1-Le Huitième Jour 2.45
2-Mexico 3.31*
3-Mongolie 4.36
4-Voyage 3.43
5-Indigo 2.48
6-L'amour est un bouquet
de violettes 3.28*
7-Vanessa 2.43
8-Sous la pluie 2.00
9-N.A. 3.23
10-La place/la gare 3.22
11-Concerto 2.26
12-Maison vide 1.43
13-Qui sait, qui sait, qui sait
(Quizas, Quizas, Quizas) 2.21*
14-Limonaire 3.16
15-La lune 2.59
16-Genèse 2.32
17-String Rythm 1.39
18-Maman la plus belle
du monde 3.22**

Interprété par Luis Mariano
*Ecrit par F. Bonifay
Interprété par Luis Mariano.

Musique  composée par:

Pierre Van Dormael

Editeur:

Philips 314532713-2

Réalisateur:
Jaco van Dormael
Genre:
Drame
Avec:
Daniel Auteuil,
Pascal Duquenne,
Miou-Miou

(c) 1996 Eurimages/CNC/Le Studio Canal +/D.A. Films/Pan Européenne Production/PolyGram Filmed Entertainment/TF1 Films Productions/Working Title Films.

Note: ***1/2
LE HUITIÈME JOUR
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Pierre Van Dormael
Comédie dramatique belge sortie en 1996, « Le Huitième Jour » évoque un sujet peu abordé en général dans le monde du cinéma : les handicapés mentaux atteints de trisomie 21. Daniel Auteuil interprète dans ce film Harry, un homme solitaire et pressé qui se consacre essentiellement à son travail et mène une existence assez terne. Sa vie changera brusquement du tout au tout lorsqu’il croisera la route de Georges (Pascal Duquenne), un trisomique atteint du syndrome de Down, qui vit dans l’instant présent. Une amitié très forte naîtra ainsi entre ces deux hommes que tout oppose. « Le Huitième Jour » est le second long-métrage du cinéaste belge Jaco Van Dormael qui s’était fait remarquer en 1991 pour le film « Toto le héros » qui connut un très grand succès et obtint la Caméra d’or au Festival de Cannes et le César du meilleur film étranger en 1992. Avec « Le Huitième Jour », le réalisateur nous offre un film émouvant et touchant sur l’amitié entre un homme qui a perdu les vraies valeurs de la vie et un handicapé mental qui lui, se contente des choses simples de la vie. Au contact de Georges, Harry réapprendra de nouveau à vivre et à profiter de l’instant présent. Grand succès de l’année 1996, « Le Huitième Jour » fut un film important à plus d’un point, puisqu’il permit de sensibiliser la population sur le problème de la vie des handicapés mentaux dans la société de tous les jours. Le succès du film contribuera à changer le regard des gens sur les personnes handicapées et à accepter les différences. Le film révéla aussi l’acteur Pascal Duquenne qui remporta en 1996 le Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes, aux côtés de Daniel Auteuil. Enfin, une association a été créée à la suite du film afin de permettre aux jeunes adultes trisomiques d’être autonome et de vivre en toute sécurité dans leurs propres maisons. Quoiqu’il en soit, « Le Huitième Jour » est un film bouleversant, probablement l’un des plus beaux films sorti au cours de l’année 1996, un petit bijou de simplicité et de poésie comme on en voit rarement au cinéma, devenu incontournable !

C’est Pierre Van Dormael, le frère du réalisateur, qui composa la musique du « Huitième Jour ». A noter que Pierre avait déjà collaboré avec Jaco sur son précédent film, « Toto le héros » (hélas, le compositeur belge est décédé depuis 2008). Pierre Van Dormael est à l’origine un guitariste de jazz très connu en Belgique, qui collabora par la suite avec des chanteurs français tels qu’Alain Bashung ou Plastic Bertrand, et fonda le groupe « Nasa Na » en 1989. Après « Toto le héros », Pierre Van Dormael signe une nouvelle partition de qualité pour « Le Huitième Jour », une musique magnifique, simple et touchante, toute à l’image du film lui-même. Alliant poésie et mélancolie, le compositeur belge a opté pour une approche orchestrale à la fois modeste, minimaliste et touchante pour cette histoire poignante de l’amitié entre deux individus que tout oppose, une très belle partition malheureusement gâchée dans le film par l’utilisation parfois très envahissante de chansons de Luis Mariano, qui ponctuent la plupart des passages mettant en scène Georges et ses jeux enfantins.

Pierre Van Dormael a écrit pour le film un très beau thème de cordes/vents à la fois simple et poétique, illustrant l'amitié naissante entre Harry et Georges. Le compositeur, qui fait preuve ici d’un grand classicisme d’écriture très raffiné dans sa musique, utilise ce thème tout au long du film avec une certaine parcimonie, le développant afin d’accompagner le déroulement de l’histoire et l’évolution des deux personnages tout au long du film. En plus d'un thème principal pour cordes, Van Dormael utilise aussi quelques pièces inspirées du folklore musical mongol pour les scènes où Georges rêve qu’il est un cavalier mongol parcourant des grandes plaines en compagnie des siens. Ces morceaux permettent alors au compositeur d’utiliser une formation vocale plus énergique avec une chanteuse soliste aux consonances ethniques tout bonnement savoureuses. Certains morceaux, plus émouvants, utilisent des choeurs quasi religieux pour rappeler les consonances spirituelles de l’histoire (« le huitième jour » de la création du monde par Dieu, d’où le titre du film). Le reste de la partition se compose essentiellement de morceaux d’inspiration classique où Pierre Van Dormael mélange cordes, vents et guitare afin de retranscrire les émotions du personnage de Georges et son amitié avec Harry.

La musique du « Huitième Jour » oscille ainsi entre une certaine tendresse nostalgique, un classicisme d’écriture raffiné et une intimité pleine de retenue - extrêmement pudique - sans oublier l’apport indispensable d’un thème particulièrement émouvant de par sa simplicité et sa fraîcheur poétique. Voilà en tout cas une très belle partition à découvrir en même temps que le superbe film de Jaco Van Dormael !



---Quentin Billard