1-Sky High Opening 4.48
2-Trouble Downtown 0.46
3-Next Stop...Sky High 1.35
4-Round-Up 0.36
5-Welcome to Sky High 1.11
6-Power Placement 2.31*
7-Still Looking/Stare Down 0.28
8-Lollipopless/The Secret Sanctum 3.55
9-Medulla All Blown-Uppa/
I'm A Sidekick 1.41
10-Vat's An Idea!/
Respect The Hat 1.14
11-Cafeteria Brawl/Proud Papa 3.34
12-Movin' On Up 0.34
13-A Friendly Wave 0.33
14-Sidekicked Out 0.52
15-Save the Citizen and
Private Tutor 4.04**
16-Kiss of Death 0.56
17-Homecoming News/
Makeout Sanctum 1.28
18-Keeping Promises 0.42
19-She's Totally Into You 0.37
20-Gotta Get To Sky High 1.23
21-Pacified 3.41
22-Fighting Back 1.24
23-Royal Pain Is Monologuing 4.38
24-That Could've Been Messy 3.03
25-You Saved Sky High 1.14
26-Sky High End Credits 2.02

The Extras:

27-Bus Away 0.10
28-Power Placement-Coda 0.08*
29-Starting With You 0.10
30-A Friendly Wave (alternate take) 0.32

*Composé par Michael Giacchino
et Brandon Christy
**Composé par Michael Giacchino
Kevin Riepl et Chris Tilton.

Musique  composée par:

Michael Giacchino

Editeur:

Intrada Special Collection Vol. ISC 371

Produit par:
Michael Giacchino
Producteurs exécutifs:
Roger Feigelson, Douglass Fake
Orchestrations:
Tim Simonec, Jack Hayes,
Mark Gasbarro, Chris Tilton,
Larry Kenton

Montage musique:
Jay B. Richardson
Assistant monteur:
Alex Levy
Préparation musique:
Mark Graham, Steven L. Smith,
Joe Zimmerman, Booker White

Mixage score:
Dan Wallin
Supervision musique:
Lisa Brown
Direction musicale pour
Walt Disney Pictures:
Mitchell Leib
Programmation synthé:
Kevin Riepl
Coordination musique:
Jennifer Ross
Music business and legal:
Don Welty

Artwork and pictures (c) 2017 Disney Enterprises, Inc. All rights reserved.

Note: ***
SKY HIGH
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Michael Giacchino
« Sky High » (L’école fantastique) est le troisième long-métrage de Mike Mitchell, qui se déroule dans un univers d’enfants super-héros qui vont dans un lycée pour jeunes super héros. On y suit l’histoire de Will Stronghold (Michael Angarano), le fils de deux puissants super-héros très célèbres, Steve Stronghold alias le Commander (Kurt Russell) et Josie Stronghold alias Jetstream (Kelly Preston). Agents immobiliers dans leur vie de tous les jours, les Stronghold n’hésitent pas à enfiler leurs costumes de super-héros pour venir en aide à la population contre les attaques de super-vilains et de robots géants. Will, jeune adolescent réservé, est envoyé à Sky High, le prestigieux lycée réservé aux super-héros. Mais l’ado porte un lourd secret qu’il n’a jamais osé avouer à ses parents : il ne possède toujours pas de pouvoirs. Humilié au cours de ses premières journées au lycée, Will se heurte à l’intransigeance de l’entraîneur Boomer (Bruce Campbell) qui l’envoie dans les classes des assistants des héros, où il suit les cours avec Layla (Danielle Panabaker), sa meilleure amie secrètement amoureuse de lui, mais aussi Magenta (Kelly Vitz), Zach (Nicholas Braun) et Ethan (Dee Jay Daniels). Will s’attire aussi les foudres de Warren Peace (Steven Strait), un jeune étudiant dont le père, un super-vilain connu sous le nom de Royal Pain, fut arrêté et emprisonné par le père de Will. Au cours d’un combat l’opposant à Warren, Will découvre qu’il possède de vrais pouvoirs et réussit à attirer l’attention de Gwen Grayson (Mary Elizabeth Winstead), une belle et séduisante étudiante capable de contrôler les technologies par sa pensée. Will passe alors davantage de temps avec Gwen et ses amis, délaissant Layla et ses compagnons. Mais ce que Will ignore encore, c’est que Gwen compte utiliser le jeune homme pour dérober le Pacificateur, la puissante arme que le Commander conserve jalousement chez lui dans une pièce secrète.

Sorte de caricature de l’univers des super-héros vu cette fois-ci du côté des ados, « Sky High » est une grosse production Disney plutôt routinière et sans surprise, tournée avec un budget modeste de 35 millions de dollars. A l’origine du film, il y a le script de Paul Hernandez, écrit dans les années 90, qui pastiche avec dérision les clichés habituels des films de super-héros et des comic books, sauf que cette fois-ci le tout s’apparente à un sympathique teen movie destiné surtout à un jeune public. Mélangeant les références et les genres, « Sky High » caricature par la même occasion les films de lycéens américains avec son lot de professeurs excentriques, de cours loufoques et de train train quotidien des élèves. A l’école de Sky High, il y a deux catégories d’étudiants : les super-héros et les assistants des héros, une dualité discriminante qui sera à l’origine de la traditionnelle morale propre aux productions Disney, à savoir que n’importe qui peut devenir un héros dès qu’il prend confiance en lui et qu’il sait ce pourquoi il est fait dans la vie. Le film véhicule donc un message simpliste sur l’amitié, la tolérance, le travail d’équipe et l’acceptation de l’autre, avec quelques gags bien trouvés, de bonnes scènes d’action et un casting de jeunes acteurs convaincants, entourés de vétérans du cinéma américain : Kurt Russell, Kelly Preston, Bruce Campbell (l’incontournable Ash de « Evil Dead »), Lynda Carter (la célèbre « Wonder Woman » des années 70) et Cloris Leachman, la fameuse Frau Blücher du « Young Frankenstein » de Mel Brooks (1974). Agrémenté de quelques bons effets spéciaux, « Sky High » s’avère être un divertissement sympathique et sans prétention, qui ne restera certainement pas dans les annales mais a au moins le mérite de proposer une vision rafraîchissante et familiale de cet univers des super-héros qui vont à l’école.

Remarqué à la fin des années 90 pour ses nombreuses partitions musicales pour les jeux vidéos, Michael Giacchino fit une entrée fracassante dans le cinéma hollywoodien en signant la partition musicale jazzy de « The Incredibles » de Brad Bird en 2004, après avoir écrit quelques musiques de film peu remarquées auparavant. C’est d’ailleurs grâce au succès de sa musique pour « The Incredibles » que les studios Disney décideront de faire à nouveau appel à Michael Giacchino sur « Sky High », pour lequel le compositeur signe une partition symphonique énergique, vive et colorée. Enregistrée avec un orchestre de taille moyenne et un choeur, avec la collaboration de l’équipe habituelle du compositeur (Tim Simonec et le vétéran Jack Hayes aux orchestrations), la partition de « Sky High » repose essentiellement sur un thème principal mémorable prenant l’apparence d’une fanfare héroïque associée à l’école Sky High, dévoilée par des cuivres triomphants dans « Sky High Opening », évoquant clairement par ses harmonies glorieuses et ses trompettes solennelles les fanfares classiques de super-héros à la John Williams – on pense notamment à « Superman » - La fanfare s’avère un brin simpliste et pas foncièrement originale, mais elle témoigne néanmoins du savoir-faire évident du jeune Giacchino au moment où il écrit la musique de ce film en 2005 – au début de sa carrière pour le cinéma – « Trouble Downtown » et « Next Stop...Sky High » reprennent alors la fanfare principale pour les scènes où Will part à Sky High pour ses premiers jours de cours dans son nouveau lycée de super-héros. On ressent ici un mélange d’excitation et d’enthousiasme sur un ton résolument aventureux largement dominé par une harmonie triomphante et martiale des cuivres. L’arrivée au lycée (« Welcome to Sky High ») permet à Giacchino de nous offrir une reprise solennelle de la fanfare principale, avec ses appels triomphants des trompettes.

Le compositeur s’autorise une petite pause du côté de la musique techno/électro dans « Power Placement » pour la séquence où les jeunes super-héros doivent montrer leurs super-pouvoirs afin d’être placés dans une section de l’école par l’entraîneur Boomer. Le morceau est dominé ici par une rythmique techno assez kitch (très années 90 !) avec guitare électrique et synthé rétro qui reprennent le thème principal dans une version pop évoquant l’univers des ados. Puis, très vite, la partie symphonique reprend ses droits dès « Still Looking/Stare Down » où l’ambiance devient soudainement plus sombre. « Lollipopless » calme le jeu avec une ambiance plus intime à base de cordes et de bois, tandis que Will découvre le sanctuaire secret de son père dans « The Secret Sanctum ». « Medulla All Blown-Uppa/I’m A Sidekick » introduit une nouvelle idée sonore, utilisant le theremin – instrument électronique très utilisé dans les films de science-fiction américains des années 40/50 – « Vat’s An Idea !/Respect the Hat » prolonge l’ambiance solennelle du score à travers une écriture toujours très soutenue des cuivres, et un premier morceau d’action trépidant avec son xylophone galopant et son piano sombre. La bagarre opposant Will et Warren Peace dans la cafétéria (« Cafeteria Brawl/Proud Papa ») permet à Giacchino de nous offrir un morceau d’action plus intéressant, dévoilant une partie chorale grandiose incorporée à l’orchestre. On notera ici le jeu plus agressif des cuivres typiques du compositeur, avec les ponctuations chorales épiques qui annoncent déjà ses futurs travaux sur « Star Trek », « Jupiter Ascending » ou « John Carter ». A noter l’envolée héroïque du thème au milieu de « Cafeteria Brawl » lorsque Will prend conscience qu’il a des pouvoirs et qu’il peut s’en servir contre son adversaire. Pour finir, le morceau développe un thème guerrier de 4 notes associé Warren Peace, et qui deviendra plus présent lors de la bataille finale.

Giacchino développe un thème associé à Will dans « Movin’ On Up » et « Sidekicked Out », évoquant aussi bien le jeune super-héros que son amitié avec Layla, Magenta, Zach et Ethan. Dans « Save the Citizen/Private Tutor », Giacchino réutilise quelques éléments électro/techno plus modernes incorporés à un orchestre plus agité pour un autre morceau d’action trépidant de la partition de « Sky High » - dommage que les éléments électroniques soient un brin kitsch et pas foncièrement intéressant avec l’orchestre – Le compositeur se fait plaisir et nous offre une nouvelle envolée cuivrée triomphante assez savoureuse à 3:15. Dans « Kiss of Death », on retrouve le thème de Will à la flûte, présent aussi au début de « Homecoming News/Makeout Sanctum » (au hautbois, aux cordes et à la flûte) et dans « Keeping Promises » (à 0:22 au cor, puis à la clarinette). La partie centrale de « Sky High » se veut par ailleurs plus intime et chaleureuse, comme le rappelle « She’s Totally Into You » et son ambiance plus romantique à base de cordes et de vents. Idem pour « Gotta Get to Sky High » avec sa très belle partie de piano et de cordes rêveuses. A noter que la partie finale de « Gotta Get to Sky High » introduit un troisième thème majeur du score, le thème maléfique associé à Royal Pain/Gwen (aux cors à 1:01), qui se reconnaît à sa mélodie ascendante et guerrière de cuivres. Le thème de Royal Pain est repris ensuite au début de « Pacified » avec des choeurs épiques évoquant la bataille finale entre Royal Pain et les jeunes super-héros à Sky High. L’action s’intensifie avec une série de variantes autour du thème de la super-méchante sur fond de cuivres et de percussions exotiques/tribales très réussies, renforçant la frénésie de l’affrontement à l’écran. A noter une reprise intéressante et déterminée du thème de Will à la trompette et au piccolo à 2:27, avec quelques pizzicati sautillants tendance mickey-mousing.

« Fighting Back » développe quand à lui un motif de 3 notes menaçantes associées lui aussi à Royal Pain, illustrant le danger et la détermination de la super-méchante. Dans « Royal Pain is Monologuing », le thème de la bad guy est repris par des cuivres et des bois sournois, pour un nouveau morceau d’action puissant doté de choeurs épiques savoureux. Giacchino réutilise ici le motif de 4 notes de Warren Peace qu’il développe de façon plus conséquente (notamment à partir de 2:01), alors que Warren lutte maintenant aux côtés de Will et de ses amis contre Royal Pain, rappelant clairement le somptueux « Cafeteria Brawl ». La bataille touche à sa fin dans « That Could’ve Been Messy » où la fanfare de Sky High devient plus présente, évoquant l’héroïsme de Will et ses amis contre son redoutable adversaire – à noter ici l’écriture plus complexe des cuivres – Le morceau se termine par ailleurs de manière triomphante, débouchant sans surprise sur le glorieux « You Saved Sky High » et le générique de fin (« Sky High End Credits »). Vous l’aurez donc compris, Michael Giacchino signe un score symphonique très héroïque, épique et coloré pour « Sky High », une partition peu originale et pas vraiment mémorable, mais tout de même suffisamment rafraîchissante pour attirer notre attention sur les débuts prometteurs de Giacchino au cinéma après l’excellent « The Incredibles » en 2004. Le score apporte un certain fun et une énergie considérable au film de Mike Mitchell sans jamais faire d’éclat particulier. Il manque à Giacchino une certaine maturité dans son écriture qui reste encore ici très sage, très convenue, et manifestement très inspirée de modèles célèbres (et notamment John Williams). Mais qu’importe, le résultat est somme toute fort divertissant et très appréciable dans le film comme sur l’album d’Intrada, à découvrir pour mieux cerner les débuts d’une carrière exemplaire de l’un des meilleurs compositeurs américains travaillant à l’heure actuelle à Hollywood !




---Quentin Billard