1-Prologue and Main Title 3.19
2-The Lovers 1.48
3-Boyhood of Perseus 3.02
4-Dreams and Omens 1.45
5-Joppa 1.27
6-Pegasus 4.18
7-The Lord of The Marsh 3.57
8-The Kraken 3.27
9-The Farewell 2.16
10-Medusa 2.39
11-Bubo The Dive-Bomber 1.19
12-Clash of The Titans 1.46
13-Andromeda Rescued 2.30
14-The Constellation/End Title 4.07

Musique  composée par:

Laurence Rosenthal

Editeur:

PEG Recordings
PEG014

Musique conduite par:
Laurence Rosenthal

Artwork and pictures (c) 1981 Metro-Goldwyn-Mayer Film Company. All rights reserved.

Note: ***1/2
CLASH OF THE TITANS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Laurence Rosenthal
Lorsque Hollywood s'empare de légendes de la mythologie grecque, cela donne 'Clash of The Titans' (Le Choc des Titans) réalisé par un certain Desmond Davis. L'histoire est celle de Persé (Harry Hamlin), le fils du Dieu Zeus (Laurence Olivier) qui devra combattre divers ennemis et franchir divers obstacles dans le but de sauver sa promise Andromède (Judi Bowker) condamné à être sacrifié au monstre marin Kraken. Les grands moments de bravoures ne manquent pas évidemment, comme le combat tendu entre Persé et Méduse ou bien encore son affrontement avec Calibos. Si le film est assez réussi avec une petite touche d'humour inattendue grâce aux apparitions d'un hibou mécanique plutôt ridicule, l'aspect technique du film prête à sourire aujourd'hui. Les effets spéciaux sont réalisés avec l'ancien procédé de l'animation image par image qui donne un côté résolument vieillot au film et ridiculement kitsch comme c'est le cas pour le Kraken à la fin du film, le cheval ailé Pégase ou même encore Méduse (on a même du mal à croire comment les gens pouvaient trembler devant des monstres aussi ridicules!). Mais il ne faut pas leur en vouloir, après tout c'était les seuls moyens de l'époque pour faire des effets spéciaux, bien avant le règne des images de synthèse qui ne sont guères parfois meilleures au niveau de la crédibilité, et même encore aujourd'hui (il est quand très rare de voir une image de synthèse crédible à 100% dans un film de maintenant!). Ceci dit, 'Clash of The Titans' reste dans la lignée des films épiques de l'époque et propose une vision intéressante de l'une des grandes histoires de la mythologie Grecque.

Laurence Rosenthal est un compositeur habitué au petit écran. Ayant composé pratiquement à 90 % pour la télévision, il se tourna de temps en temps vers le cinéma, et en particulier en 1981 avec 'Clash of The Titans' qui reste à ce jour sa BO de film la plus connue. 'Clash of The Titans' fut temp-tracké par la production avec de la musique de Richard Strauss. C'est évidemment le style de musique que souhaitaient les producteurs pour ce film. Rosenthal s'est donc concentré autour d'une écriture symphonique épique et très 19èmiste, très Romantique, à cheval entre Strauss et même parfois Wagner. Bien entendu, une grande partition symphonique de cette envergure ne peut se passer de thèmes, et 'Clash of The Titans' propose dès le 'Main Title' le thème principal, thème héroïque et entraînant attribué à Persé, le héros du film. Ce 'Main Title' fait magnifiquement resplendir l'orchestre dans toute sa brillance. L'orchestration est travaillée à la manière Romantique, étoffée, avec de larges mouvements orchestraux. 100 % orchestrale, cette musique crée l'atmosphère d'aventure adéquate pour le film.

Après le thème principal de Persé, on entre dans la ville de Joppé. Là, Rosenthal évoque l'ambiance de la ville avec un climat plutôt oriental et alors que Persé découvre pour la première fois Andromède endormie dans son lit, le compositeur nous dévoile son 'Love Theme' (qui est aussi le thème d'Andromède) avec une mélodie romantique du plus bel effet. A partir de ces 2 thèmes principaux, Rosenthal construira sa partition entre aventure, héroïsme et moments plus sombres. En parlant de moments sombres, la séquence de la traversée du Styx dans la barque de Charon est sinistre, l'orchestre semble 'ramper' et évoquer la crainte des personnages voyageant dans un monde plongé dans l'ambiance de la mort, tandis que l'affrontement avec Méduse est représenté par une pièce terrifiante qui évoque à la fois le suspense de cette excellente scène ainsi que la menace qui pèse sur Persé, transformé en pierre si il croise une seul fois son regard. L'orchestre reste très tendu dans cette scène et il s'agit probablement du morceau le plus sombre et le plus sinistre de tout l'ensemble de la partition. On notera des sonorités étranges au sein de l'orchestre pour évoquer le personnage de la Méduse, des sonorités qui semblent bien être électroniques.

La traversée des montagnes pour rejoindre le repère des 3 sorcières est souligné de manière intéressante par un motif que Rosenthal utilise dans un esprit d'aventure et, alors que l'ascension de la montagne est assez difficile, le compositeur déforme le motif et le minorise, un procédé intéressant avec ce motif qui parcourt tout l'ensemble de la séquence, permettant donc d'unifier musicalement cette dernière. Ce sont évidemment les moments héroïques de la partition qui restent les meilleurs passages de la musique, les diverses réapparitions du thème de Persé pendant les combats par exemple (ou pour les scènes où Persé vole sur le dos du cheval Pégase). Les parties d'action mettent bien en valeur l'éclat orchestral (Scène où Calibos et ses sbires capturent Pégase ou bien encore scène où Persé affronte avec ses alliés le chien à deux têtes dans le repère de Méduse) et pour ajouter une petite touche de légèreté dans un score énergique, le compositeur rajoute un petit motif plutôt léger et sautillant pour le hibou mécanique, véritable ami de Persé envoyé par les Dieux pour protéger le fils de Zeus. On reconnaît son motif par l'utilisation de petites flûtes style piccolos qui donnent le côté sautillant et amusant à cette petite machine maladroite, un moment de relief qui est la bienvenue au sein d'un score symphonique plutôt dense.

Le générique de fin récapitule les deux thèmes principaux en laissant la part belle au thème de Persé, de nouveau re-développé comme dans le 'Main Title'. En conclusion, on peut dire que si 'Clash of The Titans' ne possède pas des thèmes épiques aussi intéressants que ceux composés dans les années 80 par James Horner pour 'Krull' (autre film épique) ou bien encore Trevor Jones pour 'Dark Crystal', sans oublier l'influence indéniable de 'Star Wars' sur ces grandes partitions de film, influence très importante aussi pour les grosses productions de l'époque---n'oublions pas qu'un an avant 'Clash of The Titans', il y'a un autre grand score symphonique 19èmiste, 'The Empire Strikes Back' de John Williams!---Si 'Clash of The Titans' doit évidemment beaucoup à 'Star Wars' dans son style d'écriture, on ne peut prétendre que cette musique est une émule de la partition légendaire de John Williams. Rosenthal a trouvé son propre style sur 'Clash of The Titans'. Par exemple, il a évité d'utiliser abusivement les trombones ou les cors, très employés par John Williams dans ses scores de 'Star Wars' ou bien Horner dans 'Krull' avec ses cuivres guerriers. Ici, l'orchestration semble plus étoffée, plus personnelle, et l'on a droit une fois de plus à une interprétation magistrale du splendide London Symphony Orchestra. Alors, même si les thèmes sont beaucoup moins mémorables que ceux des sieurs Williams, Jones ou Horner, 'Clash of The Titans' reste une partition d'aventure épique intéressante de la part d'un compositeur qui se sera peu essayé dans le domaine de la musique pour le cinéma.


---Quentin Billard