Disc 1 The Score

1-Pearls On Mul 7.36
2-Reading The Memo 1.23
3-Big Market 2.05
4-Flight Above The Big Market 2.44
5-Showtime 2.38
6-Valerian In Trouble 1.38
7-Bus Attack 3.08
8-Arriving On Alpha 2.06
9-Pearls Attack 4.05
10-Valerian's Armor 2.09
11-Spaceship Chase 3.33
12-Submarine 3.00
13-Medusa 1.59
14-Shoot 1.35
15-Fishing For Butterflies 1.58
16-Le Souper Du Roi 1.59
17-Boulanbator Combat 3.02
18-Bubble 2.32
19-Pearl's World 6.24
20-The City of 1000 Planets 3.50
21-I Am A Soldier 2.04
22-Pearls Power 1.49
23-Final Combat 7.06

Disc 2 The Album

1-Space Oddity (David Bowie) 5.18
2-I Feel Everything (Cara Delevingne) 3.02
3-Jamming (Bob Marley
& The Wailers) 3.19
4-We Trying To Stay Alive
(Wyclef Jean & Refugee Allstars) 3.13
5-A Million On My Soul (Radio Edit)
(Alexiane) 2.59
6-Rappcats (Instrumental version)
(Quasimoto) 2.02
7-Bubble Dance (Julien Rey) 2.25
8-The World (Is Going Up In Flames)
(Charles Bradley) 3.22
9-A Million On My Soul
(Original Version) (Alexiane) 4.07

Musique  composée par:

Alexandre Desplat

Editeur:

EuropaCorp 3700551782161

Direction artistique:
Dominique "Solrey" Lemonnier
Mixage musique:
Peter Cobbin, Kirsty Whalley
Ingénieurs assistants:
Adrien Bolko, Jean-Philippe Edel,
Sami Bouvet

Orchestrations:
Conrad Pope, Jean-Pascal Beintus,
Sylvain Morizet, Nicolas Charron

Programmation et assistant compositeur:
Romain Allender
Monteur musique:
Cécile Tournesac
Préparation musique:
Norbert Vergonjanne, Claude Romano,
Cécile Goudal

Production exécutive pour
Galilea Music:
Xavier Forcioli
Direction musicale:
Alexandre Mahout
Assistant production:
Barbara Bright

Artwork and pictures (c) 2017 Valerian S.A.S./TF1 Films Production. All rights reserved.

Note: ****
VALERIAN AND THE CITY
OF A THOUSAND PLANETS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alexandre Desplat
« Valerian et la Cité des mille planètes » est un projet de longue date pour Luc Besson. Le film est une adaptation de la bande dessinée « Valérian et Laureline » de Jean-Claude Mézières sur un scénario de Pierre Christin, publiée dès 1967 dans le magasine « Pilote », puis éditée en album chez Dargaud dès 1970. Souvent considéré comme un classique de la science-fiction dans l’univers de la bande dessinée, « Valérian et Laureline » attira très tôt Luc Besson, qui souhaitait ainsi adapter la BD en film dès le milieu des années 90. Après « Léon » qu’il tourna en 1994, Besson travailla avec Jean-Claude Mézières sur « Le Cinquième Element » en 1997. Mézières aurait d’ailleurs demandé à Besson pourquoi il travaillait sur ce film plutôt que sur une adaptation de « Valérian ». Mais Besson savait qu’il était impossible de réaliser un tel film avec la technologie des années 90. Il faudra finalement attendre la sortie de « Avatar » de James Cameron en 2009 pour que l’éventualité d’une adaptation de « Valérian et Laureline » au cinéma soit de nouveau possible. Le film se déroule au 28ème siècle en l’an 2740. Valérian (Dane DeHaan) et Laureline (Cara Delevingne) sont deux agents spatio-temporels qui accomplissent une série de missions depuis leur vaisseau-mère. Un jour, Valérian fait un rêve où il aperçoit un monde inconnu peuplé d’individus anthropomorphes et pacifiques qui vivent sur une plage magnifique et dont le principal passe-temps consiste à recueillir de précieuses perles magiques à partir de petits animaux.

Il existe chez ce peuple un rituel qui consiste à verser ces perles dans un puit en remerciement pour les dons offerts par la Nature. Peu de temps après, les épaves de gigantesques vaisseaux spatiaux s’écrasent sur cette planète baptisée Mül. Une gigantesque explosion ravage alors la totalité de la planète, tandis que certains survivants parviennent à se cacher dans une des épaves qui s’est écrasée sur Mül. Quelques temps après, Valérian et Laureline reçoivent une nouvelle mission : retrouver un réplicateur détenu par un extra-terrestre qui compte le revendre sur le marché noir. Durant leur périple vers la planète, Valérian demande Laureline en mariage mais cette dernière refuse, jugeant que son coéquipier est trop égoïste et immature pour vivre une relation avec elle. Durant sa mission, Valérian récupère une perle et une petite créature et croise la route d’un des individus extra-terrestres qu’il a aperçu dans son rêve. A leur retour sur la station spatiale Alpha, le commandeur Filitt (Clive Owen) les informe que la station est la cible d’une force mystérieuse impossible à analyser et que personne ne peut arrêter. Des habitants de Mül surgissent alors pour paralyser toute l’équipe et kidnappent le commandeur Filitt. Valérian parvient à se libérer et sauve Laureline. Ensemble, ils décident de traquer les ravisseurs qui se dirigent vers la zone infectée par la force mystérieuse. Ils ne vont pas tarder à découvrir la vérité sur les survivants extra-terrestres de Mül.



UNE VIREE SPATIALE PLUTÔT FUN…


Luc Besson a joué très gros en réalisant « Valérian et la Cité des mille planètes ». Le film, sorti en salles en 2017, est l’un des plus gros budgets jamais produit en France : le film, tourné en grande partie dans notre pays, a coûté près de 197 millions de dollars, une somme astronomique pour une production française, la plus chère jamais tournée à ce jour chez nous ! Autant dire que Besson n’avait le droit à l’erreur. Pourtant, le film va avoir beaucoup de mal à convaincre le public. Encore une fois, les critiques vont s’attarder particulièrement sur la richesse visuelle du film mais aussi sur la faiblesse d’un scénario passe-partout qui rappelle l’éternel point noir des films de Besson. Pourtant, « Valérian » a tout pour devenir un classique du genre dans le cinéma français. C’est probablement la première fois qu’un réalisateur français est allé aussi loin sur une production de science-fiction, car malgré les apparences, le film est bien français – néanmoins, il sera tourné en anglais, avec des effets spéciaux conçus en partie par WETA en Nouvelle-Zélande. Le tournage aura lieu quand à lui dans les studios de la Cité du cinéma à Saint-Denis, le tout produit en grande partie par Europacorp, la boîte de Luc Besson. Si le film a été annoncé très tôt une future catastrophe cinématographique, il n’en est rien, car n’en déplaisent aux détracteurs de Besson, « Valérian » est une vraie bonne surprise ! Certes, le scénario est assez faible et plutôt quelconque dans ses enjeux dramatiques, mais les effets spéciaux sont hallucinants, l’univers crée par Besson est totalement inédit pour une production française, et les personnages principaux sont tous très attachants. Certes, il y a toujours les éléments stupides habituels de Besson (notamment des personnages sidekicks inutiles comme les trois agaçantes créatures qui détiennent des informations que convoite Laureline) mais pour une fois, le réalisateur a su trouver un juste équilibre sans en faire des tonnes.

C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme qu’on partage les aventures spatiales hallucinantes de Valérian et Laureline, brillamment interprétés par Dane DeHaan et Cara Delevingne, dont l’alchimie évidente fait plaisir à voir à l’écran. Le film est bourré d’idées visuelles et de trouvailles quasi anthologiques : la séquence dans le marché virtuel où Besson joue sur plusieurs dimensions de réalité, la poursuite frénétique vers la zone infectée, la rencontre avec la danseuse extra-terrestre Bubble (campée par Rihanna) qui peut prendre toutes les formes qu’elle veut, la séquence chez l’étrange peuple qui vit au centre d’Alpha, les séquences introductives sur la planète Mül d’une beauté idyllique rarissime, etc. Besson parvient à nous surprendre continuellement entre ses nombreuses trouvailles visuelles, ses effets spéciaux dantesques (du jamais vu en France !) et ses séquences d’action explosives, sans oublier quelques guests de choix (Alain Chabat, méconnaissable, tout comme Mathieu Kassovitz, Xavier Giannoli, Benoît Jacquot, Louis Leterrier ou Olivier Megaton). On reproche trop souvent à Besson de prendre les spectateurs pour des imbéciles, mais force est de reconnaître qu’avec « Valérian », le réalisateur nous offre enfin un grand film qui a tout pour devenir un classique du genre en France, et qui devrait probablement être réévalué à la hausse dans les années à venir. On espère en tout cas que cette somptueuse virée spatiale épique incitera davantage les cinéastes français à sortir de la mélasse ambiante pour nous offrir des projets tout aussi stimulants (autre que des comédies franchouillardes ou des drames sociaux/politiques), histoire de se souvenir que le cinéma existe encore dans notre beau pays !



ALEXANDRE DESPLAT, L’HOMME DE LA SITUATION !



Pour une fois, ce n’est pas Eric Serra qui fait la musique de « Valérian » mais bien Alexandre Desplat. Le film offre l’occasion au compositeur de se rattraper sur une nouvelle grosse production de science-fiction après avoir été évincé de « Rogue One » (où il fut remplacé rapidement par Michael Giacchino !). Fait rarissime pour une musique de film : la partition de Desplat a été entièrement enregistrée en février 2017 avec l’Orchestre national de France et les Choeurs de Radio France à la Maison de la Radio (à Paris). Dès les premières minutes du film, on remarque d’emblée la musique de Desplat qui s’impose par sa générosité musicale, ses orchestrations classiques et sophistiquées et ses thèmes mémorables. Le film débute ainsi sur « Pearls of Mul » qui dévoile le thème de Mül (aux bois à 0:42), mélodie majestueuse et idyllique servie par des orchestrations très étoffées : on remarque d’emblée ici l’élégance de l’écriture orchestrale de Desplat : cordes, bois, cuivres, piano, harpe, etc. On distingue même quelques influences de John Williams (compositeur fétiche d’Alexandre Desplat). Le musicien utilise aussi plusieurs solistes : flûte, cor anglais, hautbois, etc. La seconde partie de « Pearls of Mul » paraît plus sombre, avec l’utilisation des chœurs, des percussions et des cuivres qui créent un climat de tension alors que les vaisseaux s’écrasent sur Mül et que la planète est sur le point d’être dévastée. Vers 5:19, quelques éléments électroniques viennent renforcer la tension mais Desplat n’hésite pas à colorer sa musique y compris dans les passages d’action (flûtes virevoltantes, etc.). A 6:42, le thème de Mül est repris de manière funèbre aux cordes annonçant la fin de la planète aux plages idylliques.


ANALYSE DE LA MUSIQUE DU FILM


Après une ouverture aussi somptueuse, il paraît difficile de ne pas se sentir enthousiasmé par le reste de la partition de « Valerian ». Alexandre Desplat répond parfaitement à chaque élément du film et chaque aspect de la narration en proposant une pléiade de thèmes mélodiques et d’idées musicales remarquablement agencées sur les images. « Reading the Memo » introduit brièvement le thème de Valerian (les cinq premières notes de flûte) pour la scène où Valerian et Laureline se dirigent vers le marché virtuel pour y accomplir leur nouvelle mission. Le thème est largement développé dans « Big Market », partagé ici entre les bois, la guitare, les cordes et le piano. Il évoque, de par son aspect bondissant, la camaraderie qui unit Valérian et Laureline, mais aussi le côté immature et espiègle de l’intrépide agent spatio-temporel. A 1:30, Desplat nous propose même une variante orchestrale héroïque du thème dans un style évoquant davantage les musiques de space-opera américains. Le thème sera très présent tout au long du film : on le retrouve notamment aux cuivres et aux cordes au début de « Flight Above The Big Market » pour l’arrivée au marché virtuel. A noter ici l’emploi de petites percussions et de sonorités orientales évoquant les décors exotiques du marché. Ici aussi, les orchestrations sont incroyablement riches et soutenues, la musique fourmillant d’une multitude de détails instrumentaux et sonores qui nécessiteront à coup sûr plusieurs écoutes pour mieux en apprécier toute la richesse.

« Showtime » est le premier morceau d’action du score durant l’affrontement et la poursuite dans le marché. Desplat évoque ici l’aspect futuriste du film en introduisant une rythmique électronique qui deviendra un élément-clé du score de « Valerian ». Les parties synthétiques sont parfaitement incorporées à l’orchestre. On notera aussi une brève allusion au thème des perles de Mül à 1:03 joué judicieusement par une flûte doublée par des violons en harmonique (c’est le genre de petit détail qui fait toute la richesse d’une partition orchestrale de cette envergure !). « Valerian in Trouble » est un nouveau déchaînement orchestral soutenu par l’interprétation remarquable des musiciens de l’Orchestre national de France et les éléments électroniques. Ici aussi, Desplat à répond à l’incroyable inventivité visuelle du film par une palette instrumentale et sonore incroyablement colorée et généreuse. L’attaque du bus (« Bus Attack ») est un autre déchaînement symphonique débridé qui rappelle les scores de « Godzilla » ou « Harry Potter and the Deathly Hallows », un des premiers moments fort de la partition de « Valerian », durant la scène où le bus dans lequel les héros réussissent à s’échapper est poursuivi par une gigantesque créature extra-terrestre. A noter ici la puissance des cuivres (et de quelques clusters démesurés) et les rythmes martelés par les percussions, tandis que la partie électronique (qui sonne très années 90 !) reste omniprésente en fond sonore.

« Arriving on Alpha » nous ramène ensuite dans l’immensité spatiale à la découverte d’Alpha, la station/cité aux mille planètes. La musique devient ici plus impressionniste, évoquant Alpha de manière mystérieuse et majestueuse avec des couleurs orchestrales plus éthérées, froides et nuancées. Desplat dévoile aussi un autre thème clé du score, un thème ascendant associé à Alpha (on l’entend dès les premières secondes du morceau). « Pearls Attack » ramène sur le devant de la scène la thématique de Mül lors de l’attaque des survivants de Mül dans Alpha. A noter ici des effets de trilles de cuivres à la Goldenthal que l’on retrouvait déjà dans « Bus Attack » et qui reviendront assez souvent dans la plupart des morceaux d’action du score. Des choeurs masculins sont employés ici pour renforcer l’intensité et la gravité de la scène. La dernière partie de « Pearls Attack » apporte davantage d’humour avec l’arrivée des trois Shingouz, des créatures aliens/oiseaux qui détiennent de précieuses informations au sujet de l’identité des mystérieux agresseurs. « Valerian’s Armor » accompagne la superbe scène de la poursuite avec l’armure spatiale de Valérian vers la zone infectée. Desplat développe ici le thème héroïque de 9 notes associé à Valérian, une mélodie somptueuse synonyme d’action, d’aventure et d’exploit héroïque. Les cordes semblent ici extrêmement agitées, donnant le ton de la scène avec une frénésie permanente. A noter dès 1:41 l’apport indispensable d’un ostinato de cordes/xylophone avec des choeurs épiques et des allusions au thème héroïque de Valérian. La poursuite s’intensifie dans le non moins superbe « Spaceship Chase ». On notera ici la façon dont Desplat fait se répondre les différents bois de l’orchestre (flûtes, piccolo, clarinettes, hautbois, bassons, etc.) qui semblent virevolter en permanence par dessus des cordes et des cuivres hyper actifs.

Le thème héroïque de Valérian est ici accompagné de nombreux contrepoints mélodiques des bois ou des cordes qui rappellent encore une fois John Williams. Vers 2:06, on retrouve les effets de trilles des cuivres à la Goldenthal qui font monter la tension alors que la poursuite s’intensifie toujours plus vers la zone infectée d’Alpha. « Spaceship Chase » est à n’en point douter un autre moment fort de la partition de « Valerian » qui dévoile l’écriture absolument stupéfiante d’Alexandre Desplat sur la musique du film de Luc Besson. « Submarine » nous plonge dans les profondeurs aquatiques d’Alpha avec des sonorités plus vaporeuses, mystérieuses et ondulantes. Ici aussi, l’action est de nouveau au rendez-vous, lorsque Laureline et Bob le pirate (Alain Chabat) doivent fuir une gigantesque créature aquatique. Plus étonnant, « Medusa » correspond à la scène où Laureline doit plonger sa tête dans une créature aquatique ressemblant à une méduse, qui lui permet de retrouver Valérian. Desplat opte ici pour une approche électronique particulière et inhabituelle (on croirait entendre l’intro d’une chanson pop/rock moderne). Dans « Shoot », on découvre un autre thème clé du score, le thème romantique pour Valérian et Laureline lorsque cette dernière retrouve enfin son coéquipier. « Fishing For Butterflies » est un autre morceau d’action tonitruant et déchaîné, où l’écriture orchestrale de Desplat devient plus complexe, plus virtuose – avec le retour des trilles frénétiques des cuivres à la Goldenthal – pour la scène où Laureline se fait enlever par les Boulanbator, des créatures primitives qui vénèrent leur roi.

C’est ce qui nous conduit naturellement à « Le Souper du Roi », où Desplat nous offre une sorte de procession/marche pseudo-comique aux accents faussement orientaux. « Le Souper du Roi » est un morceau inventif où le compositeur brille particulièrement, avec ses éléments ethniques et ses rythmes grotesques, sans oublier de nombreuses allusions thématiques toujours omniprésentes. Valérian et sa nouvelle alliée Bubble interviennent alors pour sauver Laureline dans « Boulanbator Combat ». C’est l’occasion pour Desplat de reprendre à nouveau le superbe thème héroïque de Valérian avec ses rythmes trépidants évoquant les musiques de swashbuckler hollywoodiens traditionnels des années 30/40. La séquence se termine alors sur le poignant « Bubble » pour la mort de Bubble. Avant de rendre l’âme, cette dernière demande à Valérian et Laureline d’accepter leurs sentiments l’un envers l’autre avant qu’il ne soit trop tard. Desplat reprend ici le Love Theme partagé entre le piano, les cordes et les bois. « Pearl’s World » illustre ensuite la scène où l’empereur Haban Limaï explique à Valérian et Laureline ce qui est arrivé à leur monde et pourquoi ils ont kidnappé le commandeur Filitt (à noter que le morceau commence à la manière du « Men in Black » de Danny Elfman). Le thème de Mül est repris discrètement vers 2:41. On retrouve alors l’ambiance idyllique et majestueuse de « Pearls on Mul » avant de céder la place à une coda plus sombre, martiale et guerrière à l’aide de cuivres déchaînés, lorsque l’empereur évoque l’implication de Filitt dans la destruction de Mül.


UNE GRANDE PARTITION D’AVENTURE CLASSIQUE


Avec « The City of 1000 Planets », on arrive au dernier acte du film avec un morceau plus dramatique très réussi – au classicisme d’écriture assez impressionnant et savoureux – « I Am A Soldier » est quand à lui l’un des plus beaux passages de la musique de « Valerian », pour la scène où Valérian et Laureline décident enfin de s’avouer leurs sentiments l’un pour l’autre. Le morceau débute sur une variation lente et hésitante du thème héroïque de Valérian, partagé entre les cordes et le piano (vers 0:55). « Pearls Power » reprend le thème des perles de Mül dans une variation plus grandiose, puissante et massive entre l’orchestre et les choeurs pour le final du film, débouchant enfin sur les 7 minutes épiques de « Final Combat ». On y retrouve ici le thème d’action de Valérian et le thème de Mül avec le retour des rythmiques électroniques, un orchestre déchaîné, le motif de trilles de cuivres à la Goldenthal et quelques superbes rebondissements rythmiques excitants et fort complexes. « Final Combat » se termine alors sur une ultime reprise du thème d’Alpha, le film se concluant alors de manière plus posée mais sans grand éclat particulier, avec quelques dernières notes de célesta apaisées.

C’est ainsi que s’achève la somptueuse partition d’Alexandre Desplat pour « Valérian et la Cité des mille planètes ». Ce score absolument magnifique et époustouflant permet au compositeur d’effacer son éviction injuste de « Rogue One » pour nous offrir une nouvelle grande musique d’aventure/science-fiction remarquable, d’une richesse et d’un classicisme rarissime pour un film français de 2017. Après le superbe « Golden Compass » (2007), Alexandre Desplat livre sur « Valerian » une nouvelle partition magistrale qui deviendra probablement une nouvelle référence incontournable dans sa filmographie dans les années à venir, un score à découvrir rapidement en même temps que le film de Luc Besson, injustement sous-estimé !




---Quentin Billard