1-Diamonds Main Title 1.53
2-Sneaking Out 1.26
3-He's A Writer 1.10
4-Harry Drives 0.52
5-Photo Album 1.30
6-House Is Gone 1.48
7-Walk Through Casino 1.52
8-Paper Tearing 1.15
9-Mirror Reflection 0.53
10-My Son The Boxer 0.36
11-Lance's Girl 0.59
12-Reno Lights 2.34
13-Hi Pop 0.22
14-Aunt & Uncle's House 0.30
15-Border 0.20
16-Mugger 1.13
17-Reno Rooftop 0.52
18-Harry Chooses 1.49
19-Married 3.43
20-Not Again 2.07
21-Box In The Wall 1.34
22-Diamond Hunting 1.50
23-Split The Diamonds 1.21
24-Compartment In Box 4.14
25-Keeps This World Alive 2.28*

*Interprété par Peter Noone
Ecrit par Nicholas Dodd
et Rick Chadock
Produit par Joel Goldsmith,
Nicholas Dodd, Rick Chadock.

Musique  composée par:

Joel Goldsmith

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 107 2

Score produit par:
Joel Goldsmith, Rick Chadock
Producteur exécutif:
Robert Townson
Supervision musique:
Beth Rosenblatt
Direction de la musique pour
Miramax:
Randy Spendlove
Music business affairs:
David Schulhof
Orchestrations:
Nicholas Dodd
except for cuts 7 & 12:
Harvey Cohen
Programmation musique:
Neal Acree
Montage musique:
Rick Chadock
Mixage:
Bruce Botnick

Artwork and pictures (c) 1999 Miramax Film Corp. All rights reserved.

Note: ***
DIAMONDS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Joel Goldsmith
« Diamonds » est une comédie dramatique douce-amère réalisée par l’acteur/réalisateur John Mallory Asher en 1999. Le film raconte l’histoire d’Harry Agensky (Kirk Douglas), un vieil homme qui fut autrefois un grand champion de boxe et qui vit aujourd’hui au Canada avec son fils Moses (Kurt Fuller). Un jour, Harry reçoit la visite de Lance (Dan Aykroyd), son autre fils, accompagné de son petit-fils de 18 ans Michael (Corbin Allred). Veuf, Harry tente de remonter la pente depuis son AVC survenu il y a quelques années, ayant entraîné une paralysie facile partielle. Angoissé à l’idée de se retrouver à l’hospice, le vieux Harry raconte une histoire que tout le monde connaît : un combat truqué auquel il aurait participé il y a très longtemps, et pour lequel un truand l’aurait payé en diamants, diamants qui auraient été ensuite cachés dans un endroit bien précis et qui lui reviendraient aujourd’hui de plein droit. Intrigués par l’histoire des diamants et malgré leur scepticisme, Lance et son fils Michael décident de partir à la recherche des pierres précieuses en compagnie d’Harry en direction du Nevada. Au cours de leur périple à la recherche du précieux butin, les trois hommes vont se retrouver dans un casino de Las Vegas et finiront dans un bordel de luxe tenu par madame Sin-Dee (Lauren Bacall), où Michael réussira à convaincre (difficilement) son père Lance de lui payer une prostituée afin de perdre sa virginité. Le périple offrira ainsi l’occasion aux pères et aux fils de se réconcilier et d’affronter leurs différends personnels.

Construit sous la forme d’un road-movie initiatique, « Diamonds » est un film assez curieux. Le scénario débute de manière assez classique sous la forme d’une chasse au trésor à bord d’une Ford Galaxie Sunliner de 1962, alors que les trois héros sillonnent les routes en direction du Nevada à la recherche des précieux diamants. Puis, très vite, les premiers ennuis commencent alors que le vieux Harry dévoile son caractère dur et son langage cru, n’hésitant pas à insulter un douanier ou à se faire remarquer dans un restaurant. Grande gueule et dur à cuire frappé d’un AVC qu’il tente de surmonter, Harry est superbement campé par un Kirk Douglas bourré d’énergie malgré son âge avancé (l’acteur a quand même 83 ans au moment où il tourne ce film !), une ancienne gloire de la boxe – le film utilise des images d’archive du film « Champion » de 1949 – qui se lance dans une improbable quête au trésor avec son fils et son petit-fils. C’est l’occasion pour ces trois générations d’hommes de faire la paix avec leur passé et de régler leurs différends à travers un voyage initiatique largement improvisé. Tout semblait donc aller pour le mieux jusqu’à ce que les trois personnages atterrissent finalement dans un bordel de luxe durant les 30 dernières minutes du film, où tout bascule dans un mauvais goût plus que douteux : voir un père payer une prostituée à son jeune fils de 18 ans (alors que lui même va en voir une !) pour qu’il perde sa virginité nous laisse quelque peu songeur. Outre le fait que la scène n’est qu’un prétexte pour faire apparaître Lauren Bacall et la sexy Jenny McCarthy (la compagne du réalisateur à cette époque), toute la séquence est affreusement longue, ennuyeuse et résolument gênante, y compris pour les acteurs qui semblent se demander ce qu’ils font là.

Fort heureusement, si le film de John Mallory Asher est assez médiocre et plutôt affligeant malgré la prestation remarquable du vétéran Kirk Douglas, on s’enthousiasmera davantage pour le travail de Joel Goldsmith sur la musique de « Diamonds ». Enregistrée aux studios Todd-AO Scoring de Los Angeles, la partition de « Diamonds » permet à Goldsmith de retrouver son orchestrateur habituel, Nicholas Dodd (aussi connu comme orchestrateur attitré de David Arnold) sur une musique fraîche, énergique, intime et pleine d’enthousiasme. Le film débute sur le superbe « Diamonds Main Title » avec son thème principal de piano et orchestre incluant un violoncelle soliste, des cordes, des bois et quelques percussions. Le thème accompagne magnifiquement les plans aériens que l’on aperçoit au début du film par dessus les routes montagneuses près du Canada. Il possède ce lyrisme et cette beauté qui rappelle vaguement James Horner, dont l’influence semble flagrante sur certaines mesures du score de « Diamonds ». « Sneaking Out » s’oriente quand à lui vers le registre de la comédie avec ses bois et ses pizzicati sautillants à la limite du mickey-mousing, alors que Lance décide d’emmener Harry et Moses dans un voyage improvisé. Le thème principal est brièvement repris en grande pompe aux cordes vers 1:32 pour évoquer le début d’un long périple vers Las Vegas. Le thème de piano revient ensuite dans « He’s a Writer ». Il évoque les souvenirs du vieil Harry et son lien avec son fils et son petit-fils. Joel Goldsmith apporte ici une certaine tendresse et une chaleur à sa musique qui reste très plaisante dans le film comme sur l’album. Les orchestrations sont quand à elles très soignées et fort élaborées, comme souvent chez Goldsmith Jr.

« Harry Drives » évoque l’exubérance et l’énergie du vieil octogénaire campé par Kirk Douglas à l’aide de cuivres majestueux, de percussions et de cordes bondissantes et déterminées. On retrouve ici le goût sûr de Joel Goldsmith pour les musiques d’aventure – avec une certaine influence d’Elmer Bernstein - même si le compositeur évite d’en faire de trop en conservant toujours une certaine légèreté typique du film de John Asher. « Photo Album » évoque quand à lui les souvenirs du vieil Harry dans un morceau à nouveau partagé entre des cordes douces, des vents et un piano délicat, rappelant vaguement là aussi le style de James Horner. « Photo Album » dévoile le second thème plus intime d’Harry qui sera assez présent dans la deuxième partie du score. Le périple vers Las Vegas permet à Goldsmith de nous offrir des moments plus enthousiasmants comme « House Is Gone » et ses rythmes jazzy entre l’orchestre et le piano. Idem pour « Walk Through Casino » où le compositeur développe un style jazz/swing rétro pour l’arrivée au Casino de Las Vegas, dans un style 60’s qui rappelle Henry Mancini. « Paper Tearing » apporte une émotion supplémentaire à travers une écriture plus émotionnelle et lyrique de l’orchestre. Le thème d’Harry est repris ici de façon mélancolique et touchante. Idem pour le dramatique « Mirror Reflection » (on entend le thème au hautbois à 0:34). Inversement, « My Son the Boxer » s’oriente vers un style plus léger qui rappelle aussi bien les musiques de comédie de Marc Shaiman, Rachel Portman ou Cliff Eidelman. Plus étonnant, « Lance’s Girl » fait appel à un style exotique/indien qui détonne avec le reste de la partition. Le jazz/swing revient ensuite dans « Reno Lights » qui évoque parfaitement le faste et le luxe grisant de Las Vegas.

Le thème principal est ensuite repris aux bois, au violon et au piano dans le joli « Aunt & Uncle’s House », qu’on aurait aimé un tantinet plus long et plus développé – les morceaux sont effectivement très courts tout au long du score. « Mugger » évoque la scène avec le voleur, qu’Harry corrige comme il se doit. Goldsmith élabore ici un style plus action qui rappelle ses musiques sur des grosses productions hollywoodiennes plus musclées – l’influence des orchestrations cuivrées de Nicholas Dodd est ici flagrante – le morceau débouche par ailleurs sur une coda triomphante très réussie. « Harry Chooses » nous amène ensuite à la scène dans le bordel de luxe durant les 30 dernières minutes (pitoyables) du film. Le jazz est ici à nouveau de la partie pour la séquence où Harry choisit les prostituées qu’il va emmener dans sa chambre. « Married » nous ramène quand à lui dans le style plus intimiste de la partition, rappelant là aussi Horner dans ce qui reste l’un des passages les plus longs du score (un peu plus de 5 minutes). « Not Again » alterne quand à lui entre les moments plus tendres et les passages de mickey-mousing sautillants guère originaux. A noter l’emploi réussi du glockenspiel et des sonorités cristallines au début de « Box in the Wall » pour la scène où Harry, Lance et Moses retrouvent les diamants. Goldsmith développe largement ici le thème d’Harry que l’on retrouve aussi dans la longue conclusion « Compartment in Box » pour la scène finale des diamants. Goldsmith profite de la longueur conséquente du morceau (6 minutes) pour développer une dernière fois toutes les principales idées du score.

« Diamonds » est une partition touchante et légère qui nous permet d’apprécier toute l’étendue du talent de Joel Goldsmith dans le registre de la comédie dramatique. Bien loin de ses musiques d’action/aventure sur « Kull », « Moon 44 », « Helen of Troy » ou la série « Stargate SG1 », la musique de Goldsmith pour « Diamonds » possède un charme plaisant et appréciable dans le film comme sur l’album, même si l’on regrettera ici le manque d’originalité de l’ensemble et le caractère très prévisible de cette sympathique composition. Le principal problème vient ici de l’influence trop flagrante des temp-tracks : on devine que le film a du être monté avec des musiques de James Horner, Cliff Eidelman, Marc Shaiman ou Rachel Portman tant l’ensemble fleure dangereusement avec le déjà-entendu. Néanmoins, le charme opère pleinement ici et les amateurs de Joel Goldsmith apprécieront à coup sûr le travail du fils de Jerry Goldsmith, un score très sous-estimé et quelque peu tombé dans l’oubli, qui gagnerait à être redécouvert au même titre que d’autres musiques de comédie du compositeur comme « Shiloh » (1996), un autre score de comédie assez réussi de Joel Goldsmith.




---Quentin Billard