1-Main Title 2.21
2-The Future 5.22
3-Hoverboard Chase 2.49
4-A Flying Delorean? 4.30
5-My Father! 2.04
6-"Alternate 1985" 3.04
7-If They Ever Did 3.57
8-Pair O'Docs 1.27
9-The Book 4.49
10-Tunnel Chase 5.21
11-Burn The Book 2.25
12-Western Union 1.52
13-End Title 4.37

Musique  composée par:

Alan Silvestri

Editeur:

MCA Records MCAD-6361

Album produit par:
Alan Silvestri
Assistant du producteur:
David Bifano

Artwork and pictures (c) 1989 Universal City Studios, Inc/MCA Records, Inc. All rights reserved.

Note: ****
BACK TO THE FUTURE: PART II
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Silvestri
Superbe suite donné au célèbre 'Back To The Future' (1985) toujours réalisé par Robert Zemeckis, 'Back To The Future Part II' est la véritable suite idéale, celle qui amène des idées nouvelles en gardant une unité très forte par rapport au premier opus mais qui permet aussi de capter suffisamment l'attention du public en proposant de nouveaux défis et des nouvelles intrigues aux héros du film toujours formé par le duo Emmett 'Doc' Brown (Christopher Lloyd, associé à vie à son fameux rôle fétiche) et Marty McFly (toujours interprété par l'excellent Michael J.Fox, lui aussi dans son rôle le plus célèbre au cinéma). Cette fois ci, Doc et Marty doivent aller dans le futur (en 2015) afin d'empêcher un événement important qui provoquera le destruction totale de la future famille de Marty et de ses futurs enfants. En tentant de changer le futur, un autre événement va alors modifier accidentellement le passé qui sera à ce moment là le présent pour Doc et Marty, c'est-à-dire l'année 1985. Effectivement, Marty a eu la mauvaise idée d'acheter un almanach qui prédit tous les résultats sportifs des années 80 jusqu'à l'an 2000, et c'est le vieux Biff Tannen du futur (excellent Thomas F.Wilson) qui s'emparera finalement de l'almanach en volant discrètement la Delorean de Marty et Doc pour remonter dans le temps afin de donner l'almanach à sa version de lui même en 'jeune' dans l'année 1955. En agissant ainsi, Biff sait qu'il changera le passé et provoquera un important chamboulement spatio-temporel modifiant ainsi toute la réalité en faisant de Biff Tannen l'un des hommes le plus riche et le plus puissant du monde, l'almanach lui ayant assuré victoire après victoire à tous les jeux sportifs. Après leur retour du futur et revenu en 1985, Doc et Marty découvre que l'époque de leur 'présent' a bien changé: la société est devenue chaotique, les bandits traînent dans les rues, la corruption et la misère ravagent des quartiers entiers, et comble de malchance, le père de Marty McFly a été assassiné. Mais notre jeune héros n'est pas au bout de ses surprises puisqu'il découvrira aussi que sa mère Lorraine (Lea Thompson) a été forcé de se marier avec Biff qui devient alors le nouveau père de Marty. Pendant ce temps, Doc découvre à son tour dans les journaux du futur qu'il sera arrêté et enfermé dans les temps qui viennent. Nos deux héros n'ont plus le choix: ils doivent alors savoir à quel moment précis le vieux Biff a donné l'almanach au jeune Biff afin de se rendre à l'époque précise où cet événement est survenu (en 1955) dans l'espoir de dérober le livre maudit au jeune Biff afin de le détruire et de changer le futur (c'est-à-dire le présent pour nos deux héros - 1985) pour que les choses redeviennent finalement comme avant. Mais la mission sera périlleuse.

Evidemment, comme vous avez pu le lire dans le résumé précédent de l'histoire, le scénario est assez complexe et fait d'incessants aller-retour entre le passé, le présent et le futur. La nouveauté de 'Back To The Future Part II', c'est bien évidemment le côté sombre de l'histoire: indiscutablement, le second épisode de Zemeckis nous peint un 1985 plus pessimiste et sombre que celui du premier épisode. La mère de McFly est devenu l'esclave de Biff, le père de Marty est mort, le lycée a brûlé, la misère traîne dans les rues, etc. L'autre grande nouveauté par rapport au premier opus, c'est aussi un concept véritablement génial: revisiter des séquences entières du premier film en montrant le héros revenant dans les scènes où il intervenait lui même dans le premier opus en 1955. (essentiellement dans la dernière partie du film, dans la scène du bal avec McFly et son solo de guitare interminable sur l'air de 'Johnny B.Goode') Bref, à l'instar de 'The Empire Strikes Back' de la première trilogie des 'Star Wars', 'Back To The Future Part II' est un second épisode nettement plus sombre que le premier opus et nettement plus creusé au niveau de l'histoire (les paradoxes sur le temps sont aussi plus importants ici). Toujours aussi passionnant, 'Back To The Future Part II' est un véritable grand film d'aventure des années 80, un film captivant sur un thème passionnant qui ouvre les portes à un potentiel scénaristique énorme (imaginez tout ce que vous pourriez faire si vous aviez la possibilité de changer le passé voire le futur...). En clair, voilà bien une digne suite de l'un des plus grands film d'aventure de la fin des années 80.

Alan Silvestri revient évidemment sur ce second épisode où le compositeur signe une partition orchestrale très proche de ce qu'il a déjà fait sur le premier épisode en 1985, tellement proche que Silvestri se permet même de reprendre de nombreux passages de son premier score réadapté ici pour les besoins du film. L'idée est donc de conserver l'unité musicale avec le premier épisode mais en améliorant les développements des différentes atmosphères et ambiances. A l'instar du film lui même, la musique de Silvestri est nettement plus sombre que le premier score de 1985. Certes, on retrouve le célèbre thème principal d'aventure cuivré, héroïque et entraînant, mais un second thème fait aussi son apparition, un thème de cuivres de 5 notes très menaçant évoquant constamment le danger lié aux différentes versions du Biff (le vieux, le jeune de 1955 et le milliardaire de 1985). Ce thème sinistre est aussi là pour souligner le côté sombre et pessimiste de l'histoire avec ce nouveau 1985 totalement modifié et transformé en univers sombre et déprimant.

Le 'Main Title' (générique de début) nous introduit donc le superbe thème principal toujours aussi entraînant, servi par des cuivres héroïques évoquant clairement les exploits des deux héros du film, le thème étant développé ici d'une manière totalement neuve par rapport au premier opus. Dans 'The Future', Doc et Marty arrivent dans le futur en 2015, là où les attendent quelques mauvaises surprises. Avec ses orchestrations typiques et ses harmonies habituelles, (surtout dans l'emploi des cuivres souvent divisés en deux parties parallèles; à noter aussi les habituels tics d'écriture du compositeur comme les rythmes 'labyrinthiques' ou les harmonies et les rythmiques martiales à la 'Predator' - BO de référence pour 'Back To The Future II' si l'on considère le fait que le compositeur cite même quelques mesures extraites de la célèbre partition de 1987 dans son morceau 'Tunnel Chase' -) Silvestri crée un climat à la fois mystérieux et agité, 'The Future' annonçant clairement le début de la mission de Doc et Marty (utilisation d'une rythmique de caisse reprise de la séquence de l'attaque des libyens dans le premier score de 1985), le morceau annonçant déjà le côté périlleux de l'aventure des deux héros. La seconde partie est un peu plus inquiétante dans la scène où Marty découvre la grande place de la ville en 2015. (avec l'horloge sur laquelle la foudre s'est abattue il y'a très longtemps en 1955)

L'action commence véritablement dans le superbe 'Hoverboard Chase', morceau qui s'amuse à 'pasticher' directement (à l'image de la séquence elle même) la scène de la poursuite en skateboard dans le premier opus. Silvestri joue complètement le jeu en reprenant des mesures entières de son 'Skateboard Chase' réadapté ici de manière plus sombre pour les besoins de cette nouvelle scène de poursuite version 2015. Avec ces rythmes martelés typiques du compositeur (trombones à la 'Predator', timbales et piano menaçant, etc...), le compositeur fait quelques brèves allusions au thème héroïque pour évoquer les exploits de Marty au cours de cette course poursuite frénétique (on retrouve aussi le style action de 'Who Framed Roger Rabbit?'). Après cette scène majeure marquant une première victoire de la part de Marty qui changera pendant un temps le futur de sa propre famille, les ennuis commencent avec le sombre 'A Flying Delorean?' qui nous fait rentrer dans le côté plus sombre du score et du film. Dans cette scène, le vieux Biff découvre la Delorean volante de Doc et Marty et se met en tête d'espionner les deux compères pour savoir ce qu'ils mijotent. On retrouve les rythmiques martiales de 'The Future', Silvestri créant ici un climat plus menaçant (on retrouve certains phrasés de cordes étrangement proches de 'Predator') au moment où Doc et Marty découvrent que deux policiers viennent chercher Jennifer pour la ramener chez elle (mais dans le 'chez elle' de 2015 qui n'est plus le 'chez elle' de 1985!!!), nos deux héros étant obligés de modifier leur plan afin de récupérer Jennifer avant qu'elle ne tombe nez-à-nez avec le 'elle même' du futur (ce qui provoquerait évidemment un grave paradoxe temporel). C'est à la fin de ce morceau qu'apparaît finalement le thème sombre de Biff alors que ce dernier sort de sa cachette et s'empare de l'almanach de Marty, bien décidé à mener son sombre dessein jusqu'au bout (d'où le côté nettement plus sombre à la fin du morceau au moment où Biff vole la Delorean). Silvestri prolonge cette ambiance pesante dans le superbe 'My Father!' où il développe le thème de Biff dans la séquence où le héros découvre que l'année 1985 a été totalement changé (la fin plus dramatique vers la fin du morceau évoque la séquence du cimetière où Marty voit la tombe de son père). On plonge de plus en plus ici dans le cauchemar avec 'Alternate 1985', là où Doc explique à Marty tout ce qu'il s'est passé et pourquoi il est urgent de faire quelque chose pour changer le cours des choses et revenir au 1985 normal. On retrouve ici des cordes lentes et sombres à la 'Predator/Abyss' sans oublier l'utilisation du motif de 4 notes très présent depuis le début du score, motif lui aussi lié au côté sombre de l'histoire. 'Alternate 1985' finit avec quelques rappels du sombre thème de Biff, motif menaçant qui contribue à alourdir le climat sinistre et pesant de la musique où tout espoir de jours meilleurs semble avoir été définitivement balayé.

Dans 'If They Ever Did', Marty obtient finalement un aveux de la part du riche Biff qui lui apprend l'époque exacte à laquelle le vieux Biff lui a remis l'almanach. Poursuit par les sbires de Biff, Marty se retrouve prisonnier sur le toit de l'immeuble. Silvestri évoque donc le danger de la scène avec un côté action et un climat de menace de plus en plus fort. Le thème de Biff revient finalement pour cette scène sur le toit, thème toujours aussi menaçant et sombre. Soudain, la Delorean de Doc surgit et neutralise Biff ce qui permet alors au compositeur de faire resurgir brusquement le thème principal qui apporte une grande touche d'espoir et qui permet finalement de respirer. Marty est sauvé mais la mission est loin d'être terminé (Silvestri le souligne clairement par un autre rythme de caisse martial à la fin du morceau) car nos deux héros doivent maintenant se rendre en 1955 pour changer le cours des choses.

Pour la dernière partie du film, 'The Book', 'Tunnel Chase', 'Burn The Book' et 'Western Union' vont apporter chacun à leur tour leur contribution à cette dernière demie heure particulièrement riche en suspense et en émotion. 'The Book' est un petit passage suspense assez léger qui intervient dans la séquence (en 1955) où Marty se glisse discrètement dans le bureau de Strickland pour lui dérober l'almanach qu'il vient tout juste de confisquer au jeune Biff. Pour évoquer la discrétion de Marty, Silvestri s'amuse à utiliser brièvement quelques pizzicati et des sonorités plus légères et tendues à la fois (à noter une très brève reprise amusante du thème principal au pizz), un peu dans un style 'mickeymousing' mais en plus sombre. (à noter par exemple ce petit cluster de piano lorsque Marty se fait coincer les doigts entre la table et la chaise de Strickland) Notre jeune héros s'empare finalement de l'almanach pour découvrir finalement que le livre n'est pas le bon, Biff l'ayant toujours sur lui. Silvestri crée donc ici un certain climat d'urgence évoquant la gravité de la situation: Marty doit absolument tout faire pour récupérer ce livre ce qui va l'obliger à revenir dans l'événement qu'il a déjà vécu auparavant dans son voyage en 1955 (dans le premier épisode). Cette traque à l'almanach se poursuit finalement dans le superbe 'Tunnel Chase', morceau d'action à la fois sombre et excitant où la tension culmine: effectivement, Marty n'a plus le choix, il doit poursuivre Biff dans sa propre voiture et tout faire pour lui voler l'almanach afin de le détruire. La tension monte au son d'un ostinato de caisse évoquant une fois encore la tension et le climat d'urgence de la séquence. C'est ici que Silvestri se permet de 'dérober' un motif de cuivres qui provient tout droit d'un morceau de 'Predator' (1987), Silvestri le réadaptant ici afin d'amplifier le côté tendu et excitant de la scène. Mais la tension ne cesse de monter alors que la poursuite s'intensifie (Silvestri relance l'action en basant son morceau sur une succession de longs ostinatos typiques de ses fameuses rythmiques 'martelées'), et malgré quelques rappels du thème principal héroïque, la tension est toujours présente (la voiture de Biff fonce droit sur Marty qui a réussi à prendre l'almanach des sports), débouchant finalement sur une reprise triomphante du thème principal alors que Doc vient sauver Marty de justesse.

'Burn The Book' reprend une partie de 'The Clocktower Part I' du premier score de Silvestri en se basant sur cette reprise plus majestueuse du thème principal aux cors, soutenu par une rythmique de caisse entraînante. Marty brûle l'almanach, changeant alors le futur en faisant revenir les choses à leur état normal. Mais le morceau finit de manière plus sombre avec un bref passage plus tendu alors que la foudre tombe sur la Delorean de Doc, la désintégrant alors sur le champ. Finalement, c'est 'Western Union' qui conclut le film en beauté avec une reprise du thème principal, le morceau apportant une touche d'espoir quand à l'avenir, annonçant déjà le début du troisième épisode. On sent clairement ici que l'aventure touche à sa fin et que le réalisateur nous prépare déjà à vivre une nouvelle grande aventure dans le troisième épisode qui se déroulera pour finir dans l'époque du far-west en 1885 (le score se termine au son d'un superbe 'End Title' reprenant le thème principal avec quelques passages issus du score dans une suite de plus 4 minutes typique des grands 'End Titles' de Silvestri - le compositeur signera un 'End Title' inoubliable pour son sublime 'Predator 2' en 1990).

Au final, si 'Back To The Future Part II' a tendance à lorgner d'un peu trop prêt, c'est pour mieux dépasser l'atmosphère aventure parfois légère du premier épisode pour imposer ici un score plus mur et plus approfondi, une partition nettement plus sombre qui convient toujours aussi bien aux aventures passionnantes de Doc et Marty à bord de leur machine à voyager dans le temps (en forme de Delorean). On appréciera l'utilisation du nouveau thème (le motif de 5 notes associé à la menace de Biff) qui apporte un certain relief à cette partion qui, même si elle ressemble énormément à certains passages du premier score, dépasse de loin la partition originale en nous proposant quelques nouveaux développements du thème particulièrement intéressant, Silvestri s'amusant à créer une atmosphère plus sombre et plus pesante. (et par conséquent un peu plus proche de scores tels que 'The Abyss' ou 'Predator') Si vous avez aimez le premier score, vous ne pourrez qu'adorer ce second opus tout aussi passionnant que le premier épisode. Un Silvestri incontournable!


---Quentin Billard