1-Prim Visits Peeta 1.25
2-Send Me To District 2 2.09
3-Go Ahead, Shoot Me 4.58
4-Stowaway 3.36
5-Your Favorite Color is Green 2.25
6-Transfer Command 8.14
7-Your Next Stop 2.30
8-The Holo 3.47
9-Sewer Attack 8.00
10-I Made It Up 1.28
11-Mandatory Evacuation 3.14
12-Rebels Attack 5.17
13-Snow's Mansion 5.16
14-Symbolic Hunger Games 2.08
15-Snow's Execution 1.57
16-Plutarch's Letter 3.01
17-Buttercup 1.09
18-Primrose 3.16
19-There Are Worse Games
To Play/Deep in the Meadow*/
The Hunger Games Suite 9.41

*Interprété par Jennifer Lawrence
Ecrit par T Bone Burnett,
Suzanne Collins et Simone Burnett.

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Republic 002438202

Produit par:
James Newton Howard
Co-produit par:
Jim Weidman, Sven Faulconer
Score enregistré et mixé par:
Shawn Murphy
Monteur superviseur musique:
Jim Weidman
Monteur musique:
David Olson
Orchestrations:
Pete Anthony, Jeff Atmajian,
Jon Kull, John Ashton Thomas,
Peter Bateman, Peter Boyer

Arrangements additionnels et
programmation synthé:
Sven Faulconer
Choeur:
London Voices
Boys' Choir:
Trinity Boys Choir
Voix soliste:
Sunna Wehrmeijer
Monteur scoring:
David Channing
Assistant montage:
Carlos Mosquera
Programmation synthé:
Christopher Wray
Coordination score:
Pamela Sollie
Direction de la musique Lionsgate:
Amy Dunning
General Manager & EVP,
Music business affairs:
Lenny Wohl
Vice-président, musique film:
Trevon Kezios
Directeur exécutif,
music business affairs:
Raha Johartchi
Music finance clearance:
Chris Brown
Manager musique film:
Nikki Triplett
Coordinateur senior musique film:
Ryan Svendsen
Coordination score:
Rona Rapadas
Coordination légale:
Samantha Hilscher

Artwork and pictures (c) 2015 Lions Gate Entertainment Inc. All rights reserved.

Note: ****
THE HUNGER GAMES :
MOCKINGJAY PART 2
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
La saga « Hunger Games » se conclut enfin avec le très attendu « Mockingjay Part 2 », suite à la décision du studio d’adapter le dernier roman de la trilogie éponyme de Suzanne Collins en deux films. Sorti en 2015, et toujours réalisé par Francis Lawrence, cette grande conclusion débute tout de suite après la fin du premier film. Suite à la tentative d’assassinat de Peeta Mellark (Josh Hutcherson) sur Katniss Everdeen (Jennifer Lawrence), cette dernière guérit progressivement de ses blessures mais retrouve un Peeta métamorphosé, enragé, jurant que Katniss est l’ennemie de cette guerre, après avoir subit le lavage de cerveau du Capitole dans le précédent film. Peu de temps après, Katniss, Haymlitch Abernathy (Woody Harrelson) et Gale Hawthorne (Liam Hemsworth) retrouvent la commandante Paylor (Patina Miller) au District 2 pour une nouvelle mission : bombarder une montagne aménagée à l’intérieur où l’on forme des civils pour devenir de futurs Pacificateurs. Mais la mission tourne mal, et Katniss est légèrement blessée et ramenée au District 13, où elle révèle à Johanna Mason (Jena Malone) qu’elle compte assassiner elle-même le président Snow (Donald Sutherland). Elle est ensuite envoyée au Capitole pour une nouvelle mission en compagnie de Gale, Finnick (Sam Claflin), Cressida (Natalie Dormer), Messala (Evan Ross), Castor (Wes Chatham), Pollux (Elden Henson) et plusieurs autres membres de l’Escouade 451, dirigée par Boggs (Mahershala Ali), qui est équipé d’un hologramme reconstituant les plans du Capitole et des nombreux pièges qui y ont été posés un peu partout dans les rues de la ville. Durant la mission, Boggs est tué accidentellement par un piège et charge alors Katniss de reprendre les rennes de l’Escouade 451. Elle apprend aussi que la présidente Alma Coin (Julianne Moore) n’apprécie guère Katniss, dont la popularité grandissante compromet son pouvoir et risque de freiner ses ambitions politiques. Lorsque Peeta réapparaît pendant la mission, les choses tournent au drame. Peeta essaie à nouveau de tuer Katniss, et déclenche par inadvertance une série de pièges qui tuent d’autres membres de l’Escouade. Un groupe de Pacificateurs arrivent alors sur les lieux, obligeant Katniss et le reste de l’équipe à s’enfuir dans les égouts, afin d’éviter les pièges à la surface. Poursuivis par des créatures hybrides, l’Escouade 451 va lutter pour sa survie, alors que Katniss et d’autres survivants arrivent enfin dans les rues du Capitole. Après s’être camouflé, Katniss et Gale se rendent au palais du président Snow, qui a ouvert ses portes aux réfugiés du Capitole. Mais une fusillade éclate, suivie d’une série d’explosions. Des bombes sont alors larguées en parachutes, provoquant la mort de nombreuses personnes, y compris Prim, la soeur de Katniss, qui tombe alors au sol, inconsciente. A son réveil, sa mère lui apprend que Snow a été arrêté et s’apprête à être exécuté.

« Mockingjay Part 2 » conclut ainsi l’aventure débutée en 2012 sous la caméra de Gary Ross, dans cette grande saga d’anticipation évoquant un futur dystopique bien sombre. Cette révolte partie 2 met en scène les enjeux dramatiques du grand final, avec une Katniss charismatique qui va devoir faire des choix moraux difficiles tout au long de son périple mouvementé, l’issue de la guerre contre le Capitole reposant plus que jamais sur ses épaules. Plus sombre que la partie 1, cet ultime volet dévoile plus que jamais la lutte de pouvoir entre les Districts rebelles et le gouvernement tyrannique du Capitole, avec son lot de manipulations politiques, de doubles jeux et de trahison. Plus que jamais, Katniss est à l’heure des choix difficiles et impossibles, et doit prendre son destin en main et accomplir sa mission : assassiner le président Snow et mettre fin à la guerre. Mais le scénario du film – tout comme celui du roman – a la bonne idée d’orienter progressivement les événements de la guerre d’une manière plutôt inattendue avec quelques rebondissements bien amenés, et ce malgré une fin bâclée et décevante, où l’on se demande si cela valait vraiment le coup d’avoir attendu quatre années pour ça. Jennifer Lawrence reste fidèle à elle-même, dominant le film à chaque instant, entouré d’un casting très solide, tandis que la guerre se termine dans le sang, les larmes et la souffrance. Entre temps, on assiste à quelques scènes très spectaculaires, incluant la poursuite dans les égouts avec les mutants, les nombreux pièges dans les rues du Capitole et, comme toujours, une accumulation de morts alors que la guerre tourne au carnage dans ses derniers instants. Le film alimente son atmosphère épique et dramatique présente depuis le premier épisode de 2012, mais on regrette l’utilisation inutile de la 3D et une fin décevante, qui n’est véritablement pas à la hauteur de l’événement. Enfin, la page se referme sur cette ambitieuse parabole politique et sociale d’une société futuriste bien sombre, et d’une guerre menée par une héroïne symbolique (le geai moqueur) qui guide son peuple vers la victoire au prix de trop nombreux sacrifices, qui affecteront particulièrement sa personnalité – comment ressortir indemne de tels événements ? – « Mockingjay Part 2 » conclut donc la saga efficacement malgré quelques longueurs et un scénario assez inégal, avec des enjeux dramatiques pas toujours bien exploités, et un final convenu assez mièvre (qui rappelle par ailleurs la conclusion de la saga « Harry Potter »). C’est d’autant plus dommage que la franchise « Hunger Games » aura malgré tout réussit à tenir ses promesses jusqu’au bout, s’imposant comme une vraie réussite du genre et une série de films assez passionnants dans les thèmes qu’ils abordent.

James Newton Howard conclut à son tour la saga avec une quatrième et dernière grande partition symphonique dans la lignée de ses trois précédents travaux pour les « Hunger Games ». C’est l’occasion pour le compositeur de nous offrir un vaste récapitulatif de toutes ses idées issues des précédentes partitions, une sorte de melting-pot de tous les grands thèmes musicaux de la saga, avec de nouveaux développements, de l’action, du drame et beaucoup d’émotion, comme d’habitude. « Prim Visits Peeta » débute le film d’une manière lugubre, avec quelques cordes dissonantes et des ponctuations percussives qui semblent annoncer un dernier épisode brutal et sombre. Le thème de Katniss et sa voix féminine mélancolique que l’on entend depuis le premier score de 2012 est repris au début de « Send Me To District 2 », évoquant la détermination de l’héroïne à retourner au District 2 pour une nouvelle mission dangereuse. On retrouve ici aussi le ton dramatique et sombre des précédents épisodes, la saga musicale des « Hunger Games » brillant depuis le début grâce à la sensibilité si caractéristique de James Newton Howard à évoquer le drame avec justesse et émotion. Le final martial et belliqueux de « Send Me To District 2 » semble d’ailleurs en dire long sur la suite de l’aventure. « Go Ahead, Shoot Me » reprend le thème de Katniss par des cordes plus tragiques qui renforcent ici la tension de la musique dans le film et le drame à grande échelle : chacun est confronté à des choix difficiles au tournant de la guerre contre le président Snow, le génie de James Newton Howard étant d’évoquer toutes ces émotions complexes avec une dextérité remarquable et une ampleur musicale rare pour une saga populaire de cette envergure. A ce sujet, difficile de passer à côté du sombre et tendu « Stowaway » qui reprend le fabuleux « Rue’s Farewell » (à 2:55) issu du premier score, l’un des meilleurs thèmes musicaux de la saga (on se souvient qu’il était associé dans le film à la mort tragique de la jeune Rue).

On note ici aussi quelques accents percussifs guerriers nous plongeant plus que jamais au coeur de cette longue et intense bataille finale contre la dictature de Panem. Dans « Your Favorite Color Is Green », James Newton Howard fait appel à un mélange de viole de gambe, d’un violoncelle baroque et d’un violon fiddle reprenant ensemble la mélodie de l’hymne des résistants entendus dans le précédent film, « The Hanging Tree », dont le retour ici aux instruments solistes baroques puis à l’orchestre risque de coller des frissons dans l’échine des auditeurs/spectateurs du film. Les 8 minutes intenses de « Transfer Command » suggèrent la scène où Boggs est tué par un piège et transfère son pouvoir à Katniss. La tension est ici de mise, avec des sursauts agressifs et dissonants de l’orchestre nous plongeant dans un chaos quasi horrifique. L’action prime alors dès 2:33, avec une déferlante de percussions belliqueuses, de cuivres massifs et de cordes agitées, premier grand déchaînement d’action de « Mockingjay part 2 ». On retrouve ici le don habituel de JNH pour les musiques d’action épiques, complexes et explosives, un genre qu’il maîtrise plus que jamais à la perfection. Toute la séquence où Katniss et l’Escouade 451 sont dans le Capitole est illustrée par une succession de morceaux d’action/suspense sombres et menaçants, comme le rappelle « Your Next Step » ou « The Holo ».

Le score atteint un premier climax avec l’indispensable « Sewer Attack », pour la poursuite et l’attaque des mutants dans les égouts. JNH nous livre ici un pur tour de force orchestral de 8 minutes d’action non-stop, probablement l’un des morceaux d’action les plus impressionnants de toute la saga : rythmes complexes et changements fréquents de métrique, orchestrations nerveuses, percussions déchaînées, rien ne nous est épargné, JNH rappelant qu’il est un grand maître de ce type d’assaut orchestral agressif, guerrier et décomplexé. Et si vous n’êtes pas convaincu, attendez d’écouter l’envolée héroïque assez fabuleuse entre 2:37 et 2:48, ou la partie finale pour choeur et orchestre, tragique et déchirante – autre grand moment du score – L’action reprend aussi le dessus dans le superbe « Rebels Attack » pour l’attaque finale dans les rues du Capitole, devant le palais du président Snow. JNH utilise ici des choeurs épiques pour les besoins de la séquence avec son lot de cuivres musclés, de percussions martiales et de cordes déchaînées (on pense clairement ici à « The Last Airbender »), un autre moment fort de la partition de « Mockingjay Part 2 » - à noter l’excellente envolée héroïque mais brève entre 2:36 et 2:44 – Le thème de Katniss et sa voix féminine plaintive est repris à 2:51 pour un autre passage tragique et poignant du score, durant la scène où les civils sont bombardés dans la rue, juste devant le palais de Snow. A la violence de certaines scènes, JNH répond ainsi par une musique profondément dramatique, déchirante et sombre, à l’instar des précédents opus. « Snow’s Mansion » introduit quand à lui les sonorités associés au président Snow depuis le premier film de 2012. A noter que « Mandatory Evacution » reprend une partie de « The Cave » tiré du premier score de 2012, pour une scène entre Katniss et Peeta, un rappel très appréciable et qui est la bienvenue pour cet épisode conclusif.

A noter néanmoins que, curieusement, JNH ne reprend jamais le motif menaçant de 6 notes descendantes présent dans les précédents films (on l’entendait par exemple dans « Mockingjay Part 1 » au début de « Put Me on the Air »), le compositeur préférant conserver les idées musicales/sonores secondaires du personnage de Donald Sutherland, comme le confirme le passage dès 2:20, après un mystérieux solo de basson. Les contrebasses ramènent ici l’ambiance profondément lugubre associée à Snow depuis le premier épisode, JNH reprenant les différentes sonorités du dictateur mais sans le motif de 6 notes, peut être dans l’idée d’évoquer que le président est sur le point de tomber. On reconnaît néanmoins un motif secondaire de Snow aux contrebasses/violoncelles à 3:28 lui aussi déjà présent dans les anciens films (on pense notamment au « Snow’s Speech » tiré du score de « Mockingjay Part 1 »), ou cet autre motif secondaire de 8 notes à 3:57, que l’on entendait souvent durant les scènes où Snow s’adressait à la population de Panem, aux rebelles ou à Katniss elle-même. JNH va même jusqu’à développer ensuite ce motif au piano de manière fort inquiétante. « Symbolic Hunger Games » est plus particulier avec l’utilisation de boîte à musique étrange, et le retour d’un autre thème dramatique de la saga à 1:30 aux cordes évoquant dans le premier film les Hunger Games. « Plutarch’s Letter » se veut plus mélancolique et apaisé, marquant la fin de la guerre, qui a laissé des séquelles. « Buttercup » reprend les violons rustiques des premiers scores pour évoquer le District d’où sont originaires Katniss et sa famille. On retrouve enfin le bouleversant thème de Rue dans « There Are Worse Games to Play » pour la conclusion du film, un retour absolument poignant pour ce qui reste incontestablement le meilleur thème de la saga « Hunger Games » (et celui que le public apprécie le plus souvent en général). L’entendre ici pour la toute dernière va coller des frissons et faire couler les larmes à plus d’une personne !

Jennifer Lawrence chante alors durant « Deep In The Meadow », reprenant la fameuse chanson de Rue issue du premier film de 2012, tandis que « The Hunger Games Suite » récapitule pour le générique de fin du film quelques idées musicales clé de la saga. Ainsi, dès 4:14, JNH reprend « Bow and Arrow » tiré du score de « Catching Fire » (2013), puis, pour la seconde fois, le magnifique thème de Rue dès 6:25, suivi du thème dramatique des Hunger Games. C’est donc une conclusion magistrale que nous offre James Newton Howard pour « Mockingjay Part 2 », une partition écrite dans la directe continuité des précédentes, qui n’apporte rien de plus rien de moins que ce que l’on connaissait déjà, mais avec un vrai climax dramatique et déchirant dans ses derniers instants, alors que la guerre contre le Capitole a détruit des milliers de vie, y compris celle des survivants, qui ne seront plus jamais les mêmes après ces terribles événements. Tel semble être le message véhiculé par la superbe partition de James Newton Howard, qui, en grand maître de l’émotion et du drame, sait pousser les bons boutons au bon moment avec une maîtrise ahurissante et une intensité constante, y compris dans les morceaux d’action assez exceptionnels que sont « Sewer Attack » et « Rebels Attack ». Décidément, la saga musicale des « Hunger Games » aura été très mouvementée et assez passionnante à suivre tout au long des années, en particulier grâce à l’extrême cohérence de l’univers conçu par JNH depuis 2012. Cette ultime partition, très intense dans le film, ne déroge pas à la règle et conclut l’aventure en beauté, refermant les pages d’une franchise hollywoodienne de qualité qui a su tirer partie d’une grande continuité musicale intégrale durant ces quatre films : chapeau bas, l’artiste !



---Quentin Billard