CD 1

1-Sacrifice 6.46
2-The Coming of Cybertron 4.58
3-Merlin's Staff 5.49
4-No-Go Zone 3.28
5-Stay and Fight 6.26
6-Code Red 2.12
7-Izzy 4.00
8-Purity of Heart 3.34
9-Megatron Negotiation 3.37
10-Today We Hunt 1.46
11-Running Out Of Tomorrows 1.20
12-Drone Chase 5.07
13-You Have Been Chosen 2.17
14-Seglass Ni Tonday 6.27
15-Quintessa 6.36

CD 2

1-Vivian 3.52
2-Abduction 3.05
3-History Of Transformers 4.24
4-Cogman Sings 2.10
5-Vivian Follow Merlin 6.41
6-The Greatest Mission Of All 2.19
7-Dive 3.16
8-Two Moons 2.03
9-Merlin's Tomb 3.18
10-Claim The Staff 3.37
11-Prime Versus Bee 2.46
12-Your Voice 4.34
13-I Had My Moment 2.29
14-Ospreys 1.49
15-Battlefield 3.44
16-Did You Forget Who I Am 1.57
17-We Have To Go 5.49
18-Calling All Autobots 2.55
19-Sir Edmund Burton 4.10

Musique  composée par:

Steve Jablonsky

Editeur:

La La Land Records LLLCD 1432

Album produit par:
Steve Jablonsky
Producteurs exécutifs album:
Michael Bay, Lorenzo di Bonaventura
Direction musicale pour
Paramount Pictures:
Randy Spendlove
Coordinateur album:
Jason Richmond
Direction musicale pour
La La Land Records:
Dan Goldwasser, MV Gerhard,
Matt Verboys

Monteurs musique:
Alex Gibson, Bryan Lawson,
Sam Zeines, Jeannette Surga,
Dan Diprima, Jason Ruder

Monteurs musique additionnelle:
Darrell Hall, Dane Leon,
Phillip Tallman

Musique additionnelle:
David Fleming, Luke Richards,
Gary Dworetsky

Supervision orchestrations:
Bruce Fowler
Orchestrateurs:
Chris Anderson-Bazzoli, Rhea Fowler,
Walter Fowler, Richard Giovinazzo,
David Giuli, Jennifer Hammond,
Yvonne Moriarty, Carl Rydlund

Préparation musique:
Booker White
Arrangements additionnels:
Max Aruj, Steffen Thum
Design synthé et guitare:
Klayton (Celldweller)
Opérateur ProTools:
Kevin Globerman
Mixage additionnel:
Greg Hayes
Services production musicale:
Arata Music
Coordination production musique:
Queenie Li
Assistants techniques score:
Joseph Cho, Jennifer Dirkes

Artwork and pictures (c) 2017 Paramount Pictures. All rights reserved.

Note: ***1/2
TRANSFORMERS :
THE LAST KNIGHT
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Steve Jablonsky
L’increvable franchise des « Transformers » semble s’étendre à perte de vue telle une marée noire en plein milieu de l’océan hollywoodien. C’est sur cette métaphore fort d’à propos que nous débuterons notre plongée dans le cinquième épisode de l’indescriptible saga de Michael Bay qui débuta il y a plusieurs années en 2007. Totalement obsédé depuis plusieurs années par cet univers ultra lucratif de robots géants qui semblent envahir sa filmographie (c’est la première fois que Bay tourne autant de films sur une même saga!), le réalisateur américain livre un nouvel opus dans la continuité parfaite des précédents.

L’histoire se déroule peu de temps après les événements du quatrième film : la guerre entre les Transformers et les humains fait rage sur Terre. Optimus Prime a disparu dans l’espace, où il s’est mis en quête de son créateur. Pendant ce temps, de mystérieuses cornes métalliques surgissent des profondeurs de la terre et de la mer, provoquant le chaos et l’inquiétude dans plusieurs endroits du monde. Les Transformers sont toujours interdits de séjour, et une nouvelle organisation paramilitaire, la TRF (Transformers Reaction Force) a été mise en place pour les traquer et les éliminer. La plupart d’entre eux se sont réfugiés dans certains pays, et notamment à Cuba, mais d’autres continuent d’arriver en masse sur Terre. Au même moment, la NASA détecte un objet gigantesque qui se rapproche dangereusement de notre planète. Cade Yeager (Mark Wahlberg), héros du précédent film, protège Bumblebee et ses camarades à la frontière de la zone interdite, dans une vieille décharge qui sert de refuge aux Transformers. Il recueille alors Izabella (Isabela Moner), une jeune orpheline qui s’est lié d’amitié avec Canopy, un Transformer qu’elle protégeait pendant des années. C’est en essayant de sauver un autre Transformer agonisant pendant la bataille contre les sentinelles-robots de la TRF que Cade a récupéré un mystérieux talisman qui pourrait bien changer l’avenir du monde.

Pendant ce temps, Optimus arrive alors sur la surface détruite de Cybertron, son ancien monde. Il y fait alors la connaissance de Quintessa, une étrange créature surpuissante qui prétend être sa créatrice à l’origine de la vie des Transformers. Quintessa parvient à contrôler Optimus et l’informe de son plan machiavélique : détruire la Terre pour recréer le monde de Cybertron. Pour cela, la reine a besoin de récupérer son précieux « bâton » qui lui a été dérobé par les 12 Chevaliers Gardiens du roi Arthur au début du moyen-âge. Alerté du retour du mystérieux talisman, le comte Sir Edmund Burton (Anthony Hopkins), qui réside en Angleterre, se met en route pour retrouver le précieux artefact qui aurait un rapport avec la table ronde du roi Arthur. Au même moment dans le pays, Viviane Wembly évoque le roi Arthur à ses élèves de l’Université d’Oxford, considérant tout cela comme des mythes et des vieilles légendes sans fondement. Mais la réalité ne va pas tarder à la rattraper : Sir Burton s’est arrangé pour réunir Cade et Viviane en Angleterre afin de leur exposer des faits bien surprenants : il est le dernier de l’Ordre des Witwiccans et révèle que les Transformers protègent et aident l’humanité depuis des siècles : ils ont fait un pacte avec les Chevaliers de la table ronde du roi Arthur, ont participé à la Seconde Guerre Mondiale, etc. Une légende raconte qu’un talisman serait détenu aujourd’hui par le dernier chevalier, et c’est ainsi que Sir Burton révèle à Cade qu’il est cet ultime chevalier gardien. Quant à Viviane, sa présence en ces lieux est justifiée par une autre révélation : elle serait la descendante directe de Merlin, le magicien d’Arthur qui aurait caché le « bâton » de Quintessa au Ve siècle pour protéger l’humanité. Seule l’ADN de Merlin (ou de sa descendance) pourra débloquer le pouvoir du « bâton ».



UN GROS BAZAR CINEMATOGRAPHIQUE


Difficile de résumer un scénario aussi farfelu qui semble bel et bien partir dans tous les sens, mais si vous aimez le style pétaradant et la réalisation totalement over-the-top de Michael Bay, vous allez adorer « Transformers : The Last Knight ». Blockbuster monstrueux et démesuré de l’été 2017, ce cinquième épisode est de loin le plus excessif de tous et probablement le plus baroque dans son genre : avec son mélange improbable de science-fiction, de robots géants et de légendes arthuriennes/médiévales sans queue ni tête, le film part dans tous les sens et veut manger à tous les râteliers sans aucune cohésion d’ensemble. Pire encore, la réalisation ultra-clipesque de Bay culmine ici avec un enchaînement ahurissant de plans où tout va toujours très vite et sans aucun temps mort (rares sont les plans qui durent plus de 5 secondes!). On connaît le Michael Bay des films ultra-speedés comme « Bad Boys » ou « No Pain No Gain », mais avec « Transformers The Last Knight », Bay passe encore un cran au dessus et repousse les limites du genre avec une folie totalement abracadabrantesque : « mais jusqu’où ira-t-il ? » semble se dire le spectateur lambda. Jusqu’où peut-on aller pour divertir le public ? A quelle folie « pelliculesque » peut-on encore se livrer de nos jours où la surenchère visuelle et les effets spéciaux numériques dominent largement le cinéma commercial américain ? Rassurez-vous, Michael Bay a toutes les réponses à ces questions ! Le film est tellement excessif et indigeste (scénario abscons et farfelu, réalisation méga lourdingue, durée démesurée – 2h30 – scènes de bataille interminables, multiplication de personnages secondaires insupportables, et même humiliation décadante d’un grand acteur du cinéma : Anthony Hopkins!) qu’il en devient presque un vrai OVNI du genre. Autant le dire tout de suite : il n’y a que Michael Bay qui peut réaliser des films pareils à l’heure actuelle à Hollywood ! On s’imagine sans mal le cinéaste rétorquer à ses détracteurs : « la subtilité ? C’est pour les tapettes ! ».

Le film accumule tous les poncifs habituels du cinéaste de manière quasi obsessive : les héros sont méga virils, l’humour est celui des beaufs américains, les jeunes femmes sont excessivement ultra sexualisées, à commencer par le personnage de Vivian campée par Laura Haddock, qui débarque dans le meeting organisé par Sir Edward Burton dans une robe moulante et sexy totalement improbable (comme par hasard!). Comme d’habitude, on y retrouve aussi l’obsession très immature de Bay pour tout ce qui touche à l’armée : étalement de technologies militaires, d’avions, d’hélicoptères, de porte-avions, de sous-marin, de tanks, etc. Encore une fois, Bay glorifie l’armée U.S. (notamment avec le personnage récurrent de Josh Duhamel), qui semble être l’unique réponse à une menace mondiale encore plus vaste et impressionnante que dans les précédents épisodes. Le problème du film, c’est qu’à force de tout mélanger et de vouloir satisfaire tout le monde, le film se casse la figure et ne tient pas la route : si les premiers épisodes arrivaient encore à convaincre avec des scènes d’action immenses et des effets spéciaux monumentaux, ce cinquième film s’avère réellement indigeste et impossible à suivre sans se flanquer une bonne migraine : son visuel totalement excessif est épuisant, sa durée est difficilement supportable, ses scènes d’action sont trop longues et trop nombreuses, ses sous-intrigues sont pénibles et son scénario mystico/médiéval/religieux n’apporte rien de plus à la saga et oriente le film vers une mauvaise direction qui n’est plus celle des « Transformers ».


Il faut quand même se souvenir que cette saga vit le jour dans les années 80 sous la forme de dessins animés produits par Hasbro, une société de jouets qui n’avaient qu’un seul but : vendre aux enfants les produits dérivés des robots géants vus dans la série animée ! « Transformers », c’était donc juste des Autobots et des Decepticons qui se collaient des baffes monumentales en se transformant en véhicules en tout genre, et ça s’arrêtait là ! Mais que nenni, Michael Bay veut ancrer son film dans une grande saga cinématographique en y apportant une ampleur colossale (menace d’apocalypse mondial, intrigues chevaleresques/médiévales, effets visuels dantesques) mais le résultat est tellement ahurissant de par sa connerie intégrale et sa fâcheuse manie à se prendre trop au sérieux (les discours hyper solennels et ampoulés vers la fin du film du genre « unissons-nous ensemble pour sauver la Terre », bla bla bla) qu’il en devient totalement baroque et grotesque, comme un film de John Waters mais avec des effets spéciaux numériques monstrueux en plus et un ton beaucoup plus aseptisé et grand public (pas une seule goutte de sang!). Mais le pire du pire, cela reste encore le personnage d’Anthony Hopkins : dans tous les films de la saga, Bay a toujours pris un malin plaisir à tourner en dérision de grands acteurs du cinéma américain comme John Turturro, John Malkovich ou Stanley Tucci, mais cette fois-ci, cela va trop loin, et Hopkins est tellement ridicule et pas à sa place dans ce film que cela en devient véritablement dégradant et intolérable pour l’acteur (surtout quand on est fan de lui!). Pour le reste, « Transformers the Last Knight » convaincra ceux qui désirent voir un divertissement ultra bourrin en laissant leur cerveau au vestiaire – rassurez-vous, comme d’habitude, vous n’en aurez pas besoin ! - repoussant toujours plus les limites techniques du genre jusqu’au point de non-retour. « The Last Knight » : le dernier chevalier, certes, mais aussi le dernier film de cette saga baroque et improbable réalisée par Michael Bay (aurait-il enfin compris?), puisque les prochains épisodes, le sixième opus et le spin-off consacré à Bumblebee, devraient être confiés à un autre réalisateur.


UN COMPOSITEUR EN MODE « EPIQUE » !


«Transformers The Last Knight » marque ainsi le retour de Steve Jablonsky à la musique du film après avoir ainsi oeuvré sur les quatre précédents. C’est d’ailleurs le septième film de Michael Bay que le compositeur met en musique, avec cette fois-ci un style plus orchestral et beaucoup plus épique et dramatique que dans les précédents opus (le film est d’ailleurs un peu plus sombre que les précédents!). Pour concevoir la musique de ce cinquième film « Transformers », Steve Jablonsky a d’abord composé les grands thèmes musicaux sous la forme de longues suites de 6 à 7 minutes, réparties ensuite et découpées dans le film. Ces suites se trouvent par ailleurs sur l’album : « The Coming of Cybertron », « Sacrifice », « Merlin’s Staff », « Stay and Fight », « Quintessa », « Izzy », « Seglass ni Tonday » et « Vivian ». Cette pratique est de plus en plus courante de nos jours et permet au compositeur comme au réalisateur d’avoir déjà un aperçu plutôt exhaustif de la musique et de ses grandes lignes thématiques pour pouvoir mieux la placer ensuite sur les images. Dès « The Coming of Cybertron », que l’on entend en ouverture du film, on retrouve le style musical habituel des « Transformers » : sonorités électroniques futuristes, lignes de basse, percussions, choeurs et orchestrations massives annonçant un épisode plus sombre. « Merlin’s Staff » dévoile un nouveau thème confié au violoncelle de Steve Erdody, thème élégant, solennel et poignant de toute beauté, associé au personnage de Merlin et de l’Ordre des Witwiccans. Le thème est ensuite accentué par des cordes, des cuivres robustes, des percussions et des choeurs grandioses. Ici, le mot d’ordre est donné : épique et chevaleresque ! Jablonsky met l’accent sur l’orchestre et les thèmes, et le résultat est assez plaisant, et ce dès le début du film.

Plus impressionnant, « Sacrifice » évoque le Roi Arthur et ses chevaliers avec un nouveau thème de piano très vite rejoint par un orchestre inspiré et sa mélodie dramatique et fédératrice évoquant l’idée du combat pour l’avenir de l’humanité. L’action débute vraiment au début du film dans « No-Go Zone ». Les fans de Jablonsky et des productions Remote Control d’Hans Zimmer seront satisfait de retrouver ici le style synthético-orchestral habituel du compositeur, sans grande surprise particulière. La suite de « Stay and Fight » dévoile quant à elle un nouveau thème du film, mélodie lente et dramatique de cordes et violoncelle évoquant là aussi l’idée de la survie du monde, agrémentée de choeurs et de piano. « Izzy » dévoile de son côté le thème de piano intimiste et mélancolique de la jeune Izabella, la nouvelle protégée de Cade Yeager. « Quintessa » évoque la créatrice des Transformers à l’aide d’un thème plus sombre et atmosphérique, armé de sonorités électroniques orientées vers la musique industrielle moderne et d’effets sonores étranges et inquiétants. Impossible aussi de ne pas évoquer le joli thème de violon de « Seglass Ni Tonday » et ses accents celtiques rappelant parfois le « Armageddon » de Trevor Rabin (1998), sans oublier le superbe « Vivian », thème solennel associé à Viviane dans le film et qui s’articule autour de la thématique de Merlin (pour rappeler l’idée que Viviane est la dernière descendante de Merlin). Aucun doute possible, Steve Jablonsky semble vouloir ressusciter ici le style ‘anthemic’ (hymne) des scores d’action du studio Media Ventures des années 90 !



ANALYSE DE LA MUSIQUE


Tous ces nouveaux thèmes sont accompagnés ici de rappels aux anciennes mélodies fondatrices de la saga qui font leur retour dans ce cinquième épisode, après avoir été curieusement absents du quatrième film, « Transformers : Age of Extinction ». Les morceaux d’action plus conventionnels comme « Code Red » nous permettent de retrouver le style musclé habituel de Jablonsky, rappelant les passages d’action du premier « Transformers » de 2007, notamment dans la façon dont le compositeur mélange les citations thématiques au score original, les percussions et les rythmiques électroniques modernes. Mais le vrai plus de la partition de « The Last Knigtht », c’est bien la façon dont le compositeur parvient à faire décoller sa musique dans le film à travers de longs crescendos dramatiques, solennels et intenses assez prenants, comme il le fait dans le superbe et puissant « Purity of Heart » où les arpèges (un brin simplistes) de violon soliste accompagne un orchestre immense et des percussions épiques pour valoriser l’idée du combat pour la survie de l’humanité toute entière. Il y a ici un sentiment exalté de valeurs chevaleresques, de rassemblant autour d’une lutte pour une cause commune qui fait plaisir à entendre, et nous renvoie clairement – non sans nostalgie - à tout un pan de la musique de film hollywoodienne des années 90. On retrouve même les traditionnels éléments électro/rock chers aux compositeurs de Remote Control vers la fin de « Megatron Negotiation », avec ses guitares électriques fun et badass.

On retrouve dans « Today We Hunt » le style habituel de Jablonsky, notamment dans l’emploi des traditionnels ostinatos de cordes et des lignes répétitives de basse synthétique. Même chose pour la scène où Cade affronte le drone de la TRF à travers les rues de la ville dans « Drone Chase ». Le score de « Transformers : The Last Knight » parvient néanmoins à capter notre attention en variant à profusion les morceaux d’action déchaînés et les passages solennels et émouvants comme le superbe « History of Transformers » et ses accords puissants de cuivres, incluant des références au thème des Autobots du premier film (à partir de 3:17 ou vers 3:58 !). C’est d’ailleurs dans ces rares moments que le score prend toute son ampleur et parvient à reconnecter habilement le travail de Jablonsky avec les anciens épisodes de la saga. Autre moment-clé de la partition : « Cogman Sings », superbe crescendo dramatique et puissant de choeurs, de violon et d’orchestre reprenant le superbe thème de « Sacrifice » avec un orgue inattendu, pour la séquence où Sir Edmund Burton raconte son histoire à Viviane et Cade, avant d’être interrompu par son majordome Cogman. On notera d’ailleurs l’utilisation de la voix éthérée d’une soprano en conclusion du morceau, qui reprend les arpèges du violon entendus précédemment. L’action alterne ainsi avec l’émotion plus contemplative dans « Vivian Follows Merlin » tandis que « The Greatest Mission of All » développe des choeurs féminins poignants autour du thème de Merlin. A ce sujet, le thème de Merlin revient en grande pompe dans le superbe « Merlin’s Tomb » durant la séquence où Cade et Viviane atteignent enfin la tombe sous-marine de Merlin.

On reste finalement moins convaincu lorsque Jablonsky balance des morceaux d’action complètement interchangeables et fonctionnels comme il le fait dans « Claim the Staff » qui pourrait venir de n’importe quel épisode de la saga ou de n’importe quel score d’action de chez Remote Control/Hans Zimmer. Même le combat entre Optimus Prime et Bumblebee dans « Prime Versus Bee » manque cruellement de relief pour pouvoir convaincre réellement en dehors de son avalanche de percussions et de rythmes électroniques. A noter dans «  I Had My Moment » le retour du thème de « Arrival to Earth » du premier « Transformers » lors de la bataille finale du film. La tension monte crescendo dans « Ospreys », « Battlefield » et « Did You Forget Who I Am », où l’on appréciera une somptueuse reprise héroïque du thème d’Optimus Prime du premier « Transformers » lors d’une scène évoquant les exploits de Prime durant le combat final. L’histoire touche à fin dans l’excellent « We Have To Go » et le superbe « Calling All Autobots » où l’on retrouve enfin le thème des Autobots dans toute sa splendeur, comme à la fin du « Transformers » de 2007, la boucle étant bouclée.


BILAN SATISFAISANT


« Transformers : The Last Knight » est donc un score résolument plus orchestral et davantage orienté sur les thèmes mélodiques et l’aspect « anthemic » qui collait parfaitement à la musique du premier épisode de 2007. Steve Jablonsky tente d’insuffler ici un souffle épique à travers l’emploi d’instruments solistes (violoncelle, violon, piano) dans un style qui rappelle parfois l’approche d’Hans Zimmer sur « Angels & Demons », et le fait que l’on retrouve à l’occasion les anciens thèmes bien connus de la saga fait plaisir à entendre. Alors ce n’est certes pas le chef-d’oeuvre de Steve Jablonsky et la musique de ce cinquième opus conserve les mêmes défauts que ses prédécesseurs (morceaux d’action interchangeables, orchestrations monolithiques, absence de bois, écriture simpliste, etc.), mais le tout est emballé avec suffisamment d’intérêt et de professionnalisme pour pouvoir retenir quelque peu notre attention dans le film, notamment lors des montées héroïques, dramatiques et solennelles assez puissantes et mémorables. A noter que le score est sorti en édition complète chez La La Land, une première dans les éditions discographiques des musiques de la saga « Transformers » (on attend toujours un traitement similaire du premier score de 2007!). En conclusion, Steve Jablonsky fait donc ce qu’il sait faire de mieux sur ce cinquième film et livre une composition épique et dramatique de haut niveau, bien plus intéressante que celle de « Age of Extinction », mais qui manque encore de relief pour réussir à convaincre totalement. Les fans de la saga et de Jablonsky ne doivent donc pas rater la B.O. de « Transformers : The Last Knight » !




---Quentin Billard