1-Main Titles 2.23
2-Call Me Andy 1.36
3-I Like Her 1.48
4-It's Meatlof Night 0.40
5-The First Kiss 2.21
6-The Slow Down Plan 1.13
7-The Morning After/
Meet The Press 2.11
8-Politics As Usual 0.57
9-Never Have an Airline
Strike at Christmas 0.35
10-"I Have Dreamed"
(The State Dinner) 2.57*
11-Camp David 1.30
12-Gathering Votes 2.36
13-Make The Deal 3.42
14-Decisions 1.45
15-President Sheperd 7.28
16-End Titles 5.05

*Ecrit par Richard Rodgers
et Oscar Hammerstein II.

Musique  composée par:

Marc Shaiman

Editeur:

MCA Records MCAD-11380

Musique produite par:
Marc Shaiman
Producteur exécutif de l'album:
Nick Vidar
Superviseur de la musique:
Arlene Fishbach
Directeur en charge de
la musique pour MCA Soundtracks:
Kathy Nelson
Montage de la musique:
Scott Stambler

Artwork and pictures (c) 1995 Castle Rock Entertainment/MCA Records, Inc. All rights reserved.

Note: ***1/2
THE AMERICAN PRESIDENT
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Marc Shaiman
Spécialiste des comédies en tout genre, Rob Reiner réalisait en 1995 le sympathique « The American President » (Le Président et Miss Wade), comédie romantique sur fond de politique passée totalement inaperçue à sa sortie, probablement éclipsée par les grosses productions sorties au même moment. Le film raconte l’histoire d’Andrew Sheperd (Michael Douglas), l’actuel Président des Etats-Unis qui se caractérise par son dynamisme, sa jeunesse et ses idées libérales. Veuf, Sheperd mène une vie irréprochable et s’occupe parfaitement de sa jeune fille, jusqu’au jour où il rencontre la jeune et jolie Sydney Ellen Wade (Annette Bening), dont il tombe éperdument amoureux. Mais les choses se compliquent lorsque sa relation avec Sidney Ellen devient publique et officielle. Les médias se mettent à devenir agressif vis-à-vis de Sheperd, et ses adversaires politiques saisissent à leur tour l’occasion de le déstabiliser. Rob Reiner évoque donc les coulisses du pouvoir à la Maison Blanche, même si l’ensemble demeure parfois très (trop ?) léger et caricatural. Certes, ce n’est qu’un film et non un documentaire. Du coup, l’histoire paraît très idéalisée, un peu mièvre et bien éloignée de la réalité. De plus, on n'évite pas quelques clichés du genre, et pourtant, l'ensemble reste très agréable et aussi très divertissant. Michael Douglas est tout à fait convaincant dans le rôle du président américain, entouré d’un casting prestigieux incluant la ravissante Annette Bening, Martin Sheen, Michael J. Fox, Samantha Mathis, David Paymer, Richard Dreyfuss. Michael Douglas et Annette Bening forment un couple tout à fait charmant à l’écran, pour une comédie romantique sympathique et sans grande prétention.

Le compositeur Marc Shaiman retrouve Rob Reiner pour la cinquième fois après « Misery » (1990), « Mr. Saturday Night » (1992), « A Few Good Men » (1992) et « North » (1994). « The American President » marque au passage la seconde nomination de Marc Shaiman aux Academy Awards, le compositeur ayant déjà remporté un prix auparavant pour la chanson « A Wink and a Smile » qu’il écrivit pour le film « Sleepless In Seattle » (Nuit Blanche à Seattle) de Nora Ephron (1993). « The American President » reste sans aucun doute la partition comédie la plus connue de Marc Shaiman. Cette musique illustre parfaitement tout le talent de Shaiman dans le registre de la comédie, un talent qui n'est plus à démontrer, avec des scores très réussis tels que « Patch Adams », « Addams Family » ou bien encore le très amusant « The First Wives Club ». Dans « The American President », Shaiman a réussi l’exploit de nous offrir un superbe thème principal facilement mémorisable, entendu dès le « Main Title » du film, là où l'on aperçoit les visages d'anciens présidents des Etats-Unis qui défilent devant l'écran. Le thème résonne de façon patriotique, solennelle. Il évoque à la fois le président Sheperd mais aussi sa romance avec Sydney Ellen Wade, Marc Shaiman réussissant à conférer à son thème un caractère émouvant et intime suivant les différentes situations du film, le tout enveloppé dans une certaine solennité parfaitement mise en valeur par l'orchestre. A noter que ce thème principal est devenu particulièrement populaire dans les années 90 puisqu’il a été réutilisé à de nombreuses reprises dans différentes bandes-annonces de films tels que « Saving Private Ryan » de Steven Spielberg.

Les béophiles apprécient très souvent les musiques comédie de Marc Shaiman pour leur tendresse, leur légèreté, leur humour et leur délicatesse (qui frôle parfois la mièvrerie malheureusement...). « The American President » ne déroge donc pas à la règle et représente parfaitement le style musical du compositeur, avec son piano romantique et intime, ses cordes douces et ses bois délicats, sans oublier ce thème mélodique mémorable. Le compositeur s'attache dans un premier à illustrer l'amour naissant entre Sheperd et Miss Wade. Il utilise pour cela un mélange piano/cordes/vents qui retranscrit parfaitement à l’écran toute la tendresse qui unit le couple principal du film. Chose rare, la musique est utilisée avec parcimonie dans le film, Shaiman jouant constamment sur une certaine forme de retenue et de sobriété sans jamais en faire de trop. C’est cette sobriété qui rend ici la musique du film particulièrement émouvante et touchante. Même le thème principal est utilisé avec modération tout au long de l’histoire. A noter qu’un plan du film nous montre clairement ce à quoi correspond véritablement le thème principal, lorsque l’on voit la belle Syndey arriver à la petite réception du président où elle rayonne de beauté. Cette scène est accompagnée d’un bref rappel du thème principal. Ici, le compositeur veut clairement nous montrer que son thème ‘présidentiel’ solennel est devenu un thème d’amour dans toute sa splendeur : avant l’homme politique et le dirigeant, il y a un être qui aime de tout son coeur, idée symbolisée ici sous les traits de la charmante Annette Bening.

La musique de « The American President » prend alors une toute autre tournure lorsque la campagne de Sheperd tourne au vinaigre tandis que son histoire d'amour avec Miss Wade lui fait perdre des voix face à son adversaire politique (incarné par le vieillissant Richard Dreyfuss). La musique devient quelque peu dramatique sans être pour autant particulièrement sombre. Les cordes ressortent plus particulièrement, Shaiman évoquant la difficulté de Sheperd à mener une campagne sereine, alors qu’il doit en plus affronter une épreuve difficile avec Sydney Wade. Heureusement, le score prend une nouvelle tournure après que le président ait prononcé son discours devant une assemblée de journalistes ébahis. La musique devient alors plus triomphante, plus solennelle. Elle représente la spectaculaire remontée de Sheperd dans les sondages et dans les opinions. La musique devient alors plus entraînante, l’orchestre s'en donne ici à coeur joie pour illustrer la victoire du président (cuivres triomphants à l’appui), ayant surmonté toutes ses épreuves difficiles entre sa campagne politique et sa relation avec Sydney. Enfin, le « End Titles » du film permet au compositeur de récapituler les principaux points forts de la partition, reprenant en guise d’introduction le superbe thème principal, évocation solennelle et brillante du président Sheperd et de sa romance avec Miss Wade.

Signalons pour finir qu’il est assez fréquent de comparer la BO de « The American President » avec celle de « Dave » de James Newton Howard pour le film d’Ivan Reitman, film qui abordait déjà un registre similaire (une autre comédie se déroulant dans le milieu de la présidence américaine), les deux films étant d’ailleurs tous deux sortis la même année. Mais les deux scores possèdent leurs propres qualités respectives et ne doivent pas être confondus ! De plus, Marc Shaiman possède un style, James Newton Howard un autre. La musique de « The American President » constitue en définitive un exemple brillant d’une très belle partition comédie que nous offre donc Marc Shaiman pour le film de Rob Reiner, un bien bel effort qui doit beaucoup à son magnifique thème principal particulièrement inspirant, car même si le film contient assez peu de musique, l’ensemble demeure très réussi de bout en bout : sans aucun doute l’une des plus belles partitions comédie de Marc Shaiman !



---Quentin Billard