1-Main Title 3.05
2-It's Clara (The Train Part II) 4.33
3-Hill Valley 2.20
4-The Hanging 1.40
5-At First Sight 3.12
6-Indians 1.10
7-Goodbye Clara 2.57
8-Doc Returns 2.50
9-Point of No Return
(The Train Part III) 3.45
10-The Future isn't Written 3.35
11-The Showdown 1.28
12-Doc To The Rescue 0.51
13-The Kiss 1.51
14-We're Out of Gas 1.15
15-Wake Up Juice 1.11
16-A Science Experiment?
(The Train Part I) 3.05
17-Doubleback* 1.30
18-End Credits 4.34

*Version instrumentale
arrangée par Alan Silvestri
Composé par ZZ Top

Musique  composée par:

Alan Silvestri

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-5272

Album produit par:
Alan Silvestri
Producteur exécutif:
Robert Townson
Assistant du producteur:
David Bifano
Superviseur de la production:
Tom Null

Artwork and pictures (c) 1990 Universal City Studios, Inc. All rights reserved.

Note: ***1/2
BACK TO THE FUTURE: PART III
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Silvestri
Pour le dernier opus de sa célèbre trilogie, Robert Zemeckis a décidé de se faire plaisir en faisant se dérouler son histoire loin dans le passé, à l'époque du Far West à la fin du 19ème siècle. Après avoir réussi à rétablir l'ordre des choses à la fin du second épisode en 1955, Doc et Marty étaient sur le point de se réjouir de leur nouveau succès au moment où un éclair toucha la Delorean de Doc (Christopher Lloyd) et la fit disparaître. Peu de temps après, Marty (Michael J. Fox) apprit par une lettre envoyé par Doc du passé qu'il se trouvait au Far West en 1855, et qu'il y menait une nouvelle vie bien tranquille. Il précise aussi l'emplacement où il a caché la Delorean que Marty retrouve peu de temps après, toujours intacte au bout d'un siècle malgré les dégâts causé par l'orage à la fin du second opus. Mais tout bascule le jour où Marty découvre que Doc va être assassiné. Pour mener à bien sa mission, Marty décide de rendre visite au Doc de 1955 et de lui expliquer la gravité de la situation. Convaincu, Doc décide de réparer la Delorean et d'aider Marty à rejoindre 1885, l'année où il doit être tué - à noter que, par précaution, Doc refuse de savoir ce qui lui arrivera à ce moment-là - l'un des nombreux paradoxes temporels du film, car si Doc est tué en 1885, comment peut-il vivre en 1955? Projeté en 1885 dans la petite ville de Western Union, Marty retrouve Doc qui s'est accommodé à sa nouvelle vie. Il fait aussi la rencontre de ses lointains ancêtres et découvre avec surprise que Doc est tombé amoureux de Clara Clayton (Mary Steenburgen), l'institutrice du village. Hélas, il ne reste plus que quelques jours avant que Doc se fasse tuer au cours d'un duel contre Buford 'Mad Dog' Tannen (Thomas F. Wilson), l'ancêtre de Biff Tannen. La situation se complique alors que le réservoir de la Delorean est totalement fichu (il n'existe pas d'essence pour voiture en 1885), obligeant alors Marty et Doc à trouver une solution pour permettre à la Delorean d'atteindre une certaine vitesse pour pouvoir remonter le temps. Leur plan consistera finalement à utiliser une locomotive pour atteindre la vitesse désirée et revenir en 1985.

Moins inspiré et 'fantastique' que les deux opus précédent, et surtout plus léger dans le ton que 'Back To The Future II', ce troisième épisode se laisse regarder comme un excellent divertissement même si l'on regrettera le côté quelconque et banal de ce troisième volet. La bonne idée vient ici du fait que nos héros explorent cette fois-ci le monde du Far West américain, le tout traité avec un humour constant tout au long de la saga des 'Back To The Future'. On trouve ainsi de nombreux clin d'oeil à l'univers des westerns, à commencer par l'incontournable Clint Eastwood, auquel le film fait massivement référence comme pour la scène du duel final où Marty utilise la stratégie du gilet pare-balle caché sous le poncho de Clint Eastwood à la fin de 'Per un pugno di dollari' (1964) de Sergio Leone, Zemeckis poussant la blague au maximum puisque Marty se fait carrément appeler Clint Eastwood dans le film. On trouve aussi des allusions à des grands classiques du genre tels que 'C'era une volta il west' (1968) de Sergio Leone, 'High Noon' de Fred Zinnemann (1952) ou le célèbre 'Stagecoach' (1939) de John Ford. Pour finir, on pourra aussi noter la scène où Marty imite devant son miroir Robert De Niro dans le 'Taxi Driver' (1976) de Martin Scorsese avec la célèbre réplique 'c'est à moi que tu parles?'. Mais l'humour du film et l'insertion d'une intrigue romantique en font un film plus léger et aussi plus conventionnel, à des années lumières de la noirceur du second épisode, qui reste incontestablement le meilleur de toute la trilogie de Robert Zemeckis!

Alan Silvestri conclut à son tour la trilogie des 'Back To The Future' en beauté, nous livrant une dernière partition orchestrale qui lui permet de reprendre son célèbre thème principal tout en nous offrant ici des nouveaux thèmes pour les besoins de cette nouvelle histoire. Si la musique de 'Back To The Future II' s'avérait être extrêmement proche de celle du premier opus, c'était avant tout parce que Marty et Doc revenaient dans cet épisode sur les lieux de leur première aventure. Mais dans 'Back To The Future III', c'est un tout nouveau décor et une toute nouvelle histoire que nous propose Robert Zemeckis, ce qui impliqua donc pour le compositeur d'écrire de nouveaux thèmes. Qu'à cela ne tienne, Silvestri nous propose deux nouveaux thèmes, à commencer par un thème western s'apparentant à une chevauchée héroïque à l'ancienne (on pense ici au thème de 'How The West Was Won' d'Alfred Newman), et un thème plus romantique pour la romance entre Doc et Clara. Le 'Main Title' nous plonge très vite dans la continuité des deux précédents opus avec un bref rappel du célèbre thème principal annonçant une nouvelle grande aventure. A noter que le générique de début nous permet aussi de découvrir le joli thème romantique confié ici à une flûte et une harpe.

Puis, très vite, c'est l'aventure qui reprend le dessus, avec des morceaux d'action tels que 'The Hanging', 'Doc To The Rescue' ou le superbe 'The Train' décomposé sur l'album en 3 parties, 'A Science Experiment', 'It's Clara' et 'Point of No Return', une curieuse idée étant donné que cette musique accompagne en non-stop toute la séquence de la locomotive à la fin du film. Ce sont ces passages particulièrement rythmés, énergiques et enthousiasmants qui nous permettent de retrouver le grand Silvestri, entre deux reprises du célèbre thème cuivré indissociable de la trilogie de Zemeckis. Ainsi, 'A Science Experiment' évoque les préparatifs de l'opération avec la locomotive, évoquant l'excitation avant le départ pour une dernière grande aventure. 'It's Clara' amplifie l'action lorsque Clara vient se joindre à l'aventure à la dernière minute, le morceau intensifiant la tension de la scène au détour de développements du thème principal, symbolisant l'aventure par excellence. La tension atteint son climax dans 'Point of No Return', lorsque la locomotive a franchi le point de non retour et que l'instant est critique pour la Delorean de Doc et Marty. On notera ici un tic d'orchestration constant du compositeur, une utilisation de la caisse claire martiale accompagnant la plupart des grandes scènes d'action du film.

Si ces morceaux d'action valent largement le détour, il serait aussi injuste de passer à côté de morceaux plus calmes comme 'Hill Valley' lorsque Marty arrive dans la vallée de Western Union vers le début du film, morceau plus mystérieux et lent dominé par des cordes où Silvestri s'amuse même à suggérer brièvement son thème western sans jamais vraiment le développer intégralement. A noter l'utilisation plus amusante ici d'un harmonica soliste évoquant l'univers du Far West. Dans 'At First Sight', le compositeur développe ici la partie plus intimiste du score avec une reprise du joli 'Love Theme' pour harpe, flûte et cordes dans la scène où Doc rencontre Clara et tombe amoureux d'elle, le morceau apportant un peu de fraîcheur et de légèreté à ce score d'action/aventure qui, de toute évidence, ne manque pas de légèreté. On pourrait aussi évoquer 'The Future Isn't Written' et son ambiance plus amère lorsque Doc explique à Marty que le futur n'est définitivement pas écrit (leurs aventures l'ayant prouvé à plus d'une reprise). Quand à 'The Kiss', il nous propose une nouvelle reprise touchante du thème romantique (qui annonce par moment 'Forrest Gump' et 'Contact'), pour la scène du baiser entre Doc et Clara, apportant une grande tendresse et une pudeur toute en retenue à cette scène.

'We're Out of Gas' nous permet quand à lui d'entendre une reprise de l'excellent thème western sous la forme d'une chevauchée héroïque lorsque Doc et Marty testent la Delorean en la faisant tirer par des chevaux, le morceau apportant un punch enthousiasmant à la scène. Du point de vue de l'action, on pourrait aussi noter la poursuite avec les indiens au début du film dans 'Indians', accompagné par des percussions martelées et des cuivres massifs, avec des traits de cordes plus virtuoses. 'The Showdown' nous propose quand à lui une ambiance plus sombre pour la scène du duel entre Marty et Buford Tanen, la musique maintenant ici une grande tension tout au long de la scène à l'aide d'effets de flûtes et des roulements de timbales inquiétants. On pourrait aussi citer l'héroïque 'Doc To The Rescue' et le frénétique 'The Hanging', qui nous permet de retrouver une fois encore la plupart des tics d'écriture du compositeur dans les musiques d'action (utilisation du xylophone, des percussions martiales martelées, des cuivres rythmé dans le registre grave, etc.). L'aventure touche alors à sa fin avec l'excellent 'Doc Returns' qui conclut la trilogie en beauté, avec le superbe 'End Credits' récapitulant les principaux thèmes de la partition. A noter que Silvestri a aussi arrangé la chanson 'Doubleback' de ZZ Top pour les besoins du film, jouée lors d'une scène de danse vers le milieu du film.

Vous l'aurez compris, dans 'Back To The Future III', l'action et l'aventure sont une dernière fois au rendez-vous, sans petit 'plus' particulier si ce n'est l'arrivée ici de nouveaux thèmes majeurs. On pourra néanmoins regretter que le thème western très entraînant n'ait pas été plus présent et mieux développé tout au long de la partition. Néanmoins, le score s'impose par sa légèreté, la qualité de ses morceaux d'action et par ses deux nouveaux thèmes très sympathiques. Silvestri nous livre donc une partition orchestrale correcte sans 'plus', apportant son lot d'émotion et d'action au dernier opus de la trilogie de Robert Zemeckis, illustrant les différents aspects du film (la romance avec Clara, le duel avec Tanen, le défi de la locomotive, etc.) avec une certaine habileté qui témoigne d'un certain savoir-faire probablement accentué par la qualité des oeuvres que nous livre régulièrement Alan Silvestri pour son grand complice Robert Zemeckis.


---Quentin Billard