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1-Deep in the Darkness 1.23
2-The Deighton Residence 2.27 3-Rise of the Isolates 1.38 4-Welcome to Ashborough 3.42 5-A Good Fit 2.17 6-Infiltrating the House 2.09 7-Don't Trust Lady Zellis 1.29 8-You Can Protect Me 3.16 9-Eyes in the Distance 1.46 10-They're Coming for You 1.31 11-Lauren Hunter is Hunted 4.23 12-Black Light Beauty 2.03 13-It's Too Late 2.26 14-Page Returns 2.09 15-Ashborough Assimilation 2.13 16-We're Not Going Back 2.32 17-Make the Best of It 2.49 18-The Swarm 1.30 19-Crawling for Jessica 1.54 20-Back Into the Light 2.23 Musique composée par: Matthew Llewellyn Editeur: ScreamWorks Records SWR14009 Album produit par: Mikael Carlsson Mixage score: Greg Hayes Orchestrations: Matthew Llewellyn Ingénieur assistant scoring: Martin Roller Artwork and pictures (c) 2014 Chiller Films. All rights reserved. Note: ***1/2 |
DEEP IN THE DARKNESS
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Matthew Llewellyn
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« Deep in the Darkness » (Au coeur des ténèbres) est une série-B horrifique réalisée par Colin Theys et sortie en 2014, adaptée du roman éponyme de Michael Laimo publié en 2004. On y suit l’histoire de Michael Cayle (Sean Patrick Thomas), un jeune médecin qui vient tout juste de s’installer dans sa nouvelle maison avec sa femme Cristine (Kristen Bush) et sa fille Jessica (Athena Grant) dans la petite ville d’Ashborough, au sein d’une petite communauté du New Hampshire, où Michael travaille comme médecin généraliste. Michael apprend par ailleurs que le précédent médecin du village aurait apparemment été tué par un chien enragé. Tout semble aller pour le mieux pour les Cayle qui espèrent ainsi démarrer une nouvelle vie à Ashborough. Pourtant, après avoir fait la connaissance de son nouveau voisin, Phil Deighton (Dean Stockwell), qui vit avec son beau-fils Tyler (Anthony Del Negro) et sa femme malade Rosy (Marty Gargle), Michael comprend que quelque chose d’étrange sévit dans le village, quelque chose d’indicible, de secret, dont personne n’ose parler. Michael apprend ainsi que certains habitants du village pratiquent un très ancien rituel de sacrifice animal qui permet de protéger Ashborough d’entités maléfiques. D’abord dubitatif, Michael comprend que quelque chose de grave est sur le point de se produire lorsqu’il retrouve la jeune Lauren (Carla Loften) qui meurt dans ses bras après avoir été gravement blessée et défigurée. Un peu plus tard, Michael reçoit dans son cabine la visite de la vieille Zellis (Blanche Baker), la matriarche du village qui l’informe de la nécessité de pratiquer à son tour un sacrifice animal. C’est alors que de terrifiantes créatures surgissent dans son cabinet, vivant dans les profondeurs situées sous la forêt qui entoure le village. Terrifié, Michael va tenter d’alerter ses proches avant qu’il ne soit trop tard, mais hélas, les créatures savent dorénavant où il vit et vont commencer à le menacer lui et sa famille, tandis que les villageois menacent à leur tour la sécurité des Cayle, bien décidés à tout faire pour calmer la colère des créatures.
Avec un scénario somme toute relativement classique, « Deep in the Darkness » est une série-B horrifique plutôt banale qui rappelle aussi bien Stephen King que Lovecraft, avec son lot de secrets ancestraux, de rednecks, de rituels et de créatures étranges. Tourné avec peu de moyen, le film de Colin Theys ressemble à un DTV ou à un téléfilm du dimanche soir sans grande envergure, malheureusement desservi par un casting moyen (Sean Patrick Thomas, qui semble peu concerné par tout ce qui arrive dans le film, et quelques têtes connues comme Dean Stockwell) et un scénario ultra prévisible et sans surprise. Même le twist final, emprunté à « Rosemary’s Baby », ne parvient pas à rehausser le niveau de ce film gore sans saveur et tout à fait dispensable. Dommage, car le film débutait sous les meilleures auspices, avec une atmosphère étrange et inquiétante très réussie, puis, dès lors que les premières révélations arrivent, « Deep in the Darkness » s’enfonce dans la routine et les clichés en tout genre, sans parler des créatures plutôt ratées qui ne parviennent même pas à susciter la moindre terreur à l’écran, le principal problème venant ici de nombreuses incohérences du scénario et de personnages creux et sans saveur, pour lesquels on ne ressent aucune empathie particulière. Ainsi donc, « Deep in the Darkness » a bien du mal à faire réellement honneur au roman de Michael Laimo, et échoue finalement dans la catégorie des séries-B modestes qu’on oubliera très vite ! Seule la partition musicale de Matthew Llewellyn parvient à imposer un semblant d’intérêt dans le film. Llewellyn est surtout connu au départ pour avoir été assistant et orchestrateur pour Brian Tyler. C’est la seconde fois que le compositeur retrouve le réalisateur Colin Theys sur « Deep in the Darkness », puisqu’il avait déjà signé la musique de son précédent film horrifique, « Dead Souls », en 2012, aux côtés de Jonathan Bartz. A la première écoute, le score de « Deep in the Darkness » s’oriente très clairement vers un style orchestral horrifique/suspense proche de Christopher Young, John Frizzell ou Marco Beltrami. Enregistrée avec les musiciens du Slovak National Symphony Orchestra, la partition de « Deep in the Darkness » débute sous les meilleures auspices avec une ouverture sombre, lugubre et oppressante à l’aide de sonorités agressives, incluant le lot habituel de cuivres rageurs, de glissandi stridents de cordes et de ponctuations percussives meurtrières. A noter que, pour les besoins du film, Llewellyn a choisit de ne pas utiliser de trompettes ni de bois dans l’orchestre, conservant plutôt un grand pupitre de cordes, quelques cuivres et des percussions avec un piano. Dans « The Deighton Residence », on découvre le thème principal, mélodie de cordes reconnaissable à sa cellule de 5 notes, plutôt paisible et lyrique, évoquant les secrets de la ville d’Ashborough avant les événements terribles à venir. Llewellyn développe ici le thème entre les cordes, les vents et un célesta mystérieux. Puis, très vite, les sonorités sombres du début reprennent le dessus, avec des orchestrations assez riches et soignées, privilégiant tous les pupitres de l’orchestre même si l’accent est mis au début sur les cordes, les cuivres et le piano. Sans surprise, le compositeur impose un ton menaçant et oppressant à l’image, dévoilant très vite un second thème dans « A Good Fit », mélodie mélancolique et intimiste de piano et cordes évoquant Michael et sa famille, qui permet d’apporter un soupçon de délicatesse à la partition et de contrebalancer la noirceur ambiante. Dès « Rise of the Isolates », les choses sérieuses commencent enfin. Llewellyn sort l’artillerie lourde et déchaîne son orchestre pour la première scène où les isolés attaquent Michael. Percussions, cordes incisives, cuivres massifs, tout est mis en oeuvre pour nous plonger ici dans une atmosphère de terreur et de chaos qui rappelle aussi bien Beltrami que Young, avec une écriture orchestrale toujours assez riche et soutenue, et une ambiance dissonante plutôt maîtrisée. De la même façon, la tension monte durant le terrifiant « Infiltrating the House » qui suggère de manière similaire l’horreur alors que la maison des Cayle est envahie par les isolés. Ici aussi, le compositeur met l’accent sur les cordes dissonantes et utilise quelques vagues sonorités électroniques pour renforcer la tension de la séquence. Le résultat est impressionnant bien que sans surprise particulière, Llewellyn se contentant d’appliquer toutes les recettes du genre, mais avec un certain professionnalisme. La musique devient même plus mélodique et lyrique dans « Don’t Trust Lady Zellis » avec son mélange de cordes et de piano plutôt réussi, dévoilant ici le troisième thème du score associé à la vieille Zellis et ses sombres secrets, reconnaissable à sa mélodie de piano plutôt calme en apparence. Le quatrième thème du score est celui des isolés, introduit dans « Infiltrating the House », une identité sonore reconnaissable aux cordes stridentes qui apparaissent régulièrement dès qu’il est question des créatures et de leurs méfaits sanglants. On appréciera ici l’alternance entre les moments de terreur et les passages plus calmes comme le retour du thème mélancolique des Cayle au piano dans « Eyes in the Distance ». Llewellyn semble avoir appris pas mal de chose en travaillant pour Brian Tyler, puisqu’on a parfois l’impression de retrouver ici un style relativement proche des travaux de Tyler sur des films comme « Darkness Falls » ou « The Hunted », à ceci près que l’approche de Llewellyn semble encore plus classique et old school. A noter qu’il existe aussi un cinquième thème, entendu au piano au début de « Ashborough Assimilation », thème mélancolique et fragile associé à Michael dans le film, et réentendu notamment aux cordes durant le final (« Back Into the Light », vers 1:06). Llewellyn développe ainsi ses 5 thèmes tout au long de l’histoire, même s’il faudra parfois tendre particulièrement l’oreille pour pouvoir les reconnaître au premier abord. « They’re Coming for You » reprend les sonorités stridentes/dissonantes des isolés, tandis que « It’s Too Late » impose un climat dramatique et désespéré particulièrement sombre, tandis que les sonorités des isolés reviennent dans « Page Returns » avec un assaut orchestral agressif et impressionnant. « The Swarm » évoque quand à lui l’affrontement final pour l’un des derniers morceaux d’action particulièrement robuste, largement dominé par une écriture très herrmannienne des cordes, combat qui se conclut dans « Crawling for Jessica » et ses rythmes complexes et agressifs plus inventifs, alors que Michael part sauver sa fille Jessica dans les caves des isolés vers la fin du film. Ainsi donc, on ressort plutôt convaincu de l’écoute de « Deep in the Darkness », une partition qui s’apprécie autant dans le film qu’en écoute isolée, apportant la noirceur et la tension nécessaire au film de Colin Theys. Le score révèle aussi tout le travail d’un jeune compositeur prometteur, qui n’a pas encore réussi à s’imposer du grand public sur un film majeur, mais qui gagne à être davantage connu, en espérant qu’il maintienne la qualité de son travail dans les années à venir. ---Quentin Billard |