1-Gods of Egypt Prologue 2.41
2-Bek and Zaya 0.44
3-Market Chase 0.30
4-Coronation 2.26
5-All Quiet on Set 0.41
6-Set vs. Horus 3.40
7-Hathor's Bedroom 3.42
8-Bek Steals The Eye 4.08
9-Shot Through The Heart 3.01
10-Underdog 1.25
11-Red Army 1.40
12-Wings And A Prayer 3.01
13-Osiris' Garden 1.29
14-Snakes On A Plain 3.12
15-Toth's Library 3.27
16-Straight Out of Egypt 2.28
17-Channeling Zaya 2.29
18-Return of the Mistress of the West 2.28
19-Chaos 3.42
20-Set Confronts Ra 3.29
21-Elevator Music 3.06
22-Obelisk Fight Part 1 4.12
23-Obelisk Fight Part 2 3.32
24-God of the Impossible 5.39
25-Bek and Zaya's Theme 4.37
26-Hathor's Theme 3.35

Musique  composée par:

Marco Beltrami

Editeur:

Varèse Sarabande 302 067 401 8

Album produit par:
Marco Beltrami
Score produit par:
Buck Sanders
Producteur exécutif:
Robert Townson
Musique additionnelle de:
Brandon Roberts, Marcus Trumpp
Score conduit par:
Pete Anthony
Monteurs musique:
Tim Ryan, Jason Fernandez,
Jim Schultz

Orchestrations:
Pete Anthony, Jeff Atmajian,
Rossano Galante, Mark Graham,
Andrew Kinney, Jon Kull,
Dana Niu, Edward Trybek

Coordinateur du score:
Elaine Beckett
Choeur:
Cantillation Choir
Orchestre:
Sydney Scoring Orchestra
Voix solistes:
Asdru Sierra, Angela Little,
Sussan Deyhim

Design électroacoustique:
Buck Sanders
Direction de la musique
pour Summit Entertainment:
Amy Dunning
General Manager & EVP,
Music Business Affairs:
Lenny Wohl
Directeur musique:
Trevon Kezios
Directeur exécutif,
music business affairs:
Raha Johartchi
Exécutif finance musique:
Chris Brown
Manager film music:
Nikki Triplett
Coordinateur musique film:
Ryan Svendsen
Coordinateur musique:
Rona Rapadas
Coordination légale,
music business affairs:
Samantha Hilscher

Artwork and pictures (c) 2016 Summit Entertainment, LLC. All rights reserved.

Note: ****
GODS OF EGYPT
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Marco Beltrami
Cela fait maintenant depuis quelques années qu’Hollywood tente de miser sur le retour de ce que l’on appelle aujourd’hui les « néo-péplums », remis au goût du jour au cinéma grâce au succès mérité du « Gladiator » de Ridley Scott en 2000. Depuis, on a vu s’enchaîner des films de qualité diverse comme « Pompei », « Troy », « Hercules », « Clash of the Titans » ou « The Immortals ». C’est au tour d’Alex Proyas d’apporter une pierre à l’édifice avec son « Gods of Egypt », superproduction épique vaguement inspirée de la mythologie égyptienne, et qui se déroule dans une antiquité égyptienne imaginaire, où les dieux vivent au milieu des humains mortels. Les dieux se distinguent des hommes grâce à leur taille colossale et leur sang doré, ainsi que leur capacité à se transformer en divinité animale surpuissante. Bek (Brenton Thwaites), un modeste voleur qui ne vénère pas les dieux, et sa fiancée l’esclave Zaya (Courtney Eaton), assistent ensemble au couronnement d’Horus (Nikolaj Coster-Waldau), dieu de l’air, par son père le roi d’Egypte Osiris (Bryan Brown). Horus est accompagné durant la cérémonie par sa fiancée Hathor (Elodie Yung), la déesse de l’amour. Mais au moment où il est sur le point d’être couronné, Horus assiste impuissant à la mise à mort d’Osiris par son fils Set (Gerard Butler), le frère jaloux d’Horus et dieu du désert. Set s’empare alors du trône d’Egypte et proclame une nouvelle monarchie divine dans laquelle chaque individu décédé devra payer une fortune pour espérer atteindre l’au-delà. Essayant en vain de stopper son frère, Horus est gravement blessé et Set lui arrache alors ses yeux, la source de ses pouvoirs, puis le bannit ensuite du pays, tandis qu’Hathor devient l’esclave maîtresse de Set. Un an plus tard, Bek, qui travaille comme esclave pour la construction de monuments dédiés à la gloire de Set, tente de sauver Zaya, qui est l’esclave personnelle du chef architecte Urshu (Rufus Sewell). Persuadé que seul Horus peut défaire Set, Bek tente de dérober l’oeil d’Horus mais Urshu découvre son plan et tue Zaya en guise de représailles. Effondré par la mort de sa bien-aimée, Bek se lance dans une grande quête aux côtés d’Horus, à qui il offre l’un de ses yeux, et va l’aider à renverser Set et à restaurer la paix dans le royaume d’Egypte, en échange de la résurrection de Zaya, qui s’apprête à passer dans l’au-delà.

On a connu Alex Proyas sur le cultissime « The Crow » en 1994 ainsi que sur « Dark City » (1998), « I, Robot » (2004) et « Knowing » (2009), des films de qualité inégale mais qui affichent bien souvent une esthétique particulière, un goût pour les ambiances sombres et parfois même ésotériques. C’est pourquoi on attendait beaucoup de « Gods of Egypt », d’autant que les origines égyptiennes d’Alex Proyas laissaient présager une vraie implication et un vrai travail de cinéaste sur ce projet, mais le résultat final est à mille lieux de ce à quoi on pouvait s’attendre : le film n’est rien d’autre qu’un bête blockbuster hollywoodien décérébré, filmé à grand renfort d’effets numériques 3D, d’images spectaculaires, de personnages creux et d’un humour nul et ringard, comme on pouvait en avoir dans certains divertissements des années 80/90. Massacré par la critique à sa sortie en salles en 2016, « Gods of Egypt » a coûté 140 millions de dollars et n’en a rapporté qu’à peine 144, ce qui est très décevant pour un film de ce genre et totalement justifié, étant donné le désastre du film. Non seulement le public n’a pas adhéré aux délires visuels et à l’humour bidon de ce blockbuster boursouflé, mais en plus le film a été victime d’une vive polémique à sa sortie en salles en raison du whitewashing, technique bien connue dans le cinéma américain qui consiste à confier des rôles d’étrangers ou de personnes issues d’autres cultures ou d’autres pays à des blancs. On a ainsi reproché au film d’Alex Proyas de ne faire quasiment appel qu’à des acteurs blancs, un comble pour un film censé évoquer des divinités d’origine africaines, ce à quoi le studio et le réalisateur se sont très vite excusé dès la sortie du film courant février 2016 – relançant par la même occasion les polémiques autour du racisme très présent à Hollywood –

Quoiqu’il en soit, au-delà des polémiques les plus vaines, « Gods of Egypt » est juste un divertissement médiocre qui en met plein les yeux, aligne les scènes d’action titanesques et noie ses acteurs (Gerard Butler, Geoffrey Rush, Chadwick Boseman, Rufus Sewell, Bryan Brown, etc.) dans un déluge d’effets spéciaux, un film qui mélange tout n’importe comment – mythologie égyptienne revue et corrigée par Hollywood, monstres gigantesques, batailles épiques, héros humain sidekick accompagnant un dieu sans charisme, etc. – une sorte de série-B d’aventure à gros budget kitsch et même pas drôle, qui tente de conquérir de façon artificielle le public des « Gladiator » et autre « Clash of the Titans » à la manière d’un navet pachydermique à faire pâlir Uwe Boll en personne. Le résultat, plutôt navrant, est juste indigne du talent d’Alex Proyas qui livre un vrai film de studio raté, complètement dingue visuellement mais totalement nul et décevant dans le fond et la forme, une vraie déception incompréhensible, tout comme les réactions virulentes du cinéaste sur son Facebook qui, suite aux mauvaises critiques envers le film, s’est défendu en insultant les journalistes de façon totalement puérile tout en dénonçant les ravages de certains blogueurs sur le net. Chacun pourra se faire sa propre opinion sur le sujet, mais il faut quand même savoir que le film, considéré comme l’un des premiers grands flops de l’année 2016, est régulièrement comparé au désastreux « Battlefield Earth » de Roger Christian (l’un des plus grands bides financiers du cinéma U.S. des années 2000). Décidément, après les réserves envers « Knowing » et son final très contesté – on reprochait au film de véhiculer un message sectaire de type « raélien » - force est de constater qu’Alex Proyas s’enfonce plus que jamais dans la médiocrité avec un mauvais goût très louche et une absence de distance envers son oeuvre (ce qui semble corrélé par ses réactions violentes envers les critiques de la presse U.S. non moins violentes !). Et comme « Battlefield Earth », il y a fort à parier que « Gods of Egypt » risque de devenir culte dans les années à venir en raison de sa nullité avérée.

C’est l’occasion pour Marco Beltrami de renouveler sa collaboration avec Alex Proyas après « I, Robot » (2004) et « Knowing » (2009) pour la troisième fois, « Gods of Egypt » permettant à Beltrami de placer la barre encore plus haut avec une partition orchestrale assez colossale, épique et démesurée. Comme souvent dans ce type de production, la musique est de loin le meilleur élément du film, remarquable de par sa volonté de rendre tout grandiose et de nous inviter dans ce monde (pseudo) héroïque des divinités égyptiennes et de leurs batailles titanesques. Enregistrée au Simon Leadley Scoring Stage du Trackdown Studios basé à Sydney en Australie, le score fait appel à une énorme formation orchestrale et une grande formation vocale, le Cantillation Choir, sans oublier quelques éléments électroniques assurés par le sound design de Buck Sanders, et quelques vocalises féminines d’Asdru Sierra, Angela Little et Sussan Deyhim. Autant dire que tous les moyens ont été mis en oeuvre pour verser ici dans le gigantisme et faire de cette aventure une quête épique monumentale et grandiose à la fois. Du propre aveu de Beltrami lui-même, « Gods of Egypt » est un score d’une ampleur au-delà de tout ce qu’il a pu faire auparavant. Ce score de plus de 2 heures est le projet musical le plus énorme qu’il lui ait été donné de faire, ce qui n’est pas rien, surtout après toutes ces années passées à oeuvrer pour le cinéma. Dans le film, une fois passé la médiocrité des images, on apprécie la grandeur de la musique à l’écran et la force du score de Beltrami, renforçant chaque action, chaque sentiment et chaque intrigue avec une même intensité. Comme souvent pour les films hollywoodiens traitant de l’Egypte, le score de Beltrami s’inscrit dans une longue tradition musicale américaine qui débuta en grande partie avec « The Egyptian » d’Alfred Newman et Bernard Herrmann en 1954 et se poursuivit avec bon nombre de films et de partitions similaires, avec, parmi les plus connues, « Cleopatra » d’Alex North (1963), « Land of the Pharaohs » de Dimitri Tiomkin (1955), « Anthony and Cleopatra » de John Scott (1972), « Stargate » de David Arnold (1994), « The Prince of Egypt » d’Hans Zimmer (1998), « The Mummy » de Jerry Goldsmith (1999), « The Mummy Returns » d’Alan Silvestri (2001) ou « Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre » (2002) de Philippe Chany.

Le score de « Gods of Egypt » repose avant tout sur une série de thèmes assez nombreux et variés, permettant à Beltrami de structurer la trame narrative du film autour de mélodies plutôt réussies bien que sans grande originalité particulière. A la première écoute, on est surpris par l’aspect assez impersonnel de la composition de Beltrami, qui semble avoir été largement influencé par les temp-tracks du film, même si l’on reconnaît fondamentalement sa manière d’écrire – notamment dans les moments plus dissonants et agressifs – La thématique du score est plutôt solide et constitue l’atout capital de la musique de « Gods of Egypt » : le thème principal égyptien et solennel, évoque l’Egypte antique dans toute sa splendeur hollywoodienne : un hautbois dévoile la mélodie dans « Gods of Egypt Prologue » à 0:46 sur fond de cordes, trémolos de guitare et harpe, reprise ensuite dès 1:15 avec des choeurs mystérieux, puis dans toute sa splendeur à 1:50. Le Main Theme est associé autant dans le film à l’Egypte qu’au puissant Horus. Premier élément que l’on remarque : l’ampleur des orchestrations. L’écriture de Beltrami paraît ici plus fluide que d’habitude, plus aérée. Les couleurs instrumentales sont savamment dosées et judicieusement choisies, ni trop ni pas assez, autre point positif du score de « Gods of Egypt ». Dans « Bek and Zaya », Beltrami dévoile le second thème du score, le Love Theme pour les deux esclaves humains joué gracieusement par une flûte. Le thème sera repris dans une très belle version album élégante, classique et raffinée pour « Bek and Zaya’s Theme », ou au début de « God of the Impossible » dans un solo poignant de violoncelle. Il faut d’ailleurs rappeler que cela faisait bien longtemps que Beltrami n’avait pas eu à écrire un thème romantique d’une telle qualité pour un film hollywoodien, et il s’en sert ici à la perfection ! Impossible de résister à l’écriture contrapuntique extrêmement classique des cordes dans « Bek and Zaya’s Theme » où la mélodie est largement développée, parfois en contrepoint d’une seconde partie mélodique. Dans « Coronation », on retrouve le superbe thème principal égyptien dans toute sa splendeur pour le couronnement d’Horus par Osiris (on sent clairement ici les influences du « Stargate » de David Arnold, notamment dans l’écriture des chœurs, des cuivres et des percussions).

A noter l’emploi constant dans le pupitre des percussions d’instruments caractéristiques tels que les tambourins, les tambours, les derboukas, les timbales et surtout les traditionnels taiko drums japonais, surutilisés à Hollywood depuis quelques années dans les musiques de blockbusters (au moins depuis le « Transformers » de Jablonsky), tandis que l’on retrouve des instruments clé des ambiances orientales tels que l’oud ou le duduk arménien. On reste frappé dans « Coronation » par l’ampleur de l’écriture des cuivres, qui rappellerait presque les scènes de couronnement de Miklos Rozsa, Alex North ou Alfred Newman dans les péplums hollywoodiens des années 50. On découvre ensuite le troisième thème du score pour le personnage maléfique de Set dans « Hathor’s Bedroom ». Le personnage se voit attribué deux éléments musicaux dans le film : des chœurs masculins graves aux consonances gutturales (imitant des chants tibétains traditionnels) apportent la couleur mystique et menaçante adéquate au personnage de Gerard Butler dans « All Quiet On Set », et un motif de notes descendantes qui apparaît dans « Hathor’s Bedroom » aux cuivres à partir de 1:58, plus passe-partout et assez impersonnel. Le thème de Set réapparaît notamment dans « Red Army » à 0:44 avec des cuivres graves sournois et les chœurs masculins mystiques caractéristiques du personnage, puis on l’entend clairement à 2:12 dans « Chaos », à 2:03 dans « Elevator Music », à 0:42 dans « Bek Steals The Eye », et surtout dans la bataille finale et les deux monumentaux « Obelisk Fight » (par exemple, aux trombones à 0:28 dans la partie 1). Le quatrième thème est celui d’Hathor, la compagne d’Horus et esclave de Set. On découvre le thème de la déesse de l’amour dans « Hathor’s Bedroom » où la mélodie se veut mélancolique, romantique et dramatique à la fois (dès le début du morceau au duduk, reprise ensuite à 1:09), évoquant les tourments d’Hathor, prisonnière de Set.

Dans « Hathor’s Theme », Beltrami nous propose une superbe version album de la mélodie introduite par les vocalises orientalisantes de Sussan Deyhim et le duduk arménien pour les sonorités exotiques habituelles, un très beau thème magnifiquement arrangé et développé dans le poignant « Hathor’s Bedroom ». Un cinquième thème est entendu à plusieurs reprises lui aussi, composé de deux groupes de 2 notes ascendantes de cuivres, sorte de motif d’action héroïque associé à Horus, entendu dès « Set vs. Horus » (vers 0:43, puis vers 1:50 où il est entonné en entier par des trompettes surpuissantes) et souvent utilisé dans une version raccourcie de 4 notes, dans « Wings And A Prayer » (où on l’entend néanmoins en entier entre 0:53 et 1:26) et plus optimiste et héroïque dans « God of the Impossible » vers 3:24. Ce thème évoque les pouvoirs d’Horus et sa détermination à sauver l’Egypte et renverser Set. On l’entend aussi aux bois à 0:49 dans « Snakes on a Plain » ou aux cors à 2:52 dans « Toth’s Library », débouchant par ailleurs sur une superbe envolée puissante du thème principal. Affirmant ainsi une base thématique solide (peut être la collection de thèmes la plus impressionnante de toute la carrière de Marco Beltrami !), le compositeur a loisir de développer pleinement ses différentes ambiances musicales, à commencer par des déchaînements guerriers surpuissants qui débutent dans l’affrontement entre Set et Horus dans « Set Vs. Horus », superbe déchaînement de plus de 3 minutes aux rythmes complexes, aux orchestrations élaborées – avec quelques passages très dissonants typiques de Beltrami – et un flot de cuivres gargantuesques, de choeurs et de percussions d’une violence ahurissante (notamment dans l’emploi des taiko drums). Rarement aura-t-on entendu Beltrami faire à ce point dans le gigantisme décomplexé aussi assumé. Même les passages à suspense comme le vol de l’oeil d’Horus dans « Bek Steals The Eye » (où l’on devine quelques moments mickey-mousing de type comédie, comme le passage oriental amusant de « Market Chase ») recèlent d’assauts orchestraux barbares, tandis que « Wings And A Prayer » rapproche Horus et Bek dans une alliance dieu/humain inédite et apporte un semblant d’espoir à l’aventure, sans oublier les accents égyptiens/orientaux et mystérieux de « Osiris’s Garden ».

A noter aussi cet étrange motif oriental introduit dès les premières minutes du film (« Gods of Egypt Prologue ») et entendu au début de « Straight Out of Egypt » ou aux bois à 0:11 dans « Return of the Mistress of the West ».On reste malgré tout happé par les nombreux morceaux d’action absolument titanesques, comme pour l’affrontement avec les serpents géants de « Snakes On A Plain », grand morceau de bravoure du score. Même chose pour le colossal et puissant « Chaos », le superbe et excitant « Elevator Music » (l’un des meilleurs morceaux d’action du score), le climax de la partition étant atteint dans l’apocalyptique « Obelisk Fight Part 1 » et « Part 2 » pour la bataille finale entre Set et Horus sur l’obélisque géant. A noter ici, en plus d’une écriture orchestrale/chorale ultra massive, complexe, percussive et virtuose, une série formidable de variations autour des motifs de Set et d’Horus (impossible de passer à côté de l’envolée guerrière du thème d’Horus entre 2:44 et 3:06 !), qui ne cessent de se confronter, se superposer ou s’enchaîner pour notre plus grand plaisir. On a quasiment jamais entendu un Beltrami d’une telle ampleur avec les gargantuesques « Obelisk Fight », qui devrait non seulement faire décoller les fans de Beltrami de leur siège mais convaincre les plus réticents et les amateurs de grande musique d’action épique et démesurée (la musique étant même encore plus appréciable sur l’album que sur les images !).

Difficile donc de ne pas ressortir conquis du score de « Gods of Egypt », qui place la barre très haut et s’affirme comme l’une des meilleures partitions hollywoodiennes de l’année 2016, écrite paradoxalement pour un film médiocre, et qui se paie le luxe de faire partie des oeuvres majeures de Beltrami en terme d’ampleur d’écriture et d’ambition. Si le compositeur souhaitait rentrer dans le cercle très prisé des spécialistes des musiques d’aventure hollywoodiennes épiques, c’est maintenant chose faite avec « Gods of Egypt », une très grande partition éclatante dans le film, qui nous renvoie aux grandes heures des musiques symphoniques épiques du Golden Age, avec un soupçon de modernité et un style belliqueux et agressif plus typique de Marco Beltrami. Si vous devez écouter un score de Beltrami cette année, cela doit être absolument celui-ci !



---Quentin Billard