1-Main Title 2.24
2-Theme From
"The Eiger Sanction" 2.53
3-Fifty Miles of Desert 2.50
4-The Icy Ascent 3.41
5-Friends and Enemies 3.01
6-The Top of The World 3.05
7-Theme From
"The Eiger Sanction" 2.07
8-Training With George 2.13
9-Theme From
"The Eiger Sanction"
(Hemlock and Jemima)
10-George Sets The Pace 2.39
11-The Microfilm Killing 2.04
12-Up The Drainpipe 3.18
13-The Eiger 2.14

Musique  composée par:

John Williams

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-5277

Produit par:
John Williams
Producteur exécutif:
Robert Townson

Artwork and pictures (c) 1975 Universal Pictures. All rights reserved.

Note: **1/2
THE EIGER SANCTION
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Williams
The Eiger Sanction (La Sanction) fait partie des premiers films réalisés par Clint Eastwood, après "Play Misty For Me" (1971), "High Plains Drifter" (1972) et "Breezy" en 1973. The Eiger Sanction reste typique des films d'Eastwood, aussi bien dans sa manière de jouer que dans sa réalisation: personnage bourrin et sans âme, dialogues de gros boeuf du style "Va te faire baiser par Marlon Brando!", intrigue quelconque et banale, ect ect ect....le film vaut essentiellement par ses impressionantes scènes d'escalades en montagne, dans la dernière partie du film. (à noter que Eastwood a réalisé lui même ses propres casacades, sans effets spéciaux ni doublures!) Amateur d'alpinisme, vous serez servis! Clint Eastwood interprète Jonathan Hemlock, un ancien tueur professionnel reconverti dans la collection d'oeuvres d'art. Mais il est malgré tout obligé de reprendre du service lorsque son employeur lui commande une dernière "sanction" pour venger la mort de l'un de ses amis par deux agents. Après avoir supprimé le premier tueur, il devra se mettre sur la piste du second agent qui était avec le premier tueur le jour du crime, mais sans connaître son identité. Cela l'amènera alors dans les Alpes Suisse, obligé d'escalader une montagne fort dangereuse avec 4 autres étrangers, l'un d'eux étant soupçonné d'être le second agent. C'est évidemment cette dernière partie du film qui reste la plus intéressante, le reste étant d'une banalité affligeante (et aussi d'une vulgarité criarde). Bref, comme on le sait, Clint Eastwood ne fait pas dans la finesse ni dans la subtilité, et je crois que "The Eiger Sanction" ne plaira qu'aux gros bourrins amateur du genre. (si au moins la réalisation était intéressante)

Bien avant que Eastwood ne collabore avec son ami de longue date Lennie Niehaus (leur collaboration a début en 1985 sur "Pale Rider", western réalisé et interprété par Eastwood) le réalisateur-acteur a fait appel pour son quatrième film à John Williams, deux ans avant que ce dernier ne compose Star Wars en 1977. Williams n'avait pas encore un style très personnel et The Eiger Sanction manque justement de personnalité. On pense trop à d'autres compositeurs des années 70 (Goldsmith compose aussi dans ce style à cette période) et en particulier à Ennio Morricone, Lalo Schiffrin ou bien encore à Michel Legrand, à qui on pense probablement dès le début en entendant le thème exposé dès le Main Title (notons des reprise vaguement "pop" très 70's de ce thème dans certains moments du film....on pense par exemple "The Thomas Crown Affair" de Michel Legrand.) Ceci dit, The Eiger Sanction reste quand même intéressant pour mieux saisir le Williams des thrillers, un genre un peu délaissé ses temps-çi dans sa carrière exemplaire. Eastwood a demandé au compositeur de Jaws et Star Wars de crée une partition qui prenne à la fois des références à la musique classique et au jazz. A partir de là, Williams a basé sa partition autour d'un thème principal exposé dès le Main Title, une mélodie fort chantante et qui sonne très "seventies" dans l'instrumentation (cordes bien mises en avant mais aussi guitare jazz, une basse avec un petit rythme de batterie et quelques vagues touches synthétiques assez discrètes). Notons d'ailleurs l'intéressant piano soliste fort lyrique dans le Main Title qui expose la première fois ce thème très mélodique avant d'enchaîner sur une reprise des cordes. Plus loin, Williams reprendra ce thème sous une forme plus jazzy et plus lente à la trompette soliste typique de ce genre de musique, transformant son assez joli thème en Love Theme pour Jonathan et Jemimal dans une scène où Hemlock va dormir chez sa nouvelle amie. Ce thème reste très présent tout au long du score et Williams le développera sous différentes formes, parfois en Love Theme, parfois pour exprimer le danger en montagne, ou parfois dans des moments plus ou moins dramatiques....

L'ensemble de la musique de Williams tend à créer un climat de suspense/danger et parfois même d'action. A noter la scène du meutre pour le microfilm au début, Williams créeant un vrai climat de suspense très intéressant sans être très original. Tout l'ensemble de la partition ira ainsi dans ce sens là. Les références "classiques" de la partition de Williams viennent non seulement de l'emploi de l'orchestre symphonique (les orchestrations sont intéressantes comme souvent chez Williams, même si l'orchestre sonne lui aussi un peu trop "seventies" à mon goût) mais aussi d'un clavecin qui donne une couleur baroque surprenante à ce score. Le thème principal à l'orchestre possède par moment un côté assez dramatique et il est clair qu'il offre un pendant émotionnel à un ensemble souvent sombre ou tendu, Williams conservant toujours ce ton vaguement dramatique et en particulier lors de l'ascension de la montagne. Mais dans les moments inquiétants, la musique de Williams sait se montrer percutive, et si ce n'est pas d'une très grande finesse, l'effet fonctionne très bien à l'écran, et même dans les quelques passages d'action qui ponctuent la partition (notons les scènes de danger dans l'escalade de la montagne, la musique de Williams étant vraiment assez flippante à ces moments là). A noter aussi la manière dont Williams évoque lors de l'entraînement de Jonathan pour l'escalade la majestuosité des montagnes, et ce en utilisant l'orchestre en tutti. Petit morceau à part, l'amusante pièce pour l'entraînement de Jonathan avec George, Williams utilisant une guitare et une flûte avec l'orchestre.

On pourra reprocher à Williams d'avoir un peu trop utilisé son unique thème principal tout au long du film. C'est bien d'avoir une unité thématique à sa partition, c'est mieux d'essayer de rechercher un équilibre. C'est aussi ca le danger lorsque l'on crée une partition avec un seul thème: soit on l'utilise trop, soit on ne l'utilise pas assez. Il est toujours assez difficile de trouver un compromis entre les deux. Ponctué de vagues moments jazzy, la partition de The Eiger Sanction fait probablement partie des oeuvres peu connues du compositeur fétiche de Spielberg. Il est clair que cette BO reste et restera toujours anecdotique dans la carrière très riche du maestro Williams. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas la connaître non plus!


---Quentin Billard