1-This Is My Story 2.13
2-A Force So Evil 2.09
3-Return To The Hive 2.50
4-The Turbine Sequence 2.24
5-Make It Right 1.44
6-Entering Raccoon City 2.48
7-Tunnel Vision 1.21
8-I Promised You An Answer 3.07
9-Seal The Hive 2.20
10-History Is Written By The Victors 1.49
11-Downloading Alicia's Memories 2.26
12-Laser Corridor Revisited 4.37
13-Ascension 1.44
14-Isaac's Demise 1.16
15-The Anti-Virus Sacrifice 1.30
16-Why Am I Alive 2.48
17-Towards A New Horizon 2.02
18-My Work Is Done 2.53
19-The Run Towards The Crater 1.59

Musique  composée par:

Paul Haslinger

Editeur:

Milan Records 36810

Score produit par:
Paul Haslinger
Supervision musique:
Christoph Becker
Orchestrations:
Kirk Bennett
Mixage score:
Daniel Kresco
Orchestre:
Northwest Sinfonia
Conduit par:
David Sabee
Montage musique:
Louie Schultz
Préparation musique:
Robert Puff

Artwork and pictures (c) 2016 Constantin Film International/Davis Films/Impact Pictures/Screen Gems/Don Carmody Productions. All rights reserved.

Note: ***
RESIDENT EVIL : THE FINAL CHAPTER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Paul Haslinger
Dernier chapitre de la franchise « Resident Evil » toujours adapté de la série des jeux vidéos de chez Capcom, « Resident Evil : the Final Chapter » marque la fin de l’aventure qui débuta en 2002 avec un premier film peu mémorable – sorte de variante modernisée des films de zombies traditionnels mais édulcoré et pour un public d’ado – Paul W.S. Anderson réalise à nouveau ce sixième et dernier film sorti en 2017 et qui conclut l’histoire débutée 15 ans plus tôt. Après les événements de « Resident Evil Retribution », Alice (Milla Jovovich) se réveille dans les ruines de la Maison Blanche après avoir été trahie de nouveau par Albert Wesker (Shawn Roberts). Alors qu’elle recherche des survivants, Alice rencontre la Reine Rouge qui lui explique qu’elle doit retourner à la Ruche dans les ruines de Racoon City d’ici 48 heures, car Umbrella prépare un virus aéroporté capable d’éradiquer les derniers survivants humains et tous ceux qui ont été contaminés par virus-T. Alice cherche alors à comprendre pourquoi la Reine Rouge souhaite se retourner contre ses propres créateurs, mais l’entité informatique refuse d’en dire plus et lui explique qu’elle trouvera toutes les réponses en se rendant dans la Ruche. Après avoir échappé à l’attaque d’une créature géante ailée dans Washington, Alice est capturée par le Dr. Alexander Isaacs (Iain Glen) mais réussit à s’enfuir de son convoi blindé. A son arrivée aux ruines de Racoon City, Alice fait la connaissance d’un groupe de survivants constitué de Doc (Eoin Macken), Abigail (Ruby Rose), Christian (William Levy), Cobalt (Rola), Razor (Fraser James) et son amie Claire Redfield (Ali Larter), qu’elle retrouve par la même occasion et qui a survécu à l’attaque d’Arcadia. Alors qu’un convoi de véhicules blindés et une arme entière de zombies arrivent au refuge des survivants, Alice et Claire décident d’organiser une contre-attaque avant de réaliser qu’une seconde horde de zombies fonce sur eux. Alice décide alors d’emmener tout le monde à la Ruche, où elle devra affronter des chiens-zombies déchaînés libérés par Wesker, qui contrôle la Ruche toute entière. A son arrivée dans les tréfonds de la Ruche, Alice retrouve la Reine Rouge et cette dernière lui révèle toute la vérité sur ses origines et sa volonté de trahir ses créateurs. Désormais, tout l’avenir du monde repose sur les épaules d’Alice qui devra se frayer un chemin jusqu’à Wesker et Isaacs afin d’empêcher que le virus aéroporté ne soit libéré dans l’air. Elle sait que pour y arriver, il faudra probablement qu’elle se sacrifie pour la survie du monde tout entier.

« Resident Evil : the Final Chapter » est un ultime épisode dans la lignée des précédents, avec toujours les mêmes qualités et les mêmes problèmes. La réalisation clipesque de Paul W.S. Anderson semble ici un brin plus sage même si le réalisateur use toujours autant de ralentis fastidieux et inutiles. Niveau casting, Milla Jovovich reste égale à elle-même dans cette ultime aventure plus dramatique et plus intense que les précédentes. Cette fois, tout est enfin expliqué et l’on découvre finalement les dernières zones d’ombre qui planaient sur les origines d’Alice et de la Reine Rouge. Après des films de plus en plus décevants et inintéressants – « Afterlife » était visuellement médiocre, « Retribution » n’avait rien de passionnant – on n’attendait plus grand chose de ce « Final Chapter ». Curieusement, le film débute sur les ruines de la Maison-Blanche alors que « Retribution » se terminait par une invasion générale de zombies sur le bâtiment. La bataille épique promise n’a donc pas été filmée, un choix fort curieux de la part de Paul W.S. Anderson. D’autre part, le scénario est tout de même d’une simplicité ahurissante : outre le fait qu’une bonne partie du film n’est qu’un long voyage vers Racoon City, l’intrigue tient sur une ligne avec les méchants d’Umbrella qui veulent libérer un nouveau virus dans l’air qui détruira tout sur son passage : exit l’originalité ici et les prises de risque ! Pourquoi se prendre la tête quand on peut recycler tout ce qui a déjà été fait depuis 15 ans sur cette interminable saga ? Heureusement, il reste toujours un bestiaire assez efficace, incluant un combat contre une créature ailée géante ou des attaques de chiens zombies affamés, sans oublier la bataille contre une variante d’un Tyran déchaîné. Dommage aussi que les seconds rôles soient inexistants et n’apportent absolument rien à l’histoire, hormis de permettre le retour de Claire Redfield, l’un des personnages emblématiques de la saga et des jeux vidéo (exit en revanche Ada Wong, Chris Redfield, Jill Valentine, Leon S. Kennedy, Barry Burton et tous les autres personnages connus de la franchise !). Mais au final, le film s’apprécie comme un divertissement survitaminé en 3D avec quelques moments plus dramatiques et intenses, et un combat final plutôt violent et réussi entre Alice et Isaacs. Bilan final plutôt mitigé donc : c’est sans surprise que « Resident Evil : the Final Chapter » est ni meilleur ni pire que les films précédents. Il marque une conclusion logique et sans surprise à une aventure qui n’aura que trop duré, les fans ayant bien du mal à avaler la pilule après cette longue série de blockbusters décérébrés qui ne rendent guère justice à la qualité des jeux de chez Capcom.

Paul Haslinger retrouve à nouveau Paul W.S. Anderson sur « Resident Evil : the Final Chapter » après avoir composé la musique d’autres films du réalisateur, « Death Race » en 2008 et « The Three Musketeers » en 2011. Curieusement, c’est le seul et unique film de la saga à être mis en musique par Paul Haslinger, Paul W.S. Anderson ayant finalement opté pour un compositeur différent sur chaque épisode de la saga hormis Tomandandy qui a fait la musique de « Afterlife » et « Retribution ». Paul Haslinger signe pour « Resident Evil : the Final Chapter » une partition d’action/suspense entrecoupé de moments plus dramatiques comme dans l’ouverture « This is My Story » qui annonce clairement l’ultime aventure d’Alice au pays des zombies. « This is My Story » introduit par ailleurs le thème principal d’Alice (à 0:22), assez solennel et touchant, et qui reviendra notamment vers la fin du film. « A Force So Evil » permet au compositeur de renouer avec ses traditionnels mélanges de synthétiseur et d’orchestre à l’aide de rythmes électro et de percussions agressives saupoudrées d’un zest de sound design. « Return to the Hive » marque le retour d’Alice dans la Ruche vers la fin du film à l’aide des traditionnels ostinatos de cordes, de guitare électrique et des percussions électroniques. Haslinger nous offre ici un morceau d’action nerveux évoquant la détermination des héros à atteindre la Ruche en semant les créatures qui sont à leur trousse. L’esthétique musicale de « Return to the Hive » rappelle par ailleurs assez fortement le travail de Daft Punk sur « Tron Legacy ». Haslinger nous offre ensuite un morceau plus dramatique et poignant dans « The Turbine Sequence » durant la séquence où l’un des camarades d’Alice est sacrifié dans l’immense turbine à l’entrée de la Ruche. Le compositeur parvient ici à apporter un semblant d’émotion qui faisait cruellement défaut aux précédents épisodes, ce qui permet d’apporter un semblant de relief à un score d’action/suspense finalement assez terne et peu original.

« Entering Racoon City » permet à Haslinger de développer ses sonorités électro/techno plus agressives durant la séquence où Alice arrive dans les ruines de Racoon City. « Tunnel Vision » met quand à lui l’accent sur du sound design plus atmosphérique et peu enthousiasmant en écoute isolée. « I Promised You An Answer » développe un ostinato mélodique de synthé qui rappelle par moment le travail de Marco Beltrami sur le premier « Resident Evil » de 2002, une façon subtile de la part d’Haslinger de rappeler le lien entre le « Final Chapter » et le premier film à l’origine de la franchise, la boucle étant bouclée. « Seal the Hive » évoque le combat dans la Ruche, alors que Wesker ordonne que tous les accès à la structure soient condamnés. Le compositeur utilise ici un mélange de piano, percussions et synthé pour arriver à ses fins, accentuant la tension et le danger dans un style plus sombre et agressif qui rappelle clairement ses travaux sur la franchise « Underworld ». « History Is Written by the Victors » nous plonge quand à lui dans l’action avec des rythmes plus incisifs et les sempiternels ostinatos de cordes, entrecoupé de passages plus héroïques évoquant la détermination d’Alice et ses camarades. Le morceau est d’ailleurs l’un des rares passages plus optimistes et solennels du score, annonciateur d’une grande conclusion. « Downloading Alicia’s Memories » nous rapproche clairement de la bataille finale, avec l’emploi des cordes et de choeurs (synthétiques) plus grandioses. Dans « Laser Corridor Revisited », Paul Haslinger fait à nouveau vaguement référence au premier « Resident Evil » avec le retour du couloir aux lasers mortels dans le film, le tout accompagné de rythmes et samples électro/techno nerveux et agressifs. « Ascension » est un autre moment plus dramatique dans le récit, avec sa montée orchestrale emplie d’émotions.

Dans le même ordre d’idée, « The Anti-Virus Sacrifice » évoque le sacrifice final d’Alice avec l’anti-virus à la fin du film, le tout accompagné d’une superbe reprise du thème principal aux cordes, pour l’un des moments forts du film et du score. « Why Am I Alive ? » est par ailleurs la conclusion logique de « The Anti-Virus Sacrifice » qui marque la fin de l’aventure et un retour au calme tant attendu. Paul Haslinger signe donc un score d’action électro/orchestral sans surprise pour « Resident Evil : the Final Chapter ». La vraie bonne idée vient ici des quelques références musicales discrètes au premier « Resident Evil » et aux moments plus dramatiques et solennels annonciateurs de la fin de l’aventure d’Alice, qui rendent l’ensemble un brin plus attrayant que lors des précédents épisodes peu reluisants de Tomandandy ou Charlie Clouser. Le score n’a rien de follement original mais s’avère malgré tout assez distrayant hormis une tendance agaçante au sound design et aux ostinatos de cordes peu inspirés. Paul Haslinger reste un compositeur mineur dans le paysage hollywoodien et ses musiques d’action sont souvent monotones et sans envergure, mais son travail sur « Resident Evil : the Final Chapter » parvient malgré tout à rehausser un tant soit peu l’intérêt musical d’une franchise malmenée depuis ses origines, et essentiellement constituées de partitions musicales fort inintéressantes. Dommage que l’on soit obligé d’attendre le dernier épisode pour enfin entendre un score correct pour cette saga décevante !




---Quentin Billard