1-A Vida Barco 1.15
2-The Offer 3.10
3-Emergency Kit 2.04
4-Domestic Squabble 4.23
5-Set You Up To Live 1.53
6-Observation 1.45
7-Gina Swims 1.48
8-Crain's Men 3.06
9-Gina and Bishop 3.01
10-Tattoos, Trackers and
Shark Repellent 3.57
11-Penjara 1.43
12-Marlon Kill 8.41
13-Adrian Cook 4.11
14-Bishop's First Advance 3.51
15-The Compound 6.53
16-Max Adams 2.29
17-Find Adams' Body 0.42
18-Submarine Pen 3.24
19-Laying Siege 8.04
20-Lone Survivor 1.58
21-Diving Bell/The Mechanic 3.47

Musique  composée par:

Mark Isham

Editeur:

Lakeshore Records no label number

Produit par:
Mark Isham
Supervision musique:
Selena Arizanovic
Préparation musique:
Lucas Cantor, James Carroll,
Emer Kinsella, Remington Owen

Préparation score:
Stefan Orozco
Coordination production musique:
Allison Geatches
Musique additionnelle:
Bryce Jacobs, Michael D. Simon
Consultant musique:
Scottpatrick J. Sellitto

(c) 2016 Millenium Films/Davis-Films/ME2 Productions/Chartoff-Winkler Productions. All rights reserved.

Note: **
MECHANIC RESURRECTION
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Mark Isham
Après un premier épisode prenant des allures de série-B d’action musclée sans prétention, « Mechanic Resurrection » marque le retour de Jason Statham dans le rôle d’Arthur Bishop, un ancien tueur à gages ayant pris une retraite bien méritée à Rio de Janeiro au Brésil, où il vit secrètement sous le nom de Santos après avoir fui un passé houleux qu’il tente d’oublier. Mais hélas, son passé le rattrape le jour où une femme nommée Renee Tran (Rhatha Phongam) le contacte et l’informe qu’elle connaît sa vraie identité. Son employeur demande à Bishop d’éliminer trois cibles et de maquiller leurs morts en accidents. Réalisant qu’un groupe de mercenaires l’observent de manière menaçante, Bishop réussit à s’enfuir in extremis et s’envole vers la Thaïlande, où il se réfugie sur une île au bord d’une plage, dans la maison de son amie Mae (Michelle Yeoh). Bishop découvre alors que la mystérieuse Tran travaille en réalité pour Riah Crain, un gangster avec lequel Bishop a grandi lorsqu’ils étaient plus jeunes – ils étaient tous les deux orphelins – mais que Bishop a laissé tomber pour changer de vie et échapper à la violence et à la criminalité. Peu de temps après, Bishop vient en aide à une femme nommée Gina Thorne (Jessica Alba), qui est en train de se faire battre par son compagnon violent sur leur yacht. Après avoir tué l’homme en question, Bishop retourne sur l’île avec Gina. Cette dernière lui apprend alors qu’elle a été envoyée par Crain pour séduire Bishop, le gangster prévoyant ainsi de la kidnapper par la suite afin de l’utiliser comme un moyen de pression pour forcer Bishop à éliminer ses trois cibles. Peu de temps après, Crain met son plan à exécution et envoie un groupe de mercenaires pour capturer Bishop et Gina. Se retrouvant face à face avec son vieil ennemi, Bishop se voit contraint d’obéir à Crain et doit maintenant accomplir trois nouvelles missions dangereuses : éliminer un seigneur de guerre incarcéré dans une prison malaisienne, tuer un important mafieux à Sydney, et supprimer un trafiquant d’arme américain, Max Adams (Tommy Lee Jones). Mais Bishop a d’autres plans en tête et compte utiliser Adams en sa faveur pour renverser la situation et se retourner contre Crain.

Réalisé par l’allemand Dennis Gansel (auteur du fameux « La Vague » sorti en 2008), « Mechanic Resurrection » sort en salles en 2016 et ne parvient guère à rencontrer son public. Le film, qui n’est autre qu’une énième série-B bourrine dédiée à la gloire de Jason Statham, reprend le concept initial du film « The Mechanic » de Michael Winner (1972, avec Charles Bronson dans le rôle d’Arthur Bishop) et propose une toute nouvelle aventure dans laquelle Bishop se voit cette fois-ci contraint et forcé de sortir de sa retraite pour assassiner trois nouvelles cibles. Sur un scénario qui rappelle « Taken » ou le jeu vidéo anglais « The Getaway » (dans lequel un gangster était contraint d’éliminer plusieurs cibles alors que son fils était pris en otage), « Mechanic Resurrection » ne surprend guère et va là où on l’attend. Avec une intrigue cousue de fil blanc et une réalisation terne et décevante – on attendait mieux de la part d’un cinéaste engagé comme Dennis Gansel ! – le long-métrage reprend toutes les formules habituelles des films de Jason Statham, avec son lot de bastons, de fusillades et de règlements de compte survoltés, le tout servi par un script d’une banalité affligeante et sans surprise. On appréciera néanmoins ici les quelques décors exotiques aperçus dans le film, Gansel parvenant à capturer l’essence même des différents pays que Bishop visite tout au long du film, sans oublier quelques scènes d’action réussies et particulièrement violentes. Niveau casting, la séduisante Jessica Alba est l’atout charme du métrage même si la Love Story du film est incroyablement bâclée et expédiée à la va-vite (en gros : la jeune femme arrive et en quelques minutes, le héros tombe amoureux d’elle, comme l’a prédit le méchant lui-même !). En revanche, difficile de croire qu’un acteur de la trempe à Tommy Lee Jones se retrouve à cachetonner lamentablement sur une telle production, avec un rôle secondaire indigne de son talent, affublé d’un look improbable de vieux baba-cool has-been. Niveau action, on appréciera surtout les deux scènes où Bishop exécute ses cibles, incluant une séquence impressionnante dans une prison de Malaisie et une autre, digne d’un « Mission : Impossible », durant laquelle le héros brise le fond d’une piscine suspendue pour provoquer un accident et tuer sa victime dans une chute mortelle.

Mark Isham renoue avec l’univers de « The Mechanic » en signant à nouveau la musique de ce second film. Sa partition pour « Mechanic : Resurrection » s’avère donc sans surprise, dans la continuité directe du score de 2011. Ecrite pour orchestre avec une pléiade de rythmes électroniques modernes, de solistes (guitare, piano) et d’éléments rock, le score de « Mechanic Resurrection » lorgne du côté des productions Remote Control d’Hans Zimmer en recyclant le lot habituel de loops et rythmiques contemporaines entendues à longueur de journée dans les films d’action des années 2000. La première scène où Arthur Bishop affronte les hommes de main de Riah Crain permet à Isham de ramener son thème principal issu du premier film entendu à la fin de « The Offer », reconnaissable à sa guitare électrique moderne. Si l’on pourra se délecter des quelques notes suaves de guitare latino au début de « A Vida Barco », « Emergency Kit » nous ramène clairement en terrain familier avec ces percussions synthétiques et ces quelques rythmes exotiques peu originaux, évoquant notamment la Thaïlande, avec un mélange de flûte ethnique et de cymbalum. « Domestic Squabble » ramène l’action sur le devant de la scène avec une utilisation souvent paresseuse des loops et des percussions synthétiques qui font parfois penser aux « Expendables » de Brian Tyler. Les orchestrations sont, comme souvent, très pauvres, limitées aux cordes et aux cuivres avec quelques percussions acoustiques en plus de la pléiade de percussions synthétiques. Isham ne fait aucun effort pour sortir des sentiers battus et recycle chaque formule musicale de manière parfaitement anonyme, comme il semble malheureusement le faire fréquemment depuis quelques années sur ses scores d’action/suspense parfaitement interchangeables.

Ce triste constat est malheureusement confirmé par des passages fonctionnels et peu intéressants comme « Set You Up To Live » ou « Observation », où l’on devine quelques accords de cordes/guitare plus intimes pour la rencontre entre Arthur et Gina. A ce sujet, « Gina Swims » est l’un des rares moments plus apaisés du score de « Mechanic Resurrection », marqué par le retour du duo cordes/guitare et d’un sound design toujours très présent, pour rappeler la menace qui pèse sur Arthur, qui est sur le point de retrouver les sbires de Riah Crain. Ceci est confirmé dans « Crain’s Men », où l’on devine une ébauche de Love Theme de guitare pour Arthur et Gina, très vite interrompu par des rythmes synthétiques et des cordes plus sombres lorsque les hommes de main de Crain débarquent sur l’île pour capturer le couple. « Gina and Bishop » tente à son tour d’évoquer un début de romance entre l’ancien tueur à gage et la demoiselle en détresse, et notamment à travers une écriture plus mélancolique des cordes, mais l’ensemble est très vite interrompu par « Tattoos, Trackers and Shark Repellent » qui nous ramène dans l’action musclée lors de la première mission de Bishop dans la prison malaisienne. Mark Isham profite des nombreux pays que traverse Bishop pour éliminer ses cibles en développant des éléments ethniques couplés à des rythmes électroniques omniprésents et sans surprise. De la même façon, « Penjara » développe son lot de pulsations nerveuses et d’ambiances à suspense pour illustrer la tension et le danger durant les scènes où Bishop accomplit sa mission – on retrouve ponctuellement des allusions au thème de guitare électrique de « The Mechanic » - Difficile en revanche d’apprécier les 8 minutes interminables de « Marlon Krill » où Isham recycle ad vitam les mêmes formules sans aucune ambition particulière et sans aucune imagination. Pareil pour « Adrian Cook » lors de la deuxième mission de Bishop à Sydney : on a parfois l’impression d’entendre une musique de série TV d’action produite à la chaîne, un fait bien décevant lorsqu’on sait que Mark Isham est pourtant capable de faire des choses bien plus ambitieuses et personnelles.

On pourrait aussi évoquer la montée de tension musclée de « Bishop’s First Advance » avec sa guitare électrique frénétique, ou « The Compound » et ses 6 minutes d’action pure et dure façon Brian Tyler/Hans Zimmer, sans oublier « Max Adams » et ses passages rock plus fun de guitare électrique. Le problème, c’est que les morceaux s’enchaînent et se ressemblent dangereusement, sans aucun relief particulier. Même l’excitant « Submarine Pen » ne parvient pas à rehausser le niveau en raison d’une écriture fade et totalement anonyme, limitée à des cordes rachitiques et une interminable succession de pulsations, loops et percussions ‘action’ brutales et violentes. De plus, il faut souligner la longueur souvent éprouvante de certains morceaux d’action, comme « Laying Siege » qui accompagne pendant près de 8 minutes la bataille finale sur le yacht de Crain avec une utilisation peu inventive et ultra répétitive de percussions, de guitare électrique et de rythmiques électroniques (avec une solide reprise du thème principal en guise de coda). « Lone Survivor » ramène le calme dans la partition avec un morceau de cordes plus nuancé, tandis que Mark Isham se fait plaisir en reprenant une dernière fois son thème principal de guitare dans « Diving Bell/The Mechanic ». Vous l’aurez donc compris, « Mechanic Resurrection » est un score d’action viril et musclé plutôt paresseux, écrit en pilotage automatique par un compositeur qui singe ici toutes les recettes des musiques d’action modernes à la Remote Control.

Le résultat est prévisible et sans surprise sur les images, apportant le punch nécessaire aux scènes violentes et aux nombreux combats et gunfights du film, ainsi que les moments de suspense et de tension. Le problème, c’est que le score de « Mechanic Resurrection » est un décalque guère passionnant de « The Mechanic », et que le compositeur n’a visiblement rien de nouveau à dire sur ce film. Isham se contente de recycler tous les éléments des musiques d’action de ces 20 dernières années sans aucune personnalité : il faut quand même bien admettre que ces musiques produites à la chaîne finissent par lasser et tourner dangereusement en rond après toutes ces années, symboles d’une création artistique en cale sèche, figée au point mort. L’auteur autrefois inspiré de « Beast of War », « Fire in the Sky », « Black Dahlia » ou « Cool World » cachetonne aujourd’hui sur des films alimentaires où il enchaîne des travaux d’une platitude alarmante, un triste constat pour un compositeur qui a pourtant toujours su tirer son épingle du jeu sur des films bien plus passionnants ! Si vous aimez les musiques d’action moderne façon Hans Zimmer ou Brian Tyler, vous devriez donc apprécier le travail de Mark Isham sur « Mechanic Resurrection », mais pour les autres, c’est la douche froide assurée !




---Quentin Billard