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1-Rico's Gang Suicide 3.12
2-Playing on Saucepans 1.28 3-As Cold As Ice 0.43 4-The Sentence 1.24 5-Paradise? 1.10 6-Failed Escape 3.37 7-Learning Time 4.08 8-A Smile 1.18 9-Fancy Face 1.47 10-First Night Out 4.00 11-NPOKMOP 4.01 12-The Last Time I Kiss You 0.58 13-The Free Side 3.41 14-I Am On Duty! 2.25 15-Josephine and the Big Dealer 0.48 16-Mission In Venice 5.56 17-Fall 2.41 18-Let's Welcome Victor 1.10 19-Last Mission 2.14 20-We Will Miss You 2.56 21-The Dark Side Of Time 4.23* *Ecrit et interprété par Eric Serra. Musique composée par: Eric Serra Editeur: Virgin 869502 Réalisateur: Luc Besson Genre: Action/Thriller Avec: Anne Parillaud, Tchéky Karyo, Roland Blanche, Marc Duret. Artwork and pictures (c) 1990 Gaumont/Les Films du Loup. All rights reserved. Note: ***1/2 |
NIKITA
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Eric Serra
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« Nikita » marqua un tournant dans la carrière de Luc Besson, affirmant un style très personnel que l’on avait déjà deviné dans ses premiers films (« Le Dernier Combat », « Subway » et surtout « Le Grand Bleu »). Avec « Nikita », le réalisateur revient au style plus sombre et urbain de « Subway » et nous livre un film captivant de bout en bout. Une nuit, une bande de jeunes drogués braquent une pharmacie pour se fournir en médicaments de substitution. La police intervient mais c’est le drame : alors qu’une bonne partie des junkies sont abattus, Nikita (Anne Parillaud), la plus jeune du groupe, abat un policier à bout portant. Elle est arrêtée et condamnée à perpétuité. Peu de temps après, deux agents spéciaux s’introduisent discrètement dans sa cellule et lui injectent une substance mystérieuse. La jeune femme est alors déclarée suicidée par injection létale, et est officiellement enterrée. En réalité, Nikita se réveille peu de temps après dans un centre parisien d’entraînement spécial des services secrets français, dans lequel on lui offre alors une seconde chance : être réellement décédée ou travailler secrètement pour les services secrets en tant qu’agent spécial. Nikita accepte et subit alors un entraînement long et difficile qui nécessitera plusieurs années, placée sous la direction de Bob (Tchéky Karyo), son instructeur chargé de sa formation qui commence aussi à s’attacher à elle. Nikita deviendra alors une experte en armes, en arts martiaux, en combat et apprendra aussi à revivre parmi les siens et à respecter les us et coutumes de la société. Puis, un jour, Bob considère que Nikita est prête pour sa première mission : la jeune femme est alors rendue à la vie civile et commence à exercer son métier d’agent spécial des services secrets français, l’occasion pour elle de prendre un nouveau départ dans sa vie. Avec un casting exceptionnel - Anne Parillaud, Thécky Karyo, Jean-Hugues Anglade, Jeanne Moreau, Jean Reno (dans le rôle du « nettoyeur », rôle qu’il reprendra quatre ans plus tard dans le film « Léon »), Jean Bouise, Roland Blanche, Mia Frye, etc.), une mise en scène moderne et élégante et un scénario très réussi, « Nikita » est une véritable réussite et un film incontournable dans le cinéma français des années 90, récompensé par le César de la meilleure actrice pour Anne Parillaud en 1991, qui nous livre effectivement une interprétation inoubliable dans le film de Luc Besson. A noter que « Nikita » connu un succès important aux Etats-Unis, et fit l’objet de nombreux remakes et adaptations : John Badham réalisera ainsi « Point of no Return » en 1993 (Nom de code : Nina), deux films hongkongais s’inspireront de la trame narrative du film de Besson, « Black Cat » (1991) et « Black Cat 2 » (1993), sans oublier une série TV canadienne en 1997, « La Femme Nikita », avec Peta Wilson dans le rôle-clé.
La musique d'Eric Serra a sans aucun doute contribué à son tour au succès du « Nikita » de Luc Besson. Ecrite pour les synthétiseurs habituels du compositeur, auxquels s’ajoutent quelques instruments acoustiques, Eric Serra affirme le ton du film dès le générique de début : une musique plutôt orientée vers le rock, avec synthés, batterie, basse et guitare électrique, alors que l'on aperçoit le gang de voyous de Nikita se diriger vers une pharmacie au début du film (« Rico’s Gang Suicide »). Serra apporte un certain fun typiquement années 80 à la séquence en question, et amorce déjà grâce à ses synthétiseurs la couleur sonore « urbaine » de sa partition. Puis, très vite, la musique semble s’orienter davantage vers un style plus sombre et atmosphérique avec « Playing on Saucepans » où les nappes synthétiques deviennent plus pesantes, tout comme dans « As Cold As Ice ». La musique évoque alors les péripéties de Nikita, lorsque cette dernière est arrêtée par la police et condamnée à perpétuité. Le compositeur expérimente sur ses différentes sonorités électroniques dans « The Sentence », où il mélange nappes sonores en tout genre, percussions étranges, rythmes électro typiquement années 80 (dans un style qui rappelle beaucoup le Hans Zimmer de l’époque) et samples vocaux. Le compositeur se laisse même aller à un peu de new-age kitsch dans « Paradise ? » et ses samples de chants d’oiseau, qui laisse planer le doute quand à l’avenir de Nikita. Des morceaux comme « Failed Escape » permettent au compositeur de développer ces rythmes électro un brin kitsch qu’il avait mis bien en valeur dans sa partition pour « Subway », mais c’est finalement grâce à « Learning Time » que le compositeur nous dévoile enfin l’indispensable thème principal associé dans le film à la jeune Nikita. « Learning Time » nous permet ainsi d’apprécier un très beau thème de guitare synthétique associé au caractère rebelle de la jeune femme, et qui évoque aussi une certaine innocence et une délicatesse sous-jacente, Nikita aspirant alors à une vie meilleure, loin de cet univers suffocant des missions et des services secrets français. Comme souvent dans les films de Luc Besson, Eric Serra signe un thème principal mémorable pour le film, qui sied parfaitement à l’ambiance voulue par le réalisateur. La musique survole d’ailleurs la scène de façon globale, fonctionnant ainsi de façon assez libre par rapport aux images sans s’attarder particulièrement sur des points de synchronisation. Cette façon d’aborder la musique à l’écran permet ainsi à Eric Serra de laisser sa musique dans le film, créant simplement une ambiance musicale globale sur les images, débarrassée de la tyrannie du synchronisme. C’est une façon d’opérer assez caractéristique de la collaboration Luc Besson/Eric Serra et qui porte ici ses fruits, une fois de plus. Dès lors, après « Learning Time », la musique de « Nikita » semble décoller enfin. Elle reflète alors l’évolution du personnage, devenue une jeune femme plus séduisant et attirante, mais aussi nettement plus dangereuse - et armée. Les rythmes de guitare basse de « A Smile » paraissent ainsi plus attirants et plus apaisés, mais trahissent une certaine tension sous-jacente avec ses nappes synthétiques en arrière-fond. Un morceau comme « Fancy Face » et ses harmonies plus touchantes apporte une certaine émotion au score, sur fond de rythme pop et de guitare basse. Les rythmes deviennent aussi très présents lorsque Nikita est à nouveau réintroduite dans la société dans « First Night Out », autre morceau aux sonorités électroniques/new-age typiquement années 80, plutôt réussi. Ici aussi, Eric Serra créé une ambiance musicale particulière à l’écran, laissant ses notes se développer plus longuement et plus librement sur le support visuel. Certains morceaux soulignent par la suite le suspense (« NPOKMOP » ou les très sombres et intenses « Mission in Venice » et « Last Mission ») à la manière des musiques de thriller kitsch des années 80, le compositeur expérimentant alors sur ses différentes sonorités de percussions synthétiques du plus bel effet. D’autres morceaux, en revanche, accompagnent la romance naissante entre Nikita et son nouveau petit ami, Marco (Jean-Hugues Anglade) comme c’est le cas dans le très intime « The Last Time I Kiss You » et « Fall », sans oublier un « The Free Side » qui développe une autre mélodie romantique de saxophone assez kitsch et sa guitare électrique sur fond de rythmes pop 80s. Eric Serra reprendra finalement son Love Theme dans « The Dark Side of Time », inévitable chanson pop du générique de fin du film interprétée par le compositeur lui-même. « Nikita » est une partition importante pour Eric Serra car elle marque un véritable tournant dans sa carrière : celle de l'affirmation d'un style électronique reconnaissable avec des rythmes pop/rock et des ambiances urbaines toujours très personnelles. Même si « Nikita » n’a ni la classe ni l’inspiration du « Grand Bleu » (1988), cela n’en reste pas moins une partition plutôt réussie, sans être l’un des sommets d’Eric Serra. ---Quentin Billard |