1-It Ain't Over Till
the Wasp Lady Stings 2.34
2-Prologue 3.41
3-Ghost in the Machine 1.14
4-World's Greatest Grandma 1.33
5-A Little Nudge 3.48
6-Feds 2.46
7-Ava's Story 4.35
8-Wings & Blasters 1.55
9-Utmost Ghost 2.27
10-Tracker Swarm 1.26
11-Cautious as a Hurricane 2.46
12-Misdirection 2.37
13-Quantum Leap 2.52
14-I Shrink, Therefore I Am 1.57
15-Partners 1.52
16-Windshield Wipeout 1.37
17-Hot Wheels 1.38
18-Revivification 2.50
19-A Flock of Seagulls 1.06
20-San Francisco Giant 0.44
21-Ghost = Toast 2.53
22-Reduce Yourself 1.40
23-Quit Screwing Around 0.45
24-Anthropodie 4.16
25-Baba Yaga Lullaby 0.24*

*Ecrit par Christophe Beck
Featuring David Dastmalchian.

Musique  composée par:

Christophe Beck

Editeur:

Marvel/Hollywood Records

Produit par:
Christophe Beck
Producteur score:
Fernand Bos
Coordination musique:
Shannon Murphy, Tyler Westen
Musique additionnelle:
Jeff Morrow, James Harrell,
Michael Paraskevas

Préparation musique:
Joe Zimmerman
Monteurs musique:
Fernand Bos, Steve Durkee,
Tanya Noel Hill


Artwork and pictures © 2018 Marvel Studios. All rights reserved.

Note: ***1/2
ANT-MAN AND THE WASP
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Christophe Beck
« Ant-Man and the Wasp » (Ant-Man et la Guêpe) est le deuxième film de la franchise Ant-Man, 20ème film de l’univers cinématographique Marvel et le huitième épisode de la Phase III. L’histoire se déroule peu de temps après les événements de « Captain America : Civil War » qui opposa deux clans de l’ancienne équipe des Avengers. Scott Lang (Paul Rudd) est assigné à résidence à San Francisco pour une période de deux ans, tandis que ses complices Hank Pym (Michael Douglas) et sa fille Hope van Dyne (Evangeline Lilly) sont recherchés activement par la police, mais parviennent à se cacher grâce à leur technologie qui leur permet de rétrécir à l’échelle microscopique. Scott doit désormais travailler pour sa compagnie de sécurité avec son ami Luis (Michael Pena) tout en s’occupant de sa petite fille Cassie (Abby Ryder Fortson). Un jour, Scott fait un rêve étrange où il se retrouve dans le corps d’une femme en train de jouer à cache-cache avec sa jeune fille. Révélant ses rêves à Hank, ce dernier décide d’envoyer Hope pour enlever discrètement Scott et le ramener à lui.

Il découvre alors qu’Hank Pym a construit un tunnel quantique capable de retourner dans la dimension subatomique où se trouve piégée sa femme Janet (Michelle Pfeiffer) depuis bientôt 30 ans, alors qu’elle tentait d’arrêter un missile nucléaire qui aurait mis en danger la survie du monde entier. Mais le tunnel n’est pas encore opérationnel et une pièce cruciale est manquante : elle se trouve chez Sonny Burch (Walton Goggins), un trafiquant de technologie high-tech. Mais Burch refuse de lui donner la pièce manquante. Hope n’a donc plus le choix : elle va devoir enfiler sa combinaison de « Guêpe » (comme sa mère il y a 30 ans), défaire les hommes de Burch et récupérer le précieux composant. Mais la Guêpe croise alors la route d’une mystérieuse femme masquée capable de traverser la matière : Ava alias le Fantôme (Hannah John-Kamen), qui dérobe le précieux laboratoire miniaturisé d’Hank. Désormais, ce dernier n’a plus d’autre choix que de demander de l’aide à son ancien collègue Elihas Starr (Michael Cerveris), qu’il a mis à la porte il y a des années mais qui a continué de mener ses recherches dans son coin, jusqu’à ce que la machine sur laquelle il travaillait explosa, tuant les parents de la jeune Ava et créant un important déséquilibre moléculaire qui fit de la jeune femme « Le Fantôme ».

UNE SUITE DE BONNE FACTURE

Ce deuxième « Ant-Man » tient la route et conserve les recettes du premier épisode : un mélange d’aventures, d’action et de comédie, avec une bonne dose d’humour et de nombreuses séquences absurdes et loufoques durant lesquelles le réalisateur Peyton Reed joue sur l’idée de la miniaturisation avec une certaine inventivité (la scène où Scott et Hope sont dans la voiture, Scott découvrant un oeil géant de pigeon à la fenêtre et réalisant qu’ils sont dans un véhicule miniaturisé). Cette fois, cette seconde mouture s’intéresse au duo Scott Lang/Hope van Dyne, évoquant par ailleurs le passé d’Hank Pym, son histoire avec sa femme Janet disparue il y a 30 ans et bien évidemment la romance entre Scott et Hope qui apporte un soupçon de romantisme au récit. Le film met donc l’accent sur le personnage de la Guêpe, qui vient épauler cette fois-ci Ant-Man face à une nouvelle ennemie de taille en la personne d’Ava Starr alias le Fantôme.

Comme toujours, le film n’est guère avare en séquences d’action démesurées – ou au contraire « miniaturisées » - et l’ensemble se regarde non sans un certain plaisir, avec de bons effets spéciaux (la scène où Michael Douglas et Michelle Pfeiffer ont 30 ans de moins est un vrai tour de force technique!), de la bonne humeur, du second degré et des séquences énormes, comme la scène où Ant-Man devient géant lors du combat final. Évidemment, ce second épisode des aventures de l’homme-fourmi surprend beaucoup moins, une fois l’effet de surprise passé. C’est donc un divertissement familial bien calibré mais sans surprise particulière : Peyton Reed va là où on l’attend et livre un film fast-food qu’on consomme rapidement mais qui peine à laisser un souvenir particulier sur la durée. Il manque un soupçon de folie, de prise de risque à l’entreprise pour convaincre pleinement, même si la franchise « Ant-Man » a su apporter un humour et une certaine légèreté qui faisaient cruellement défaut aux plus gros films Marvel de ces dernières années.

RETOUR DE CHRISTOPHE BECK A LA MUSIQUE

« Ant-Man and the Wasp » marque le retour du compositeur Christophe Beck à la musique après une partition de qualité pour le premier épisode de 2015. Pour les besoins de ce deuxième épisode, Beck compose une solide partition orchestrale dans la continuité du tome précédent, mais avec quelques nouveautés, à commencer par un nouveau thème associé à la Guêpe et dévoilé dès « It Ain’t Over Till the Wasp Lady Stings ». Le thème d’Hope/Guêpe est bâti sur une formule de 3 notes ascendantes sur fond de rythmes trépidants reprenant par ailleurs la section pop/rock du premier score (batterie, basse, guitare électrique, piano) sur fond de cuivres et de cordes massives. Ce nouveau thème apporte une personnalité indispensable à cette deuxième aventure, même si la mélodie paraît moins mémorable que celle d’Ant-Man. A la première écoute, la musique paraît beaucoup plus orchestrale et un brin plus dramatique que celle du premier épisode : les éléments jazzy du score de 2015 sont réduits considérablement ici au profit d’une approche symphonique plus commune et moins surprenante pour le coup. Le film s’ouvre d’ailleurs sur un « Prologue » assez agité, où l’on devine déjà l’orientation action/aventure de ce second épisode. C’est l’occasion pour Beck de dévoiler ici un autre thème-clé de la partition, le thème de Janet van Dyne, thème aux consonances solennelles et héroïques évoquant le sacrifice de la jeune femme il y a 30 ans pour sauver le monde.


ANALYSE DE LA MUSIQUE

Dans « Prologue » à 0:05, on retrouve des allusions lentes au thème de la Guêpe aux bois (ou aux cordes à 0:27). A 1:45, Christophe Beck dévoile le thème de Janet, héroïque et noble, avec ses cuivres puissants et déterminés à l’image du personnage de Michelle Pfeiffer. Le thème est ensuite repris à 2:15 aux cordes sous une variation plus intime et douce, évoquant le souvenir de la mère d’Hope. « Ghost in the Machine » quand à lui la troisième idée majeure du score d’Ant-Man and the Wasp : le motif sonore mystérieux et menaçant pour Ava alias le Fantôme. Le motif est associé à des synthétiseurs aux sonorités étranges et oppressantes, symbolisant les mystérieux pouvoir moléculaire du Fantôme. A noter que Beck évite toute approche mélodique pour le personnage d’Ava Starr et préfère opter pour une sorte de signature musicale avec ces étranges synthés et ces voix féminines lointaines quasi fantomatiques. « World’s Greatest Grandma » reprend enfin la thématique d’Ant-Man avec son ostinato rythmique/mélodique si reconnaissable repris du premier film. On retrouve par ailleurs ici le style action/comédie habituel de Christophe Beck, notamment dans l’alternance entre l’orchestre, les rythmes pop/rock et les synthés kitsch, réaffirmant la tonalité comédie du film comme celle du métrage de 2015, même si l’histoire est ici plus sombre et dramatique.

« A Little Nudge » reprend quand à lui le thème de Janet (à la flûte à 1:28), soutenu par des orchestrations de qualité au classicisme évident, comme toujours avec Christophe Beck qui est un excellent technicien connaissant parfaitement son métier. « Ava’s Story » développe les éléments sonores associés à Ava/Le Fantôme dans le film. On y retrouve les sonorités synthétiques menaçantes du personnage, mais avec des cordes plus sombres et mélancoliques à la fois, reflétant le destin tragique de la jeune femme. « Wings and Blasters » est quand à lui le premier score d’action majeur de « Ant-Man and the Wasp » : on retrouve clairement ici le style action du premier film de 2015, notamment dans le mélange entre orchestre et batterie rock survoltée. L’orchestre s’en donne ici à coeur joie, pour la scène où la Guêpe affronte les hommes de Sonny Burch : le morceau est ponctué d’allusions héroïques au motif de 3 notes de la super-héroïne interprétée par Evangeline Lilly, reprises en partie de « It Ain’t Over Till the Wasp Lady Stings ». Mais c’est sans compter sur la détermination d’Ava qui fait son apparition dans « Utmost Ghost » à grand renfort de synthés glauques et fantomatiques, sur fond de percussions déchaînées et de cuivres dissonants. Ici, l’énergie de « Wings and Blasters » est clairement remplacée par un ton plus agressif et sérieux (notamment dans l’emploi des synthés et des dissonances) pour symboliser la menace du Fantôme.

L’action et l’aventure dominent dans « Tracker Swarm » où le thème d’Ant-Man fait un retour triomphant et remarquable, lorsqu’Ant-Man tente de localiser le laboratoire miniature dérobé par le Fantôme. « Cautious as a Hurricane » développe quand à lui le superbe thème de Janet avec ses harmonies nobles, touchantes et solennelles (notamment dans la partie B du thème à 1:39) qui évoquent aussi bien le personnage de Michelle Pfeiffer que la quête et l’espoir d’Hope pour retrouver sa mère par tous les moyens possibles. Le thème est ensuite repris aux cordes dans « Misdirection », accompagné de variations entêtantes autour de l’ostinato rythmique d’Ant-Man (ne ratez pas la superbe envolée triomphante du thème de la Guêpe à 2:08). « I Shrink, Therefore I Am » est certainement l’un des morceaux d’action les plus funs du score, reprenant le motif de la Guêpe avec sa rythmique électro moderne qui semble surgir tout droit d’un score de Brian Tyler. Christophe Beck se fait plaisir en nous offrant des déchaînements orchestraux survitaminés les uns à la suite des autres, sans jamais verser dans la cacophonie mais en conservant un certain classicisme d’écriture, y compris dans ses orchestrations. « Partners » permet de respirer un peu, tandis que le motif de la Guêpe revient ensuite dans « Windshield Wipeout », autre morceau d’action dantesque opposant les héros au Fantôme dans la dernière partie du film (à noter ici l’emploi robuste des percussions et des cuivres). Beck illustre ensuite les retrouvailles entre Hank et Janet dans « Revivification » et son envolée optimiste et émouvante du thème de Janet.

UNE CONCLUSION EPIQUE

« A Flock of Seagulls » nous amène au dernier acte du film, lorsqu’Ant-Man est contraint de devenir géant pour récupérer le labo miniaturisé sur le port, pendant la confrontation finale contre le Fantôme. A noter ici l’emploi d’éléments synthétiques étranges et inventifs alors qu’Ant-Man, devenu géant, réalise qu’il n’arrive plus à respirer à cause de son immense taille. Le motif du Fantôme atteint son apogée dans « Ghost = Toast », incluant une partie chorale grandiose, épique et massive pour la bataille finale, un autre grand moment de la partition de « Ant-Man and the Wasp ». Enfin, la thématique du Fantôme s’achève avec le sinistre « Quit Screwing Around », cédant sa place à une reprise finale du thème d’Ant-Man dans la coda « Anthropodie ».

Au final, Christophe Beck se fait plaisir en nous offrant une partition orchestrale redoutable et puissante pour cette deuxième itération des aventures de l’homme-fourmi, même si l’effet de surprise est passé. Néanmoins, Beck parvient à éviter la redite en proposant de nouvelles idées thématiques et en mettant davantage l’accent sur l’orchestre plutôt que les parties rock/funky/jazz du premier film. Certes, il n’y a rien de bien original ou d’extrêmement mémorable mais le score de Christophe Beck est à l’image du film : un travail de très bonne facture, plaisant à écouter dans le film comme sur l’album, apportant une vraie énergie au métrage de Peyton Reed, même si on aurait souhaité un peu plus de folie et moins de sérieux à cette deuxième partition d’Ant-Man.


---Quentin Billard