1-Burger Beard on Island 3.09
2-Burger Beard Starts to
Read Story 0.35
3-Plankton Attack/Tank Defeat/
Giant Robot/Trying to Steal Formula 4.07
4-Torturing Plankton/Refund 3.18
5-Escaping In A Bubble 2.33
6-The End/Get Him 5.06
7-Going to Sleep/Inside
SpongeBob's Brain 2.09
8-Getting the Key/Plankton
Rescues Karen 1.53
9-Intro Bubbles 2.08
10-Stealing Formula Back/
Pirate Ship and Food Truck 2.53
11-My Very Own Food Truck/
Sandy Proposes Sacrifice 1.49
12-Bubbles to the Rescue/
Beach Search for
Krabby Pattys 3.56
13-Beachfront Antics/Bike Path
Encounters/Home of the
Krabby Pattys 2.54
14-Story Rewrites/Invincabubble 2.50
15-Chasing Burger Beard/
Team Worked 4.04
16-Not So Fast Burger Beard/
PlankTON/Real Teamwork 5.47

Musique  composée par:

John Debney

Editeur:

Varèse Sarabande 302 064 224 2

Produit par:
John Debney
Producteur exécutif de l'album:
Randy Spendlove
Direction musicale pour Varèse Sarabande:
Robert Townson
Coordinateur album:
Jason Richmond
Monteurs musique:
Jeff Carson, Tanya Noel Hill,
Jim Harrison, Charles Martin Inouye

Orchestrations:
John Debney, Kevin Kaska,
Brad Dechter, Michael Watts

Préparation musique:
JoAnn Kane Music Service
Orchestre:
The Hollywood Studio Symphony
Opérateur Pro Tools:
Erik Swanson
Music Booth:
Kevin Kaska
Programmation musique électronique:
Sebastian Arocha
Coordinateur musique:
Lola Debney
Superviseurs production score:
Stephanie Pereida,
Natalie Stowell

Assistant technique musique:
Josh Debney

Artwork and pictures (c) 2015 Paramount Pictures and Viacom International Inc. All rights reserved.

Note: ***1/2
THE SPONGEBOB MOVIE :
SPONGE OUT OF WATER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Debney
Confié au réalisateur Paul Tibbitt (producteur délégué de la série et doubleur de Potty le perroquet), ce deuxième film de « Spongebob » (Bob l’éponge) s’articule autour de l’histoire du personnage de Steak Barbare (Antonio Banderas), un pirate qui vient tout juste de voler un livre magique sur une île déserte capable de réaliser n’importe quel souhait. Sur son bateau, Steak Barbare commence alors à lire l’histoire racontée dans le livre, celle de la ville de Bikini Bottom au fond de l’Océan Pacifique. Bob l’éponge travaille comme cuisiner au restaurant du Crabe croustillant, réputé partout dans la ville pour son fameux burger au pâté de crabe, dont la recette est toujours restée secrète, cachée dans le bureau du propriétaire Mr. Krabs. Mais un jour, Plankton, le rival de Bob l’éponge et propriétaire du restaurant concurrent de Chum Bucket, qui est totalement déserté par la clientèle, se met en tête de voler la recette secrète du pâté de crabe pour récupérer tous les clients et faire fortune. Seulement voilà, c’était sans compter sur l’intervention de Steak Barbare, qui, parce qu’il a écrit un nouveau texte dans le livre magique, réussit à voler la recette secrète de Mr. Krabs. Dès lors, privé du fameux burger au pâté de crabe, Bikini Bottom sombre dans le chaos et l’anarchie absolue. Obligés de s’unir pour trouver une solution et récupérer la recette secrète de Mr. Krabs, Bob l’éponge et Plankton se lance dans une folle aventure en voyageant dans le temps pour empêcher le vol de la recette, puis, lorsqu’ils échouent, ils se retrouvent propulsés avec leurs amis Sandy et Carlo Tentacule à la surface, dans le monde humain, lancés à la poursuite de Steak Barbare. L’aventure « Spongebob » (Bob l’éponge) commence dès 1999 sous la forme d’une série télévisée d’animation conçue par l’animateur et ancien biologiste Stephen Hillenburg. Ce dernier imagine une série d’aventures loufoques se déroulant dans une ville au fond de l’Océan Pacifique nommée Bikini Bottom, peuplée de poissons et de créatures aquatiques, et dont le héros n’est autre que Bob l’éponge, reconnaissable à son visage caricatural jaune carré, sa ceinture, son short carré, ses grandes chaussettes et ses petites chaussures qu’il ne quitte jamais.

Diffusée sur Nickelodeon dès le premier mai 1999 aux Etats-Unis, la série va connaître un succès fulgurant auprès des plus jeunes, à tel point qu’un premier film sortira au cinéma en 2004 suivi d’une neuvième saison commandée dès 2011. La série est appréciée pour son humour totalement déjanté, ses personnages atypiques aux formes loufoques et ses aventures totalement excentriques et absurdes, avec une galerie de personnages hauts en couleur – Patrick l’étoile de mer, fidèle ami de Bob l’éponge, mais aussi Plankton le rival du héros, Mr Krabs, l’écureuil femelle Sandy, Carlo Tentacule, le poulpe avec un gros nez et caissier au Crabe croustillant, etc. – Le succès toujours intact de la série poussa ainsi les producteurs à mettre en chantier un deuxième film à nouveau destiné au cinéma, sorti finalement en 2015 et nommé « The Spongebob Movie : Sponge Out of Water » (Bob l’éponge le film : un héros sort de l’eau). Grâce à son univers farfelu et coloré, le film reste fidèle à la série d’origine, mêlant animation 3D et séquences live (avec Antonio Banderas dans la peau d’un méchant pirate loufoque) avec un budget confortable de 74 millions de dollars. Fort heureusement, le style graphique de la série animée est totalement conservé, mais le film déçoit malgré tout par son scénario brouillon qui part dans tous les sens, sans queue ni tête. Outre le nombre incalculable de gags délirants (pour les enfants), de répliques débiles et de second degré constant (plutôt pour les adultes), le film est un joli bazar qui mélange tout et n’importe quoi sans aucune logique particulière : film de pirate, voyage dans le temps, film de super héros, chanson mièvre façon Walt Disney, séquences d’action ultra spectaculaires, et même un Antonio Banderas qui cabotine en lisant un livre à des mouettes qui jouent de l’accordéon ou qui parlent ! Avec une véritable surenchère de gags débiles, de trouvailles visuelles et de fantaisie ‘tout public’, ce « Spongebob Movie » numéro 2 s’avère être particulièrement indigeste, en particulier à cause de son humour WTF et d’un manque de pause et de respiration. Tout va trop vite, tout s’enchaîne n’importe comment, à tel point que l’on a parfois de voir plusieurs films en un. A force de vouloir en faire des tonnes, « The Spongebob Movie 2 » finit par lasser, s’adressant essentiellement aux inconditionnels de Bob l’éponge et à ceux qui sont réceptifs à cet univers loufoque assez atypique et franchement grotesque !

John Debney se voit offrir l’occasion de participer à son tour à la saga Bob l’éponge en signant la musique du long-métrage animé de Paul Tibbitt. Eternel habitué des musiques de comédie, John Debney débuta sa carrière en signant la musique de plusieurs films d’animation pour Walt Disney ou Hanna-Barbara incluant « Jetsons : The Movie » (1990), « Jonny’s Golden Quest » (1993), « The Halloween Tree » (1993) ou, plus récemment, « The Emperor’s New Groove » (2000), « Jimmy Neutron : Boy Genius » (2001), « Chicken Little » (2005), « The Ant Bully » (2006), « Everyone’s Hero » (2006) ou « Barnyard » (2006). Debney n’était donc pas un choix très surprenant pour « The Spongebob Movie : Sponge Out of Water », étant donné que le compositeur avait déjà travaillé sur plusieurs anciennes productions Nickelodeon et s’était fait un nom très tôt dans le domaine des musiques de comédie et de film animé. Pour « The Spongebob Movie 2 », John Debney élabore une partition symphonique old school comme il le faisait régulièrement dans les années 90. A la première écoute, la musique semble très fonctionnelle sur les images, s’affairant essentiellement à retranscrire les actions et les péripéties des protagonistes à l’écran, sans grande originalité particulière. Mais l’écoute approfondie de l’album publié par Varèse Sarabande permet de mieux apprécier les nuances et les détails d’un score orchestral plus généreux qu’il n’y paraît. Interprétée brillamment par les musiciens du Hollywood Studio Symphony, le score de Debney débute au son de l’aventure sur « Burger Beard on Island » évoquant les traditionnelles musiques guerrières de film de pirate pour le personnage campé par Antonio Banderas dans le film. C’est l’occasion pour le compositeur de renouer avec son style bien connu de sa mythique partition pour « Cutthroat Island ». Le morceau développe un thème de pirate héroïque faisant la part belle aux cuivres et aux cordes, tandis que les bois et les percussions évoquent les péripéties de Steak Barbare sur l’île Burger à la recherche du précieux livre. On retrouve cette fois le Debney des musiques de dessin animé/comédie avec son lot de mickey-mousing habituel et de ponctuations instrumentales colorées, vives et amusantes. Les orchestrations sont ici très riches et fournies, privilégiant avec brio chaque pupitre de l’orchestre et des solistes.

« Burger Beard Starts to Read Story » accompagne la lecture du livre magique avec le retour du thème de pirate. On bascule ensuite dans Bikini Bottom au son des cuivres héroïques et épiques de « Plankton Attack/Tank Defeat/Giant Robot/Trying to Steal Formula », dans lequel Debney se la joue aventure et envolées symphoniques cuivrées pour la scène de la bataille avec Plankton. Comme souvent chez Debney, les influences sont manifestes, avec quelques accents d’Alan Silvestri par-ci, quelques sonorités à la John Williams par là, et même un peu de David Arnold et de James Horner. Malgré cela, le résultat est impeccable et assez typique des musiques d’aventure/action de John Debney, avec une pincée de mickey-mousing pour l’aspect cartoon du film. Quelques choeurs viennent alors s’ajouter pour apporter la touche épique et ironiquement démesurée de la musique à l’écran. Un thème fait aussi son apparition dès le début du morceau, associé au personnage de Plankton dans le film. A noter l’utilisation d’une guitare hawaïenne en glissando dans « Torturing Plankton/Refund », l’instrument faisant partie des sonorités-clé de la bande son de la série animée d’origine. On notera la manière dont Debney maintient un rythme quasi constant dans l’action, débordant d’énergie et de motivation. « Escaping In A Bubble » est caractéristique de ce mélange entre action orchestrale épique et mickey-mousing fonctionnel, la musique apportant cette énergie et cette couleur nécessaire aux images, avec des rappels au thème de Plankton (le début du morceau rappelle curieusement « Death Becomes Her » d’Alan Silvestri) et une bonne dose de dérision (cf. le violon larmoyant à 1:46), suivant de très près les différentes péripéties qui se déroulent à l’écran.

Comme souvent chez John Debney, l’ensemble semble très pro, très propre, mais sans réel grain de folie. Néanmoins, fort de son expérience, le compositeur sait où il va et il le fait avec une énergie rafraîchissante qui fait plaisir à entendre. Dans « The End/Get Him », on retrouve le thème du pirate avec une introduction évoquant curieusement John Williams. Debney nous propose une multitude d’idées durant ces 5 minutes, incluant même un passage électro/techno qui jure avec le reste de la partition, et qui disparaît curieusement très vite en fade out. S’en suit une partie orchestrale/chorale plus massive et grandiloquente, et quelques roulements de caisse claire martiale. De l’action, du rythme et de la dérision, tels sont les maîtres mots de la partition de « The Spongebob Movie ». Le reste de la partition s’évertue ainsi à développe ces différents éléments, incluant un passage de cordes/bois/harpe mélancolique et très réussi au début de « Going to Sleep/Inside Spongebob’s Brain », avant de déboucher sur un passage de type cartoon totalement farfelu (cf. le jeu des trompettes en sourdines très particulières ici !). On trouve même un peu de jazz dans l’amusant « Getting the Key/Plankton Rescues Karen » qui correspond parfaitement à l’univers musical excentrique de Bob l’éponge. A noter l’emploi de synthétiseurs aquatiques et étranges dans le mystérieux et planant « Intro Bubbles », tandis que le thème de pirate revient dans « Stealing Formula Back/Pirate Ship and Food Truck », évoquant les moments de bravoure de nos héros improbables. A noter un passage plus moderne avec choeurs masculins synthétiques et percussions à la Hans Zimmer à la fin de « Sandy Proposes Sacrifice », que l’on croirait sorti d’un score d’action de Brian Tyler.

La bataille finale contre Steak Barbare débute dans « Bubbles to the Rescue/Beach Search for Krabby Pattys », qui débute avec des allusions évidentes aux deux « Star Trek » de James Horner, sous la forme d’un hommage assez flagrant. L’envolée héroïque et solennelle qui suit est assez prenante et fait partie des grands moments de la partition de « Spongebob Movie 2 », alors que les héros sortent de l’eau et deviennent des super-héros. « Beachfront Antics/Bike Path Encounters » s’élance alors dans des rythmes d’action survoltés avec de nombreuses touches d’humour (la partie jazzy du début, ou le passage de type western façon Elmer Bernstein à 1:09). C’est l’occasion pour John Debney d’user de sa grande culture musicale en multipliant les clins d’oeil et les références amusantes tout au long de sa partition pour accompagner chaque péripétie du film. Le thème de pirate de Steak Barbare reste omniprésent, parfois camouflé ou joué plus lentement, mais évoquant continuellement l’aspect malveillant du pirate. « Chasing Burger Beard/Team Worked » renforce la tension durant l’affrontement final avec le pirate, avec une énergie constante et quelques belles envolées héroïques très réussies, aboutissant au climax de « Not so Fast Burger Beard/PlankTON/Real Teamwork » et sa coda triomphante de toute beauté, reflétant l’idée que le travail d’équipe fait la différence. On ressort donc plutôt conquis par la nouvelle partition orchestrale de John Debney pour « The Spongebob Movie 2 », un score ultra vitaminé, riche et coloré, fourmillant d’idées, de références et de morceaux d’action épiques qui renvoient aux grandes heures de « Cutthroat Island ». Peu originale et très inspiré par plusieurs compositeurs (Silvestri, Williams, Broughton, Horner, etc.), cette partition a au moins le mérite d’apporter un surplus d’énergie fort sympathique au film de Paul Tibbitt, un score que les fans de Debney devraient grandement apprécier, tout comme les fans de Bob l’éponge !




---Quentin Billard