1-The Legend of
The Scorpion King 4.55
2-Scorpion Shoes 4.24
3-Imhotep Unearthed 4.22
4-Just an Oasis 1.25
5-Bracelet Awakens 1.28
6-Evy Kidnapped 5.55
7-Rick's Tattoo 1.59
8-Imhotep Reborn 2.42
9-My First Bus Ride 7.45
10-The Mushy Part 2.42
11-A Gift and A Curse 5.32
12-Medjai Commanders 2.03
13-Evy Remembers 4.03
14-Sandcastles 3.22
15-We're In Trouble 2.18
16-Pygmy Attack 3.31
17-Come Back Evy 3.29
18-The Mummy Returns 7.44
19-Forever may not
be long enough 3.47*

* Interprété par Live
Ecrit par Ed Kowalczyk,
Glen Ballard

Musique  composée par:

Alan Silvestri

Editeur:

Decca Records
013 983-2 DH

Album produit par:
Alan Silvestri, David Bifano
Montage musique:
Ken Karman
Assistant montage:
Jacqueline Tager
Directeurs en charge de la musique
pour Universal Pictures:
Kathy Nelson, Harry Garfield
"Forver may not
be long enough"
Produit par:
Glen Ballard
Coordinateur de production:
Jolie Levine-Aller
Assistant de production:
Rachel Cleverley

Artwork and pictures (c) 2001 Universal Studios. All rights reserved.

Note: ****
THE MUMMY RETURNS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Silvestri
Après le succès commercial de 'The Mummy' (La Momie), il paraissait évident que Stephen Sommers et son équipe ne pouvaient s'empêcher de donner une suite à ce blockbuster hollywoodien parfaitement ridicule. C'est ainsi que deux ans après débarque 'The Mummy Returns' (Le retour de la Momie), nouvelle grosse production d'aventure estivale qui se laissera certainement mieux digérer que son prédécesseur, grâce à des personnages un peu moins simplets et des situations plus diversifiées, sans oublier l'aspect technique un peu mieux maîtrisé que dans le premier opus, des images de synthèse artificielles restant toujours des images de synthèse quoique l'on puisse faire! Dans ce second volet, on retrouve le duo Rick/Evelyn formé par Brendan Fraser et Rachel Weisz, accompagnés cette fois-ci dans leurs aventures par leur enfant, le jeune et débrouillard Alexandre (Freddie Boath). Imhotep (Arnold Vosloo) et sa compagne Anck-Su-Namun (Patricia Velasquez) sont aussi de retour avec cette fois-ci l'intrigue menaçante du terrible roi Scorpion (The Rock) et de son pacte maléfique passé avec le dieu Anubis. En clair, tout le monde revient dans cette suite un peu mieux faite et certainement plus convaincante, toujours autant bourré d'action, de péripéties rocambolesques et d'effets spéciaux énormes. Même si 'The Mummy Returns' n'est rien d'autre qu'un nouveau navet hollywoodien pour public décérébré, le tout se laisse finalement regarder avec un certain plaisir.

On pensait que Jerry Goldsmith reviendrait à la charge sur cette séquelle mais apparemment peu emballé par le projet (ou peut être trop occupé sur d'autres films), c'est finalement Alan Silvestri qui a été choisi pour mettre en musique 'The Mummy Returns', et l'on ne pourra pas s'en plaindre! Silvestri a composé avec le film de Stephen Sommers l'une de ses partitions symphoniques les plus massives et les plus grandioses depuis le monumental 'Judge Dredd': gros orchestre (Sinfonia of London), choeurs titanesques, instruments aux sonorités égyptiennes tendance couleurs locales, percussions endiablées, rien ne manque, si ce n'est un peu d'originalité! Certes, 'The Mummy Returns' a beau être une excitante et énorme grosse partition d'aventure, l'ensemble n'en demeure pas moins très quelconque, donnant largement l'impression de déjà entendu. Qu'à cela ne tienne, Alan Silvestri a prit le taureau par les cornes et nous a livré une oeuvre remarquable de par sa cohérence, sa puissance orchestrale et son souffle épique renouant avec les grandes partitions épiques du 'Golden Age Hollywoodien', à l'instar du 'Cutthroat Island' de John Debney!

Le premier point intéressant de cette musique reste bien évidemment l'aspect thématique. Bien mis en valeur dans le film, les thèmes sont de véritables leitmotive dans le sens wagnérien du terme. Rick et Evy ont ainsi droit à leur 'Love Theme' traditionnel qui se transforme par moment en superbe thème d'aventure (dont certains passages rappellent étrangement le thème de 'Seaquest DSV' de John Debney ou même un peu de 'Waterworld' de James Newton Howard), tandis que Rick et ses amis ont un thème plus héroïque et épique qui n'est pas sans rappeler les grands classiques du genre - on pense aussi un petit peu à 'Judge Dredd'. Le roi Scorpion possède aussi son propre thème annoncé dès le prologue du film (le massif et excitant 'The Legend of The Scorpion King') dans la séquence de bataille et qui évoque clairement le caractère menaçant du personnage ainsi que le maléfice qui pèse sur lui avec son pacte le liant au dieu égyptien Anubis. Seule ombre au tableau, le thème du roi scorpion n'est qu'une reprise éhontée du thème d'Herod dans 'The Quick and The Dead' de Silvestri, le compositeur ne s'étant ainsi pas foulé en reprenant un de ses thèmes préexistants auquel il ne change même pas une seule note pour sa nouvelle partition.

Très imposante sur le plan thématique, la partition d'Alan Silvestri se développe petit à petit dans la progression de l'histoire (à noter des petits clins d'oeil ironiques de Rick ou Jonathan vers la première partie du film lorsque ceux-ci rétorquent avec humour que c'est toujours la même histoire!). On est d'entrée totalement submergé par la puissance de cette partition dans le prologue du film, faisant appel d'emblée à des choeurs grandioses au sein de l'orchestre mettant en valeur les cuivres et les cordes (sans oublier la puissance des percussions martiales). Silvestri va petit à petit faire apparaître son thème principal, celui de Rick et Evelyn, 'Love Theme' majestueux qui aura aussi parfois la fonction de thème d'aventure. L'un des atouts de la partition de Silvestri est d'ailleurs la capacité de ce dernier à développer ces thèmes pour leur donner différents aspects et les mouler dans le contexte en fonction de la situation et de la progression de l'histoire, un schéma bien évidemment classique dans le genre mais qu'Alan Silvestri respecte avec une maestria qui est tout à son honneur. Et puisqu'on parlait précédemment de 'Love Theme', il nous faudra aussi signaler la présence plutôt discrète d'un second 'Love Theme', cette fois plus sombre et ambigu, celui de Imhotep et Anck-Su-Namun, très perceptible dans la scène où les deux êtres se retrouvent enfin après des millénaires, séparés dans l'au-delà. Ce 'Love Theme' n'est pas follement mémorable mais possède au moins le mérite de venir ponctuer l'idée de l'amour entre deux êtres maudits qui sont aussi les deux grands méchants de l'histoire.

Après un prologue massif, l'action commence véritablement à décoller dans la première grande scène de combat, celle dans la maison de Rick et Evy avec les serviteurs d'Imhotep, le monumental 'Evy Kidnapped'. C'est là qu'Alan Silvestri amorce et développe son superbe thème héroïque à l'ancienne, véritablement excitant et entraînant (on pense par exemple aux grands thèmes héroïques cuivrés d'Erich Wolfgang Korngold), qui nous permet de retrouver les grandes heures des partitions symphoniques d'aventure telles que 'Raiders of The Lost Ark' de John Williams ou 'Cutthroat Island' de John Debney, probablement l'oeuvre qui se rapproche la plus de 'The Mummy Returns'. On retrouve avec force ce thème dans la scène de la poursuite en bus ('My First Bus Ride'), véritable tour de force orchestral massif lorsque Rick et ses amis doivent affronter les momies-zombies envoyés par Imhotep pour anéantir les héros. Maîtrisant ses larges parties d'action dans lesquelles le Sinfonia of London s'en donne à coeur joie, Silvestri impose un climat d'action explosif et frénétique dans ce film, encore plus éclatant que dans le premier opus signé Jerry Goldsmith. Les choeurs sont quand à eux très présents dans toute les parties se déroulant en Egypte et aux alentours, illustrant la grandeur des décors et l'aspect imposant de Imhotep et de l'intrigue tournant autour du roi Scorpion (La résurrection de Imhotep est illustré, comme l'a fit Goldsmith dans le premier opus, de manière terrifiante avec les choeurs). A noter que le choeur chante en latin vers la fin du film lorsque les pouvoirs terrifiants du roi Scorpion s'abattent sur les troupes Medjai de Ardeth Bay, un passage grandiose mais malheureusement absent du CD. A ce sujet, on ne pourra s'empêcher de noter le fait que la dernière partie de la musique du film est absente du CD, et pour cause: l'album a été enregistré dans la précipitation, avant même qu'Alan Silvestri n'ait eu le temps de terminer l'enregistrement de sa partition (Michael Kamen avait aussi connu cela sur 'Die Hard With a Vengeance' en 1995). Du coup, l'album s'avère être très frustrant, car tous les passages avec choeurs épiques de la dernière partie du film sont absents du CD, une déception d'autant plus frustrante que la musique a été enregistrée avec l'orchestre de Londres, et que cet enregistrement aurait put contenir la majeure partie de la partition d'Alan Silvestri sans aucun problème. Un vrai gâchis, en somme!

Silvestri prend aussi un peu de temps à quelques rares occasions pour souligner la musique orientale/égyptienne nécessaire dans sa partition étant donné le contexte et les décors du film, même si l'on regrettera le fait que Silvestri souligne un peu moins cet aspect là à l'inverse de Goldsmith dans 'The Mummy'. On retrouve quand même la présence de percussions tribales à la 'Predator' ainsi que des instruments couleurs locales - à noter d'ailleurs la scène du combat aux doubles couteaux entre Anck-su-namun et Nefertiti, Silvestri privilégiant les percussions tribales rappelant vaguement 'Predator' ou le morceau 'The Fight' de 'The Abyss'. A souligner aussi la séquence de la mort d'Evy, pièce tragique qui permet de respirer entre deux gros morceaux d'action. Quoiqu'il en soit, 'The Mummy Returns' est une très solide BO d'aventure/action massive qui permet de retrouver le Silvestri explosif de 'Judge Dredd', qui enchaîne morceaux d'action épiques coup sur coup en privilégiant la thématique et la puissance orchestrale (largement véhiculée par l'aspect imposant des choeurs). Rien bien nouveau dans le domaine puisque l'on pense à 'Cutthroat Island' ou bien encore 'Waterworld'. Mais à coup sûr, 'The Mummy Returns' marquera la carrière très éclectique du compositeur grâce à la puissance de sa partition et la maîtrise orchestrale dont il fait preuve dans le film de Stephen Sommers. Quand à savoir si sa BO est supérieure au travail de Jerry Goldsmith pour le premier opus, c'est une toute autre histoire. Quoiqu'il en soit, 'The Mummy Returns' est à conseiller à tout les fans d'Alan Silvestri qui ont adorés le style de 'Cutthroat Island' ou de 'Stargate' de David Arnold! De l'aventure, de l'aventure, encore de l'aventure!


---Quentin Billard