1-Rescue 7.50
2-We Started This Together 3.40
3-Overrun Checkpoint 1.41
4-The Last City 2.36
5-Teresa's Plea 2.26
6-Closing In 2.34
7-An Old Friend 2.10
8-Lawrence 1.59
9-The Virus 3.23
10-Long Way from the Glade 2.42
11-Whatever the Cost 1.46
12-Visions of Thomas 4.16
13-Chat with Teresa 3.15
14-Let's Go 3.23
15-Good Luck Greenie 2.03
16-The Lion's Den 10.02
17-What Bus? 4.08
18-Lawrence's Final Act 3.31
19-Please Tommy, Please 10.38
20-Crank Lab 5.17
21-I'm Sorry 5.59
22-Goodbye 7.38

Musique  composée par:

John Paesano

Editeur:

Sony Classical 8644682631

Orchestrations:
Jason Livesay, Nolan Livesay,
Victor Pesavento

Montage musique:
Jeff Carson, Charles Martin Inouye
Direction de la musique:
Danielle Diego
Mixage score:
Dennis S. Sands
Conseiller technique score:
Anthony Loomis, Hayley Rosenthal
Musique additionnelle:
Ted Reedy, Roger Suen

Artwork and pictures (c) 2018 Twentieth Century Fox. All rights reserved.

Note: ***1/2
MAZE RUNNER :
THE DEATH CURE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Paesano
« The Death Cure » (Le Labyrinthe – le Remède Mortel) est le troisième et dernier épisode de la saga dystopique « The Maze Runner », inspirée de la série de livres de James Dashner. Ce dernier épisode est de nouveau réalisé par Wes Ball, auteur de la trilogie intégral. Prévu à l’origine pour 2017, le film sera repoussé à 2018 suite à l’accident de l’acteur Dylan O’Brien percuté par une voiture en 2016. L’histoire se déroule un an après les événements du précédent épisode (« The Scorched Trials »). Thomas (Dylan O’Brien), Newt (Thomas Brodie-Sangster) et Frypan (Dexter Darden) sont les trois derniers survivants du labyrinthe immunisés au virus braise qui a détruit le monde entier. Avec l’aide des rebelles du Bras Droit, Thomas et ses amis partent libérer Minho (Ki Hong Lee) qui est détenu prisonnier dans un train du WICKED, l’organisation que combattent les jeunes héros depuis le début de l’aventure, et qui cherche à capturer tous les enfants immunisés pour étudier leur organisme afin de concevoir un remède contre le virus braise. Thomas et ses amis réussissent à libérer les jeunes détenus dans le train mais découvrent que Minho n’est pas ici. Ils retrouvent alors leur ami Aris (Jacob Lofland) qui leur révèle que le train de WICKED se dirigeait vers la « dernière ville », où se trouverait le Q.G. de WICKED. Contrevenant aux ordres de Vince (Barry Pepper), leader du Bras Droit, Thomas, Newt et Frypan décident de s’enfuir du camp des rebelles pour sauver Minho,  qui est détenu prisonnier par WICKED dans leurs laboratoires et sert de cobaye à une expérience visant à mettre au point le fameux remède contre le virus.

Obligés de traverser un tunnel menant à la dernière ville, les trois jeunes héros sont brusquement attaqués par les Fondus, les humains zombies infectés par le virus, avant d’être subitement secouru par Jorge (Giancarlo Esposito) et Brenda (Rosa Salazar) venus leur prêter main forte. Le groupe arrive finalement devant les immenses murs de la dernière ville. Une manifestation générale se prépare devant les murs obligeant ainsi WICKED à ouvrir le feu sur les manifestants. Thomas et ses amis échappent de peu à l’attaque et sont finalement capturés par de mystérieux hommes armés. Ces derniers les emmènent alors dans leur camp dirigé par Gally (Will Poulter), qui avait pourtant été mortellement blessé par Minho à la fin du premier film (« The Maze Runner ») mais a finalement survécu à ses blessures. Ce dernier, qui a retrouvé ses esprits, décide d’emmener Thomas et ses amis rencontrer Lawrence (Walton Goggins), le chef d’un mouvement de résistance défiguré et handicapé, qui leur donne l’autorisation de pénétrer dans la dernière ville. C’est là bas que Thomas retrouvera finalement Teresa (Kaya Scodelario), qui mène des recherches sur le remède et accepte finalement d’aider Thomas malgré le fait qu’elle les trahis précédemment. Pendant ce temps, Janson (Adian Gillen) apprend que Thomas a infiltré la dernière ville et met tout en oeuvre pour le retrouver et l’abattre lui et ses amis, tandis que Teresa réalise tardivement que le sang de Thomas pourrait bien tous les sauver du virus braise.


UNE CONCLUSION DRAMATIQUE FORT RÉUSSIE


« The Death Cure » s’avère être la grande conclusion que l’on était en droit d’attendre de la part d’une trilogie épique mélangeant film post-apocalyptique et science-fiction. Le concept initial du Labyrinthe était une idée intéressante, mais malheureusement abandonnée dès le second épisode « The Scorched Trials » ainsi que dans « The Death Cure ». Dès lors, tout ce qui faisait l’audace et l’intérêt du premier film s’est rapidement dissipé dans les films suivants. Pour ce troisième et dernier volet, Wes Ball reprend une dernière fois du service et conclut l’aventure davantage orientée vers le film d’action hollywoodien que le thriller de science-fiction que l’on devinait dans les deux premiers films. Comme toujours dans ce type de production, les dialogues sont insipides (avec des répliques mélodramatiques bateaux genre « on a commencé ensemble, on finira ensemble ») et les situations très clichées et vues maintes et maintes fois auparavant (les personnages qui se sacrifient, le combat final contre le méchant, etc.), et pourtant, le film fonctionne et nous maintient en haleine du début jusqu’à la fin grâce à un rythme plus effréné et beaucoup plus soutenu que celui du deuxième épisode.

En abordant cette coda sous l’angle de l’action, Wes Ball assure l’adhésion d’une bonne partie du public et nous promet un festival pyrotechnique et visuel assez spectaculaire et grandiose. Il reste l’intrigue de la quête du remède mortel, largement véhiculée par le personnage de Teresa dont on devine ici le tiraillement entre ses sentiments pour Thomas, son appartenance à WICKED et sa volonté de sauver l’humanité tout entière en découvrant le précieux remède contre le virus braise. Niveau scénario, on regrette le fait qu’une bonne partie de l’histoire du livre de James Dashner ait été totalement modifiée pour le film : autant dire que le métrage de Wes Ball n’a presque plus rien à voir avec le roman original, et certaines nuances apportées par le livre ont été ici effacées au profit d’une intrigue plus bateau qui va direct dans le vif du sujet, malgré un nombre important d’incohérences : ici, il n’est plus question que de détruire WICKED et de sauver Minho. Fait étonnant, Thomas et ses amis semblent finalement peu soucieux de trouver un remède contre le virus, et c’est finalement la personne qui collabore avec les bad guys qui s’en soucie le plus !

Un détail intéressant mais malheureusement mal exploité dans un scénario rectiligne qui enchaîne les scènes d’action pendant plus de 2 heures tout en perdant la saveur du premier film. Heureusement, Wes Ball se rattrape en rythmant son film de manière convaincante, si bien qu’on ne s’ennuie pas une seule seconde et l’on se plaît à découvrir la conclusion grandiose de cette saga (là aussi totalement différente de celle du livre!), avec une fin très belle et très réussie. Il y a bien des séquences qui ne tiennent pas la route (cf. scène du bus soulevé par une grue…) mais force est de constater que « The Death Cure » est un divertissement de qualité qui fait uniquement ce qu’on lui demande sans jamais briller davantage, entre action, drame, suspense, effets spéciaux et émotion. Les fans seront décontenancés par les nombreuses libertés prises avec le roman original, mais les autres apprécieront à coup sûr cette ultime aventure qui aurait certainement gagné en intérêt avec un scénario plus nuancé et plus fourni.


UN ULTIME SCORE ÉPIQUE POUR LA SAGA


Le compositeur John Paesano signe une dernière partition orchestrale grandiose et robuste pour  « The Death Cure » après avoir signé les musiques de « The Maze Runner » et « The Scorched Trials ». A la première écoute, aucune surprise particulière : la musique de Paesano reste dans la parfaite continuité des deux précédents épisodes. On y retrouve un même mélange d’orchestre, d’ostinatos rythmiques et de sonorités électroniques modernes sans grande originalité. Le film s’ouvre sur la longue séquence du sauvetage des prisonniers du train de WICKED (« The Rescue »), 7 minutes d’action pure et dure avec son lot d’ostinatos de cordes, de cuivres massifs et de percussions endiablées qui maintiennent une tension permanente tout au long de l’introduction. A noter la superbe envolée du thème principal de « The Maze Runner » à 7:17, lorsque Thomas et ses amis s’enfuient avec les prisonniers qu’ils viennent de libérer à la fin du prologue du film. Dès lors, le ton est donné : à l’instar du film, la musique de « The Death Cure » sera largement dominée par l’action et les montées de tension malgré des moments plus dramatiques et intimistes.


ANALYSE DE LA MUSIQUE


Dans « We Started This Together », l’ambiance devient plus intime, plus éthérée, avec son mélange de cordes chaleureuses, de piano et de synthés vaporeux. « Overrun Checkpoint » suggère un climat de tension guère original et plus fonctionnel pour illustrer la menace de WICKED, oscillant entre cordes et sound design. De la même façon, « The Last City » évoque la recherche de la dernière ville avec un mélange de cordes, de bois, de cor soliste et de synthétiseurs, assez réussi mais sans surprise. « Teresa’s Plea » s’intéresse quand à lui au personnage de Teresa et à sa quête du remède contre le virus braise. Une voix féminine, des cordes plaintives et un piano intime suffisent à poser l’ambiance douce et mélancolique qui sied aux sentiments du personnage dans le film. On devine par ailleurs ici une influence manifeste de Thomas Newman, flagrant dans l’emploi minimaliste du piano sur fond de nappes de cordes éthérées. L’action revient ensuite dans « An Old Friend » avec son mélange traditionnel de percussions, de sound design et d’orchestre (à noter ici l’emploi d’un violoncelle électrique), les percussions semblant surgir tout droit d’un score d’Hans Zimmer ou de Remote Control.

De la même façon, Paesano manipule habilement les sonorités étranges du violoncelle électrique dans « Lawrence » avec ses ostinatos de cordes/synthés qui rappellent clairement le « Tron Legacy » de Daft Punk. Le problème, c’est que ces morceaux sont bien souvent fonctionnels et peu intéressants en écoute isolée, un problème qui touche les musiques de la saga depuis le premier épisode jusqu’au final. Certains morceaux parviennent à se hisser au dessus de la masse, mais sans jamais briller d’une aura quelconque. « The Virus » est néanmoins plus intéressant grâce à son ambiance mélancolique et planante très minimaliste. On s’ennuie d’ailleurs ferme durant tout le milieu du score et ce même s’il est appréciable d’entendre Paesano passer en mode minimaliste au détour de passages comme « Whatever the Cost » ou « Visions of Thomas » et sa mélodie de piano délicat fortement inspiré de Thomas Newman et associée à Teresa dans le film. Le thème de la jeune femme revient ensuite dans « Chat with Teresa » lorsque Thomas infiltre la dernière ville et retrouve Teresa.

« Let’s Go » rompt la monotonie du milieu du score et ramène la tension pour le dernier acte du film. Des percussions martèlent un rythme répétitif alors que Thomas et ses amis recherchent Minho dans le complexe scientifique de WICKED. Paesano nous offre ici un nouveau morceau d’action trépidant où l’on découvre une nouvelle idée thématique : un motif de 4 notes de cordes (à 1:28 et 1:31) qui rappelle étrangement un thème de Marco Beltrami pour le film « Seventh Son » (2014). Ce motif sera assez présent pendant la longue traque finale à WICKED pour faire monter la tension et suggérer l’affrontement entre les jeunes rebelles et les hommes de Janson et du WICKED. « Good Luck Greenie » développe ce motif de 4 notes en maintenant une tension permanente, débouchant sur les 10 minutes intenses de « The Lion’s Den » reprenant le motif de 4 notes (vers 2:43 par exemple) et un énième morceau d’action frénétique et cuivré. L’action s’intensifie dans la scène du bus (« What Bus ? ») où l’on retrouve un style action plus orchestral hérité de « The Maze Runner » et « The Scorched Trials ». D’une manière générale, toute la longue bataille finale n’est qu’un prétexte pour John Paesano à nous asséner une série de morceaux d’action robustes et massifs, sans grande originalité particulière mais constituant une écoute plus satisfaisante sur les images comme sur l’album.


UNE CONCLUSION DRAMATIQUE


Seul « Please Tommy, Please » vient rompre le climat d’action du final avec 10 minutes tragiques et dramatiques pour la mort de Newt. Paesano nous offre là l’un des plus beaux morceaux de « The Death Cure » et aussi l’un des plus poignants, avec ses cordes funèbres et élégiaques. L’action revient ensuite dès la septième minute alors que Thomas retourne au laboratoire du WICKED pour y retrouver Teresa. On notera ici l’emploi de choeurs accentuant la dimension dramatique et apocalyptique de cette séquence, où les explosions et les flammes sont en train de ravager la ville en proie au chaos absolu. La confrontation avec Janson se poursuit dans « Crank Lab » et ses ostinatos de cordes à la Hans Zimmer sans grande conviction. « I’m Sorry » nous propose quelques harmonies plus solennelles, dramatiques et pleines d’espoir partagées entre l’orchestre et les voix féminines alors que Thomas et Teresa tentent de s’enfuir du toit de l’immeuble de WICKED ravagé par les flammes. Il s’agit par ailleurs de l’un des moments forts de la partition de « The Death Cure », probablement les mesures les plus mémorables du travail de John Paesano, le morceau se concluant de manière élégiaque avec les voix féminines et le piano éthéré et mélancolique.

Enfin, « Goodbye » conclut la saga sur le ton de l’émotion avec une coda minimaliste et poignante où les survivants peuvent enfin regarder vers l’avenir sans craindre une nouvelle guerre. On retrouve ici le piano à la Thomas Newman et des choeurs grandioses concluant le film sur une ultime touche d’émotion salvatrice, un sentiment de paix retrouvée, d’accomplissement personnel. John Paesano achève ainsi la saga sur laquelle il a travaillé pendant quelques années, livrant des partitions de qualité inégales et finalement plutôt fonctionnelles et sans surprise. On ne peut pas dire que la saga des « Maze Runner » aura brillé d’une quelconque originalité, et force est de constater que malgré tous ses bons points, le score de « The Death Cure » n’apporte rien de bien neuf à la franchise et confirme le fait que John Paesano est un bon faiseur qui n’a pas encore réussi à prouver qu’il pouvait jouer dans la cours des grands. Le résultat est impeccable à l’écran mais reste plus fonctionnel et mitigé en écoute isolée. Comme dans les deux précédents opus, il y a de très bons passages mais aussi des moments plus ennuyeux où il ne se passe rien de particulier. Seuls les aficionados de Paesano et de la série des « Maze Runner » y trouveront leur compte, pour les autres, il ne faudra pas être trop exigent…



---Quentin Billard