1-Squirrel Formation 3.02
2-Shredder 3.38
3-Tartaruga Brothers 3.00
4-Baxter Stockman 2.25
5-Shredder Escape 6.27
6-Krang 5.01
7-Turtle Power 2.30
8-Transformation 3.11
9-Foot Clan Chase 3.05
10-Casey Jones 2.28
11-Become Human 1.48
12-The Falcon 3.04
13-Jump! 5.16
14-Launch the Beam 1.10
15-Technodrome Assembles 1.53
16-Just One Sip 4.42
17-Toy Chest 2.26
18-Turtles Meet Krang 4.18
19-Fight on the Technodrome 2.13
20-Close the Portal 2.34
21-Brothers 2.51
22-Half Shell 1.49*

*Ecrit par Chuck Lorre
et Dennis C. Brown
Produit par Greg Pajer.

Musique  composée par:

Steve Jablonsky

Editeur:

Paramount Pictures - no label number

Superviseur monteur musique:
Alex Gibson
Monteur musique:
Kevin McKeever
Musique additionnelle:
David Fleming, Gary Dworetsky,
Jay Flood, Corey Jackson

Musique conduite par:
James Sale
Orchestrateur superviseur:
Penka Kouneva
Orchestrateurs:
Elizabeth Finch, Larry Rench
Préparation musique:
Booker White
Opérateur ProTools:
Kevin Globerman
Design synthé:
Klayton (Celloweller)
Services de production musicale
et score mixé par:
Arata Music

Artwork and pictures (c) 2016 Paramount Pictures/Nickelodeon Movies. All rights reserved.

Note: ***1/2
TEENAGE MUTANT NINJA TURTLES :
OUT OF THE SHADOWS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Steve Jablonsky
Après le reboot plutôt moyen de Jonathan Liebesman en 2014, les tortues ninja sont de retour dans un second opus confié à Dave Green et sorti en salles en 2016. Blockbuster moyen et fort décevant, « Teenage Mutant Ninja Turtles : Out of the Shadows » est surtout destiné à un public d’ados et de jeunes adultes, ainsi qu’aux fans des tortues ninja et à tous ceux qui ont grandi avec les bandes dessinées et le dessin animé des années 90. Le film se déroule peu de temps après les événements du premier épisode : après avoir été capturé, Shredder (Brian Tee) réussit à s’évader grâce à la complicité du professeur Baxter Stockman (Tyler Perry), un savant fou qui s’est allié avec le super méchant pour s’emparer de la ville de New York grâce à une toute nouvelle technologie capable de téléporter des gens. Mais au cours de son évasion, Shredder se retrouve téléporté par erreur dans une autre dimension, où il rencontre Krang, un extra-terrestre qui lui révèle son souhait d’envahir la terre et lui confie un précieux liquide mutagène et une mission : retrouver sur Terre les composants de sa précieuse machine disséminés un peu partout dans le monde, et qui, une fois assemblés, permettront à Krang d’ouvrir un portail dimensionnel afin d’envahir notre monde. Shredder et Stockman expérimentent alors le liquide mutagène extra-terrestre sur deux voyous bas du front qui accompagnent Shredder : Bepop et Rocksteady. Le liquide les transforme alors en bêtes humanoïdes mutantes : Bepop devient un phacochère et Rocksteady un rhinocéros. Pendant ce temps, April O’Neil (Megan Fox) enquête sur Stockman et découvre qu’il s’est allié avec Shredder, et décide d’en informer rapidement les tortues, qui se lancent alors à la poursuite de leur ennemi juré. Ils seront rejoint cette fois-ci par Casey Jones (Stephen Amell), l’officier de police qui n’a pas réussi à empêcher l’évasion de Shredder, et qui devient un justicier la nuit, armé de son masque de hockey et de sa précieuse batte.

« Teenage Mutant Ninja Turtles 2 » est donc bien le digne successeur du précédent épisode : entendez par-là que le film est tout aussi décevant et tente de rallier à sa cause les fans en multipliant les personnages bien connus de la franchise. En plus d’April O’Neil, des tortues, de Splinter et de Shredder, on y retrouve aussi les abrutis Bepop et Rocksteady, Casey Jones et Krang, personnages bien connus qui apparaissaient déjà dans le dessin animé des nineties. Seulement voilà, à trop vouloir faire du fan service, le film de Dave Green se perd en chemin, en particulier à cause d’un scénario stupide et ultra simpliste, qui consiste simplement à voir s’affronter les gentils et les méchants sans une once d’originalité ou de prise de risque ! Ici, tout est prévisible, caricatural au possible et méga manichéen. Alors certes, il y a tous les personnages bien connus de la saga, il y a un flot ininterrompu de scènes d’action ahurissantes, mais aussi une flopée abrutissante d’effets spéciaux 3D et de capture motion, à tel point que le film, pourtant très coloré, finit par faire mal aux yeux. Tout semble avoir été sacrifié ici à une surenchère visuelle hélas bien révélatrice de ces blockbusters hollywoodiens modernes, un problème qui plombait déjà le premier film de 2014, ce qui n’arrange rien à l’affaire !

Niveau casting, Megan Fox continue de camper une April O’Neil sexy mais incroyablement fausse et totalement à côté de la plaque (l’actrice n’a visiblement été choisie que pour son physique avantageux, d’ailleurs, elle ne joue que sur ça durant tout le film – bonjour les clichés réducteurs !), les 4 tortues ninja sont toujours aussi immatures et lourdauds – et quand bien même on devinerait un semblant de tension dans l’équipe avec l’éternel débat sur la responsabilité qui incombe aux héros, on retombe très vite dans un discours niais du genre « unis, on est plus fort ! » - quand à Shredder, il n’est plus que l’ombre de lui-même privé de sa célèbre armure, sans parler de Krang, dont le look de chewing-gum gluant et baveux rappelle bien le look non moins ridicule du personnage dans le dessin animé des 90’s (il reste pourtant l’un des personnages les plus populaires de la franchise !), sans parler du design raté du Technodrome dans le film. Bref, à trop vouloir contenter les fans, ce TMNT 2 est une large déception et se vautre lamentablement dans le syndrome des blockbusters 2000, condensant tous les défauts bien connus de ce type de cinéma : surenchère visuelle, 3D inutile, scénario zéro, dialogues crétins et personnages inexistants. On attend toujours un vrai film des Tortues Ninja au cinéma, qui soit au moins à la hauteur du comic book original de Kevin Eastman et Peter Laird, qui a toujours été sombre et violent, ce qu’aucun film n’a jamais réussi à faire en plus de 30 ans !

Après un score assez efficace signé Brian Tyler, c’est au tour de Steve Jablonsky de s’emparer des rennes de la musique des Tortues Ninja sur ce second opus, et comme le film de Dave Green semble avoir été fait pour satisfaire les fans et les nostalgiques du dessin animé, Jablonsky s’évertue à son tour à multiplier les clins d’oeils ou les allusions stylistiques aux années 90 avec le retour surprise du célèbre thème culte du générique du dessin animé entendu lors d’une reprise modernisé pour le générique de fin du film, malheureusement non intégré au score de Jablonsky (dommage, voilà une belle occasion ratée !). A la première écoute du score, pas de surprise particulière : c’est bien du Jablonsky pure souche, à la sauce Remote Control. On y retrouve ainsi son lot habituel de loops sonores électro, de rythmes modernes et de boucles répétitives de cordes façon « Transformers ». Mais le plus étonnant vient surtout du côté cheap de certaines idées musicales, à commencer par un nouveau thème principal héroïque associé aux tortues (dommage que le superbe thème de Brian Tyler n’ait pas été réutilisé !). Le thème, dévoilé aux trompettes lors de l’ouverture du film dans « Squirrel Formation » dès 0:57, fait clairement office d’anthem solennel et héroïque comme on pouvait en entendre dans les années 90 dans certains scores d’Hans Zimmer ou de Mark Mancina. Jablonsky reste ainsi fidèle à ce style musical qui rappelle les grandes heures des productions Media Ventures bien que le thème se rapproche aussi manifestement de ceux de « Transformers ». Aucun doute possible : vous allez ressortir du film avec ce thème en tête, que vous aimiez ou non le travail du compositeur ! Véritablement fun et entraînant, « Squirrel Formation » annonce une aventure haute en couleur, même si les surprises sont inscrites aux abonnés absents ! Cuivres, cordes, percussions – incluant les inévitables taiko drums japonais - et rythmes électroniques, tout est mis en branle pour nous inciter à partager cette deuxième aventure des tortues ninja version 2016 !

Niveau thématique, en plus du thème des tortues, on trouve aussi un nouveau thème sombre pour Shredder, dévoilé dès le début du film (« Shredder »). Sans surprise, le thème remplit sa part du contrat en affirmant le caractère menaçant du personnage à l’aide d’un motif de 6 notes lugubres sur fond de cordes scandées, de cuivres massifs et de percussions guerrières (à noter ici l’emploi d’un choeur masculin au début du morceau). Plutôt passe-partout, le thème de Shredder n’a rien de bien passionnant mais s’avère malgré tout un brin plus réussi que celui de Tyler pour le premier film. Krang se voit attribué quand à lui une identité sonore plutôt axée sur le sound design électronique moderne. On découvre son motif dans la piste « Krang », pour la scène où Shredder se retrouve téléporté dans la dimension X et rencontre l’extra-terrestre planqué dans le corps de son fidèle robot géant. Le motif de Krang se distingue par sa série de 8 notes répétées au synthétiseur, évoquant sans surprise les origines aliens du monstrueux bad guy. On retrouve notamment le motif de l’extra-terrestre dans « Transformation », au début de « Just One Sip » ou dans « Toy Chest » (curieusement, le thème est quasiment inutilisé durant la bataille finale entre Krang et les tortues !). Le reste du score se contente essentiellement de développer ces différents thèmes, l’accent étant mis ici sur le thème principal des tortues, très présent tout au long du film. On retrouve dans le score les habituels passages fonctionnels sans grand intérêt en écoute isolée (« Baxter Stockman ») mais l’action débute vraiment lors de l’évasion de Shredder dans « Shredder Escape » vers le début du film.

Steve Jablonsky nous offre là son premier morceau d’action tonitruant et frénétique à l’aide de percussions endiablées, de cordes rythmiques survoltées, de loops électroniques et de cuivres massifs. On reste très proche de l’esthétique de « Transformers » ou de « Steamboy », bien que les éléments électroniques font parfois penser à « Battleship », en nettement plus digeste ! Durant les 6 minutes de cette séquence de poursuite sur l’autoroute, Jablonsky parvient à maintenir la tension grâce à plusieurs rebondissements rythmiques et des rappels évidents au thème de Shredder et celui des tortues. A ce sujet, le compositeur nous offre aussi un thème B pour nos 4 héros en carapace, entendu durant certains grands moments de bravoure du film : le second motif héroïque des tortues débute à 3:43 et se distingue là aussi par son côté années 90 assez évident, que ce soit dans la mélodie ou ses harmonies caractéristiques. La meilleure version de ce thème B reste celle de « Turtle Power », superbe anthem héroïque qui sort tout droit des 90’s, indissociable de l’univers du film de Dave Green (notamment avec l’apport d’une rythmique pop/rock électronique). Evidemment, les réfractaires à ce style musical assez simpliste vont grincer des dents, d’autant que les orchestrations, assez rachitiques, sont typiques de Jablonsky : cordes, cuivres et percussions, mais aucune trace des bois, comme souvent chez le compositeur ! L’action se prolonge dans le trépidant « Tartaruga Brothers » ainsi que « Foot Clan Chase », tandis que « Casey Jones » introduit le personnage du justicier au masque de hockey à l’aide d’une guitare électrique rock plus fun. A noter un « Become Human » plus posé avec ses arpèges descendants cristallins de synthétiseur, les cordes reprenant le thème principal de manière plus intimiste et nuancée. La poursuite en avion au Brésil (« Jump ! ») permet à Jablonsky de reprendre l’excellent thème B des tortues pour un énième morceau d’action sans surprise.

A noter l’emploi des choeurs dans « Launch the Beam » alors que Shredder ouvre le portail dimensionnel et permet à Krang et au Technodrome d’arriver sur Terre. Le compositeur reprend ici le thème de Shredder de façon surpuissante grâce à des choeurs maléfiques et grandioses, probablement la version la plus impressionnante du thème du bad guy dans le film. Et c’est au cours de la bataille finale contre Krang que Jablonsky va littéralement laisser le thème principal des tortues exploser, à commencer par l’envolée solennelle et majestueuse de « Just One Sip » alors que les tortues s’allient avec les policiers new-yorkais pour combattre l’extra-terrestre. Les envolées héroïques du thème se multiplient, dans « Turtles Meet Krang » ou « Close the Portal » et son final triomphant assez savoureux. On n’oublie pas la dernière reprise du thème dans « Brothers » qui évoque la fraternité qui unit les 4 tortues à la fin de leur aventure. A noter que même la reprise du célèbre « Half Shell » du dessin animé de l’époque, entièrement instrumentale, semble sortir tout droit des années 90 (on dirait un remix synthétique fait par des fans sur le net !). A ce sujet, le score de « TMNT 2 » parvient à instaurer un climat d’héroïsme fun un peu cheap mais éminemment sympathique, qui colle parfaitement à l’aspect ‘fan service’ du film de Dave Green. Le score vaut donc surtout pour son nouveau thème principal assez accrocheur, bien que sans surprise, et son lot d’action quasi ininterrompue du début jusqu’à la fin du film. Les fans de Jablonsky et de ses musiques d’action façon « Transformers » se laisseront ainsi tenter par ce « TMNT 2 » plutôt cool bien qu’assez répétitif, simple et sans surprise, un score prévisible dans le film, très premier degré, mais qui a au moins le mérite de rompre la glace à l’époque où les musiques de super héros deviennent plus sombre (« Dark Knight », « Batman vs Superman ») et se prennent un peu trop au sérieux. A réserver en priorité aux fans de Steve Jablonsky et des tortues : Cowabunga, les ninjas !



---Quentin Billard