1-On The Street 1.03
2-Meet Michael 0.49
3-At The Museum 1.08
4-Station Goodbye 0.26
5-What're We Gonna Do? 0.48
6-I'm Getting Married 0.49
7-Going To Macy's 2.09
8-Ethan and Hallie 0.25
9-The Snowball Ploy 2.18
10-Thickening The Plot 1.04
11-Working Out Perfectly 0.36
12-Tony In The Truck 1.58
13-Way To Go, Hal! 0.40
14-All I Want (Instrumental) 1.43*
15-Favorite Adventure 0.46
16-Together Again 1.40
17-Playing In The Snow 2.40
18-The Christmas Gift (Revisited) 3.38
19-Thank You, Santa! 3.42

The Extras - Instrumental
Source Music Conducted
By Bruce Broughton


20-Mall Medley (Trad.
Arranged by Don Nemitz) 3.15
21-Eine Kleine Nachtmusik
(Wolfgang Amadeus Mozart) 2.05
22-Hark! The Herald Angels Sing
(Felix Mendelssohn, Arranged
By Bruce Broughton) 1.22
23-Waltz Of The Flowers
(Pyotr Ilyich Tchaikovsky) 0.46
24-Have Yourself A Merry
Little Christmas (Hugh Martin/
Ralph Blaine, Arranged
By Don Nemizt) 2.09

Additional Music by
Bruce Broughton


25-The Santy Song-Piano Solo 2.43
26-Pet Shop 0.13
27-The Christmas Gift 3.20

*Ecrit par David Foster
et Linda Thompson
Arrangé par Bruce Broughton.

Musique  composée par:

Bruce Broughton

Editeur:

Intrada Special Collection Vol. 366

Musique produite par:
Bruce Broughton
CD produit par:
Bruce Broughton
Producteurs exécutifs pour Intrada:
Douglass Fake, Roger Feigelson
Direction de la musique
pour Paramount Pictures:
Randy Spendlove
Coordinateur album:
Michael Murphy
Orchestrations:
Don Nemitz
Préparation musique:
Bob Bornstein
Manager production:
Regina Fake

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 1991 Paramount Pictures. All rights reserved.

Note: ***1/2
ALL I WANT FOR CHRISTMAS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Bruce Broughton
A Hollywood, le film de noël est un genre cinématographique à part entière. Il y a eu les classiques, certes, mais aussi toute une flopée de films et de téléfilms conçus à la va-vite pour surfer sur la fibre familiale et commerciale propre à cette période de l’année. C’est dans cette optique qu’a été conçu « All I Want for Christmas » (Le plus beau cadeau du monde), film réalisé par Robert Lieberman (« Fire in the Sky ») et sorti en salles en 1991. Le film fut tourné très rapidement en à peine 30 jours, dans la veine de classique comme « Miracle on 34th Street » (1947), avec seulement un mois de postproduction. L’histoire se déroule à New York, en pleine période de Noël. Le jeune Ethan O’Fallon (Ethan Randall) et sa petite soeur Hallie (Thora Birch) désespèrent de passer les fêtes sans leur famille au complet. Effectivement, leur père Michael (Jamey Sheridan) et leur mère Catherine (Harley Jane Kozak) sont séparés depuis quelques années et les enfants passent une partie de leur temps avec leur grand-mère Lillian (Lauren Bacall). Le jour où Catherine présente à ses enfants leur nouveau beau-père Tony Boer (Kevin Nealon), Ethan et Hallie décident de mettre au point un plan audacieux pour que le couple O’Fallon soit à nouveau réuni. Malgré les avertissements répétés de son frère, la petite Hallie décide de se rendre seule au magasin où elle demande au Père Noël (Leslie Nielsen) de l’aider à ce que ses parents se remettent à nouveau ensemble. Réalisant que sa petite soeur sera malheureuse tant que ses parents ne se seront pas retrouvés et réconciliés, Ethan décide d’aider Hallie dans une mission improbable, encouragé par sa rencontre avec son amie Stephanie (Amy Oberer), qui occupe toutes ses pensées. L’opération peut enfin commencer : les deux enfants vont multiplier les ruses et les tours de passe-passe – une souris dans la maison, des coups de fil malicieux et même un subterfuge visant à enfermer Tony dans le camion d’un marchand de glace pendant plusieurs jours – et tout cela dans l’espoir d’inciter Michael et Catherine à tomber à nouveau dans les bras l’un de l’autre.

Sur un scénario plutôt convenu qui rappelle « Miracle on 34th Street », « All I Want for Christmas » est un divertissement familial sympathique et chaleureux typique des années 90. La réalisation impersonnelle de Robert Lieberman rappelle clairement son appartenance au monde de la télévision – le film ressemble à un téléfilm sentimental comme on peut en voir certaines après-midi à la TV – et le casting est plutôt ordinaire malgré la présence de vétérans comme Lauren Bacall ou Leslie Nielsen dans le rôle de Santa Claus. A noter par ailleurs que le film marque les débuts de la jeune Thora Birch au cinéma à seulement 9 ans après deux rôles mineurs dans « Purple People Eater » (1988) et « Paradise » (1991). « All I Want for Christmas » est clairement un film de Noël destiné à un public familial. L’ensemble est empêtré dans une avalanche de bons sentiments et de gags amusants mais sans grande prétention avec un scénario plutôt gentillet et très convenu. Il manque au film une certaine personnalité qui lui permettrait de se hisser au dessus de la masse. A contrario, « All I Want for Christmas » appartient à cette catégorie de film proche d’un direct-to-video tourné à la va-vite, aussitôt vu aussitôt oublié. D’ailleurs, le public ne s’y est pas trompé puisque le film est passé largement inaperçu à sa sortie en salles en novembre 1991, avec un résultat très modeste au box-office U.S. (seulement 14 millions de dollars). Par la suite, le métrage de Robert Lieberman est quelque peu tombé dans l’oubli et devenu plus rare (il ne sortira en DVD qu’en 2004 !). A noter par ailleurs que le scénario de ce film inspirera malgré tout de nombreux imitateurs, et notamment un téléfilm homonyme sorti en 2007 sur un scénario assez semblable, ou la comédie Disney « The Parent Trap » avec Lindsey Lohan en 1998.

Bruce Broughton fut choisi par le réalisateur Robert Lieberman pour écrire la musique de « All I Want for Christmas » après avoir entendu sa partition pour « Silverado » en 1985. L’objectif de Broughton sur le film était on ne peut plus clair : livrer une partition chaleureuse, familiale, évoquant les fêtes de Noël et aussi l’émotion et l’humour du film. Enregistrée avec les musiciens de Los Angeles aux studios de la 20th Century Fox Scoring Stage, la partition de « All I Want for Christmas » repose avant tout sur un thème principal, doux et chaleureux, exposé dès l’ouverture du film dans « On the Street » aux bois sur fond de cordes légères, glockenspiel et harpe. On retrouve comme toujours la patte classique habituelle du compositeur avec des orchestrations très riches et une écriture étoffée et soignée. A noter que le score est relativement court puisque Broughton n’a écrit qu’une quarantaine de minutes de musique pour le film, le reste de la bande de son étant constituée de chansons en tout genre – dont certaines ont été arrangées par Broughton lui-même – Les morceaux sont généralement plutôt courts, certains dépassant difficilement la minute, mais le compositeur s’assure malgré tout que chaque pièce ait son mot à dire en terme de développements thématiques, livrant un ensemble parfaitement cohérent et habilement monté sur les images. « Meet Michael » développe le thème de manière plus légère dans le registre de la comédie, tandis qu’une guitare acoustique adoucit le ton dans l’intime « At the Museum » avec ses cordes délicates et son piano électrique typique des musiques romantiques de Broughton des années 90. « At the Museum » dévoile quand à lui le thème romantique associé à Ethan et Stephanie dans le film. De la même façon, « Station Goodbye » reprend ce mélange de cordes et de guitare en incluant les traditionnelles clochettes de Noël qui rappellent l’époque durant laquelle se déroule le film.

« What’re We Gonna Do ? » suggère les interrogations d’Ethan et Hallie quand à leurs parents séparés. On devine ici un semblant de douce mélancolie à travers l’écriture suave et délicate des cordes, des bois et de la guitare. « I’m Getting Married » évoque la scène où Catherine apprend à Michael qu’elle est sur le point de se marier. La guitare reste ici l’instrument-clé de ces scènes intimes avec un ton toujours très délicat, Broughton évitant justement d’en faire de trop pour conserver une approche plus chaleureuse et délicate. Dans « Going to Macy’s », la musique suggère l’enthousiasme enfantin de la petite Hallie lorsque cette dernière se rend seule chez Macy’s pour y rencontrer le père Noël et lui faire sa demande si particulière. On retrouve ici le style symphonique plus exubérant de Broughton à mi-chemin entre « Silverado » et « Young Sherlock Holmes », avec une écriture plus rythmique des cuivres et du reste de l’orchestre. Dans « The Snowball Ploy », Broughton se fait plaisir et s’inspire de l’esthétique du « Caisse-Noisette » de Tchaïkovski (que John Williams déjà explicitement un an auparavant dans « Home Alone », autre film de Noël). Le compositeur développe ici un climat plus magique et sautillant à l’aide de célesta, cordes, clavier, harpe et bois pour la scène où Ethan et Hallie libèrent la souris blanche dans la maison. Même chose pour « Thickening the Plot » qui marque le début de « l’opération » des deux enfants – on retrouve ici un soupçon de Saint-Saëns dans la musique de Broughton – Cette esthétique est ensuite développée dans le bref « Working Out Perfectly » où l’on devine l’humour du film de Robert Lieberman avec ces emprunts musicaux à Tchaïkovski qui sont régulièrement associés aux musiques des films de Noël au début des années 90 – concernant « Home Alone », on se souvient par ailleurs que c’est bien Bruce Broughton qui était prévu pour faire la musique du film de Chris Colombus ! Etonnamment, le compositeur a avoué que s’il avait fait le film, il n’aurait certainement pas cité Tchaïkovski comme l’a fait John Williams –

« Tony in the Truck » est l’un des rares passages plus aventureux du score où les deux enfants piègent Tony et l’enferment dans le camion du marchand de glace. On retrouve ici le style action/aventure cher à Broughton même si la musique conserve ce ton léger et sautillant typique de la musique de « All I Want for Christmas ». Idem pour « Way to Go, Hal ! » et ses traits vifs des cordes, des bois et du célesta à la limite du mickey-mousing. Le compositeur propose ensuite un arrangement instrumental de la chanson « All I Want » de David Foster et Linda Thompson, plus tendre et chaleureuse, puis le score touche à sa fin avec le retour de la partie romantique pour Ethan et Stephanie à la guitare dans « Favorite Adventure » et les retrouvailles entre Michael et Catherine dans « Together Again » marquées par le retour du thème principal (au cor anglais à 0:40). Enfin, c’est le traditionnel happy-end dans l’exubérant et énergique « Playing in the Snow » qui évoque la joie et le plaisir de voir la famille à nouveau reconstituée. « The Christmas Gift » évoque la magie de Noël et les adieux entre Ethan et Stephanie sur un ton plus nostalgique, lorsque la jeune fille annonce à Ethan qu’elle doit quitter la ville mais qu’elle espère le revoir un jour. A 2:43, on retrouve une jolie envolée optimiste et enjouée du thème principal à l’orchestre. « The Christmas Gift » cède ensuite la place à la scène finale avec le père Noël dans « Thank You, Santa » où les voeux des enfants sont enfin exaucés. Broughton évoque clairement les fêtes de Noël d’une façon similaire à ce qu’il fera trois ans plus tard sur le film « Miracle on the 34th Street » (1994). « Thank You, Santa » reprend par la même occasion le thème principal et le thème romantique d’Ethan et Stephanie pour une conclusion touchante, optimiste et joyeuse.

A noter que l’excellent album d’Intrada nous propose non seulement l’intégralité du score de Bruce Broughton mais aussi toute la source music arrangée par Broughton et l’orchestrateur Don Nemitz, incluant trois morceaux additionnels du score, « The Santy Song », « Pet Shop » et la version originale de « The Christmas Gift ». Vous l’aurez donc compris, c’est un Broughton frais et délicat que nous offre à entendre le score de « All I Want for Christmas ». La partition du compositeur apporte une chaleur et une tendresse nécessaire aux images du film de Robert Lieberman, sans jamais en faire de trop. Broughton parvient à trouver le ton juste malgré la courte durée de sa partition, optant pour une approche classique résolument mélodique et sentimentale. Légère et nostalgique, la musique de « All I Want for Christmas » nous transporte dans le faste et la chaleur des fêtes de Noël en famille, et s’apprécie autant dans le film que sur l’album, idéal pour accompagner les festivités avec les proches. « All I Want for Christmas » est évidemment un score mineur dans la filmographie de Bruce Broughton, mais il faut dire que le compositeur a toujours su donner le meilleur de lui-même, y compris sur des films mineurs comme celui-ci. Restée inédite pendant de nombreuses années hormis une compilation de chanson sortie en 1991, la partition de « All I Want for Christmas » peut enfin être appréciée à sa juste valeur sur l’enregistrement intégral superbement présenté par Intrada : les fans de Broughton apprécieront à coup sûr !



---Quentin Billard