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1-Twilight Zone Main Title 0.42
2-Overture 5.18 3-Time Out 6.50 4-Kick The Can 10.17 5-Nights are Forever* 3.40 6-It's a Good Life 10.58 7-Nightmare at 20,000 Feet 6.53 8-Twilight Zone End Title 0.46 *Interprété par Jennifer Warnes Composé par Jerry Goldsmith Paroles de John Bettis Musique composée par: Jerry Goldsmith Editeur: Warner Bros Records 759 923 887-2 Album produit par: Bruce Botnick Monteur de la musique pour le film: Kenneth Hall Producteur associé: Frank Marshall "Nights are Forever" produit par: Bruce Botnick, James Newton Howard Arrangé par: James Newton Howard Artwork and pictures (c) 2000 Wea Records Warner Music Germany. All rights reserved. Note: **** |
TWILIGHT ZONE: THE MOVIE
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Jerry Goldsmith
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La série culte du début des années 60 se devait d'être adapté au cinéma par de grands et bons réalisateurs. Ce n'est ainsi pas moins de 4 réalisateurs qui se sont attelés au projet, John Landis, Steven Spielberg, Joe Dante et George Miller. Le film est divisé en 4 parties, 4 petites histoires racontées à partir du principe de la série: un personnage principal se retrouve plongé dans un univers parallèle au notre et pourtant très différent dans lequel des choses surnaturelles et inexplicables arrivent: c'est la 4ème Dimension! Qui dit histoires différentes dans un film dit intérêt différent évidemment. Dans l'ensemble, le film est intéressant car l'on y trouve plusieurs styles différents suivant les visions personnelles des réalisateurs à propos des sujets qu'ils évoquent. Ce n'est pas pour rien que l'on retrouve la magie de l'enfance de Spielberg dans le segment 2 ou l'univers à la fois terrifiant et enfantin de Joe Dante dans le segment 3, sans oublier le premier segment réalisé par John Landis avec le prologue du film (Dan Ayrkoyd terrifie un automobiliste avec une transformation en monstre totalement inattendue, et c'est aussi lui même qui conclut le film dans l'ambulance qui transporte un John Lithgow excellent dans son rôle d'homme totalement submergé par la peur), un premier segment dans lequel un certain Bill Connor qui tient des propos racistes dans un bar avec deux de ses amis se retrouve lui même successivement persécuté dans la peau d'un juif par des nazis au temps de la guerre 39/45, puis dans celle d'un noir par des membres du Ku-Klux-Klan aux Etats-Unis, continuant ainsi son périple cauchemardesque dans la peau d'un Vietnamien lors de la guerre en Corée pour revenir de nouveau à l'époque de 39/45 où des nazis l'emmènent malgré lui dans un camp de concentration. En clair, 'Twilight Zone: The Movie' est évidemment un film qui plaira aux fans de la série TV mais aussi aux autres.
Jerry Goldsmith paraissait être le meilleur choix possible pour composer la musique du film. Le maestro californien avait déjà lui même composé plusieurs morceaux pour des épisodes de la série TV au début des années 60 (et ce aux côtés de Bernard Herrmann, Léonard Rosenman, Franz Waxman et d'autres compositeurs moins connus comme Lucien Moraweck, René Garriguenc, Leith Stevens, Van Cleave sans oublier le fameux thème de Marius Constant) et la présence de Spielberg et son équipe de production a probablement été déterminante dans ce choix. Effectivement, le réalisateur de 'Jurassic Park' engagea en 1982 Jerry Goldsmith sur 'Poltergeist', réalisé par Tobe Hooper mais produit par Spielberg. Apparemment, Spielberg aurait beaucoup apprécié le style et la musique de Goldsmith et l'on peut penser que son choix pour 'Twilight Zone' fut probablement encouragé par Spielberg lui même. Goldsmith a écrit pour ce film ce qui reste une de ses grandes oeuvres des années 80. Le célèbre thème de la série, dissonant et étrange, évoque les mystères de la 4ème Dimension, en prologue et en épilogue du film. Goldsmith a donc composé 4 segments de score pour évoquer les 4 histoires du film, sans oublier 'Overture' qui est utilisé non pas en Ouverture mais dans le générique de fin, 'Overture' restant probablement le morceau le plus populaire du score. Il contient le thème que l'on retrouve dans 'Kick The Can', un thème majestueux (et qui semble avoir inspiré Goldsmith dans le thème de 'The Haunting' qu'il composera en 1999 pour le navet de Jan De Bont!) qui évoque la magie du 2ème segment (une magie typiquement Spielbergienne comme nous l'avons déjà signalé au début de cette revue) mais aussi la propre "magie" de Goldsmith, un thème chantant qui évoque la joie de vivre inhérent au conte de Spielberg à propos de vieilles personnes qui veulent retrouver leur joie de l'enfance. Introduit dans 'Overture' par une fanfare de style thème d'aventure, 'Overture' a de toute façon tout pour séduire l'auditeur. 'Kick The Can' est ainsi un excellent morceau utilisant ce thème pour la première fois dans le film, Goldsmith décrivant une atmosphère de joie de vivre enfantine réellement touchante et qui nous va droit au coeur, un morceau qui sent l'émerveillement et la gaieté de l'enfance à l'aide d'orchestrations sautillantes et de petites touches de synthétiseur typiques du compositeur. La fin de 'Overture' reprend le style thriller de 'Nightmare At 20 000 Feet', le morceau du 4ème segment. Mais avant la poésie de 'Kick The Can' il y'a 'Time Out' et son caractère agressif. Bill Connor (Vic Morrow) se retrouve pourchassé malgré lui par des nazis au temps de la seconde guerre mondiale. Le morceau a beau être probablement le moins intéressant des quatre, il permet néanmoins de retrouver le Goldsmith action que l'on connaît bien. Ici, le compositeur met l'accent sur le piano avec du xylophone, des percussions (style caisse claire militaire pour l'aspect martial de l'histoire) des cordes et d'autres éléments d'orchestration typiques du maestro, sans oublier aussi l'apport du synthétiseur utilisé ici avec quelques sons très années 80, notamment pour la séquence où Bill est poursuivi par des membres du Ku-Klux-Klan avec leurs chiens. Le 3ème segment, 'It's a Good Life', réalisé par Joe Dante, met en scène Kathleen Quinlan dans le rôle de Helen Foley, une jeune femme qui renverse par accident le jeune Anthony, et qu'elle ramène chez lui, une étrange maison dans laquelle elle s'aperçoit rapidement que quelque chose cloche. La musique de Goldsmith pour cette histoire est typique des musiques qu'écrira par la suite Goldsmith pour les films de Joe Dante: à la fois sombre et ironique, avec quelques petites touches d'humour. La musique cohabite déjà beaucoup avec les morceaux cartoon entendus pendant le film et la séquence du monstre sortant de la télé est évoquée par des sonorités bizarres (Goldsmith utilise des effets de synthétiseur et d'autres sons style le bruit d'une cheminée de train à vapeur - on retrouvera ce style de bruit dans 'Gremlins 2' en 1990) et finalement, un morceau bien typique de ce que Goldsmith sait faire pour les films et l'univers de Joe Dante. Enfin, le 4ème et dernier segment est probablement le plus apprécié des 4 par les béophiles en général. 'Nightmare at 20000 Feet' est un morceau tendu évoquant la peur, la psychose qui s'empare de John Valentine (John Lithgow) à bord d'un avion, en proie à la panique lorsqu'il voit un monstre sur une aile de l'avion en train de détruire l'un des réacteurs. Goldsmith décrit un climat terrifiant, l'orchestre est tendu et crée cette atmosphère de peur pour suivre le véritable cauchemar que vit Valentine dans cet avion secoué par un orage, une atmosphère typique du compositeur une fois encore et qui rappellera à certains des scores thrillers du compositeur (noter l'apport intéressant des timbales pour accentuer l'impression de peur dans le morceau). Mais c'est ici l'utilisation d'un violon soliste qui fait la particularité du morceau. Ecrit à la manière de certaines pièces contemporaines du 20ème siècle, 'Nightmare at 20000 Feet' nous fait particulièrement ressentir ce sentiment de peur qui ne cesse de s'emparer du pauvre Valentine. L'intérêt de la composition de Goldsmith, c'est qu'elle propose sa propre vision musicale des 4 histoires. Le thème de 'Kick The Can' que l'on retrouve dans 'Overture' n'est utilisé que pour l'histoire de Spielberg, et chacune des 4 séquences musicales possèdent son propre caractère, son propre style, et c'est ce qui est très intéressant ici dans la partition du maestro. Goldsmith a réussit parfaitement à retranscrire tout l'esprit des 4 histoires, même si à mon avis 'Time Out' est sûrement le moins intéressant des 4 segments. 'Overture' et 'Nightmare at 20000 Feet' font déjà partie des classiques incontournables dans l'immense carrière de Jerry Goldsmith, et la partition de 'Twilight Zone: The Movie' est l'exemple même de ce que Goldsmith sait faire sous la stimulation de bons réalisateurs. Vous l'aurez compris, 'Twilight Zone: The Movie' est une grande oeuvre à découvrir, composée la même année que 'Psycho II' et le très populaire 'Under Fire'. Du grand Jerry Goldsmith en perspective! ---Quentin Billard |