1-Power Rangers Theme 4.22
2-Seek Those Who Are Worthy 2.50
3-Zordon Awakes 2.15
4-It's Morphing Time! 3.21
5-Destiny 2.19
6-Confessions 4.22
7-Megazord 4.20
8-United 2.46
9-Birth Of A Legend 4.12
10-Metamorphosis 2.40
11-Goldar 2.03
12-The Morphing Grid 3.59
13-The Zords 2.35
14-Let's Ride 2.20
15-You Were Born For This 2.05
16-Reflection 2.15
17-The Lost Ship 3.00
18-Be Who You Want To Be 2.08
19-Hold The Line 3.36
20-This Is What Matters 2.06
21-Tresspassing 1.05
22-Rita 2.30
23-Square One 1.12
24-Power On 2.34
25-Together We Stand 2.21
26-The Final Stand 2.46
27-Go Go Power Rangers*/End Titles 2.59
28-Give It All 3.14**

*Ecrit par Haim Saban
et Shuki Levy
**Interprété par With You.
Feat. Santigold, Vince Staples
Ecrit par Benito Benites, John Garrett III,
Antoinette Colandreo, David Taylor,
Santi White, Vincent Staples
Produit par Switch.

Musique  composée par:

Brian Tyler

Editeur:

Varèse Sarabande 302 067 484 8

Produit par:
Brian Tyler, Joe Lisanti
Producteur exécutif:
Robert Townson
Orchestre:
The Philharmonia Orchestra
Conduit par:
Allan Wilson
Supervision montage score:
Joe Lisanti
Monteurs musique:
Ron Webb, Matthew Llewellyn
Assistants montage:
Kyle Clausen, Seth Glennie-Smith
Orchestrations:
Dana Niu, Robert Elhai,
Brad Warnaar

Arrangements:
John Carey, Chris Forsgren,
Evan Duffy, Pakk Hui,
Kenny Wood, Gregory Reveret,
M.R. Miller

Mixage score:
Greg Hayes, Brian Tyler
Coordination scoring:
Merissa Fernandez, M.R. Miller,
Emily Rice, Breton Vivian

Direction de la musique
pour Lionsgate Entertainment:
Amy Dunning
General Manager & EVP,
Music business affairs:
Lenny Wohl
Direction exécutive, music
business affairs:
Raha Johartchi
Direction finance musique:
Chris Brown
Direction musique film:
Nikki Triplett
Manager musique film:
Ryan Svendsen
Coordination musique:
Lilly Reid
Coordination music business affairs:
Jessica Villar

Artwork and pictures (c) 2017 Lions Gate Entertainment, Inc./SCG Power Rangers LLC. All rights reserved

Note: ***
POWER RANGERS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brian Tyler
C’est finalement en 2017 qu’un nouveau film « Power Rangers » voit le jour (inspiré de la célèbre série TV créée en 1993) avec le sud-africain Dean Israelite à la réalisation, cinéaste remarqué pour son film de found footage « Project Almanac » en 2015. Conçu comme un vaste reboot de la franchise, ce nouveau « Power Rangers » propose une relecture modernisée de l’univers imaginé par Haim Saban, avec des effets spéciaux conséquents et un budget massif (100 millions de dollars). Au cours de la Préhistoire, Zordon (Bryan Cranston) et son groupe de super soldats les Power Rangers sont chargés de défendre la Terre et le cristal Zeo, mais ils sont trahis par le Ranger vert, Rita Repulsa (Elizabeth Banks). Agonisant, Zordon, le Ranger rouge, cache la source de leurs pouvoirs puis une météorite s’écrase sur la Terre, tuant Zordon, les dinosaures et éliminant Rita, qui se retrouve projetée dans les profondeurs de l’océan. Aujourd’hui, en 2017, Jason Scott (Dacre Montgomery), ancienne gloire locale du club de football de la petite ville d’Angel Grove en Californie, se retrouve assigné en résidence et sanctionné de plusieurs heures de retenue au lycée. Il y fait la connaissance de Billy Cranston (RJ Cyler) et de Kimberly Hart (Naomi Scott). Après avoir pris la défense de Billy au cours d’une altercation avec un autre élève, Jason se lie d’amitié avec Billy et ce dernier lui propose de l’amener à la vieille mine d’or de son père où ils vont faire une découverte capitale. Jason retrouve alors Kimberly et deux autres élèves, Trini (Becky G) et Zack (Ludi Lin). Après avoir fait sauter l’un des murs de roche de la mine, les cinq ados découvrent d’étranges objets colorés qui se trouvaient dans la roche. Dès lors, leur vie va changer à tout jamais. Dotés de nouvelles capacités surhumaines, Jason, Billy, Kimberly, Trini et Zack découvrent le vaisseau caché de Zordon au fond d’une grotte sous-marine et font la connaissance de l’androïde Alpha 5, le serviteur de Zordon. Ce dernier leur révèle l’histoire des Power Rangers et leur explique que les objets qu’ils ont récupéré contiennent le pouvoir des Rangers, et qu’ils ont été désignés pour devenir les nouveaux protecteurs de la Terre. Désormais, les cinq ados n’ont d’autre choix que de s’entraîner dur pour maîtriser leurs pouvoirs et former un groupe uni, car Rita Repulsa est de retour et espère reconstituer le monstre Goldar avec de l’or en vue de récupérer le précieux cristal Zeo, capable de détruire le monde entier.

A l’origine, « Power Rangers » est une série télévisée américaine conçue par Haim Saban en 1993 et inspirée des séries japonaises des super sentai, comme « Ultraman », « Bioman » ou « Kamen Rider ». Très vite, le succès phénoménal de la série – qui existe toujours à l’heure actuelle puisque la 24ème saison est en cours de diffusion en 2017 – incita le 20th Century Fox à adapter une première fois la série sur grand écran avec « Mighty Morphin Power Rangers : The Movie » en 1995 suivi de « Turbo : A Power Rangers Movie » en 1997. Pour cette nouvelle mouture 2017, Dean Israelite propose un blockbuster plus spectaculaire mais aussi un poil plus sombre que ses prédécesseurs (le film écope d’un PG-13 aux USA, un comble pour un film surtout destiné aux enfants et aux ados !). Niveau réalisation, le film est assez mal rythmé, car une bonne partie du récit consiste à raconter les histoires des cinq ados et leur quotidien au lycée d’Angel Grove, si bien que « Power Rangers » semble s’orienter largement vers le registre du Teen movie ordinaire et typiquement américain. Le film évoque leurs questionnements, leurs craintes liées à la fin de l’adolescence et au passage à la vie d’adulte (par exemple Trini suggère ses doutes sur son orientation sexuelle, tandis que Kimberly révèle qu’elle est victime de cyberharcèlement) mais aussi l’amitié qui les unit progressivement et leur envie de se connaître davantage – d’où cette scène où les cinq compagnons se réunissent autour d’un feu de camp et révèlent les secrets de leur passé ou de leur famille – Assez curieusement, le film semble s’éterniser sur l’historie des cinq ados, après une exposition assez inégale (on s’attarde longuement sur Jason, Kimberly et Billy tandis que Trini et Zack semblent surgir de nulle part et sont largement moins bien développés dans le scénario, surtout Trini !). Et lorsque les cinq héros deviennent enfin les Power Rangers, Dean Israelite nous propose enfin de l’action pure et dure dans les 30 dernières minutes du film, qui semblent un peu expédiées. Il aurait probablement été plus judicieux de couper plusieurs scènes de la première heure pour pouvoir rééquilibrer davantage la balance entre teen movie et blockbuster d’action.

La musique de « Power Rangers » a été confiée sans surprise à Brian Tyler, qui reste plus que jamais LE compositeur du moment pour les blockbusters d’action explosifs. Pour les besoins du film, le compositeur enregistre sa musique avec les musiciens du prestigieux Philharmonia Orchestra de Londres aux mythiques studios d’Abbey Road, épaulé par son armée habituelle d’orchestrateurs/arrangeurs. Et comme toujours, le musicien enregistre les instruments additionnels incluant guitares électrique, basse, batterie et synthétiseurs. Le score repose avant tout sur un thème principal aisément reconnaissable, le « Power Rangers Theme », épique et héroïque, avec sa mélodie noble et stoïque des cors empreinte d’espoir et son accompagnement à base de synthés, guitares électriques, basse, percussions et batterie rock. Sans surprise, Brian Tyler lorgne ici du côté de scores tels que « Transformers » ou « Tron : Legacy » pour parvenir à ses fins, bien que le thème principal de « Power Rangers » rappelle clairement celui que Tyler composa pour « Battle : Los Angeles » (2011). Le thème principal apporte par ailleurs ce sentiment d’espoir et de dépassement de soi qui colle parfaitement aux ambitions des cinq jeunes Rangers qui vont devoir s’unir et apprendre à se connaître pour lutter contre Rita et sauver le monde. « Seek Those Who Are Worthy » évoque même le sacrifice des Rangers préhistoriques au début du film de manière tragique, incluant une voix féminine éthérée et des parties électroniques sur fond de cordes élégiaques. On appréciera la reprise dramatique du thème des Power Rangers vers la fin du morceau, annonciateur d’une grande aventure épique.

On est en revanche plutôt déçu par le côté transparent des idées associées à Zordon dans le film. Ainsi, un morceau comme « Zordon Awakes » ne parvient pas vraiment à capter l’importance cruciale de l’ancien Ranger rouge qui cherche aujourd’hui à reformer une nouvelle équipe pour sauver le monde. On se serait attendu à quelque chose de plus mémorable, de plus personnel pour le personnage. Dans « It’s Morphing Time ! », Tyler instaure un semblant d’émotion avec une introduction de piano éthéré très réussie et touchante, alors que les cinq compagnons se réunissent à nouveau vers la fin du film, et tentent de s’unir pour faire apparaître leurs combinaisons. On appréciera ici la manière dont Tyler construit un crescendo dramatique autour de l’orchestre et des synthétiseurs pour évoquer l’union des Power Rangers. Et lorsque les cinq Rangers se déplace héroïquement vers la caméra au ralenti à partir de 2:39, Tyler nous offre une reprise solide de son thème épique accompagne d’arpèges de synthétiseurs analogiques rétro évoquant les années 80 – ici aussi, on pense indubitablement au « Tron Legacy » de Daft Punk – Niveau action, le film n’est pas en reste puisque Brian Tyler nous rappelle encore une fois à quel point il est le compositeur de l’action musclée et explosive. Dans « Destiny », le musicien renoue avec son style énergique reconnaissable de « Expendables », « Battle : Los Angeles » ou « Fast & Furious », à l’aide de cordes déchaînées, de cuivres massifs, de percussions tonitruantes et de rythmiques électroniques omniprésentes. Ici aussi, Tyler accentue les montées d’espoir alors que les héros font face à leur destin lors de l’affrontement final contre Goldar et Rita.

« Confessions » reprend le thème principal sous un angle plus intime et mélancolique à l’aide d’une guitare, d’un piano et de nappes synthétiques alors que les cinq compagnons se retrouvent autour d’un feu de camp et décident de se confier l’un à l’autre pour apprendre à mieux se connaître. A noter que Tyler évoque ici l’univers des jeunes ados en ayant recours aux sempiternels éléments électroniques modernes et aux rythmes rock de rigueur qu’il maîtrise parfaitement. Mais c’est évidemment l’action qui domine une bonne partie du film, à commencer par l’énorme combat final illustré dans l’épique « Goldar » et « Megazord », tous deux ponctués de variations héroïques autour du thème principal et de rebondissements rythmiques bien amenés – on appréciera par exemple l’apport cool et fun de la rythmique électro-rock à partir de 3:00 – Au sujet des musiques de bataille, ne manquez pas « Let’s Ride » alors que les cinq Power Rangers partent au combat à bord des Zords géants. Le morceau, teinté d’héroïsme, propose un arrangement orchestral trépidant du célèbre thème « Go Go Power Rangers » d’Haim Saban et Shuki Levy écrit en 1995 pour la série TV. Une partie du score est aussi dédiée à l’idée optimiste de la lutte pour la survie de l’humanité. On pourrait ainsi citer « Birth of A Legend » avec son lot habituel d’ostinatos de cordes et d’éléments électroniques modernes, comme dans l’héroïque « Zords » où l’on retrouve les synthés rétro à la Daft Punk. A contrario, Brian Tyler évoque Rita et Goldar par le biais de sonorités plus lugubres et menaçantes. « Rita » suggère ainsi la bad guy campée par Elizabeth Banks par le biais de sonorités plus dissonantes et d’un motif de 4 notes plutôt passe-partout, et qui risque fort de passer inaperçu dans le film.

La découverte du vaisseau abandonné de Zordon dans « The Lost Ship » permet à Brian Tyler de nous offrir un passage atmosphérique ponctué d’harmonies majestueuses et mystérieuses assez intéressantes bien que sans grande originalité particulière. « Reflection » et « Be Who You Want To Be » tentent d’apporter un semblant d’émotion et d’intimité pour la partie plus humaine, comme le joli « Square One » ou « Trespassing » et ses rythmes électro/rock plutôt cool et décontractés, puis l’on retrouve le thème de 4 notes de Rita au début de « Hold the Line » (on le retrouve aussi sur fond de rythmes martiaux vers 2:11), juxtaposé ici au thème des Power Rangers. « Rita » développe largement cette thématique, même si là aussi on se serait attendu à quelque chose de bien plus ambitieux et mémorable (à noter au passage l’emploi réussi des choeurs dans ce morceau !). Le thème de Rita revient aussi dans « Together We Stand » pour une autre scène de la bataille finale – curieusement éparpillée sur l’album sans respecter l’ordre chronologique, élément récurrent dans le séquençage des albums de Brian Tyler – Le compositeur se fait plaisir en reprenant pour le générique de fin du film le thème de « Go Go Power Rangers » dans un arrangement orchestral/rock très réussi et assez pêchu. Vous l’aurez donc compris, encore une fois, Brian Tyler ne fait pas dans la dentelle avec « Power Rangers » et nous livre un énième score d’action épique et musclé comme il sait si bien le faire, dans la continuité de « Teenage Mutant Ninja Turtles », « Dragonball Evolution » ou « Avengers : Age of Ultron ». Le score de « Power Rangers » est assez prévisible et semble vouloir manger à tous les râteliers (influences de Daft Punk, de M83, de Zimmer, etc.), mais le résultat est impeccable à l’écran et témoigne encore une fois du professionnalisme de Brian Tyler qui semble se faire plaisir à chaque film malgré des oeuvres toujours trop inégales et une écriture souvent lourdingue (les orchestrations sont encore une fois très plates et monolithiques, en particulier à cause de l’habituelle absence des bois dans l’orchestre). Un score correct donc, mais bien loin d’être un indispensable du compositeur, dont on attend encore beaucoup mieux de sa part !



---Quentin Billard