1-What Came Before 2.15
2-Selene Is Found 3.15
3-Thomas Arrives 3.06
4-Marius 2.58
5-Clemency 1.38
6-Lockdown 2.33
7-Nightshade 1.44
8-David Rescues Selene 2.45
9-The Trek 3.59
10-The Nordic Coven 2.39
11-All I Want Is Her Blood 1.03
12-Valeesah 2.17
13-Power 1.30
14-She Belongs to the Sacred World 1.37
15-Semira Confronts Alexia 2.00
16-The True Elder 2.28
17-Lycans Attack 2.59
18-Sunlight 1.21*
19-I Killed You Once 1.18
20-Duels of Destiny 2.38
21-Fate 1.48
22-End Title Suite 8.39
23-Sound of Your Scream 4.02**

*Ecrit par Michael Wandmacher
et Lisbeth Scott
**Ecrit par Brain and Melissa.

Musique  composée par:

Michael Wandmacher

Editeur:

Lakeshore Records LKS 349212

Supervision musique:
Eric Craig, Brian McNelis
Orchestrations:
Susie Bench
Coordination score:
Melissa Stoner
Monteur musique:
Nevin Seus
Assistant mixage score:
Jay Marcovitz
Mixage score:
Gustavo Borner
Score produit par:
Michael Wandmacher

(c) 2016 Lakeshore Entertainment/Screen Gems/Sketch Films. All rights reserved.

Note: **1/2
UNDERWORLD : BLOOD WARS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Michael Wandmacher
« Underworld : Blood Wars » est le cinquième film de la franchise « Underworld » qui débuta en 2003 sous la direction de Len Wiseman. Le film nous permet de retrouver l’héroïne vampire Selene (Kate Beckinsale) tout juste après les événements des précédents films et notamment ceux de « Underworld : Awakening » (2012). Alors que les derniers vampires sont sur le point d’être exterminés par les Lycans, leurs ennemis jurés, les deux clans se mettent en tête de retrouver Selene pour des raisons diverses : les vampires souhaitent ainsi venger la mort de leurs leaders Viktor et Marcus, tandis que les Lycans, dirigés par le redoutable Marius (Tobias Menzies), veulent mettre la main sur Selene afin de retrouver sa fille Eve (India Eisley) qui a disparue il y a plusieurs années en même temps que son compagnon Michael. Le sang hybride d’Eve permettrait ainsi de créer une puissante armée de soldats vampires-loups-garous. De son côté, Semira (Lara Pulver), membre du conseil des Vampires du nord, accepte de pardonner Selena pour ses actes de trahison en échange de son aide dans la lutte contre les Lycans de Marius. Mais Semira finit par trahir Selena en échange de son sang. Aidée par son allié David (Theo James), Selena réussit à s’enfuir grâce au sacrifice du vampire Thomas (Charles Dance), membre du Conseil qui tente alors de s’opposer aux actes de Semira. Selena et David fuient alors vers le nord où ils retrouvent la trace d’un lointain clan de vampires ermites qui refusent de participer à la guerre avec les Lycans. Selena découvre alors un étrange rituel permettant de décupler ses pouvoirs, puis David apprend qu’il est le fils de la défunte Amélia, qui était membre des Aînées au même titre que Viktor et Marcus. Hélas, les Lycans de Marius ont retrouvé la trace de Selena et tentent alors d’attaquer le château des vampires, bien décidé à dévaster l’assemblée de l’est. Semira, de son côté, profite de la confusion pour préparer son coup d’état et s’emparer du pouvoir par la force.


UNE SAGA AU BORD DE L’EXTINCTION ?


La saga « Underworld » semble traîner en longueur depuis plus de 10 ans et n’apporte rien de nouveau au genre. Ce cinquième épisode, inégal de bout en bout, apporte une pierre supplémentaire à l’édifice en ajoutant un nouveau personnage à la saga, David, campé par Theo James (vu dans la série des « Divergent »), qui deviendra l’allié indispensable de Selene dans sa quête pour retrouver sa fille Eve, qui devient l’objet de toutes les convoitises. Len Wiseman cède ici sa place à la réalisatrice Anna Foerster qui signe un cinquième opus brutal et sombre bourré d’effets numériques et de combats sanglants. Hélas, la saga n’a cessé de péricliter et de perdre en intérêt au fil des années, un fait regrettable malgré des scénarios qui se veulent toujours plus complexes, évoquant les coulisses d’une guerre ancestrale entre les vampires et les loups-garous. Dans le fond, l’idée était intéressante et servait de prétexte à une résurrection des créatures mythiques du cinéma d’épouvante américains à travers une relecture modernisée des classiques de la Hammer, seulement voilà, à force de vouloir en faire des tonnes, la saga a finit par s’essouffler, accumulant les personnages secondaires inutiles, les sous-intrigues à rallonge et des effets spéciaux de plus en plus abrutissants. « Blood Wars » fait la part belle aux scènes d’action, nombreuses et variées, et aux séquences sanguinolentes et gores. En revanche, pas de quoi sauter au plafond tant on a constamment l’impression d’avoir déjà vu cela des centaines de fois auparavant. La réalisation télévisuelle d’Anna Foerster (ancienne complice de Roland Emmerich qui a réalisé des épisodes de « Criminal Minds », « Outlander » et « Unforgettable ») est extrêmement impersonnelle, d’autant qu’il s’agit ici de son premier long-métrage réalisé pour le cinéma. Hélas, on se lasse très vite de ces histoires de conspiration, de trahison à profusion, de jeux d’alliance interminables et de batailles grand-guignolesques (cf. la mort finale du méchant qui se fait carrément arracher la colonne vertébrale façon « Predator » !). La franchise « Underworld » n’a plus rien à dire depuis belle lurette, et on n’attend maintenant plus rien du sixième épisode prévu courant 2018 !


UN NOUVEAU VENU DANS LES MUSIQUES DE LA SAGA…


Les musiques de la franchise « Underworld » ont été essentiellement dominées par les travaux de Paul Haslinger qui a signé la musique de « Underworld » (2003), « Underworld : Rise of the Lycans » (2009) et « Underworld : Awakening » (2012), sans oublier une partition gothique et ténébreuse signée Marco Beltrami pour le deuxième film, « Underworld : Evolution » (2006). Etonnamment, la production décida cette fois de confier la musique de « Blood Wars » à un nouveau compositeur, Michael Wandmacher, qui signe là sa première partition musicale pour la franchise. Wandmacher est plus connu pour ses musiques d’épouvante/action sur des films tels que « Cry Wolf », « Piranha 3D », « My Bloody Valentine 3D », « Drive Angry », « The Last Exorcism Part II », « 13 Sins » ou « Punisher : War Zone ». Pour « Underworld : Blood Wars », le compositeur signe un score sombre et gothique dans la continuité des travaux de Paul Haslinger sur les anciens films de la franchise. Le film s’ouvre sur « What Came Before » qui rappelle clairement l’approche d’Haslinger sur le premier opus de 2003 avec l’apport de l’orchestre qui renvoie aux travaux de Marco Beltrami sur « Underworld Evolution ». Wandmacher mélange ici l’orchestre et les parties synthétiques/rythmiques pour parvenir à ses fins, avec un thème principal sombre et menaçant évoquant l’éternelle guerre entre les vampires et les lycans.


ANALYSE DE LA MUSIQUE…


« Selene Is Found » illustre la scène où Selene défait les agresseurs lycans au début du film. Le compositeur met ici l’accent sur les percussions électroniques avec un orchestre principalement constitué de cordes et de cuivres agressifs, dans un style action qui rappelle clairement le score de « Punisher : War Zone » de Wandmacher. « Thomas Arrives » est quand à lui plus atmosphérique, partagé entre des cordes lugubres et des éléments électroniques guère originaux, pour la scène de l’introduction du personnage de Charles Dance. Dans « Marius », Michael Wandmacher évoque le nouveau chef des lycans avec ses cordes déterminées et ses cuivres robustes. « Clemency » alterne plus judicieusement entre mélancolie et suspense glauque pour mieux refléter les tourments de Selene et de son nouvel allié, David. On retrouve le style action habituel de Wandmacher dans « Lockdown » qui évolue sans surprise vers un style électro-orchestral sans surprise et ultra prévisible. Et c’est bien là tout le problème du score de « Underworld Blood Wars » : la musique évolue de façon routinière sans jamais dévier une seule fois de son chemin entièrement balisé, sans jamais apporter la moindre surprise, le moindre relief au film. Les passages d’action comme « David Rescues Selene » auraient pu avoir été écrit pour n’importe quel autre film ou série-B d’action du même genre, même s’il faut reconnaître qu’on est quand même un crin au dessus de ce qu’a fait Paul Haslinger sur les anciens films de la saga ! Wandmacher va même jusqu’à utiliser des choeurs (samplés) pour accentuer la dimension guerrière et épique du film, même si on aurait simplement aimé entendre de vrais choeurs !

Dans « The Trek », Selene et son complice David se rendent vers le château abritant le clan reculé de vampires du nord. Wandmacher met ici l’accent sur les percussions synonymes d’aventure avec plusieurs éléments électroniques qui rappellent les anciens épisodes de Paul Haslinger, le tout accompagné de cuivres musclés. « The Nordic Coven » nous plonge dans une ambiance sombre et mystérieuse lorsque Selene découvre le clan des vampires du nord. « She Belongs To The Sacred World » s’oriente davantage vers une atmosphère mystique et ésotérique alors que Selene découvre l’étrange rituel lui permettant de décupler ses pouvoirs. « Semira Confronts Alexia » fait la part belle aux dissonances pour une scène entre la vampire Semira et Alexia, qui s’avère être l’amante secrète de Marius. L’action reprend ses droits dans « The True Elder », morceau malheureusement gâché par des orchestrations monolithiques (cordes/cuivres) et des percussions électroniques envahissantes. La bataille entre les lycans de Marius et les vampires du nord épaulés par Selene et David a lieu dans « Lycans Attack », morceau d’action détonnant et belliqueux sans grande originalité. Plus intéressant, « Sunlight » est dominé par les vocalises éthérées et plaintives de Lisbeth Scott, pour ce qui reste l’un des meilleurs passages de la partition de « Underworld Blood Wars », alors que le soleil envahit le château ravagé des vampires, assiégé par les lycans de Marius.


UNE CODA EN DEMI TEINTES…


L’action domine largement dans « I Killed You Once », accompagnant la longue bataille finale. Wandmacher met ici l’accent sur des cuivres agressifs et des percussions déchaînées. La bataille se poursuit dans l’intense « Duels of Destiny », l’un des meilleurs morceaux d’action du score de « Underworld Blood Wars », alors que Selene affronte Marius tandis que David affronte Semira. La bataille s’achève sur le brutal « Fate » avant le générique de fin (« End Title Suite ») qui récapitule toutes les principales idées de la partition de « Underworld Blood Wars ». Michael Wandmacher reprend alors le thème principal dévoilé aux cuivres dès « What Came Before » dans un medley de 8 minutes qui résume tout l’essentiel de la partition de « Blood Wars ». Michael Wandmacher reste encore une fois un bon faiseur qui livre des scores d’action/suspense réalisés avec professionnalisme mais sans grande conviction particulière. L’ensemble reste très fonctionnel, routinier et ultra prévisible au possible, à tel point que l’on se demande si un compositeur sera un jour capable de livrer quelque chose de vraiment passionnant pour la saga « Underworld » (chaque partition musicale de la franchise a représenté une mini-déception en soi !). Malgré le changement de compositeur, la magie n’opère toujours pas et Michael Wandmacher a beau mettre les bouchées doubles sur « Blood Wars », l’ensemble reste trop fonctionnel et trop indigent pour convaincre pleinement. Dommage, une telle saga aurait vraiment mérité un bien meilleur traitement !




---Quentin Billard