1-Never Ending Story 3.29
2-Swamps of Sadness 1.55
3-Ivory Tower 3.08
4-Ruined Landscape 3.01
5-Sleepy Dragon 3.56
6-Bastian's Happy Flight 3.13
7-Fantasia 0.53
8-Atreju's Quest 2.49
9-Theme of Sadness 2.40
10-Atreju Meets Falkor 2.29
11-Mirrorgate/Southern Oracle 3.08
12-Gmork 0.26
13-Moonchild 1.20
14-The Auryn 2.17
15-Happy Flight 1.20

Musique  composée par:

Klaus Doldinger/
Giorgio Moroder

Editeur:

Cema/Capitol #92708

"Never Ending Story"
Ecrit par Giorgio Moroder
Interprété par Limahl
Paroles de Keith Forsey
Album produit par:
Klaus Doldinger,
Giorgio Moroder

Artwork and pictures (c) 1984 Warner Bros. All rights reserved.

Note: ****
THE NEVERENDING STORY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Klaus Doldinger/
Giorgio Moroder
Après 'Das Boot' en 1982, Wolfgang Petersen revient avec ce qu'il semble être l'un de ses meilleurs films de sa carrière allemande, c'est-à-dire le magnifique 'The Never Ending Story' (L'Histoire Sans Fin), aventure féerique dans le monde imaginaire de Fantasia, dans lequel Bastien, un jeune garçon qui lit en fait le livre de l'Histoire sans Fin, va apprendre une leçon qui s'adresse en fait à tout le monde et qui constitue clairement le message du film: nous devons tous croire en nos rêves! Fantasia est une partie de l'imagination humaine collective. C'est un monde peuplé des créatures (positives ou négatives) de nos songes et de nos pensées, et le film montre simplement que la société d'aujourd'hui est constituée de gens dangereusement blasés qui ne croient plus en rien, et, pressé par la société moderne, ils n'ont plus le temps d'alimenter Fantasia.

Wolfgang Petersen retrouve Klaus Doldinger sur 'The Never Ending Story', ainsi que Giorgio Moroder, fameux compositeur disco des années 70. Les deux compositeurs ont crée un score absolument excellent sur ce film, leurs deux styles se mélangeant fort bien dans le film. Avec 'The Never Ending Story', tout comme Bastien, on plonge dans un monde merveilleux, féerique, où l'imagination et le rêve a sa place dans un univers composé par les plus songes de l'homme, un univers où l'on a encore le temps de s'émerveiller, de s'évader. Probablement pour accentuer le côté fantastique de l'histoire, une grosse majorité de la musique est au synthétiseur, avec un côté très années 80 fort sympathique, notamment dans 'Ivory Tower' et sa rythmique à la 'Midnight Express', pièce signée de Giorgio Moroder).

Plusieurs thèmes composent cette BO. Le premier est celui du livre de L'Histoire sans Fin, un motif de synthé sur un balancement de deux notes très mystérieux et qui évoque clairement le mystère qui entoure ce livre magique. Apparaissant plusieurs fois surtout au début du film, le motif a tendance par moment à se fondre dans certains morceaux. On ne pourra pas passer à côté du thème de la jeune impératrice, qui revient le plus souvent dans l'album, dans 'The Childlike Empress', 'The Auryn' et 'Atreju's Quest', thème magnifique évoquant à la fois la puissance des rêves symbolisé par l'impératrice, une jeune fille évidemment symbolique, le symbole de l'émerveillement de l'enfance, un thème qui prend une tournure féerique surtout dans 'The Childlike Empress' et 'The Auryn' alors que les choeurs doublent la mélodie. Le thème de la tour d'ivoire apparaît, constitué de synthé + cordes de l'orchestre + batterie) dans 'Ivory Tower' qui est assez déçevant parcequ'accompagné avec une batterie 'pop' et une rythmique synthé + guitare éléctrique un peu trop années 80 et pas forcément la bienvenue vis-à-vis de la séquence où Atreju trouve la tour d'ivoire. La batterie et la rythmique font perdre le côté majestueux que possède le morceau dans le film (précisons que la batterie a été enlevée dans la version du film!) et il est vraiment dommage que le CD ne propose pas la version alternée du morceau pour le film. Evidemment, on trouve aussi le thème d'aventure absolument entraînant, rappellant ce qu'a fait Doldinger sur 'Das Boot', que l'on entend surtout dans 'Bastian's Happy Flight', alors que le jeune héros vole sur le dos de Falkor dans ses merveilleuses aventures.

'Bastian's Happy Flight' avec son orchestre (dominé toujours par les cordes) et son synthé + batterie (dans le style de 'Ivory Tower') évoque l'émerveillement vu sous l'angle de la gaieté et de la joie de vivre de l'enfance et qui sert de conclusion heureuse au film. On le retrouve aussi fièrement évoqué dans la scène où Atreju prend son cheval et part à l'aventure pour chercher un remède pour la jeune impératrice, un thème d'aventure décidemment très entraînant, voire même très aérien, avec toujours ce côté année 80 un peu nostalgique. C'est un tout autre sentiment que l'on aborde dans 'Swamps of Sadness', 'Ruined Landscape' et 'Theme of Sadness', trois magnigiques morceaux dont les deux premier reprennent le thème de la mélancolie et du déséspoir, que l'on entend la première fois dans la scène poignante du marais de la mélancolie où Atreju perd son cheval qui s'enfonce dans le marais. Sans la musique, la scène perdrait véritablement de tout son intérêt mais la musique est si forte émotionnellement dans cette séquence qu'on ne peut s'empêcher de pleurer pour Atreju, à l'instar de Bastien qui pleure aussi pour lui en lisant ce passage dans le livre. N'avez-vous jamais vibré lors des moments tragiques d'un héro dans une histoire ou dans un roman? N'avez vous jamais ressenti ce que pouvait ressentir un personnage dans sa plus triste situation? Quelque part, c'est ce qu'évoque le morceau, la puissance de l'émotion lorsque l'on est absorbé par l'histoire que l'on lit ou que l'on écoute, mais surtout que l'on vit. Impossible de ne pas avoir les larmes aux yeux en écoutant 'Swamps of Sadness' avec son synthétiseur mélancolique et sa sombre basse de synthé d'abord menaçante puis soutenant l'aspect tragique du morceau. 'Ruined Landscape' reprend ce thème de la mélancolie pour évoquer la présence grandissante du néant et la fin proche de Fantasia dans la désolation.

'Theme of Sadness' est en fait un autre thème, celui de la tristesse, moins important que 'Swamps of Sadness' mais qui est entendu lorsque Fantasia a disparu, avec sa mélodie d'ocarina sur fond d'orchestre et de synthé (plus discret ici), un morceau une fois de plus magnifique sans avoir la portée émotionnelle de 'Swamps of Sadness'. On notera aussi les passages plus sombres, notamment 'Gork' illustrant la sombre menace qui plane autour du héro suivi par la bête envoyé par le néant pour éliminer Atreju, illustré par des cordes dissonantes. 'Mirrorgate-Southern Oracle' évoque aussi la dure épreuve, très tendue, que doit passer Atreju pour rejoindre l'Oracle Sudérien.

Nous terminerons sur 'The Neverending Story', la célèbre chanson du film écrite par Giorgio Moroder, un hit dans les années 80, une très belle chanson qui évoque ici le pouvoir de l'imaginaire et qui rejoint le message du film, c'est-à-dire que nous devons croire en nos rêves, chanson qui ouvre le film et qui le conclut en beauté. Vous l'aurez donc compris, 'The Neverending Story' est une BO absolument splendide à l'écran, moins marquante sur le CD mais toute aussi émouvante. Biensûr, certains pourront toujours critiquer le manque d'orchestration ou l'abondance de synthé new age trop 80's un peu daté dans la partie de Giorgio Moroder (absent de la version allemande du film). Toujours est-il que si l'on peut encore rêver et s'émouvoir de nos jours, c'est bel et bien avec 'The Neverending Story', un film et une musique faite pour s'évader, pour rêver, pour voyager vers d'autres horizons. Un petit trésor dans la musique de film des années 80, à (re)découvrir, assurément!


---Quentin Billard