d’acquérir ses super pouvoirs afin de sortir de cette réalité alternative. Mais Bruce Allen ne va pas tarder à découvrir qu’il a lui-même conçu ce monde alterné en voyageant dans le temps pour tenter de sauver sa mère.

« Justice League : The Flashpoint Paradox » s’inscrit ainsi dans la continuité des DTV de chez DC Comics avec une animation 3D de qualité, un chara design plutôt élaboré et un scénario assez sombre et dramatique, incluant quelques scènes assez violentes – le film écope d’un PG-13 assez discutable, étant donné la violence de certaines séquences – Le film de Jay Oliva prend quelques libertés avec le comic book d’origine et propose un spectacle assez sombre et épique qui ravira à coup sûr les fans des la Ligue des Justiciers, tout en montrant des super-héros torturés et largement malmenés dans un univers assez éloigné des mises en scène aseptisées d’Hollywood. A noter un casting vocal de luxe, incluant Justin Chambers, Kevin McKidd, C. Thomas Howell, Nathan Fillion, Ron Perlman, Cary Elwes, etc. On regrettera cependant la réalisation archi télévisuelle de Jay Oliva et la trop courte durée du film (à peine 1h20) même si le film tient ses promesses jusqu’au bout et montre une autre facette de l’univers DC, plus orienté vers un spectacle adulte sans compromis, et ce malgré la maigreur d’un scénario dont on devine trop rapidement les tenants et les aboutissants.

Le compositeur allemand Frederik Wiedmann, connu pour ses musiques de séries-B horrifiques (« Return to House on Haunted Hill », « Mirrors 2 », « Hostel : Part III », « The Damned », « Hellraiser : Revelations », etc.), semble s’être aussi spécialisé depuis quelques années dans les musiques pour les DTV de chez DC Comics. Wiedmann signa ainsi dès 2011 la musique de la série TV animée « Green Lantern : The Animated Series », qui lui permis ainsi de se faire les dents sur un premier projet de super héros avant de se voir confier les rennes de la partition de « Justice League : The Flashpoint Paradox » en 2013 (suivront ainsi « Son of Batman » en 2014, la série TV « Beware the Batman » en 2014, « Justice League : Throne of Atlantis » ou bien encore « Batman vs. Robin » en 2015). La musique de « The Flashpoint Paradox » n’est certainement pas l’aspect le plus mémorable de ce DTV adapté de DC Comics, néanmoins, il prouve que Wiedmann est capable de faire de très bonnes choses en dehors de ses séries-B d’épouvante habituelles. Utilisant un orchestre symphonique complet, le compositeur allemand réunit dès le début du film (« The Incident ») un ensemble de cordes dynamiques avec une flûte, un piano et quelques synthétiseurs atmosphériques pour parvenir à ses fins. « Rogue » est plus typique quand à lui du son musical des productions DC Comics, utilisant quelques cordes et cuivres samplés avec un ensemble de percussions ‘action’ énergiques et tonitruantes, sans oublier les habituels envolées héroïques indispensables à ce type de production. Premier morceau d’action accompagnant l’attaque de la banque au début du film, « Rogue » se partage entre cordes, cuivres massifs et percussions pour parvenir à ses fins. Dommage que les cuivres soient en partie samplés ici, apportant un côté un peu cheap que l’on regrette souvent dans ce type de production, et ce même si un orchestre live est bel et bien présent ici dans la plupart des morceaux.

On appréciera ici la puissance des cuivres, des choeurs et les montées harmoniques épiques de « Justice League », thème héroïque évoquant ici la ligue des justiciers avec brio. Très orientée vers l’action et les envolées guerrières, la partition de « The Flashpoint Paradox » ne laisse qu’assez peu de temps aux pauses et aux respirations, car après un début plutôt épique et enlevé, et une brève accalmie dans le joli « Mother » où Flash se souvient de sa mère dans un joli morceau mélancolique pour flûte alto, cordes, piano, trompette en sourdine et synthés, reprenant le thème du passé déjà introduit au début de « The Incident », « Sin City » nous replonge très vite dans les rythmes action musclés à l’aide d’un ensemble de percussions scandées, de rythmes synthétiques et de guitare électrique façon score synthético-orchestral issu des productions Remote Control d’Hans Zimmer (flagrant dans le son caractéristique et très banal des percussions provenant des sempiternelles banques de son sur utilisées à Hollywood !). Le thème de la mère et du passé revient dans « Sin City » à 1:26 pour rappeler la détermination de Barry Allen à changer les événements du passé en remontant le temps pour empêcher le meurtre de sa mère. Mais les choses ne se passent pas comme prévu, ce que suggère clairement « The Beginning of the End » et son utilisation très cliché et lassante du duduk arménien repiqué de « Gladiator » et compagnie (quelle originalité !), malgré quelques bonnes idées comme le retour de ces étranges sforzandos de trompette en sourdine qui reviennent tout au long du score. L’univers de Batman est évoqué dans « Inside the Batcave », où Frederik Wiedmann a la bonne idée de ne pas associer une quelconque forme d’héroïsme au ‘caped crusader’, privilégiant davantage des cordes sombres et lugubres pour l’homme chauve-souris, nous faisant là aussi comprendre que quelque chose ne va pas.

Dès lors, la musique conservera ce côté sombre assez typique du style musical habituel de Frederik Wiedmann, bien que l’action reste avant tout son principal mot d’ordre, comme dans « Chased by Amazons » où l’attaque des amazones est un prétexte pour utiliser l’orchestre, les cordes et un mélange d’oud et de duduk aux accents orientaux assez inattendus. La guerre des Atlantes permet à Wiedmann de prolonger ce climat d’action avec quelques rythmes martiaux et électroniques dans « Atlantian War », autre morceau d’action belliqueux et déchaîné dominé par des cuivres massifs, des ostinatos survoltés de cordes ou des percussions synthétiques à la Hans Zimmer. La musique dynamise chaque séquence de bataille avec une énergie constante et une force inexorable, à l’image de la violence des scènes d’action du film. Il y a évidemment les moments plus calmes et mystérieux comme « Redux », les passages mélancoliques et dramatiques comme « A Darker Past » ou les moments d’espoir comme « Flash Reborn » ou « Hal Jordan » et sa trompette solennelle et martiale, Flash réunissant les super héros du monde alterné afin d’affronter la menace d’Aquaman et de Wonder Woman, ce que suggère le sombre « Superman », à des années lumières des illustrations musicales habituellement épiques associées à ce héros mythique des DC Comics. Ici, priorité à une certaine noirceur et une tension constante à l’image du film comme dans « Faster Than Bullets » ou « The Mission of a Soldier ». La bataille finale débute dans « Aquaman’s Army » et se poursuit dans les déchaînements orchestraux/synthétiques épiques de « Worlds Collide », « Aquaman vs. Wonder Woman », qui débute avec une brève envolée du thème de la ligue des justiciers avec des choeurs épiques. Dès lors, la bataille finale sera accompagnée d’une longue succession de morceaux d’action totalement débridés et enragés, comme le superbe « Thawne’s Play », ponctué de rebondissements rythmiques excitants et d’envolées thématiques prenantes (notamment autour du thème héroïque de la ligue des justiciers, entendu notamment dans « Thawne’s Play » à 0:51 par exemple).

Idem pour « The Blood of Hope » qui développe à nouveau ces rythmes percussifs excitants et intenses, alors que la bataille fait rage et arrive à ses derniers instants, ponctué de quelques moments tragiques et dramatiques typiques de « The Flashpoint Paradox ». Dans « Hell of a Messenger », l’espoir revient avec une envolée orchestrale/chorale épique et grandiose sur fond d’ostinatos de percussions/cordes alors que Flash tente de modifier le cours des événements et de rejoindre sa réalité. On retrouve d’ailleurs une variante dramatique et puissante du thème principal à la fin de « Hell of a Messenger », thème repris finalement par la flûte alto solitaire dans « Lost Family », alors que Barry Allen comprend résigné qu’il ne peut plus changer le passé, et que ce qui est fait est fait. Au final, la partition de « Justice League : The Flashpoint Paradox » reprend tous les ingrédients qui firent le succès des musiques de Frederik Wiedmann pour la série animée « Green Lantern » : on y retrouve le même style mélodique, le même type d’orchestrations, de morceaux d’action, d’envolées épiques, etc. Plus sombre et plus guerrière et dramatique, la musique de « The Flashpoint Paradox » apporte une certaine puissance aux images grâce à l’utilisation d’un vrai orchestre symphonique, ce qui change du son souvent cheap des musiques des DTV de DC Comics, même si on regrettera ici le son un peu artificiel de certains cuivres samplés. Mais, force est de constater que Wiedmann sait y faire lorsqu’il s’agit de sortir l’artillerie lourde, visiblement aussi à l’aise dans les films d’horreur que dans les productions héroïques de chez DC Comics.




---Quentin Billard