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1-Angel of the Morning 4.12*
2-Maximum Effort 2.08 3-Small Disruption 1.12 4-Shoop 4.08** 5-Twelve Bullets 2.50 6-Man In A Red Suit 2.20 7-Liam Neeson Nightmares 1.56 8-Calendar Girl 2.37*** 9-The Punch Bowl 5.55 10-Back To Life 2.12 11-Every Time I See Her 0.54 12-Deadpool Rap 3.25+ 13-Easy Angel 2.31 14-Scrap Yard 1.02 15-This Place Looks Sanitary 6.50 16-Watership Down 4.10 17-X Gon' Give It To Ya 3.37++ 18-Going Commando 3.45 19-Let's Try To Kill Each Other 1.00 20-Stupider When You Say It 2.24 21-Four Or Five Moments 0.54 22-A Face I Would Sit On 3.07 23-Carless Whisper 5.02+++ *Interprété par Juice Newton Ecrit par Chip Taylor **Interprété par Salt-N-Pepa Ecrit par Cheryl James, Otwane Roberts, Johnathon Marc Blount, Sandra Denton, Ike Turner Inclus un sample de "I'm Blue" interprété par The Sweet Inspirations ***Interprété par Neil Sedaka Ecrit par Neil Sedaka et Howard Greenfield +Interprété par Teamheadkick Ecrit par Todd Andrew et Mason Storm ++Interprété par DMX Ecrit par DMX, Shatek King et Swizz Beatz +++Interprété par George Michael Ecrit par George Michael et Andrew Ridgeley. Musique composée par: Junkie XL Editeur: Milan Records M2-36769 Musique produite, arrangée et mixée par: Tom Holkenborg Musique additionnelle: Aljoscha Christenhub Programmation musique additionnelle: Gregory Reveret Ingénieur technique score: Stephen Perone Consultant technique score: Emad Borjian Coordinateur production score: Michiel Groeneveld Conduit par: Nick Glennie-Smith Musique mixée à: Computer Hell Paradise Supervision musique: John Houlihan Direction de la musique pour 20th Century Fox: Danielle Diego Musique supervisée pour 20th Century Fox par: Patrick Houlihan Production musicale supervisée pour la 20th Century Fox par: Rebecca Morellato Management musical pour la 20th Century Fox: Areli Quirarte Business affairs 20th Centur Fox: Tom Cavanaugh Music clearance 20th Century Fox: Ellen Ginsburg Coordination album pour 20th Century Fox: Joann Orgel Producteur exécutif et manager de production pour Milan Records: Pablo Manyer Artwork and pictures (c) 2015 20th Century Fox Film Corp./Marvel. All rights reserved. Note: *** |
DEADPOOL
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Junkie XL
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Amis de la poésie, passez votre chemin ! Avec « Deadpool », Marvel s’offre un détour culotté du côté du trash et du non politiquement correct, une première pour le studio jusqu’ici habitué à une image souvent lisse et très grand public de ses productions. Annoncé dès le début comme un film classé R (interdit aux moins de 17 ans aux Etats-Unis), le film de Tim Miller met en scène le héros Deadpool issu des comics books de Marvel, incarné ici par Ryan Reynolds. A noter que l’acteur apparaissait déjà dans le rôle de Deadpool au détour de quelques scènes dans « X-Men Origins » en 2009, mais cette fois-ci, le héros immortel et déglingué se voit offrir sa propre aventure solo pour 108 minutes d’humour trash, d’ultra violence et d’action à tous les étages. L’histoire est racontée à travers une série de flashbacks par Deadpool lui-même, qui revient sur les origines de son personnage : il y a quelques années, Wade Wilson (Ryan Reynolds) vivait en tant que mercenaire, jusqu’à ce qu’il rencontre Vanessa Carlysle (Monica Baccarin), une ancienne prostituée avec laquelle il aura d’abord une aventure torride avant de la demander en mariage un an plus tard. C’est à cette époque que Wade apprend qu’il est atteint d’un cancer en phase terminale, et qu’il ne lui reste plus que quelques mois à vivre. Il fait alors la connaissance d’un mystérieux individu qui lui propose de participer à un programme spécial, censé faire de lui un super-héros. D’abord hésitant, Wade accepte la proposition et se retrouve torturé dans le laboratoire secret souterrain d’Ajax alias Francis Freeman (Ed Skrein), qui cherche à réveiller en lui ses gènes mutants. Ajax révèle alors ses sombres desseins : il n’a jamais eu l’intention de faire de lui un héros, mais compte bien lui mettre un collier de contrôle autour du cou et faire de lui son esclave. Après plusieurs séances de torture, le gène mutant de Wade se réveille enfin, et la machine est entièrement détruite, infligeant de terribles dégâts au corps et au visage de Wade. Ce dernier, devenu quasiment immortel, s’échappe du laboratoire et rejoint le bar de mercenaires où il choisit son surnom de héros : Deadpool. Après s’être confectionné un nouveau costume sur mesure, Deadpool entame une vendetta personnelle, avec la complicité de son ami la Fouine (T. J. Miller). Il va chercher à se venger d’Ajax en le traquant lui et ses amis dans le but de détruire toute son organisation, espérant par la même occasion qu’Ajax sera en mesure de le guérir, avec dans l’idée de retrouver un jour Vanessa qu’il n’a plus vue depuis des années. Mais au cours de sa quête de revanche, Deadpool est rejoint par deux x-men du professeur Xavier, Colossus et Negasonic (Brianna Hildebrand), qui lui demandent de rejoindre leur groupe et d’œuvrer pour une meilleure cause.
« Deadpool » tient donc ses promesses jusqu’au bout et s’avère être à ce jour le Marvel le plus trash du studio, un écart de conduite plutôt gonflé à une époque où le cinéma de divertissement hollywoodien devient de plus en plus aseptisé, bien que l’on observe depuis quelques années le retour sur grand écran de films plus régressifs et trash hérités de la liberté de ton des années 70/80. Exit donc ici le bon goût et la bienséance, le film de Tim Miller bouscule toutes les conventions et les codes en assumant pleinement son humour noir décapant façon John Waters, tandis que Ryan Reynolds semble s’amuser comme un petit fou tout au long du métrage (il est aussi producteur du film), versant dans l’autodérision permanente quitte à se pasticher lui-même à travers quelques clins d’oeil savoureux (dont une allusion amusante à son rôle dans le film « Green Lantern »). Alors oui, « Deadpool », c’est de l’ultra violence, du gore, du sexe, de la drogue et de l’humour corrosif à outrance, c’est aussi un rythme constamment soutenu, des scènes d’action spectaculaires, de très bons effets spéciaux, des répliques cinglantes façon années 80 et un vrai mauvais goût assumé ! Seulement voilà, dans le fond, le scénario est assez creux et conventionnel, se transformant en bête ‘revenge movie’ à l’ancienne, même si l’on apprécie de voir les codes du film de super héros largement malmenés ici – Deadpool est un vrai antihéros individualiste qui agit pour lui et pas pour une cause, et ce au grand dam de Colossus et Negasonic qui tentent de le convaincre en vain qu’il est fait pour autre chose – Mais c’est vraiment la forme qui compte ici, le film multipliant par la même occasion les clins d’oeil cinématographiques en pagaille (« Alien 3 », « 127 Hours », « Robocop », « Taken », « X-Men », « Matrix », et même une bataille finale qui a lieu sur l’épave d’un ancien vaisseau aéroporté du SHIELD des « Avengers » !). Véritable défouloir pour jeunes adultes, « Deadpool » n’est certainement pas le meilleur Marvel mais sûrement le plus trash et le plus déjanté de tous à ce jour, rien que cela ! Et parce qu’il a eu l’audace de franchir la ligne et d’adresser un doigt d’honneur à la bienséance, le long-métrage de Tim Miller peut et doit être consommé sans modération, en espérant que le succès du film au box-office 2015 incitera Marvel à se lâcher plus souvent sur le grand écran ! La musique de Tom Holkenborg alias Junkie XL n’est malheureusement pas l’élément le plus remarquable du film. Dans une récente interview, Junkie XL évoquait sa rencontre avec le réalisateur Tim Miller, qui connaissait le travail d’Holkenborg dans les clubs new-yorkais que le réalisateur fréquentait depuis les années 90 au cours de nombreuses rave-party. Lorsque Miller découvrit que Junkie XL composait des musiques de film, et après avoir écouté le score de « Mad Max Fury Road », ce fut le déclic : Junkie XL était bien, selon lui, l’homme de la situation, capable de transgresser les codes, d’aller dans d’autres directions, de faire des choses inhabituelles. Le compositeur avoua par la suite s’être particulièrement amusé en regardant le film, ce qui l’a certainement inspiré pour son travail. Autre piste de recherche : l’idée que le héros s’est arrêté aux années 80, porte un walkman de 1983 et écoute des tubes de l’époque, ce qui a directement incité le compositeur à chercher des sons de synthétiseurs analogues old school des eighties (dont l’ARP 2600, le Synclavier, l’Oberheim...), avec son lot de boîte à rythme et de sons électroniques kitsch. Junkie XL décrivit alors son travail au réalisateur avec une phrase qui semble tout résumer : « ça va être Frankie Goes to Hollywood qui rencontre Michael Jackson qui rencontre Miami Vice, mais sous speed ! ». Le score débute ainsi sur le pétaradant « Maximum Effort » qui résume parfaitement l’esprit de la composition de Junkie XL : pads de synthé 80’s, boîte à rythme, loops électro plus modernes, samples trash et rythme déchaînés accompagnent la scène où Deadpool affrontent les bad guys d’Ajax sur la route au début du film. A noter ici l’emploi de samples de synthétiseurs analogues calqués sur ceux que l’on pouvait entendre au début du célèbre tube « Beat It » de Michael Jackson (pour le côté années 80 voulu par Junkie XL, ce qui est bien vu étant donné que la chanson « Beat It » date justement de 1983, comme le walkman que porte le héros au début du film). D’une façon générale, la bande son est aussi constitué de quelques chansons des années 80 et 90, comme le « Shoop » de Salt-N-Pepa ou « Angel of the Morning » de Juice Newton, tube kitsch de 1981 qui ouvre le film de manière ironique et humoristique. Dans « Small Disruption », Junkie XL met en avant une partie orchestrale avec un travail autour des cordes et des cuivres qui rappelle son récent score pour « Mad Max Fury Road ». « Twelve Bullets » accompagne la fin de la fusillade sur la route au début du film avec le retour des sons électro à la fois modernes et rétro, bien que le score s’oriente davantage ici vers l’esthétique électro contemporaine à laquelle Junkie XL nous a habitué depuis ses débuts, à grand renfort de loop, riff de basse électrique, gros pads de synthé et déferlante de percussions musclées. La musique assume complètement ici son caractère fun et décomplexé, avec le retour des synthés analogues façon « Beat It », et un certain humour dans la manière dont le compositeur mélange les sons, les rythmes et les ambiances (la cloche à 1:59 ?). « Twelve Bullets » fait office de véritable fourre-tout, une sorte de collection de sons électro différents, de superpositions de rythmes qui suivent les péripéties de Deadpool à l’écran, et le retour de ce motif de 4 notes déjà présent dans « Maximum Effort » et associé aux sons analogues qui rappellent la chanson de Michael Jackson. Dans « Man In A Red Suit », on reste dans le même état d’esprit avec le retour du motif principal de Deadpool (à 0:36), quelques riffs de basse funky et une avalanche de loops électro en tout genre. Junkie XL expérimente ici et cherche le son grunge, un peu sale, pour refléter à l’écran l’humour outrancier et ravageur du film. Un morceau comme « Liam Neeson Nightmares » pourrait même provenir d’une musique de polar des années 80, avec ses square pads de l’époque et ses nappes synthétiques caractéristiques. La musique se veut néanmoins plus posée ici, plus mélancolique et intimiste, évoquant à la fois la relation entre Wade et Vanessa, et le moment où Wade apprend qu’il est malade et n’a plus que quelques mois à vivre. On y retrouve ici une écriture de cordes plus poignantes, qui rappelle les adagios élégiaques plus classiques de « Mad Max Fury Road ». « The Punch Bowl » nous plonge dans une atmosphère plus sombre et oppressante à l’aide de samples, loops et sound design étoffé, à la limite de l’expérimental. Le morceau accompagne la longue séquence de la torture de Wade dans le laboratoire d’Ajax. A noter que le grand bad guy du film campé par Ed Skrein dans le film a droit à son propre thème, motif de 4 notes de contrebasses assez passe-partout, qui passera totalement inaperçu dans le film, mais qui est pourtant bien présent : on l’entend clairement dans « Scrap Yard », où le thème apporte un sentiment de danger et de puissance, dans sa manière de jouer systématiquement sa cellule de 4 notes dans le grave de manière pesante. « Back to Life » ramène les cordes élégiaques qui insistent ici aussi sur le drame personnel de Wade, brisé par la maladie, et obligé d’abandonner Vanessa, ce que suggère clairement le poignant « Every Time I See Her ». Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent souvent, Junkie XL n’est pas qu’un bourrin adepte du gros son qui tâche mais est aussi capable de manier l’écriture orchestrale classique et émotionnelle avec justesse (cf. son récent score pour le film « Black Mass »). Le fun revient ensuite dans « Easy Angel », qui alterne avec quelques accords plus mélancoliques des synthés, pour évoquer la quête de Wade/Deadpool pour guérir et retrouver Vanessa. Plus atmosphérique, les 6 minutes de « This Place Looks Sanitary » permettent à Junkie XL d’expérimenter sur les images à l’aide de son mélange de samples électro et de sound design obscur, et ses incessants loops électro modernes, tandis que quelques cordes plus sombres viennent suggérer la présence d’Ajax, dont on retrouve le thème de 4 notes aux contrebasses à partir de 1:29, pour une nouvelle variation du thème d’Ajax/Francis qui semble monter ici crescendo. La bataille finale sur l’épave de l’aéroporteur du SHIELD débute dans l’intense « Watership Down », qui commence avec le thème d’Ajax repris dès 0:08 aux contrebasses. Le morceau s’oriente davantage ici vers l’orchestral avec le renfort des cordes et des cuivres massifs pour évoquer la confrontation finale. Junkie XL glisse alors quelques sonorités électro et loops divers qu’il parvient à greffer à l’orchestre, sans oublier les allusions au motif groovy de Deadpool (à 2:30). A noter à 2:48 l’utilisation de synthés analogues kitsch qui rappellent clairement Harold Faltermeyer ou Giorgio Moroder, bien que l’on pense aussi très clairement aux musiques de Jan Hammer pour la série culte « Miami Vice ». Junkie XL se fait plaisir avec le thème de Deadpool, repris de manière très rock et fun à 3:38, pour évoquer les exploits musclés du héros durant la fusillade finale avec les sbires d’Ajax. Dans le même ordre d’idée, Deadpool, Colossus et Negasonic affrontent les troupes des bad guys dans l’agressif et belliqueux « Going Commando », marquant le retour du thème d’Ajax (0:59), de Deadpool (2:21) et des cordes élégiaques associées à Vanessa dans le film, sans oublier quelques accords de l’orchestre plus dramatique et intenses. L’affrontement se poursuit dans le très orchestral « Let’s Try To Kill Each Other », où l’on devine néanmoins les limites d’écriture de Junkie XL, qui signe des orchestrations assez pauvres et ternes. Dans « Stupider When You Say It », Wade retrouve Vanessa avec une sorte de Love Theme poignant de cordes et d’un cor solo, très vite interrompu par le retour des sonorités électro trash pour l’ultime duel entre Deadpool et Ajax. « Four or Five Moments » ramène alors la paix avec des cordes plus apaisées et des cuivres plus majestueux, l’inévitable happy-end que Junkie XL prend ici très au sérieux. Idem pour les retrouvailles du couple dans « A Face I Would Sit On », avec un piano fragile et des cordes mélancoliques et intimes. Junkie XL signe donc un score d’action sympathique mais sans grande prétention pour « Deadpool », rappelant sa maîtrise habituelle des synthétiseurs, du sound design et des accents rock/électro, tout en rendant un hommage évident aux musiques électroniques/pop des années 80/90. On reste déçu par la faiblesse des parties orchestrales, trop souvent noyées dans la masse sonore ou, quand elles sont plus présentes, limitées au simple schéma habituel cordes/cuivres. Le résultat est somme toute assez réussi à l’écran, la musique apportant cet humour noir et cette énergie corrosive aux images du film de Tim Miller avec brio, mais sans grand éclat particulier. Les deux motifs principaux (pour le héros et pour le méchant) ne sont guère mémorables mais fonctionnent parfaitement au niveau de la cohérence narrative de la musique à l’écran, tout comme les moments plus dramatiques associés à Vanessa dans le film. Néanmoins, on aurait tort de considérer la musique de « Deadpool » comme un mick-mack abrutissant de sons jetés par-ci par-là sans aucune cohérence. Junkie XL réalise une partition fun et décomplexée, certes, mais aussi parfaitement maîtrisée de bout en bout, épousant clairement l’outrance et l’humour décapant du métrage de Tim Miller tout en sachant toucher la corde sensible quand il le faut. Certes, on est loin de l’ampleur des musiques de « Avengers », « Thor » ou « Captain America » (qui ont aussi connu des hauts et des bas), mais la musique de Junkie XL, comme le film de Miller, fonctionnent ici sur un tout autre registre. Une fois ce postulat accepté, si on se laisse prendre au jeu, on découvre un score assez fun mais aussi assez hermétique, qui risque fort d’en décevoir plus d’un, à condition d’être ouvert aux délires musicaux du compositeur et à sa déferlante d’action et de moments plus sombres, dans la lignée de « Mad Max Fury Road ». ---Quentin Billard |