1-Inner Sanctum/
The Nesting Grounds 2.57
2-The Egg Travels 2.43
3-Aladar & Neera 3.28
4-The Courtship 4.12
5-The End Of Our Island 4.00
6-They're All Gone 2.08
7-Raptors/Stand Together 5.37
8-Across The Desert 2.24
9-Finding Water 4.13
10-The Cave 3.40
11-The Carnotaur Attack 3.52
12-Neera Rescues
The Orphans 1.12
13-Breakout 2.43
14-It Comes With A Pool 3.01
15-Kron & Aladar Fight 2.57
16-Epilogue 2.32

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Walt Disney Records
60672-7

Produit par:
James Newton Howard,
Jim Weidman

Producteur exécutif de l'album:
Chris Montan
Monteur superviseur de la musique:
Jim Weidman
Monteur:
David Olson
Directeur, Production de la musique:
Andrew Page
Manager de la production:
Tom MacDougall
Coordinateur de la production:
Deniece LaRocca

Artwork and pictures © 2000 Walt Disney Music Company. All rights reserved.

Note: ****
DINOSAUR
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
La nouvelle prouesse technique de Disney a un nom : « Dinosaur » ! Entièrement réalisé en images de synthèse 3D et tourné dans des décors naturels à travers divers pays du monde (Australie, Californie, Floride, Hawaii, Venezuela et les îles Samoa occidentales !), « Dinosaur » restera sans aucun doute la bonne surprise de cette fin d'année 2000. Réalisé par Eric Leighton et Ralph Zondag, « Dinosaur » nous transporte sur la Terre, il y a 65 millions d’années. Une colonie de lémuriens vit paisiblement sur une île paradisiaque. Un jour, ils recueillent un mystérieux oeuf de dinosaure duquel éclot un bébé iguanodon. Les lémuriens décident de le garder et de l’élever avec eux après l’avoir baptisé Aladar. Quelques années plus tard, alors qu’Aladar a grandit et continue de vivre parmi ses amis lémuriens, une météorite s’écrase sur l’île et la détruit entièrement. Les lémuriens et leur ami dinosaure doivent alors s’enfuir rapidement de l’île et s’exiler vers d’autres contrés. Ils croisent alors la route d’un groupe de dinosaures qui traversent le désert à la recherche de la mythique terre des Nids. Mais si Aladar réussit à sympathiser avec ses semblables, il se heurte très vite à la brutalité et la tyrannie de Kron, le redoutable chef de la bande. Techniquement, « Dinosaur » s’avère être une véritable petite révolution technique du cinéma d’animation de chez Disney qui nécessita plus de 4 ans de travail et la création d’un tout nouveau studio d’animation numérique, TSL (« The Secret Lab »). Depuis, TSL a officié sur les effets spéciaux de films tels que « Mission To Mars » ou « Gone in 60 Seconds ». « Dinosaur » fut un projet très complexe à mettre en place, l’idée du film remontant d’ailleurs à 1988 (où il fut un moment question de le confier à Paul Verhoeven et Phil Tippet). On retrouve dans « Dinosaur » quelques sujets plus sérieux pour un Disney de cette envergure : les gens qui parlent avec leur coeur, ceux qui méprisent les autres, les forts qui s’attaquent aux faibles, ceux qui cherchent à dominer les leurs, etc. Le film retranscrit ainsi de façon symbolique la jungle de l'humanité transposé dans le monde préhistorique des dinosaures. On retrouve dans ce film tout un aspect naturel et des personnages très attachants qui font de « Dinosaur » une production riche et ambitieuse, bien au dessus de la moyenne de certains Disney de l’époque.

Les studios Disney se sont cette fois-ci tourné vers James Newton Howard afin d’apporter un peu de nouveauté à la musique de leur nouveau long-métrage animé, un compositeur décidément plus que jamais au sommet avec des partitions telles que « The Sixth Sense » ou « Devil's Advocate ». Avec « Dinosaur », on retrouve tout ce qui fait le style de James Newton Howard : thèmes frais et mémorables, choeur grandiose, écriture orchestrale très soignée, lyrisme grandiose, passage d'action massif et percutant, sans oublier la présence majestueuse des chants africains et du chanteur Lebo M, avec qui James Newton Howard collabora autrefois sur « Outbreak », mais aussi plus connu pour sa participation au « Lion King » de Hans Zimmer. Lebo M offrit aussi ses services pour les besoins de musiques de film tels que « Power of One », « Congo » de Jerry Goldsmith ou bien encore « The Color Purple » de Quincy Jones. Bref, autant dire que le chanteur sud-africain est un habitué de ce type de production musicale. Dans « Dinosaur », les quelques parties vocales africaines apportent une certaine puissance émotionnelle aux images du film, tout en soulignant les immenses décors naturels du film rappelant au passage que le contient africain est souvent considéré comme le berceau originel de l'humanité au temps de la préhistoire.

Le thème principal de « Dinosaur » évoque clairement la grande aventure d’Aladar et de ses amis. Introduit dès la scène du début où un ptérodactyle fait voler son oeuf au dessus du continent, le thème illustre cette scène magnifique sur un ton plus aérien et grandiose : d’une majestuosité incroyable, le thème nous entraîne avec énergie et émotion dans un univers magique et grandiose, un thème frais et inspiré dont seul James Newton Howard en possède les secrets, à mi-chemin entre les envolées épiques de « Waterworld » et la bravoure héroïque de « Postman ». Le second thème du score, qui apparaît moins souvent, illustre quand à lui la solidarité qui unit la troupe des dinosaures dans leur quête du continent des nids, et s’impose par son caractère puissant et déterminé, un thème de grande qualité ici aussi. JNH nous offre un intéressant travail de développement de son thème tout au long de cette aventure grandiose, Le compositeur nous démontre ici avec brio toute l’étendue de son talent d'écriture orchestrale, faisant la part belle aux cordes et aux cuivres dans les passages les plus mouvementés. Ainsi, la destruction du continent est illustrée de façon plus terrifiante dans la musique. L'attaque des raptors et le combat final entre Kron et Aladar possède quand à lui toute la sauvagerie et la puissance musicale que l'on était en droit d’attendre de James Newton Howard, utilisant pour l’occasion toute une série de percussions exotiques du plus bel effet pour renforcer le rythme sauvage de ce combat sans merci. A noter que quelques parties synthétiques plus discrètes apparaissent à quelques reprises afin d’apporter une couleur plus particulière aux morceaux plus atmosphériques de la partition, tout en demeurant très discret par rapport à la partie orchestrale et aux instruments solistes du score (flûte au début du film, chant africain, guitare ethnique par moment, etc.).

Mention spéciale aux choeurs africains utilisés dès le début du film pour la traversée du désert et pour l'épilogue finale. Avec des rythmes enjoués dans la plus pure tradition musicale de « The Lion King », les choeurs africains accompagnent la joie des lémuriens au début du film, tandis qu'ils renforcent la solidarité des dinosaures traversant le désert vers le premier tiers du film, suggérant par la même occasion un épilogue magnifique pour la fin d'une belle aventure. Accompagné par quelques percussions ethniques du plus bel effet, ces chants sont tout simplement magnifiques ! Le chanteur Lebo M et son équipe ont participé de manière énergique et remarquable sur la musique de James Newton Howard, tout en conserver cette joie de vivre que le chanteur a toujours sut faire ressortir dans ces chants (voir « The Lion King » et ses arrangements vocaux grandioses pour « Rythm of The Pridelands »). On ne pourra pas non plus passer à côté du magnifique « The Courtship » pour la scène où les lémuriens entament avec leurs femelles un jeu de la séduction dans les arbres, les voix africaines apportant ici une énergie incomparable à cette très belle scène du film - sans aucun doute l’un des plus beaux morceaux du score de « Dinosaur » ! On retrouve d’ailleurs quelques passages écrits dans un style plus proche des musiques habituelles de dessin animé, peu nombreux mais néanmoins présents, notamment lorsque l’on voit les lémuriens s’amuser avec Aladar au début du film. Ces passages plus légers et comiques permettent à JNH d’utiliser quelques touches de mickey-mousing agréables, indissociables de l’univers de Disney.

La partition de JNH est un pur concentré d'énergie, d’action et d'émotion diverses. Le compositeur multiplie ici les ambiances et passe d’une émotion à une autre avec une aisance rare. De l’exubérance du début (« The Egg Travels ») aux déchaînements orchestraux enragés et dissonants des carnotaures (« The Carnotaur Attack ») sans oublier les passages plus intimes (« Aladar & Neera ») et héroïques (« Across The Desert »), on ne pourra pas rester indifférent face à l’énergie que déploie James Newton Howard tout au long du film, accouchant au final d’une partition grandiose, évocatrice d’une aventure fabuleuse dans une époque révolue. L’inoubliable thème principal représente à lui seul toute la magie et la beauté de cette grande aventure, tout en conservant un ton d’action/aventure épique hérité de « Waterworld ». Avec la très spectaculaire partition musicale de « Dinosaur », James Newton Howard vous transportera dans le monde de la préhistoire façon Disney comme vous ne l’avez jamais (vu) entendu ! Une partition remarquable en tout point !


----Quentin Billard