1-Main Title 3.27
2-The New Gavin 3.28
3-Dead Neck/Rowboat 2.06
4-Rat Man Revealed 1.26
5-Bad, Wrong, Wrong, Bad/
Used to Be Friends 3.42
6-Chug's Libido 2.10
7-Double Wide/
Unplugged at Bishop Flats 6.23
8-The Salute/Big Rat 2.25
9-Dickie's Induction/
Who's Your Daddy 3.34
10-Evil Chairs 7.24
11-Safe Ferry/Finale 4.32
12-Disturbing Behavior:
The Trailer 1.40
Bonus Track.

Musique  composée par:

Mark Snow

Editeur:

Sonic Images Records
510-8811

Album produit par:
Mark Snow
Co-produit par:
Ford A.Thaxton

Artwork and pictures (c) 1998 Sonic Images Records. All rights reserved.

Note: ***
DISTURBING BEHAVIOR
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Mark Snow
Modeste thriller pour ado signé David Nutter (réalisateur de certains épisodes de la série « X-Files » en 1993), « Disturbing Behavior » (Comportements Troublants) s’articule autour d’un pitch de base plutôt simple : le combat que vont mener deux adolescents contre une sinistre machination au sein même de leur lycée dans lequel des scientifiques se livrent à de mystérieuses expériences sur des jeunes pour faire d'eux des travailleurs parfaits et irréprochables. Tout commence lorsque le fils aîné de la famille Clark meurt dans des circonstances tragiques. Les Clark décident alors de déménager pour venir s’installer à Cradle Bay, un petit village situé au bord d’une île. A peine arrivé, Steve (James Mardsen), le cadet de la famille, se dispute avec des camarades de son nouveau lycée. Ici, tous les jeunes sont regroupés dans des clans, dont un domine les autres, les Rubans bleus, un club étrange qui réunit l’élite des étudiants du lycée. Gavin (Nick Stahl) tente alors de prévenir Steve et la jolie Rachel Wagner (Katie Holmes) que quelque chose de grave est en train de se produire, mais il ne le croit pas. Le lendemain matin, Gavin réapparaît complètement transformé, avec un comportement étrange. Steve comprend alors que le jeune homme disait la vérité et que certains étudiants ont subis un lavage de cerveau forcé. Avec l’aide de Rachel, le jeune adolescent va tenter de démasquer les conspirateurs qui sévissent au sein même de son lycée. David Nutter signe donc un « teen movie » tout à fait ordinaire, sombre et violent, porté par un très bon James Mardsen et une très jolie Kathie Holmes, tout juste échappée de la série TV « Dawson » qui lui permit de se faire connaître par la suite au cinéma. « Disturbing Behavior » aborde un sujet peu souvent abordé dans un film d’ados, l’eugénisme, ou la quête douteuse d’une société idéale et sans défaut. Le film montre les dérives possibles de la science moderne avec un casting plutôt sympathique (à noter un excellent Bruce Greenwood dans la peau du méchant scientifique) et une mise en scène simple et sans grande personnalité. Un thriller pour ados tout à fait ordinaire, en somme !

Après « X-Files Fight The Future », le compositeur Mark Snow retrouve ses traditionnels synthétiseurs atmosphériques sur le film de David Nutter. « Disturbing Behavior » fonctionne ainsi sur le même principe : de longues plages atmosphériques sombres et inquiétantes, des effets synthétiques glauques, une musique de suspense plutôt efficace à l’intérieur de laquelle un thème principal (non mélodique mais plutôt basé sur une couleur sonore synthétique particulière) tente de se frayer un chemin au milieu de cet amalgame de sonorités glauques et sinistres. Le compositeur se fixant comme objectif de retranscrire ici une atmosphère oppressante et terrifiante, sa musique se structure en longues plages sonores parmi lesquelles Mark Snow accentue les basses synthétiques pour le côté plus sombre de la musique. Le thème principal reste quand à lui très différent du reste. Enoncé dès le « Main Title », il paraît plus paisible et plus optimiste que le reste. L’accompagnement de piano (que certains ont vite fait de rapprocher avec le célèbre « Tubular Bells » de Mike Oldfield) apporte ici une couleur particulière à ce thème qui possède à la fois un côté mystérieux et serein (accords majeurs), mais une sérénité en surface, qui devient alors très vite nuancée par l’apport d’éléments sonores étrangers : des flashs lumineux lointains lors du générique de début, que Snow illustre simplement avec des sursauts synthétiques inquiétants. Dommage cependant que ce thème ne soit guère mémorable et qu'il n'ait pas de réelle ligne mélodique conductrice. En tout cas, ce « Main Title » demeure très intéressant, instaurant dès le début une ambiance à la fois envoûtante et inquiétante très réussie, avec ces plans flous et ces reflets de lumière qui suivent le générique de début et suggèrent déjà l'idée de quelque chose de troublant dans l'esprit du spectateur - le trouble étant finalement l’idée centrale du film.

Mark Snow utilise alors toute une panoplie de sons synthétiques pour créer une ambiance sonore étouffante et menaçante. Pour cela, le compositeur a recours à une série de sons métalliques qui rappelleront aux fans de « X-Files » certains épisodes de la série. Quand à la présence des ados, elle se fait simplement remarquer dans la musique par la présence - ultra stéréotypée - de la guitare électrique qui apporte un côté plus violent et agressif dans les moments agités (voire plus dérangeant). Les morceaux d'action reprennent eux aussi ces sons métalliques froids, des effets de synthétiseurs savamment dosés et élaborés afin de constituer une masse sonore toujours très sombre, des nappes de synthétiseur qui rappellent parfois les musiques des films de John Carpenter. Snow n’hésite pas non plus à installer une rythmique de percussions électroniques plus agressives comme c'est le cas pour les attaques des membres du ruban bleu qui tentent alors de s’en prendre à Steve et Rachel. Le thème réapparaît quand à lui de temps à autre et suggère les inquiétudes de Rachel et Steve quand à la façon de mener à bien leur lutte contre terrible expérience scientifique. On notera ici une atmosphère de suspense très présente et très réussie tout au long du film, avec quelques moments plus agités faisant la part belle aux effets de sursauts synthétiques violents, avec son lot de gargouillis macabres de cordes à la Penderecki et de sonorités étranges de guitare électrique : aucun doute possible, nous sommes bel et bien en présence ici d’une partition atmosphérique sinistre de l’auteur de la musique de « X-Files » !

En bref, « Disturbing Behavior » s’apparente donc à une partition électronique sombre et résolument froide, le résultat à l’écran demeurant très réussi puisque Mark Snow arrive à maintenir constamment une vraie tension tout en instaurant une ambiance oppressante et parfois dérangeante. Le combat final s’apparente quand à lui à une longue pièce d’action/suspense du plus bel effet, un climax de tension de près de dix minutes. En conclusion, « Disturbing Behavior » n'est certainement pas une BO très accessible, et encore moins une partition facile d’accès. Sa très grande froideur et son manque de ligne thématique directrice risque fort d’en rebuter plus d’un. Quoiqu'il en soit, Mark Snow nous rappelle qu’il maîtrise parfaitement les atmosphères musicales sombres, suffocantes et terrifiantes. Voilà en tout cas une partition thriller fonctionnelle mais plutôt réussie, qui devrait satisfaire les inconditionnels du compositeur de « X-Files » !


---Quentin Billard