1-Opening 2.42
2-The Wave 2.36
3-Torn Apart 2.23
4-Skyburst 2.20
5-Rock & Roll Angels 1.18
6-Nightime 2.05
7-Al Pops Up 1.31
8-A Warm Conversation 1.55
9-Sandlot Shuffle 2.40
10-Press Conference 2.19
11-A Place for Mel 1.59
12-Magical Moments 1.56
13-Man Of The Hour 3.52
14-Black Clouds 2.14
15-Finale 1.55

Musique  composée par:

Randy Edelman

Editeur:

Hollywood Records HR 61608-2

Album produit par:
Randy Edelman
Monteur musique:
Joanie Diener
Assistant monteur:
Joseph R. Thyegesen
Orchestrations:
Ralph Ferraro
Monteur musique preview:
Andrew Silver

Artwork and pictures (c) 1994 Walt Disney Pictures. All rights reserved.

Note: **1/2
ANGELS IN THE OUTFIELD
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Randy Edelman
« Angels in the Outfield » (Une équipe aux anges) est une production Disney qui ose aborder un sujet rare pour un film familial du studio : la vie parfois compliquée des enfants placés en famille d’accueil. Réalisé par William Dear (auteur de « Harry and the Hendersons » et du méconnu « Wild America ») et sorti en 1994, « Angels in the Outfield » est le remake du film éponyme sorti en 1951 et réalisé par Clarence Brown (avec Paul Douglas et Janet Leigh). On y suit l’histoire du jeune Roger Bomman (Joseph Gordon-Levitt) et de son ami J.P. (Milton Davis Jr.), deux enfants placés en famille d’accueil et qui passent leur temps à observer aux jumelles les matchs de baseball de leur équipe favorite, les California Angels. Seul problème : les Angels n’ont jamais gagné aucun match et sont considérés comme de véritables loosers, s’attirant régulièrement la fureur de leur coach, George Knox (Danny Glover). Un jour, le père de Roger (Dermot Mulroney) vient annoncer à son fils qu’il quitte la ville pour de bon, et lorsque l’enfant lui demande quand ils seront à nouveau une famille, Mr. Bomman lui répond de manière ironique que cela arrivera lorsque les Angels auront gagné le tournoi. Prenant les paroles de son père au pied de la lettre, Roger adresse alors ses prières à dieu, en espérant que les Angels gagnent enfin des matchs pour réaliser son rêve d’avoir à nouveau une famille. Peu de temps après, des anges descendent alors sur terre, dirigés par le mystérieux Al (Christopher Lloyd), afin d’aider l’équipe a gagner des matchs. Roger est le seul à pouvoir voir les anges, et c’est pourquoi George Knox décide de le garder près de lui, persuadé que l’enfant porte chance à son équipe, même s’il ne croit pas un mot de ce que le garçon lui raconte au sujet des anges. Après plusieurs victoires inespérées, l’équipe des Angels commence enfin à sortir la tête de l’eau, mais Roger apprend par une décision du tribunal que son père abandonne définitivement ses droits parentaux. Bouleversé, Roger perd tout espoir, mais les anges sont toujours là et veillent sur lui et l’équipe de baseball de George.

Le film de William Dear est une énième comédie familiale produite par Disney abordant les thèmes habituels de la famille, de l’amitié mais aussi du besoin d’amour des enfants abandonnés par leurs parents, des sujets graves que « Angels in the Outfield » aborde avec une certaine pudeur, le tout entrecoupé d’une intrigue plus fantastique/comédie où des anges arrivent sur terre pour prêter main forte à une équipe de baseball. Dès lors, le film, touchant au départ, bascule dans une intrigue invraisemblable et peu crédible abordant une thématique religieuse sur l’importance de garder la foi en toute occasion. Le film vaut surtout par la qualité de son casting, avec un très jeune Joseph Gordon-Levitt (13 ans) dans l’un de ses tous premiers rôles pour le cinéma aux côtés de l’inattendu Danny Glover (plutôt habitué aux thrillers et aux films d’action à cette époque) et de Christopher Lloyd dans le rôle de l’ange Al. Niveau seconds rôles, on notera une galerie de stars peu connues à l’époque parmi l’équipe des Angels, et notamment Adrian Brody, Neal McDonough, Matthew McConaughey, sans oublier d’autres têtes connues comme Ben Johnson, Ton Danza, Dermot Mulroney ou Jay O. Sanders. Malgré ses bonnes intentions et son casting de qualité, « Angels in the Outfield » échoue dans la catégorie des films familiaux moralistes avec un message religieux simpliste qui risque d’agacer les spectateurs athées, et malgré quelques bons effets spéciaux durant les scènes avec les anges, le film ne laisse aucun souvenir particulier et passe à côté de son sujet. Le public de l’époque ne s’y est d’ailleurs pas trompé, le film ayant été éreinté par la critique malgré un score tout à fait appréciable au box-office U.S. de 1994 (le film a coûté 24 millions de dollars et en a rapporté un peu plus de 50). Au final, « Angels in the Outfield » est une production Disney pour toute la famille, avec ses moments touchants, ses gags, son humour naïf et ses bons sentiments, à réserver aux fans du genre !

Randy Edelman était le choix idéal pour écrire la musique de « Angels in the Outfield ». Il faut rappeler que le compositeur est devenu un spécialiste des musiques de comédie depuis la fin des années 80, ayant signé les bandes sons pour des titres tels que « The Chipmunk Adventure », « Twins », « Kindergarten Cop » ou « Beethoven ». C’est donc sans surprise que la partition de Randy Edelman pour le film de William Dear reprend les formules musicales habituelles du compositeur, avec son style mélodique si reconnaissable et sa manie de doubler systématiquement ses parties orchestrales par des synthétiseurs cheap et inintéressants. Le score débute avec le thème principal introduit dès le début du film dans « Opening ». Edelman signe encore une fois un thème ample et grandiose comme lui seul en a le secret, avec ses cordes à l’unisson et ses synthés cristallins cheap agaçants et ses ponctuations de cymbales maladroites (un truc récurrent chez Edelman !). A noter que l’on est très proche ici du style mélodique épique de « Gettysburg » (1993), dont on retrouve ici une certaine ampleur et une grandiloquence typique là aussi d’Edelman. Le Main Theme de « Angels » évoque bien évidemment le miracle des anges descendus sur terre pour aider Roger à faire gagner son équipe de baseball et lui permettre d’accomplir son rêve. La seconde partie, plus rythmique, introduit des rythmes pop avec batterie, basse, riffs de guitare et cordes synthétiques, typiques cette fois encore des musiques de comédie de Randy Edelman. Dans « The Wave », le compositeur annonce l’arrivée des anges avec un orchestre plus massif et majestueux, et le retour du thème principal.

Seulement, comme toujours avec Edelman, difficile d’apprécier la manière dont il double ses parties de cordes notamment par des samples laids et arbitraires, qui n’apportent rien à sa musique et rendent le tout affreusement cheap et déjà daté à l’époque, d’autant qu’Edelman a aussi cette vilaine manie de faire jouer ses thèmes épiques et grandioses par un tutti orchestral où tout le monde joue la même mélodie à l’unisson de manière assez pauvre, notamment avec l’emploi répété d’un glockenspiel pas vraiment indispensable. Néanmoins, on apprécie l’énergie et l’optimisme qui se dégage d’un morceau comme « The Wave », respectant parfaitement la thématique religieuse et fantastique du film. « Torn Apart » suggère les sentiments de Roger avec quelques cordes, des vents et une guitare synthétique. A 0:55, Edelman dévoile le second thème du score aux cordes et au hautbois, thème intime et touchant évoquant les rêves de Roger d’avoir à nouveau une famille comme avant. Dans « Skyburst », Edelman illustre une nouvelle arrivée des anges avec le retour du thème principal grandiose et ses arpèges majestueux un peu gâchés par les habituels synthés cristallins gnangnan du musicien. Dans « Rock & Roll Angels », Edelman se fait plaisir en nous offrant un passage de style pop/rock comme il les affectionne tant, avec sa batterie, sa basse et ses claviers énergiques, suggérant les premières victoires de l’équipe des Angels.

Le joli thème de Roger revient dans « A Warm Conversation » au piano et dans « Nightime », évoquant les songes et les rêves de l’enfant, avec des orchestrations privilégiant cordes, bois, piano et synthés, un très beau passage nostalgique et émouvant qui aurait gagné en intérêt sans les synthés envahissants et cheap de Randy Edelman. Dans « Al Pops Up », le compositeur évoque les facéties de l’ange Al à l’aide d’un style plus sautillant et mickey-mousing, entrecoupé de ponctuations instrumentales et de notes bondissantes et amusantes sur une mesure à trois temps, alors que les bois développent ici un nouveau thème amusant pour Al avant de se conclure sur une reprise du final pop de « Opening ». « Sandlot Shuffle » propose un passage pop/rock plaisant avec d’excellents riffs de saxophones cool jazz pour une autre scène de baseball du film. L’espoir est de mise dans « Press Conference », alors que Knox annonce lors d’une conférence de presse qu’il reste le coach de l’équipe des Angels et qu’il compte bien les mener à la victoire, sans se soucier de ce que les gens disent de lui et de son équipe. On apprécie les moments plus tendres de « A Place of Mel », « Man of the Hour », « Black Clouds » ou l’humour de « Magical Moments », avec la reprise du thème principal et du thème de Roger dans « Finale », concluant l’histoire sur une touche d’optimisme et d’émotion.

Peu originale et tout à fait prévisible dans son genre, la partition de Randy Edelman apporte l’émotion nécessaire aux images de « Angels in the Outfield ». Comme à son habitude, le compositeur recycle toutes ses formules habituelles et ne prend aucun risque particulier, même si l’on apprécie toujours la fraîcheur des passages pop qui parviennent à nuancer remarquablement les morceaux orchestraux et leurs fichus samples synthétiques exécrables et maintes fois rabâchés d’un score à un autre chez Randy Edelman. Comme souvent, avec le recul des années, il est difficile de juger de l’intérêt de ces musiques de comédie du compositeur de « Beethoven » et « Ghostbusters II », écrites à la chaîne tout au long des années 90 en usant des mêmes banques de son cheap (Edelman n’en aura même pas changé en plus de 20 ans puisqu’on les retrouve encore dans ses partitions comédie du milieu des années 2000 !) et parfois interchangeables d’un film à un autre. Malheureusement, si les musiques de comédie d’Edelman se ressemblent avec des hauts et des bas, la partition de « Angels in the Outfield », pas foncièrement mauvaise en soi, ne fait partie du sommet du genre. Avec ses thèmes bateaux et ses orchestrations souvent pâteuses et limitées, la musique de « Angels » apporte un véritable capital sympathie au film de William Dear mais ne parvient pas à convaincre pleinement : dans le même genre, on a déjà entendu 100 fois mieux dans « Beethoven » ou « Kindergarten Cop » : pour les fans de Randy Edelman uniquement !




---Quentin Billard