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1-Galaxy Quest: The
Classic TV Theme 0.57 2-TV Clip 1.32 3-Pathetic Nesmith 0.57 4-Galaxy Quest TV Clip #3/ Introducing Sarris/Revealing The Universe 1.50 5-Transporting The Crew/ Meet the Thermians 1.33 6-The N.S.E.A. Protector 0.43 7-Crew Quarters & The Bridge/ The Launch 3.24 8-Jason Takes Action/ Sarris Tortures Captain 1.41 9-Red Thingie, Green Thingie ...Run! 3.30 10-Shuttle to Planet/ Trek Across Planet 4.26 11-Rolling the Sphere/Pig Lizard/ Rock Monster 6.05 12-"Digitize Me Fred" 1.13 13-"I'm So Sorry" 1.42 14-Fight, Episode 17 1.15 15-The Hallway Sneak/ Alex Finds Quellek 2.16 16-Angry Sarris/Into the Ducts/ Omega 13/Heroic Guy/ Reveal Chompers/Opening the Airlock 3.31 17-Big Kiss/Happy Rock Monster/ Dying Thermians/A Hug Before Dying 4.08 18-Sarris Orders Attack/The Battle 3.34 19-Mathesar Takes Command/ Sarris Kills Everybody 2.18 20-Mathesar, Hero/Goodbye My Friends/ Crash Landing 1.45 21-Goodbye Sarris/Happy Ending 2.04 22-The New Galaxy Quest 0.59 Musique composée par: David Newman Editeur: La La Land Records LLLCD 1208 Album produit par: David Newman Producteur exécutif de l'album: Dan Goldwasser Producteur associé album: Neil S. Bulk Producteurs exécutifs pour La La Land Records: MV Gerhard, Matt Verboys Score mixé par: John Kurlander Consultant scoring: Krys Newman Direction de la musique pour Paramount Pictures: Randy Spendlove Coordinateur album soundtrack: Kim Seiniger Mixage additionnel: Mike Matessino Album masterisé par: Doug Schwartz Consultant projet: Lukas Kendall Edition limitée à 3000 exemplaires. Artwork and pictures (c) 1999 DreamWorks LLC. All rights reserved. Note: ***1/2 |
GALAXY QUEST
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by David Newman
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« Galaxy Quest » est une comédie d’aventure signée Dean Parisot et sortie en salles en 1999. Il s’agit d’une parodie de films de science-fiction et plus particulièrement de « Star Trek ». Le film se moque d’ailleurs gentiment du fandom colossal qui existe autour de cette série (et des « Trekkies », pour ne pas les nommer !), jouant avec tous les codes du genre, le scénario mélangeant habilement la réalité et la fiction à travers les péripéties de la troupe d’acteurs de la série fictive à succès « Galaxy Quest ». Cette série TV de science-fiction connut un triomphe retentissant à la télévision mais fut stoppée il y a 20 ans. Aujourd’hui, les acteurs de la défunte série multiplient les petits boulots et les conventions pour continuer de gagner leur vie, n’hésitant pas à rencontrer leurs fans et à signer des autographes. La troupe est ainsi constituée de Jason Nesmith (Tim Allen) connu pour le rôle du commandant Peter Quincy Taggart, Gwen DeMarco (Sigourney Weaver) alias lieutenant Tawny Madison, Alexander Dane (Alan Rickman) alias Dr. Lazarus, Fred Kwan (Tony Shalhoub) alias le technicien en chef Chen, ainsi que Tommy Webber (Daryl Mitchell) dans le rôle du jeune pilote enfant Laredo. Au cours d’une convention dédiée à Galaxy Quest, Nesmith fait la connaissance de Mathesar (Enrico Colantoni), qui se présente comme un Thermien provenant de la nébuleuse Klathu. Lui et ses semblables ont capté la série TV dans l’espace et croient qu’il s’agit de documents d’archive retraçant l’histoire de la Terre. Mathesar demande de l’aide à Nesmith et ses collègues, car son peuple est aux prises avec le terrible chef de guerre le général Roth’h’ar Sarris (Robin Sachs), et les Thermiens pensent qu’ils sont de vrais héros de l’espace. Convaincu qu’il s’agit de fans déguisés qui lui font une blague, Nesmith accepte la mission. Après une soirée bien arrosée chez lui, Nesmith se retrouve embarqué dans la limousine qu’il a réclamé puis téléporté dans le vaisseau des Thermiens. Réalisant que ce qu’il vit est bien réel, Nesmith retourne ensuite sur Terre et tente de convaincre ses collègues de la série Galaxy Quest de le rejoindre pour participer à une formidable aventure spatiale qui pourrait changer leur vie à tout jamais.
Pastiche amusant de la série « Star Trek », « Galaxy Quest » cible avant tout les Trekkies et les fans qui se baladent dans toutes les conventions avec les costumes de leurs héros fétiches (on pourrait d’ailleurs parler aussi des cosplays, bien que cette activité soit davantage réservée aux fans des mangas et des jeux vidéos). Dénonçant habilement le fanatisme autour de ces séries TV cultissimes, « Galaxy Quest » utilise la science-fiction comme toile de fond, puisque le principal gag du film repose avant tout sur le concept du quiproquo et de la réalité qui rattrape la fiction, ou comme des acteurs has-been d’une série TV finie depuis 20 ans se retrouvent propulsés dans une aventure qui dépasse tout ce qu’ils ont pu tourner à la télévision, un peu comme Bill Murray dans « The Man Who Knew Too Little » qui s’imagine jouer le rôle d’un agent secret dans un film alors qu’il vit une vraie histoire d’espionnage ! Et c’est grâce à ce décalage entre la fiction et la réalité que le film de Dean Parisot réussit à tirer son épingle du jeu, porté par un casting impeccable où chacun semble s’auto caricaturer – Sigourney Weaver en ersatz lointaine d’Ellen Ripley, Tim Allen en acteur has-been désabusé imitant William Shatner dans « Star Trek », Alan Rickman en vieux grognon pseudo Klingon évoquant une sorte de vulcain cynique qui se fiche de tout, Tony Shalhoub en mécano stupide et niais, sans oublier Sam Rockwell dans le rôle d’un personnage secondaire qui meurt brièvement lors d’un épisode de la série TV – tous les clichés inhérents à ce genre de série sont ici passés en revue avec un humour décapant, sans oublier que le film est aussi une aventure spatiale réservant son lot d’action et de bataille spatiale. A ce sujet, « Galaxy Quest » s’offre tout de même les services du vétéran Stan Winston pour l’animation des créatures extra-terrestres ou le look des vaisseaux aliens. A la manière du « Spaceballs » de Mel Brooks (1987), « Galaxy Quest » détourne donc tous les codes de la science-fiction et épingle au passage la stupidité du fanatisme autour des séries TV cultes avec un humour omniprésent. Résultat : le film est devenu lui-même culte au fil des années ! Encore un exemple de réalité qui rattrape la fiction, décidément ! La partition orchestrale de David Newman est, à n’en point douter, l’un des atouts majeurs du film de Dean Parisot. Rappelons que Newman était déjà connu dans les années 90 pour ses nombreuses musiques de comédie (« The Flinstones », « Coneheads », « The Nutty Professor »), et qu’il était donc le choix idéal pour la musique de « Galaxy Quest ». C’est d’ailleurs le monteur Don Zimmerman qui le recommanda à Dean Parisot, Zimmerman ayant déjà travaillé à plusieurs reprises sur d’anciens scores de Newman. Pour les besoins du film, le compositeur s’est ainsi lancé dans un pastiche des musiques de la série TV « Star Trek » de 1966 en proposant un thème principal pour la série fictive « Galaxy Quest » dans le film, le tout interprété par un grand orchestre de 94 musiciens et une chorale de 32 chanteuses. Ce thème, qui prend l’apparence d’une fanfare héroïque spatiale, fait évidemment référence à la célèbre fanfare d’Alexander Courage pour « Star Trek » mais rappelle aussi les musiques de Jerry Goldsmith – Newman fut d’ailleurs un musicien d’orchestre hollywoodien dans les années 70/80 et a joué dans bon nombre de partitions de Goldsmith, dont « Star Trek : The Motion Picture » en 1979 – Le film débute ainsi avec le « Galaxy Quest : The Classic TV Theme » et sa fanfare triomphante constituée d’une phrase mélodique A aux trompettes et d’une partie B plus lyrique aux cordes évoquant l’équipage du NSEA Protector. Dans « TV Clip », la fanfare est reprise en grande pompe avec l’ajout de quelques éléments électroniques. On y retrouve ici le classicisme d’écriture habituel de David Newman, avec des orchestrations très riches et détaillées, typiques du compositeur. A l’aspect parodique du film, Newman répond ici par ce caractère « over the top » qui a très vite séduit le réalisateur et les producteurs du film, bien que la tâche fut particulièrement ardue pour le compositeur, qui travailla particulièrement avec Parisot pour réussir à trouver le ton juste à l’écran. Dans « Pathetic Nesmith », on retourne à la réalité avec l’errance de Jason Nesmith au début du film, qui entend deux jeunes fans dans les toilettes parler très négativement de lui. Newman met ici l’accent sur un piano mélancolique et des nappes synthétiques pour parvenir à ses fins, reprenant la mélodie principale minorisée et jouée plus lentement. « Introducing Sarris » annonce quand à lui l’arrivée du cruel Sarris à l’aide de sonorités martiales et guerrières indissociables du personnage dans le film. Newman accentue aussi l’aspect spatial et science-fiction du film en utilisant régulièrement une chorale féminine comme pour « Revealing the Universe » qui pastiche vaguement les fameuses timbales du « Ainsi parlait Zarathoustra » de Richard Strauss. Cet aspect fantastique/épique des chœurs transparaît surtout dans « Transporting the Crew/Meet the Thermians », Newman illustrant la rencontre avec les Thermiens à l’aide de voix grandiloquentes quasi féeriques et surréalistes. On notera ici la richesse des orchestrations qui se rapprochent davantage du mickey-mousing habituel, renforcé par les éléments électroniques et les choeurs. Le thème revient ensuite dans « The NSEA Protector » pour le départ du vaisseau construit à l’identique par les Thermiens, l’occasion pour Newman de reprendre sa superbe fanfare héroïque dans un style très proche de Goldsmith. Dans le même ordre d’idée, « Crew Quarters & The Bridge/The Launch » évoque les préparatifs épiques du décollage du NSEA Protector à la manière des préparatifs de l’Enterprise dans « Star Trek The Motion Picture » de Jerry Goldsmith, à ceci près que David Newman apporte ici un soupçon d’humour durant « The Launch ». Quoiqu’il en soit, on nage clairement en pleine musique de space opera avec son lot de choeurs fabuleux et d’orchestrations épiques, majestueuses et grandioses. L’action prend très vite le dessus dans « Jason Takes Action/Sarris Tortures Captain » pour les premiers dangers que rencontre Nesmith et son équipe dans leur nouvelle aventure spatiale. On retrouve ici le style action typique du compositeur, hérité du score de « The Phantom » (1996). L’action culmine dans le superbe « Red Thingie, Green Thingie…Run ! » pour une scène de bataille du film, à grand renfort de cuivres massifs, de percussions martiales et de variations autour du thème principal, transformé ici en motif guerrier aux cors et aux trompettes. A noter l’emploi des col legnos de cordes (archet qui frappe les cordes des violons) accentuant la tension, un effet sonore récurrent dans certains passages d’action de « Galaxy Quest » - on notera aussi l’emploi d’effets sonores évoquant le blaster beam utilisé par Goldsmith dans « Star Trek the Motion Picture » - « Red Thingie, Green Thingie…Run ! » est par ailleurs l’un des moments fort de la partition de « Galaxy Quest », un pur tour de force orchestral particulièrement frénétique et excitant qui nous renvoie clairement aux meilleurs moments de « The Phantom ». Dans « Shuttle to Planet/Trek Across Planet », Newman évoque l’arrivée sur la planète alien dans un style qui rappelle clairement le « Stargate » de David Arnold, tout en accentuant le travail autour de l’électronique pour évoquer la découverte de la nouvelle planète. De la même façon, l’ambiance devient plus étrange dans « Rolling the Sphere/Pig Lizard/Rock Monster » où les synthétiseurs apportent un peu de piment pour la scène où Nesmith et ses collègues font la connaissance des petites créatures cannibales. La musique devient plus proche du style comédie habituel de Newman, avec des rappels plus légers au thème principal et des orchestrations plus virevoltantes, passant rapidement d’un instrument à un autre. On retrouve le style mélancolique de « Pathetic Nesmith » dans « I’m so Sorry » avec son piano solitaire, tandis que « Fight, Episode 17 » nous fait à nouveau basculer dans l’action à grand renfort de la phrase A du thème principal. « The Hallway Sneak/Alex Finds Quellek » nous propose quand à lui des idées sonores intéressantes des synthétiseurs avec son lot de percussions martiales plus incisives et urgentes. « Angry Sarris/Into the Ducts/Omega 13/Heroic Guy/Reveal Chompers/Opening the Airlock » (n’est-ce pas le titre de piste le plus long du monde ???) fait monter la tension pour un autre morceau d’action majeur où Newman développe les sonorités guerrières de Sarris et évoque la bataille contre le monstrueux chef alien. Puis, très vite, la musique bascule vers une nouvelle envolée héroïque saisissante pour cuivres et choeurs et un déchaînement orchestral martial particulièrement frénétique et excitant – curieusement, le jeu des cuivres rappelle parfois ici John Debney et sa musique pour la série TV « SeaQuest DSV » - Plus amusant, « Big Kiss » illustre de manière hyper romantique le baiser entre Fred Kwan et Laliari à l’aide d’un instrument électronique imitant un theremin (comme dans les films de science-fiction des années 50). La musique devient par la suite plus sombre et dramatique lors de la mort des Thermiens dans « Dying Thermians/Quellek’s Death », débouchant sur l’excitante bataille finale dans « Sarris Orders Attack/The Battle », 3 minutes d’action martiale pure et dure durant lesquelles Newman pastiche clairement sa musique pour « The Phantom », en plus de développer plus intensément les sonorités belliqueuses de Sarris. De la même façon, « Sarris Kills Everybody » permet au compositeur de faire culminer les sonorités du grand méchant de service (et notamment ces fameux effets de col legno) pour l’un des rares passages dissonants et lugubres du score de « Galaxy Quest ». L’aventure touche à sa fin avec « Mathesar, Hero/Goodbye My Friends/Crash Landing » alors que le NSEA Protector s’écrase sur Terre à la fin de la bataille, suivi de la défaite de Sarris dans « Goodbye Sarris/Happy Ending », et l’inévitable happy end du film, largement porté par le retour triomphant et grandiose de la fanfare héroïque principale, alors que Nesmith et ses collègues se retrouvent au milieu des fans d’une convention qui viennent d’assister à leurs exploits sur scène. Et c’est ainsi que se termine la superbe partition de David Newman pour « Galaxy Quest », un vrai hommage aux grandes heures des musiques de space-opera d’antan, pastichant aussi bien Jerry Goldsmith, John Williams, David Arnold que Newman lui-même, avec quelques belles trouvailles sonores (l’utilisation souvent inventive des synthétiseurs). Le seul problème, c’est que le score s’avère finalement assez répétitif et relativement indigeste sur la longueur, étant donné qu’on a parfois l’impression d’entendre le même morceau d’une piste à une autre. La musique apporte une énergie et un certain humour au film de Dean Parisot tout en restant clairement « over the top » : David Newman nous livre une partition épique, riche et guerrière, une vraie musique d’aventure spatiale digne des meilleurs épisodes de « Star Trek », à ceci près que la musique contient un humour assez référentiel mais très premier degré. D’une façon générale, le score reste au final très sérieux et s’avère très réussi d’un bout à l’autre du film, malgré son côté répétitif parfois assez indigeste. David Newman semble avoir passé du bon temps sur le film – qui reste à ses dires l’un de ses projets favoris – et ce malgré toutes les embûches rencontrées durant la composition (le morceau final fut modifié d’urgence à la dernière minute, à seulement quelques jours de la sortie du film !). Grâce à son aspect parodique et son écriture très riche, généreuse et soutenue, « Galaxy Quest » fait incontestablement partie des hits du compositeur, à découvrir grâce à l’excellent album publié par La La Land en 2012 ! ---Quentin Billard |