1-xXx: Return of Xander Cage 4.05
2-Xander Cage...Live And In Concert 1.55
3-I Live For This $#!% 4.15
4-Windfall 2.22
5-Carte Blanche 3.01
6-Launched 4.08
7-The Last Great Adventure 5.38
8-Pandora's Box 2.58
9-Rock, Paper, Scissors
& Grenade Launcher 2.19
10-A New Ride 2.42
11-Tattoos and Triangulation 3.34
12-Evolution 5.42
13-Wave Riders 3.45
14-Twenty Two And A Half 3.05
15-Battle Of The X's 5.33
16-Not So Special Forces 2.42
17-Read Between The Lines 3.51
18-Besting The Best Of The Best 2.28
19-xXx Incorporated 2.40
20-Xero Gravity 2.38
21-Brotherhood 1.35

Musique  composée par:

Brian Tyler/Robert Lydecker

Editeur:

Varèse Sarabande 302 067 471 8

Album produit par:
Brian Tyler, Joe Lisanti
Producteur exécutif de l'album:
D.J. Caruso
Producteur exécutif pour
Paramount Pictures:
Randy Spendlove
Producteur exécutif pour
Varèse Sarabande:
Robert Townson
Montage musique:
Kyle Clausen, Matthew Llewellyn,
Kevin McKeever

Supervision montage:
Joe Lisanti
Orchestrations:
Robert Elhai, Dania Niu,
Brad Warnaar

Orchestre:
The Hollywood Studio Symphony
Coordination soundtrack:
Jason Richmond
Coordination:
Emily Rice, M.R. Miller,
Merissa Fernandez


American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2017 Paramount Pictures & ROX Productions, LLC. All rights reserved.

Note: **1/2
XXX : RETURN OF XANDER CAGE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brian Tyler/Robert Lydecker
« xXx : Return of Xander Cage » (2017) est le troisième épisode de la série des « xXx » qui débuta en 2002 avec un premier film réalisé par Rob Cohen suivi du deuxième épisode de Lee Tamahori (2005) souvent considéré comme un nanar. Hélas, il faut bien reconnaître que cette série de films d’action explosifs et survoltés n’a jamais volé bien haut, et ce n’est certainement pas ce troisième film conçu par D.J. Caruso qui viendra contredire ce fait. L’histoire débute lorsque l’agent de la NSA Augustus Gibbons (Samuel L. Jackson) tente de recruter la star du football Neymar Jr. dans un nouveau programme xXx au Brésil au moment où un satellite s’écrase sur le bâtiment et semble tuer tout le monde. Peu de temps après, des agents surentraînés dirigés par Xiang (Donnie Yen) infiltrent les bureaux de la CIA à New York et dérobent le précieuse boîte de Pandore, un dispositif ultra secret capable de contrôler des épaves de satellites dans l’espace pour s’en servir comme missile projeté sur n’importe quelle cible. Après ces événements, l’agent de la CIA Jane Marke (Toni Collette) retrouve la trace de Xander Cage (Vin Diesel), ancien opérateur xXx qui a simulé sa mort et passe du bon temps en Républicaine Dominicaine. Jane réussit à convaincre Xander de reprendre du service pour l’aider à retrouver la boîte de Pandore. Ce dernier monte alors une nouvelle équipe avec quelques uns de ses meilleurs alliés : la tireuse d’élite Adele Wolff (Ruby Rose), le DJ Harver « Nicks » Zhou (Kris Wu), et le conducteur chevronné Tennyson « The Torch » (Rory McCann). L’équipe de Xander Cage sera épaulée durant leur mission par une spécialiste en armement et en informatique, Becky Clearidge (Nina Dobrev). Xander et ses alliés retrouvent alors les individus qui ont dérobé la boîte de Pandore aux Philippines, où Xander rencontre Xiang et ses collègues Serena Unger (Deepika Padukone), Talon (Tony Jaa) et Hawk (Michael Bisping). Xiang révèle alors qu’il est un agent xXx recruté par Gibbons qui a décidé de voler la boîte de Pandore afin d’éviter qu’elle ne tombe entre de mauvaises mains, tandis que Serena pense que l’engin doit être détruit pour de bon. Xander, Xiang et leurs camarades se retrouvent alors attaqués et traqués par des soldats russes. Durant leur fuite, Serena trahi Xiang et détruit la boîte de Pandore pour finalement rejoindre le camp de Xander, mais un autre crash de satellite survient peu de temps après en Russie. Jane Marke en conclut donc que l’engin détruit n’était qu’un prototype et que le vrai appareil est détenu par le directeur de la CIA Anderson (Al Sapienza), qui se trouve être à la tête d’une vaste conspiration visant à déclencher un conflit d’ordre mondial en attaquant les principaux pays ennemis des Etats-Unis.

Le réalisateur D.J. Caruso est connu pour ses thrillers d’action comme « The Salton Sea », « Taking Lives », « Disturbia » et « Eagle Eye ». « xXx : Return of Xander Cage » s’inscrit donc dans la continuité de ses précédents travaux et ne propose rien de neuf au genre. Le film marque le retour de Vin Diesel dans le rôle qu’il avait déjà campé une dizaine d’années auparavant dans le premier opus de Rob Cohen, avec cette fois-ci des moyens encore plus conséquents pour cette troisième aventure mélangeant bastons, cascades ultra spectaculaires, fusillades explosives et conspiration, sans jamais se prendre au sérieux. Le film tente de mélanger action et humour sur un rythme survolté typique des blockbusters hollywoodiens d’aujourd’hui, mais on se lasse très vite de cette énième histoire d’agents secrets surentraînés qui roulent des mécaniques. L’humour a bien du mal à prendre, notamment en raison de l’indigence totale des dialogues, les effets spéciaux sont trop nombreux et la mise en scène trop clipesque et un peu trop m’as-tu-vu. Alors certes, il y a des scènes d’action explosives et spectaculaires comme cet affrontement final dans l’avion, cette gigantesque fusillade dans un entrepôt – marquée par le retour d’un personnage-clé du deuxième « xXx » - ou ces séquences de chute libre avec un Vin Diesel au top de sa forme, mais rien de véritablement mémorable. « xXx 3 » c’est un peu comme un repas fast-food : c’est bon et ça peut nous caler sur l’instant, mais ça n’est pas pour autant de la gastronomie ! Le film de D.J. Caruso a donc été largement conçu pour satisfaire un large public, voué à une consommation immédiate et sans lendemain. On a même parfois l’impression d’assister à un condensé de tout ce qui se fait de pire dans le cinéma d’action de ces 15 dernières années : l’ensemble demeure trop lisse, trop convenu, écrit à la va-vite et un peu trop porté sur la frime à outrance pour convaincre pleinement. Pire encore, avec sa bande son branchée et son montage hystérique, le film semble clairement s’adresser à un public d’ados et de gamers – cf. le personnage geek de la jolie Nina Dobrev – quand aux cinéphiles exigeants, ils auront probablement du mal à supporter ce « xXx 3 » plutôt sans intérêt, aussitôt vu aussitôt oublié.

Après un premier score signé Randy Edelman en 2002 puis un deuxième score écrit par Marco Beltrami en 2005, c’est au tour du tandem Brian Tyler/Robert Lydecker de reprendre les rennes de la musique de « xXx : Return of Xander Cage ». Lydecker est connu pour ses musiques sur la série TV « Sleepy Hollow » (2017) et ses arrangements musicaux sur plusieurs scores de Brian Tyler incluant « Expendables 2 », « Teenage Mutant Ninja Turtles », « Avengers : Age of Ultron » ou « Truth ». C’est d’ailleurs la première fois que Tyler travaille directement en duo avec Lydecker sur la musique d’un film. A la première écoute, pas de surprise particulière : on retrouve dans « xXx : Return of Xander Cage » le style action habituel de Brian Tyler, avec son lot de rythmes électroniques ‘hype’, de déchaînements orchestraux fun et d’orchestrations monolithiques dans la continuité des « Expendables » ou des « Fast & Furious ». Sans surprise donc, le score de « xXx 3 » s’oriente vers une esthétique électro-orchestrale typique des musiques d’action des années 2000. Le thème principal est introduit dès l’ouverture du film dans « xXx : The Return of Xander Cage » durant le générique de début. La musique est ici partagée entre les traditionnelles cordes staccatos, des cuivres musclés et des rythmes électro/rock plus trépidants et modernes – à noter que les percussions sont interprétées et enregistrées par le compositeur lui-même – Le motif principal associé à Xander Cage apparaît aux synthétiseurs à 1:01 et deviendra l’élément musical récurrent du score. Dans « Xander Cage…Live and In Concert », Tyler et Lydecker reprennent le motif principal avec ses rythmes reconnaissables évoquant clairement l’ambiance de frime du film – on frôle par moment la musique de DJ ou de boîte de nuit ! –

Le premier morceau d’action est introduit dans « I Live for this S# !% » qui évoque les premiers exploits du héros campé par Vin Diesel dans le film. Seule ombre au tableau : alors qu’il dispose pourtant d’un vrai orchestre à son service, Brian Tyler ne peut s’empêcher d’avoir recours à des samples de cordes peu convaincants qui rendent l’ensemble curieusement cheap alors que le musicien dispose pourtant de moyens évidents sur ce film. Les sonorités et les loops électro/techno se mélangent ici à des parties orchestrales rachitiques, uniquement constituées de cordes, de cuivres et de quelques percussions - comme souvent chez Brian Tyler, ses orchestrations sont très pauvres et témoignent d’un manque flagrant de connaissance dans la science d’écriture symphonique ! – On retrouve ici le style ‘action’ de la saga « Expendables » mais sans la qualité de ces films, le problème étant que l’électronique prend trop souvent le pas sur les parties orchestrales peu inspirées. Il y a fort heureusement des moments plus réussis comme « Windfall » qui évoque la scène où Xander fait de la chute libre à l’aide d’une rythmique pop/rock typique du compositeur sur fond de cordes majestueuses. « Carte Blanche » met l’accent quand à lui sur les rythmes électro tout comme un « Launched » plus fonctionnel et peu inspiré. « The Last Great Adventure » est un énième déchaînement orchestral excitant où les synthétiseurs, les ostinatos de cordes et les cuivres musclés se renvoient constamment la balle pour accompagner une scène de fusillade à l’écran vers la fin du film. A noter que les cordes sont souvent utilisées de manière rythmique, sans aucun relief particulier, un trait d’écriture assez caractéristique des musiciens en provenance de la scène électro/rock.

« Pandora’s Box » évoque le fameux appareil secret que convoitent les principaux protagonistes du film, mais sans idée sonore particulière. Le morceau évolue très vite vers un énième déchaînement musical débridé à l’aide de loops en tout genre (aussi bien rock qu’électro ou hip-hop). Le travail autour de l’électro/techno est ici plus prisé et davantage valorisé. Curieusement, le score de « xXx : Return of Xander Cage » s’avère beaucoup plus convaincant dans les passages plus modernes et rythmés que durant les parties orchestrales qui sont d’une pauvreté d’idée affligeante et hélas bien typique d’un style musical ambiant à Hollywood depuis ces dernières années. On retrouve le thème principal fun de Xander Cage dans « Rock, Paper, Scissors, Grenade Launcher » tandis que Tyler et Lydecker maintiennent un rythme constant dans « A New Ride » et « Tattoos and Triangulation ». « Wave Riders » s’oriente quand à lui vers l’action pure et dure pour la scène de la poursuite en surf sur des vagues déchaînées. Tyler recycle ici ses recettes musicales des franchises « Fast & Furious » et « Expendables », avec le même type de sonorités et de rythmes électroniques. La musique est donc placardée sans surprise à l’écran pour dynamiser le montage, les scènes d’action et les montées de tension. Les passages plus fonctionnels comme « Twenty Two And A Half » déçoivent par leur manque flagrant d’idée ou d’originalité, tandis que « Battle of the X’s » évoque un énième affrontement entre les compagnons de Xander Cage et ceux de Xiang. Dommage cependant que l’ensemble semble curieusement un peu cheap et sonne parfois comme une musique de DTV d’action – un fait étonnant pour un blockbuster avec de tels moyens ! – notamment dans l’écriture très simpliste et un peu pauvre des cordes ou des cuivres.

La bataille finale débute avec « Not So Special Forces » alors que Xander et Xiang décident d’unir leur force pour déjouer la conspiration orchestrée par le directeur de la CIA. Le thème principal est ici repris en grande pompe, suivi de l’excitant « Besting the Best of the Best » et de « xXx Incorporated » et ses rythmes électro/techno fun et déchaînés. La bataille finale dans l’avion est illustrée en grande pompe dans « Xero Gravity » tandis que l’aventure touche finalement à sa fin dans « Brotherhood », marqué par une ultime reprise du thème principal. Amis de la délicatesse et de la subtilité : au revoir ! Brian Tyler et Robert Lydecker concoctent pour « xXx : Return of Xander Cage » une musique d’action rapide, fun et nerveuse pour le film de D.J. Caruso, sans relief particulier, sans prise de tête. La musique fonce droit dans le mur, à l’instar du personnage campé à nouveau par Vin Diesel dans le film. Le problème, c’est que la musique semble avoir été écrite en pilotage automatique total. Tyler recycle toutes ses formules et idées musicales habituelles et ne prend aucun risque sur ce film. Pire encore, sa musique d’action tendrait à devenir dangereusement ringarde durant certains passages éculés où cordes et cuivres tentent de faire monter la tension et de suggérer l’excitation et la démesure des combats, mais en vain. On est très loin ici de la puissance des musiques de « Expendables » ou même de certains épisodes de « Fast & Furious ». Tyler et Lydecker semblent donc s’être contentés du minimum syndical sur « xXx 3 » et n’apportent rien de particulier au film. Après deux partitions plutôt correctes de Randy Edelman puis Marco Beltrami, force est de constater que ce « Return of Xander Cage » fait bien pâle figure. A trop vouloir verser dans une débauche incessante de rythmes électroniques branchés pour un public amateur de boîtes de nuit et de fans d’actioneers bourrins, les deux musiciens ont ratés l’essentiel : apporter une vraie âme au film. Il manque ici un certain relief, une sophistication dans l’écriture, un minimum d’idée, y compris dans la partie thématique, qui s’avère très pauvre. Seuls les inconditionnels de Brian Tyler y trouveront leur compte, mais pour les autres, c’est la douche froide assurée !




---Quentin Billard