1-Main Titles 0.34
2-Moron Mountains 1.28
3-Back To Earth 0.34
4-We Seek Bugs Bunny 2.04
5-Charles 1.29
6-Tuneland Meeting 1.27
7-General Bugs 1.22
8-Alien Transformation 1.34
9-Hole In One 0.36
10-Michael In Tuneland 2.14
11-Spit Shine 0.51
12-The Monstars 2.03
13-The Tune Practice 2.21
14-Stealing The Shorts 4.15
15-The Ultimate Game 3.55
16-Monstars Locke Room 1.05
17-Secret Stuff 1.27
18-The Second Half 2.18
19-You Get Me 1.16
20-Crush Em' 4.09
21-You The Duck 1.22
22-The Winning Shot 1.10
23-Gimme The Ball 2.22
24-Not Good at Cheatin' 1.22
25-Michael Jordan Returns 1.14

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Atlantic Records
7567-82979-2

Album produit par:
James Newton Howard
Montage de la musique:
Jim Weidman
Assistant montage:
David Olson
Co-produit par:
Michael Mason
Directeurs en charge pour la musique de Warner Bros:
Gary LeMel, Doug Frank

Et pour tout ceux qui s'amusent à lire les cases des Credits jusqu'au bout, vous avez le bonjour des toons! That's All Folks!!!

Artwork and pictures (c) 1996 Warner Bros. All rights reserved.

Note: ***1/2
SPACE JAM
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
Des années après 'Who Framed Roger Rabbit' et son innovant mélange entre acteurs réels et personnages de cartoons animés, on retrouve de nouveau ce procédé dans le délirant 'Space Jam' avec Michael Jordan dans son propre rôle, débarquant malgré lui dans le monde des toons pour affronter lors d'un match décisif une équipe d'extra-terrestres (les Monstars) déterminés à s'emparer du monde des toons pour leur parc d'attraction. Spectacle honnête et divertissant, 'Space Jam' réussit fort bien à nous faire sourire jusqu'au bout, même si Michael Jordan est plus doué pour le basket-ball que pour la comédie. Voilà un tout cas un véritable cocktail d'humour détonnant, qui rend un bien bel hommage à l'univers des célèbres Looney Toons (Bugs Bunny, Daffy Duck, Porky Pig, Elmer Fudd, etc.) sur fond de basket et de gags en tout genre, le film n'étant finalement rien d'autre qu'une grosse publicité pour Michael Jordan et la NBA. Un excellent film délirant dans la lignée de 'Who Framed Roger Rabbit' et 'Cool World'.

Le producteur Ivan Reitman, habitué à collaborer avec Randy Edelman sur la plupart de ses films, a fait appel à James Newton Howard pour le score du film qui se lance ici dans l'exercice périlleux du 'mickeymousing', une technique musicale redondante pour accompagner les cartoons, c'est-à-dire un mouvement/une musique. N'ayant pas forcément beaucoup d'expérience dans ce domaine, JNH s'en tire très fort sur 'Space Jam', à tel point que le score est super agréable à écouter et à réécouter de bout en bout. On trouve déjà quelques bribes de thèmes dès le début du score, un apparaissant au début du 'Main Titles' illustrant le personnage du jeune Jordan au début du film, destiné à devenir un grand joueur de basket-ball, puis vers la fin de 'Michael Jordan Returns' pour conclure héroïquement le film (les joueurs retrouvent leur talent de basketteur volé par les extra-terrestres!). Mais le thème le plus marquant reste celui des Monstars, les gros balourds extra-terrestres de l'équipe adverse où Howard semble s'être particulièrement amusé à les illustrer par un morceau tendance hard-rock avec guitare électrique doublant les cordes + batterie rock, un thème très représentatif de ces gros bourrins. A noter aussi une petite reprise mélodique de 'I Turn To You' de Diane Warren, que James Newton Howard semble s'être amusé à glisser dans 'Charles', lorsque Michael Jordan rentre chez lui pour retrouver sa famille après avoir formulé son souhait d'arrêter le basket, au grand regret de son fils, et dans 'Not Good at Cheatin'', lorsque Jordan va quitter le monde des toons.

Mais les éléments thématiques ne sont pas le plus important dans cette partition orchestrale. Ce qui compte, c'est bien évidemment l'ambiance qui résulte des divers morceaux. Dès 'Moron Mountains', on se retrouve pris dans un monde de cartoon délirant et amusant. L'orchestre est particulièrement vif, les instruments donnent l'impression de sortir de partout, Howard suivant très bien chaque mouvement de la séquence du parc d'attraction des Morons. Mais le délire se retrouve amplifié dans 'We Seek Bugs Bunny' lorsque les extra-terrestres débarquent dans une forêt et tombe sur Bugs Bunny alors qu'ils le cherchent justement. JNH s'amuse à suivre au millimètre près chaque mouvement des personnages, utilisant diverses petites formules rythmiques ou mélodiques, de manière très décousue évidemment, comme toute bonne musique de mickeymousing qui se respecte. JNH fait ici part d'un grand sens de l'humour - gros coup orchestral démesuré lorsque un extra-terrestre grille subitement Bugs Bunny avec son pistolet laser, cellule sautillante et ridicule lorsque Bugs Bunny sautille en gambadant gaiement---bref le B.A.BA de la traditionnelle écriture mickeymousing à l'ancienne.

Il est même amusant de constater que cette écriture 'mickeymousing' continue même sur terre avec 'Charles' où Michael Jordan rentre chez lui, James Newton Howard décrivant avec humour le bond que fait le chien de Jordan qui lui saute dessus pour lui lécher le visage. Ainsi, Howard ne fait aucune différenciation musicale entre la terre et le monde des toons. On continue dans le délire avec 'Tuneland Meeting' et 'General Bugs' où les toons se réunissent entre eux pour parler du problème des aliens, puis dans 'Michael In Tuneland', lorsque Michael Jordan arrive de manière fracassante dans le monde des toons. Howard continue toujours de décrire avec humour son arrivée dans ce monde de tarés. Mais dès 'The Monstars', qui commence sur une petite allusion amusante à la célèbre musique des cartoons de la Warner, Howard annonce l'arrivée des Monstars avec leur thème 'rock' tonitruant. Alors que les toons commencent à s'entraîner avec Jordan dans 'The Tunes Practice', Howard rend ici hommage au 'Jessica's Theme' d'Alan Silvestri pour 'Who Framed Roger Rabbit', accompagnant l'arrivée de la copine sexy de Bugs Bunny, Lola Bunny. Comme l'a fait Silvestri sur le film de Robert Zemeckis, James Newton Howard crée un bon thème glamour de saxophone sensuel avec batterie jazzy et piano. Il s'agit bien évidemment d'un cliché usé, mais l'effet n'en demeure pas moins très amusant à l'écran, d'autant que cela intervient subitement en plein milieu du morceau comme un cheveu sur la soupe! Et comme JNH s'amuse dans cette musique à rompre continuellement ses ambiances et alors que Bugs "chauffe" sur Lola, le putois qui parle italien apparaît à l'écran, JNH l'illustrant brusquement par un petit accordéon à l'italienne vraiment hilarant, car rompant totalement avec le glamour précédent de Lola. Ces ruptures incessantes renforcent largement le ton humoristique de la partition de James Newton Howard pour ce score fun et très amusant.

Dans 'The Ultimate Game' accompagnant la scène où le match entre les toons et les Monstars commence, Howard annonce de manière toujours aussi tonitruante le thème des Monstars, avant d'enchaîner sur une ambiance plus fun, plus 'style' où Howard utilise une batterie et des guitares électriques pour décrire sur un rythme 'cool' le match (et pour lui donner un côté 'fun' et 'branché' alors que le match démarre de manière fracassante pour les toons face aux nombreuses tricheries des Monstars), l'orchestre répondant sans cesse à ces instruments de manière parfois très amusante. En tout cas, 'The Ultimate Game' représente une fois de plus un brillant exercice de mickeymousing amusant à travers un jeu d'incessantes ruptures de ton pour l'un des morceaux les plus importants de tout le score de 'Space Jam'. On enchaîne sur la suite du match dans 'The Second Half' où l'on retrouve l'ambiance fun de 'The Ultimate Game'. Notons au passage une allusion amusante au célèbre thème de 'Pulp Fiction' (Misirlou) vers la première trentaine de secondes d'un morceau cool et amusant. On remarquera à quel point le compositeur s'est totalement éclaté dans son écriture mickeymousing avec un morceau qui part vraiment dans tous les sens (début guitare+batterie fun, orchestre sautillant, accordéon à l'italienne de passage durant quelques secondes pour illustrer le personnage du putois beau-gosse qui parle italien, allusion au thème de 'Pulp Fiction', passage un peu style japonais, etc.).

'Crush'Em' représente la première échec infligé à l'équipe des toons, au moment où James Newton Howard fait un gros clin d'oeil à la célèbre 'Marche Funèbre' de Frédéric Chopin alors que l'on voit le plan de toute l'équipe des toons complètement cassé dans tous les sens. Howard annonce d'ailleurs le petit thème du triomphe vers la fin du morceau alors que Jordan est plus que jamais motivé à faire gagner son équipe. On retrouve ce thème dans 'You The Duck', mais c'est le triomphe total à la fin de 'The Winning Shot' qui finit de manière brillante à la John Williams, une petite touche sombre laissant présager que les aliens n'ont pas dit leur dernier mot. Qu'à cela ne tienne, on en arrive à un dénouement heureux à partir de 'Not Good at Cheatin'' qui reprend l'arrangement de 'I Turn to You' de Diane Warren alors que JNH réaffirme plus loin le thème du triomphe pour évoquer la défaite des aliens et de leur chef, avant de conclure le score ainsi que le film sur le retour de Michael Jordan sur terre dans 'Michael Jordan Returns', qui boucle la BO puisqu'il reprend le thème qui ouvrait le 'Main Titles' pour finir le film de manière heureuse.

Vous l'aurez compris, 'Space Jam' est une BO amusante et complètement divertissante, un score fun qui s'écoute facilement, même si ce type de musique, plus qu'un autre genre de musique de film, nécessite vraiment d'avoir des images par dessus, un score fonctionnel totalement indissociable du film. 'Space Jam' représente un véritable exercice de mickeymousing pour James Newton Howard qui semble avoir partagé le même délire que Joe Pytka et Ivan Reitman pour cette production certes réservée de préférence à un jeune public, mais tout de même très amusante. A découvrir pour tout ceux qui se lassent du James Newton Howard des films d'aventure et des thrillers. Un score somme toute très sympathique et particulièrement divertissant!


---Quentin Billard