1-The 6th Day 4.04
2-In The Beginning.... 2.02
3-Cloning 2.22
4-Adam's Theme 3.31
5-One For The Team 2.22
6-The Rescue 3.47
7-Playing God 3.33
8-The Roof Top 4.47
9-Adam's Birthday 1.15
10-Kill The Doctor 1.56
11-The Hospital 1.39
12-Drucker Meets Drucker 3.30
13-Adam Goes Home 2.39
14-The Kiss 1.14

Musique  composée par:

Trevor Rabin

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-302-066-196-2

Produit par:
Trevor Rabin, Paul Linford,
Steve Kempster

Producteur exécutif:
Robert Townson
Monteur de la musique:
Jeanette Surga

Artwork and pictures (c) 2000 Columbia Pictures Industries Inc. All rights reserved.

Note: **1/2
THE 6TH DAY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Trevor Rabin
Roger Spottiswoode ramène Arnold Schwarzenegger à l'affiche grâce à son nouveau film d'action 'The 6th Day' (A L'aube du sixième jour), dans lequel Schwarzy incarne Adam Gibson, un ancien soldat de la guerre reconverti dans le pilotage de Charters (hélicoptères futuristes), et qui se retrouve impliqué malgré lui dans une sombre histoire de clonages humains illégaux, dans un futur que le réalisateur veut comme assez proche du notre. Même si l'ensemble a tendance à être très lourd par moment et même carrément étourdissant, du fait d'une mise en scène très nerveuse et de rebondissements amenés brutalement dans l'histoire, on ne pourra qu'apprécier l'excellente mise en scène du film privilégiant les fondus speedés avec des plans récurrents, des effets de ralentis très appuyés et des distorsions d'image en flash très répétés et hypnotisant (à la limite parfois des images subliminales) ainsi qu'un montage nerveux créant une grande tension pendant tout le film (attention à ne pas regarder le film de trop près au cinéma. C'est un coup à s'attraper un mal de crâne monstrueux!). A noter un humour typique Schwarzy, comme par exemple l'amusant clin d'oeil à 'Terminator' au début du film lorsque Adam dit à un vendeur: "je reviendrai". Idée amusante aussi, celle de faire apparaître le personnage de Schwarzy dans un premier plan où on le voit se plaindre d'avoir prit un gros coup de vieux, ce qui est assez amusant, car on dirait alors que c'est l'acteur qui se plaint et non le personnage (eh oui, tout le monde vieillit, même 'l'invincible' Schwarzenegger!). Le film de Roger Spottiswoode pose les questions graves liés au problème du clonage, question à la fois morale et éthique: brillante réflexion d'Adam vers la fin du film à propos de la science, qui affirme que ce n'est pas la science qui incarne le mal mais bien ceux qui veulent s'en servir à des fins néfastes. Pour le reste, 'The 6th Day' est un film d'action sans surprise, stéréotypé, explosif et massif, un film imparfait et abrutissant de bout en bout qui pose néanmoins les bonnes questions sur le problème du clonage sous la forme d'un divertissement hollywoodien lambda.

Roger Spottiswoode ne voyait que Trevor Rabin pour composer la musique de son nouveau film d'action. Le style synthético-orchestral de Trevor Rabin ne pouvait que correspondre à cette vision enragée d'un futur sombre dans lequel quelques hommes sans scrupules ont le pouvoir de cloner des hommes tant qu'ils le souhaitent, en se prenant ainsi pour Dieu. Rabin nous ressort donc sa panoplie de sons et de samples de synthés tout droit sortis de 'Enemy of The State', 'Con Air' et 'Deep Blue Sea'. 'The 6th Day' repose avant tout sur un thème principal très utilisé tout au long du film, celui d'Adam Gibson, un père de famille qui ne demandait qu'à vivre en paix avec sa femme et sa fille bien avant que le cauchemar commence. Le thème évoque évidemment l'amour d'Adam pour sa famille, mais aussi son souhait de défendre le bien, le personnage étant ainsi une idéalisation de valeurs telles que l'amour familial, le courage, la lutte contre le mal, etc. Le joli thème d'Adam n'est peut-être pas aussi marquant que le fut celui de 'Armageddon' ou de 'Enemy of The State', et l'on regrettera son côté simpliste et un peu nunuche. Il n'en demeure pas moins réussi dans ce qu'il cherche à évoquer. Trevor Rabin le fait apparaître sous diverses formes tout au long de sa musique, la version la plus fréquente étant celle où il utilise un piano intimiste rappelant maint passages mélodiques de 'Enemy of The State' et 'Deep Blue Sea'.

Trevor Rabin a eut l'idée étrange d'utiliser des sonorités arabe/orientales incorporées à sa partition. Le compositeur utilise donc une voix arabe ainsi qu'un violon oriental totalement inattendu par rapport au contexte du film. On ne sait toujours pas ce qui a put pousser le compositeur à avoir recours à ces touches ethniques inattendues, étant donné que le film se passe aux Etats-Unis, sans aucune référence à la culture arabe (est-ce que le compositeur se serait laissé tenter à imiter le '8MM' de Mychael Danna?). Toujours est-il qu'il s'agit là d'une idée intéressante qui fait son effet dans certains passages du film (par exemple, lorsqu'Adam apprend qu'il est lui même un clone, ou lors du générique de fin). Le film s'ouvre sur une musique électronique sombre et atmosphérique alors qu'un texte énumère les principaux problèmes liés au clonage à la fin des années 90. Un motif de synthé froid suggère le côté à la fois futuriste et inquiétant du générique, annonçant clairement ce qui va suivre. Le motif rappelle un peu par sa froideur celui des requins dans 'Deep Blue Sea', avec une sonorité synthétique plutôt mystérieuse et étrange.

Plongé au coeur de ce film d'action, Trevor Rabin nous ressort son habituelle formule de musique d'action à la Media-Ventures, avec gros samples de synthé, guitares électriques hardos, percussions électroniques diverses, rythmes électro/techno traditionnels, partie orchestrale présente, samples de voix rappelant le 'Main Title' de 'Enemy of The State', etc. Rien de bien nouveau en somme! La musique d'action de Rabin renforce la mise en scène hyper-speedée et nerveuse du film: rythmes de percussions enragés, style tendance techno/hard-rock par moment, musique massive et excitante, speedée et tendue. Dommage que l'ensemble s'avère être parfois lourd, répétitif et saturé, et qu'il y'ait finalement assez peu de passages d'action réellement marquant. N'oublions pas non plus que Trevor Rabin suit de très près le personnage d'Adam et son thème qui reste toujours très présent tout au long du score, suggéré parfois de manière sombre dans les moments plus tendus du film.

Evidemment, on ne pourra pas passer à côté du final du film, dans lequel Rabin reprend le thème d'Adam dans toute sa splendeur de manière plus optimiste, un soupçon de lumière dans ce monde brutal. L'aspect émotionnel de la musique de Trevor Rabin est loin d'être ici l'élément majeur du score de 'The 6th Day', et l'on regrettera la fadeur de son nouveau thème et des passages plus intimistes souvent ennuyeux et sans relief. On est décidément très loin ici des passages poignants de 'Armageddon' par exemple. Le début du film, dans lequel on aperçoit Adam avec sa famille est curieusement très léger, un Rabin gentillet et sympathique, loin de la grosse artillerie lourde qu'il va nous balancer par la suite. On serait presque tenté de dire que Rabin n'est jamais vraiment à l'aise dans ces passages légers et intimes, le compositeur semblant incapable d'apporter le moindre relief ou la moindre subtilité dans ces morceaux plus poétiques, ce qui est d'autant plus dommage étant donné que même ces morceaux d'action sont totalement dénués de relief et de subtilité.

'The 6th Day' ne restera donc dans les annales de la musique de film, d'autant que l'on a déjà entendu des musiques de Trevor Rabin bien plus réussies. 'The 6th Day' est un score d'action lourd, dont le seul véritable intérêt reste l'incorporation de sonorités arabes intéressantes bien que totalement injustifiées. La partition de 'The 6th Day' colle très bien au film de Roger Spottiswoode malgré son côté bruyant, plat et répétitif. Force est de constater qu'année après année, Trevor Rabin s'avère être un compositeur sans grand talent, tout juste bon à aligner deux, trois morceaux d'action efficaces mais sans réel génie, sans réelle profondeur, sans réelle ambition artistique. La musique de Trevor Rabin est à l'image d'un certain cinéma hollywoodien d'aujourd'hui: bâclée, écrite dans l'urgence et sans imagination. Voilà en tout cas trois termes qui pourraient réussir à définir la musique de 'The 6th Day' qui, malgré un thème sympathique et quelques bons morceaux d'action, n'en demeure pas moins un score d'action sans relief que l'on oubliera très vite!


---Quentin Billard