CD 1

1-The Oasis 1.48
2-"Hello, I'm James Halliday" 2.02
3-"Why Can't We Go Backwards?" 4.19*
4-An Orb Meeting 4.11
5-Real World Consequences 3.30**
6-Sorrento Makes An Offer 3.33
7-Welcome to the Rebellion 3.14
8-High 5 Assembles 4.25
9-Orb of Osuvox 3.45
10-Sorrento Punked 3.57
11-Wade's Broadcast

CD 2

1-Arty On The "Inside" 2.33
2-Looking For A Truck 5.36***
3-She Never Left 2.41
4-Last Chance 3.20
5-"Get Me Out Of This" 1.35
6-"Hold On To Something" 5.15
7-"This Is Wrong" 3.48
8-"What Are You?" 3.30
9-"There's Something I Need To Do" 5.00
10-Main Title 2.31
11-End Credits 8.03

*Contient un thème de "King Kong"
composé par Max Steiner
**Contient un thème de
"Back to the Future"
composé par Alan Silvestri
***Contient un thème de "Godzilla"
composé par Akira Ifukube.

Musique  composée par:

Alan Silvestri

Editeur:

WaterTower Music 6750400

Album produit par:
Alan Silvestri, David Bifano
Orchestrations:
Mark Graham, William Ross
Enregistrement et mixage:
Dennis Sands
Montage musique:
Jeff Carson, Charles Martin Inouye

Artwork and pictures (c) 2018 Amblin Entertainment/Warner Bros. All rights reserved.

Note: ****
READY PLAYER ONE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Silvestri
Film événement de ce milieu d’année 2018, « Ready Player One » est le nouveau long-métrage très attendu de Steven Spielberg, adapté du roman d’Ernest Cline publié en 2011. Le film est un hommage ambitieux à tout un pan de la pop-culture de ces 40 dernières années, et notamment au monde des jeux vidéos et du cinéma. L’histoire nous plonge en 2045. Le monde a connu une importante crise énergétique et de nombreux désastres causés par les guerres, les famines et des bouleversements climatiques. Pour oublier leur triste sort, les humains ont décidé de se réfugier dans l’OASIS, un gigantesque réseau de réalité virtuelle mondial accessible via des visiocasques avec des gants et des combinaisons spéciales. L’OASIS avait été conçu à l’origine par l’informaticien James Halliday (Mark Rylance) comme un simple MMORPG (massive multiplayer online role-playing game, ou « jeu de rôle en ligne massivement multijoueur ») avant de devenir au fil du temps un gigantesque réseau de réalité virtuel dans lequel l’humanité toute entière se réfugie pour échapper aux affres d’un monde chaotique.

Après la mort du milliardaire James Halliday, une vidéo fut diffusée à l’échelle mondiale dans laquelle le concepteur de l’OASIS expliquait qu’il léguerait son immense fortune (500 millions de dollars) et sa société GSS à la personne qui découvrirait l’easter egg (« œuf de pâques ») caché à l’intérieur de l’OASIS. C’est là que rentre en jeu Wade Watts (Tye Sheridan), un jeune orphelin de 18 ans qui vit dans des quartiers pauvres de Columbus et connaît parfaitement l’histoire d’Halliday. Dans l’OASIS, Watts possède un avatar, Parzival. Il va tout faire pour tenter de trouver l’easter egg mais va se retrouver traqué, lui et ses amis, par le PDG de IOI (Innovative Online Industries), Nolan Sorrento (Ben Mendelsohn), qui est prêt à tout lui aussi pour s’emparer du contrôle absolu de l’OASIS, et ce par n’importe quel moyen. Wade va devoir s’unir avec ses amis et la mystérieuse Art3mis (Olivia Cooke) pour parvenir à ses fins et empêcher le monde de basculer dans la dictature imposée par IOI.


UN BLOCKBUSTER REFERENTIEL...POUR LES GEEKS !


« Ready Player One » est à coup sûr l’un des films les plus ambitieux que Spielberg ait réalisé au cours de ces 10 dernières années. Du roman d’Ernest Cline, il ne reste plus grand-chose dans le film, le cinéaste manifestant une certaine volonté de transcender le roman original – finalement très moyen et d’une qualité littéraire discutable – pour en faire une aventure épique d’une force et d’une puissance rarement vue au cinéma ces dernières années. Le film se veut avant tout comme un festival d’hommages et de clins d’oeil en tout genre aux jeux vidéos, au cinéma ou aux comics books. Le film aligne les références à vitesse grand V et nécessite de maîtriser cette culture geek largement présente dans « Ready Player One ». En abordant la thématique d’un monde virtuel qui serait devenu le passe-temps favori de l’humanité entière et servirait d’échappatoire aux malheurs du monde en 2045, Spielberg se voit offrir l’opportunité d’aller toujours plus loin dans les délires visuels et les références.

Outre les allusions aux jeux vidéos (« Adventure », grand classique de l’Atari 2600 de 1979, considéré comme le premier jeu de l’histoire à contenir un easter egg, mais aussi « Gears of War », « Minecraft », « Mortal Kombat », « Zelda », « Centipede », « Overwatch », « Tomb Raider », « Halo », « Joust », « Duke Nukem », « Street Fighter », « Starcraft », « Sonic », etc.), le film est aussi ponctué de références cinématographiques évidentes, les plus reconnaissables étant celles de « Godzilla », « The Iron Giant » , « King Kong », « Alien », « Terminator 2 », « Akira » et bien évidemment les références à Robert Zemeckis et son « Back to the Future » avec la présence de la célèbre DeLorean DMC-12 du film, largement médiatisée dans les bande-annonces du film. On retrouve aussi des clins d’oeils évidents au cinéma d’épouvante avec des allusions à Jason Voorhees, Chucky et surtout le « Shining » de Kubrick, ce qui permet à Spielberg de rendre hommage à l’un de ses réalisateurs fétiches et aussi de nous offrir une séquence absolument anthologique où les héros revisite les scènes du film de Kubrick, séquence visuellement hallucinante digne de rester dans les annales du genre !

Tout au long du film, on devine une passion évidente pour cette pop culture des années 70/80 qui a façon une génération entière d’enfants ayant grandi dans ces décennies, fait plutôt rare étant donné que la plupart des films évoquant la culture geek se contente bien trop souvent de survoler le sujet avec 3, 4 références. Certes, on pourra toujours trouver que les références sont trop nombreuses et trop présentes dans « Ready Player One », mais force est de constater que Spielberg sait ce qu’il fait et va droit là où on l’attend, car le film est avant tout un superbe spectacle d’aventure comme on en avait plus revu chez le réalisateur depuis plusieurs décennies. « Ready Player One » nous convie à une aventure épique à la manière de ces gros films des années 80 où tout semblait permis, où les héros dépassaient leurs limites pour accomplir des exploits épiques et sauver le monde. Il y a dans « Ready Player One » un petit côté « Goonies » qui colle parfaitement au sujet, notamment dans la façon dont Spielberg filme cette bande de jeunes ados qui partent à l’aventure pour accomplir une quête fabuleuse et changer la face du monde. A ce sujet, Tye Sheridan et Olivia Cooke sont les révélations du film et portent une bonne partie de l’aventure sur leurs épaules.

Visuellement, le film est absolument dantesque : les scènes à l’intérieur de l’OASIS sont très réussies, justifiant l’avalanche de plans numériques qui rendent à la fois hommage aux jeux vidéos modernes et aux jeux plus anciens (ceux de l’Atari 2600 ou de la Colecovision par exemple). On aurait pu penser que Spielberg ne serait pas suffisamment dans le coup pour maîtriser toutes ces références, et même s’il semble curieusement plus maladroit lorsqu’il évoque la culture des mangas japonais à travers les allusions à « Gundam » ou « Akira », l’ensemble est parfaitement cohérent et rappelle même ses films geeks des années 80 comme « TRON » ou « Last Starfighter ».

Étonnamment, les scènes dans la vraie vie s’avèrent finalement un peu mieux réussies car plus équilibrées, servies par la photographie impeccable du vétéran Janusz Kaminski, collaborateur habituel de Spielberg. Mention spéciale à Ben Mendelsohn qui campe un bad guy très réussi en homme d’affaire opportuniste et sans scrupule qui ne voit dans l’OASIS qu’un moyen de faire prospérer son entreprise et de s’enrichir davantage au mépris des joueurs (une critique évidente du corporatisme de nos sociétés modernes). Enfin, le film s’adressant aussi aux plus jeunes, « Ready Player One » délivre un message simple mais fort sur les dérives de la réalité virtuelle, qui ne pourra jamais remplacer la vraie vie. On pourrait trouver cela un peu niais, mais le message fonctionne et le film atteint parfaitement son objectif. Cela faisait donc bien longtemps que Spielberg n’avait pas suscité une telle euphorie et un tel enthousiasme à travers un grand film de divertissement, et malgré des hauts et des bas ces dernières années, « Ready Player One » est bien le nouvel événement cinématographique digne de figurer au sommet de la filmographie de son auteur !


L’ARRIVÉE EN FANFARE DU COMPOSITEUR DE RETOUR VERS LE FUTUR !


Cette fois-ci, John Williams n’a pas pu participer à « Ready Player One », occupé à ce moment-là à travailler sur « The Post », l’autre film de Steven Spielberg réalisé à la même époque. C’est donc d’un commun accord entre les deux hommes qu’Alan Silvestri fut désigné pour écrire la musique de « Ready Player One ». Le choix de Silvestri sur ce film est d’ailleurs parfaitement judicieux puisque Silvestri et Spielberg avaient déjà travaillé ensemble dans les années 80 sur la trilogie « Back to the Future » et « Roger Rabbit » de Zemeckis. Dès les premières minutes de la musique de Silvestri dans « Ready Player One », on retrouve les frissons des grandes musiques d’aventure d’antan. Manifestement, il y a une volonté ici de renouer avec le style plus éclatant et old school des musiques hollywoodiennes des années 80. Le score est enregistré avec un grand orchestre symphonique agrémenté d’une chorale et de quelques touches synthétiques plus modernes.


ANALYSE DE LA MUSIQUE


Dès « The Oasis », Silvestri nous surprend en proposant une pièce vocale/exotique confiée aux choeurs qui rend un hommage évident au tube new-age « Adiemus » de Karl Jenkins composé en 1994 et largement utilisé dans les films et les médias tout au long des années 90. A 1:08, on devine aux notes de cuivres ce qui deviendra par la suite l’un des thèmes majeurs du score de « Ready Player One ». Dans « Hello, I’m James Halliday », Silvestri débute en citant la célèbre « toccata et fugue en ré mineur » de J.S. Bach pour la scène où Halliday diffuse son message universel expliquant les règles de la course à l’easter egg pour le contrôle absolu de l’Oasis. A 0:28, Silvestri dévoile ainsi le fameux thème principal, une grande mélodie d’aventure optimiste et enjouée, qui nous fait ressortir l’excitation de l’aventure, du combat pour une grande et noble cause. Ce thème est associé clairement à Parzival/Wade Watts tout au long du film et évoque l’enthousiasme juvénile du jeune héros et sa croisade pour sauver l’Oasis contre les méfaits d’IOI et son PDG Nolan Sorrento. Dans « Why Can’t We Go Backwards ? », on découvre le deuxième thème-clé du score, une mélodie de piano plus intime et nostalgique associée à James Halliday, évoquant l’enfance du créateur de l’Oasis et sa passion pour la culture geek.

Par ailleurs, le film parlant beaucoup d’easter egg et de références à la pop-culture, Silvestri ne se gêne pas pour multiplier à son tour les clins d’oeil dans sa propre musique. Ainsi, à 2:42, on peut entendre une citation évidente au « King Kong » (1933) de Max Steiner dans « Why Can’t We Go Backwards ? » durant la scène où Parzival a l’idée d’utiliser sa Delorean en marche-arrière sur la route, ce qui lui permet d’atteindre le premier indice laissé par Halliday. Il s’agit par ailleurs du premier morceau d’action notable du score, dans lequel on retrouve le Silvestri martial de « Back to the Future », « Judge Dredd » ou « Eraser » avec un plaisir incroyable. La fanfare triomphante qui débute à 3:08 pour la première victoire de Parzival est un pur moment de bonheur pour les fans des musiques symphoniques old school de Silvestri ! « An Orb Meeting » illustre la scène où Nolan Sorrento rencontre le chasseur de prime I-Rok dans l’Oasis. Silvestri dévoile ici un thème secondaire associé à I-Rok joué d’abord par des cuivres graves menaçants puis par un violoncelle étrangement classique et un peu sarcastique, plus sournois que réellement agressif. On retrouve une autre référence musicale à 2:18 où le compositeur cite explicitement le thème du film « 1941 » de John Williams (un clin d’oeil de Spielberg à son propre film).

Le motif de I-Rok est repris au début de « Real World Consequence » pour un autre morceau-d’action cuivré et martial typique d’Alan Silvestri. A noter ici l’énergie et la qualité assez exceptionnelle des orchestrations, rarissime pour une musique de film hollywoodienne des années 2010 : chaque pupitre semble privilégié et a quelque chose à dire dans la musique de Silvestri, un hommage évident aux grands maîtres d’antan. « Real World Consequence » nous amène par ailleurs une autre référence musicale : une citation au thème de « Back to the Future » de Silvestri, qui s’auto-cite clairement entre 1:15 et 1:34 pour la scène où Parzival dévoile la DeLorean de Retour vers le Futur. A ce sujet, « High 5 Assembles » reprend à partir de 0:55 le fameux ostinato martial de caisse claire que l’on entendait à plusieurs reprises dans « Back to the Future » - Spielberg ayant ainsi demandé à Silvestri de revisiter plusieurs fois sa musique pour le classique de Robert Zemeckis de 1985 – A 1:50 dans « Real World Consequences », Silvestri dévoile un autre superbe thème de son score, le thème héroïque et solennel d’Art3mis, reconnaissable à ses notes lentes et posées symbolisant la force de l’héroïne et les valeurs qu’elle incarne. A ce sujet, ne ratez pas la superbe reprise vibrante de ce thème dans « Hold On To Something » entre 0:23 et 1:13 pour le début de la bataille finale dans l’Oasis.

« Sorrento Makes An Offer » dévoile un autre aspect majeur de la partition de « Ready Player One » : une basse synthétique entêtante associée à Nolan Sorrento et IOI dans le film. Ces éléments électroniques répétitifs et entêtants suggèrent clairement l’obsession de l’homme d’affaire pour le contrôle de l’Oasis. On retrouve ici des éléments synthétiques qui rappellent le début de « G.I. Joe » de Silvestri ou de « Tomb Raider 2 ». Dommage cependant que Sorrento n’ait pas de mélodie ou de motif réellement reconnaissable comme celui de I-Rok. « Welcome to the Rebellion » dévoile dès les premières secondes un autre thème du score, une mélodie plus touchante souvent confiée aux bois et aux cordes, qui est en fait le thème romantique associé à Wade et Samantha dans les scènes du monde réel. A noter à 1:18 une jolie reprise très minimaliste du thème de James Halliday à la clarinette dont la douceur nostalgique rappelle le grand enfant que fut et qu’a toujours été Halliday tout au long de sa vie. « Orb of Osuvox » développe les sonorités électroniques plus sombres associées à Nolan Sorrento dans le film pour une autre scène où Sorrento retrouve I-Rok dans l’Oasis et met au point son plan diabolique visant à isoler le troisième indice sur la planète Doom.

Dommage que ces passages synthétiques plus contemporains soient souvent bien moins réussis : Silvestri n’a jamais été particulièrement brillant pour l’électronique (cf. le médiocre « Red 2 ») et cela se confirme une fois de plus dans « Ready Player One ». Néanmoins, le compositeur a l’intelligence de ne jamais laisser les synthétiseurs envahir la musique comme il le fit parfois dans « G.I. Joe » ou « Tomb Raider 2 ». Idem pour « Sorrento Punked » où Silvestri mélange la partie électronique du bad guy avec les harmonies plus optimistes du thème d’ArtEmis (vers 0:55). « Wade’s Broadcast » illustre la vidéo que Wade diffuse à l’échelle mondiale pour inciter la population à se rebeller contre la dictature d’IOI et les empêcher de conquérir l’Oasis. C’est l’occasion pour Silvestri de développer ici plusieurs idées, les choeurs épiques, les percussions électroniques de Sorrento, les allusions au thème principal de Parzival ou au thème d’Art3mis, Silvestri citant quasi implicitement son thème de « Avengers ». On remarquera par ailleurs à 4:43 le thème solennel des High 5, qui deviendra plus présent lors de la bataille finale.

Plus intéressant, « Arty on the « Inside » suit la scène où Samantha sabote l’installation de Sorrento afin de permettre à Wade de recruter les joueurs pour la bataille finale à la forteresse d’I-Rok et Sorrento dans l’Oasis. Il s’agit d’un morceau d’action nerveux qui repose essentiellement sur un ostinato de cordes urgent et entêtant qui semble citer implicitement un morceau du « Minority Report » de John Williams (probablement un clin d’oeil voulu par Spielberg ?). On arrive alors au morceau d’action ultime de la partition : le somptueux et monumental « Looking for a Truck ». Cette pièce accompagne la longue poursuite du camion postal vers la fin du film ainsi que la bataille finale dans l’Oasis. Silvestri nous offre là un morceau d’action trépidant teinté de rythmes martiaux, de cuivres robustes incluant une citation au « Godzilla » d’Akira Ifukube (1954) vers 2:14, durant la scène où Sorrento dirige Mechagodzilla pour affronter les rebelles et Parzival. Détail intéressant : Silvestri développe le thème héroïque des High 5, dans son intégralité lors d’une coda glorieuse à 4:41, tandis qu’on retrouve le thème héroïque d’Art3mis à 5:16 lors d’une fanfare triomphante magistrale qui fera décoller de leurs sièges tous les fans d’Alan Silvestri ! A noter par ailleurs une superbe reprise plus lente et solennelle du thème d’Art3mis aux cordes dans « She Never Left » vers 2:12.


UNE CONCLUSION TRÈS SATISFAISANTE


« Last Chance », « Get Me Out of This », « Hold On To Something » et « This is Wrong » nous amènent ainsi au grand final pour une série de morceaux d’action robustes et déchaînés où Silvestri profite de l’occasion pour développer plus amplement ses multiples idées thématiques, dont le superbe thème solennel d’Art3mis/Samantha au début de « Hold On To Something » (à 0:23) ou le thème romantique au cor à 2:31, sans oublier les allusions à l’ostinato martial de « Back to the Future » ou aux variations sur le thème principal de Parzival, jusqu’à sa grande envolée triomphante à 4:58. On notera l’emploi de choeurs angéliques dans « This Is Wrong » lorsque Parzival atteint enfin la troisième et dernière clé et rencontre Anorak, l’avatar d’Halliday. Le thème d’Halliday revient à la clarinette au début de « What Are You ? » pour la scène où Parzival discute avec Anorak et cherche à comprendre qui il est réellement. Enfin, l’aventure s’achève avec « There’s Something I Need To Do » qui reprend le thème d’Halliday, le thème principal de Parzival et le Love Theme de Wade et Samantha.

Les fans d’Alan Silvestri pourront donc enfin se réjouir, car le compositeur de « Predator » et « Back to the Future » fait un retour triomphant dans la musique de film avec « Ready Player One », probablement l’une des meilleures musiques de film que le maestro ait écrit au cours de ces 10 dernières années. Il aura finalement fallut attendre qu’Alan Silvestri retrouve Steven Spielberg pour que le compositeur renoue enfin avec l’inspiration après une série de partitions correctes mais fonctionnelles enchaînées au cours de ces dernières années. Dans « Ready Player One », Silvestri renoue avec le style symphonique des années 80/90 et nous livre un nouvel opus orchestral d’une puissance redoutable, une grande musique d’aventure à faire frémir les plus récalcitrants, apportant un punch et une énergie incroyable aux images du film de Spielberg. Curieusement, la musique paraît même plus intéressante sur l’album que dans le film où elle est moyennement mise en valeur en raison d’un mixage peu satisfaisant qui privilégie comme toujours les effets sonores au détriment de la musique. « Ready Player One », c’est donc de la grande musique de film old school comme on aimerait en entendre plus souvent de nos jours : orchestrations classiques très soignées, thèmes nombreux et variés, morceaux d’action dantesques, envolées héroïques, rien n’y manque : superbe !



---Quentin Billard