1-Opening 1.59
2-Skateboard Chase 2.38
3-Hero 2.17
4-CIA 0.17
5-Field Agent 1.43
6-Stutter Boy 0.30
7-Cody to Duty 2.22
8-Welcome To The CIA 0.45
9-CIA Lab 2.15
10-School Brochure 0.24
11-Slo-Mo Natalie 0.49
12-Silver Button 1.38
13-Mr. Yip 1.36
14-Failed 0.53
15-Sparring Match 1.37
16-CIA Cleans House 2.33
17-The Van 1.46
18-Girl School 2.36
19-Nurse! 2.32
20-Roadside Briefs 0.46
21-Banks, Cody Banks 1.01
22-Break In Part 1 1.48
23-Break In Part 2 7.15
24-Pool Fight 1.57
25-Sacked 1.31
26-Kitchen Fight 1.48
27-Cody Can't Help 1.06
28-Jr. Jr. Secret Agent 3.02
29-Seaplane 1.19
30-Snowmobile Chase 3.21
31-To Lair 3.54
32-Escape Fails 2.18
33-Natalie Rescued 7.50
34-I'll Be Back 2.04
35-Hero's Homecoming 2.13
36-End Credits 4.37

Musique  composée par:

John Powell

Editeur:

Intrada Special Collection vol. ISC 325

Musique conduite par:
Mike Nowak
CD produit par:
Douglass Fake
Producteur exécutif CD:
Roger Feigelson
Musique additionnelle et
programmation de:
James McKee Smith, John Ashton Thomas
Score enregistré et mixé par:
Brad Haehnel
Opérateurs Protools:
Kevin Globermann, TJ Linderman
Préparation musique:
Julian Bratolyubov
Voix:
Lisbeth Scott
Score interprété par:
The Hollywood Studio Orchestra
Assistants de Mr. Powell:
Daniel Lerner, Joel Richard

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2003/2015 Metro-Goldwyn-Mayer Pictures Inc. All rights reserved.

Note: ****
AGENT CODY BANKS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Powell
La franchise « James Bond » est à coup sûr l’une des sagas cinématographiques la plus imitée au monde, comme en témoigne le nombre effarant de films d’espionnage calqués sur les aventures de l’agent 007 : on pense par exemple aux deux « Flint », à « Austin Powers », « Johnny English », « Hot Enough for June », « Spy Hard », « OSS 117 », etc. Il y a aussi les films familiaux qui tentent de remettre au goût du jour les aventures d’agents secrets destinées à un plus jeune public, et c’est dans cette catégorie qu’échoue « Agent Cody Banks » (2003), production MGM oscillant entre la comédie pour ado et le film d’espionnage moderne, marquant par la même occasion les débuts au cinéma de la jeune Hilary Duff, tout juste sortie du succès de la série Disney « Lizzie Maguire ». C’est le norvégien Harald Zwart qui réalise le film, mettant en scène Frankie Muniz (star de la série TV « Malcolm ») dans le rôle de Cody Banks, jeune ado de 15 ans passionné de skateboard et peu à l’aise avec les filles. Un jour, sa vie change du tout au tout lorsqu’il est contacté par la CIA pour participer à un programme d’entraînement estival pour futur agent des services secrets américains. C’est la sexy Veronica Miles (Angie Harmon) qui est chargée de former Cody Banks et de faire de lui un super agent secret de la CIA. Une fois son entraînement achevé, le jeune agent Cody Banks se voit alors confier sa toute première mission : accompagner Veronica Miles dans une opération d’espionnage visant à démanteler l’organisation criminelle ERIS dirigée par le Dr. Brinkman (Ian McShane), pour laquelle travaille en secret un scientifique nommé Dr. Albert Connors (Martin Donovan). Tout porte à croire que Brinkman et ERIS développent une arme secrète basée sur l’utilisation de nanorobots capables de venir à bout de n’importe quel système de défense dans le monde. Pour mener à bien sa mission, Cody doit se faire passer pour un étudiant et infiltrer le lycée que fréquente Natalie (Hilary Duff), la fille du Dr. Connors. Objectif de la mission : séduire la jolie Natalie afin d’obtenir des informations sur le Dr. Connors et empêcher ERIS de mettre au point son arme capable de menacer la sécurité nationale des Etats-Unis. Seulement voilà, malgré son entraînement intensif à la CIA, le jeune Cody Banks n’a jamais appris à séduire une fille, et sa mission avec Natalie risque d’être plus compliquée que prévue !

« Agent Cody Banks » possède toutes les recettes d’une comédie d’aventure familiale à succès : casting au goût du jour (certaines têtes connues proviennent de la télévision : Hilary Duff vient de « Lizzie Maguire », Frankie Muniz vient de « Malcolm », Angie Harmon vient de la série « Law and Order », etc. On n’oublie pas non plus les quelques seconds rôles solides : Ian McShane, Arnold Vosloo, Keith David, Martin Donovan...), scènes d’action démesurées, super méchants très menaçants, gags amusants et humour référentiel pour ce pastiche de « James Bond » version ‘teen movie’, car derrière l’intrigue d’espionnage et d’aventure se cache un simple film pour ado dans lequel on retrouve l’univers des lycées américains habituels avec toutes les préoccupations normales des jeunes de 15 ans : suivre à l’école, s’amuser, séduire les filles, etc. Et c’est bien là que le bat blesse, car Cody n’a pas appris dans sa formation à parler aux filles. S’en suivent alors une série de maladresses et de quiproquos saugrenus qui permettent de relancer l’intérêt du film, et ce jusqu’aux scènes d’action du dernier acte, tournées dans l’esprit d’une vraie production 007 : fusillades, explosions, infiltrations, décors démesurés, cascades à gogo et gadgets high-tech ! Malgré le côté cheap de certains effets spéciaux et un budget qui semble assez limité par moment, « Agent Cody Banks » a très vite trouvé son public, probablement aidé par la présence au casting de 2 ados stars du petit écran, si bien que le film, qui a cartonné aux USA (mais curieusement pas en France !), a donné suite à un second épisode sorti un an plus tard en 2004.

John Powell a vu sa carrière décoller au début des années 2000, avec ses musiques d’animation telles que « Antz », « The Road to El Dorado », « Chicken Run » ou « Shrek ». Très à l’aise dans les films d’aventure et les comédies, Powell a aussi écrit des scores pour des films tels que « Just Visiting », « Evolution » ou « Pluto Nash », sans oublier un solide détour du côté de l’action avec « The Bourne Identity » en 2002. A l’aise dans tous ces styles, John Powell était donc le choix idéal pour écrire la musique de « Agent Cody Banks ». C’est d’ailleurs grâce à sa musique pour « Chicken Run » que Powell fut choisi par Harald Zwart pour la musique de son film, le réalisateur voulant retrouver sur son long-métrage ce même mélange de fun, d’aventure, d’action et d’un soupçon d’ironie et de grandeur. Pour parvenir à ses fins, John Powell convoque un grand orchestre symphonique (le Hollywood Studio Symphony) avec une série d’éléments électroniques plus modernes et un zest de rétro façon Lalo Schifrin ou John Barry. Objectif : rendre hommage aux musiques de film d’espionnage des années 60 avec quelques éléments plus modernes. Le score repose ainsi sur un thème principal dévoilé dès le « Opening » et associé à Cody Banks, un thème d’espion pour flûtes, vibraphone, guitare avec pédale et bongo/claquements de doigts aux consonances résolument jazzy et sixties. Au niveau des arrangements instrumentaux, Powell a beaucoup travaillé l’aspect jazz en se basant sur l’album « The Cat » de Jimmy Smith (1964), une référence musicale du genre qui lui permit de trouver le ton juste sur la musique de « Agent Cody Banks » (l’album contient aussi des arrangements originaux de Lalo Schifrin). Au niveau thématique, la CIA possède son propre thème dévoilé dans la piste « CIA », une sorte de marche militaire ironique et déterminée, emprunte d’un humour évident.

Le thème est repris dans l’amusant « CIA Cleans House » pour la scène où les agents de la CIA doivent vite nettoyer la maison de Cody avant le retour de ses parents. Le morceau est clairement claqué ici sur « Chicken Run », avec le retour du thème aux kazoos et aux sifflets dans une bonne humeur et une énergie communicative (à noter que parmi les joueurs de kazoos, il y eut Zwart lui-même et sa co-productrice). Parmi les autres thèmes majeurs de « Cody Banks », on trouve aussi un motif plus imposant et menaçant pour ERIS, motif plus présent dans la dernière partie du film, associé aux bad guys campés par Ian McShane et Arnold Vosloo (dans « Hero » à 0:59, dans « Sacked » à partir de 0:19, ou dans « Break In Part 2 » entre 1:39 et 2:13), un thème qui rappelle d’ailleurs fortement le style de John Barry. Un motif d’action rythmique intervient durant la plupart des scènes d’action principales du film (« Skateboard Chase », « Snowmobile Chase », vers la fin de « Break In Part 2 »). Enfin, on découvre aussi un Love Theme de piano aux notes descendantes pour la romance naissante entre Cody et Natalie, au début de « To Lair » ou au début de « Kitchen Fight ». Si le début du film est essentiellement constitué de morceaux mickey-mousing de type comédie (« Hero », « Shutter Boy », « CIA » ou le délirant « Field Agent » qui s’oriente vers une sorte de polka survoltée et exubérante), on appréciera l’orientation aventureuse de « Cody to Duty » qui marque les débuts de Cody Banks en tant qu’agent secret, le morceau, toujours léger et exubérant, étant traversé de quelques envolées héroïques agréables. Comme toujours chez John Powell, on reste subjugué ici par la qualité exceptionnelle de l’écriture orchestrale du musicien britannique, la précision et la richesse de ses orchestrations faisant mouche à chaque fois ! Ici, chaque pupitre de l’orchestre est privilégié avec un souci du détail épatant, comme souvent avec Powell.

L’énergie de « Welcome to The CIA », la reprise du thème de Cody dans « CIA Lab » ou la marche britannique solennelle de « School Brochure » apportent un vrai plus aux images du film d’Harald Zwart. John Powell s’amuse comme il le faisait sur « Chicken Run » et mélange les ambiances et les styles avec un talent certain et une passion évidente. On appréciera les rythmes pop/électro de « Failed » ou « Mr. Yip » qui renforcent l’humour de la musique du film, avec son utilisation d’éléments sonores caractéristiques des musiques d’espionnage (basse, bongo, guitare électrique, etc.). Impossible de résister à la dérision irrésistible de « CIA Cleans House », cousin proche de « Chicken Run » avec ses kazoos délirants, grand moment de fun en perspective ! Certains passages comme « The Van » s’orientent clairement vers un style mickey-mousing à base de pizz et bois sautillants (gag des agents tassés dans le van) proche des musiques de film animé et de cartoon. On notera aussi le retour des rythmes pop dans « Girl School » et l’emploi étonnant de choeur féminin pour évoquer la mission de Cody qui consiste à séduire Natalie pour se rapprocher de son père. Dans « Break In Part 1 », on rentre alors dans la seconde partie du score pour l’infiltration de Cody dans les locaux d’ERIS. L’ambiance devient plus discrète, mystérieuse (à noter les allusions harmoniques au thème d’ERIS en introduction du morceau). Idem durant les 7 minutes de « Break In Part 2 » qui oscille entre références au motif d’ERIS et au thème de Cody, sans oublier un final action déchaîné.

Powell nous offre par la même occasion quelques solides morceaux d’action qui débutent avec « Skateboard Chase » introduisant le motif action avec son lot de rythmes électroniques et de cuivres syncopés façon Jerry Goldsmith (on croirait entendre le début de « Escape from the Planet of the Apes »). Le motif revient vers la fin de « Break In Part 2 ». Autre passage d’action notable : la bagarre au bord de la piscine, alors que Cody doit révéler devant tout le monde ses aptitudes au combat (« Pool Fight »). N’oublions pas non plus les déchaînements orchestraux impressionnants de « Kitchen Fight » (scène où Cody affronte le sinistre François Molay dans la cuisine). L’émotion n’est pas en reste avec de beaux passages plus touchants comme le mélancolique « Cody Can’t Help » ou les passages romantiques avec Natalie. A noter un morceau très orienté vers un swing rétro savoureux dans « Jr. Jr. Secret Agent », avant de céder la place aux morceaux d’action du dernier acte, introduits par le superbe « Snowmobile Chase », « To Lair », « Escape Fails », « Natalie Rescued » ou la confrontation finale dans l’intense et brutal « I’ll Be Back » (qui semble annoncer par moment les futurs scores de « Paycheck » et « X-Men The Last Stand » !). La tension retombe enfin dans l’héroïque « Hero’s Homecoming » et le générique de fin (« End Credits »), qui récapitule les principales idées musicales du score de Powell. Vous l’aurez donc compris, « Agent Cody Banks » nous permet de découvrir un John Powell très inspiré par son sujet, pas foncièrement original, mais visiblement très à l’aise à l’écran et débordant d’idées. Le score mélange dans le film les thèmes, les ambiances et les styles avec une dextérité et un humour constant, entre action, fun et aventure, un vrai régal pour tous les fans du compositeur, à redécouvrir enfin grâce à l’album d’Intrada, généreusement rempli.




---Quentin Billard