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1-Lessons of History 7.48
2-The Knot of War 7.18 3-Missile Threat 4.26 4-Prayer for Peace 3.15 5-Our Rules of Engagement 5.42 6-There Can Be No Deals 7.09 7-Eve of Eternity 4.52 8-One Life Left 7.10 9-Us and The Devil 6.30 10-Death of Major Anderson 4.22 11-The Sun Came Up Today 5.37 12-The Will of Good Men 4.56 Musique composée par: Trevor Jones Editeur: New Line Records NLR-90052 Montage de la musique: Alex Gibson Superviseur de la musique pour CMMP: Victoria Seale Album produit par: Trevor Jones Album monté et produit par: Simon Rhodes Directeur en charge de la musique pour New Line Cinema: Toby Emmerich Directeur de la musique pour New Line Cinema: Paul Broucek Directeur en charge des affaires business pour New Line Cinema: Lori Silfen Coordinateur du soundtrack: Susan Horton Artwork and pictures (c) 2000 New Line Productions Inc. All rights reserved. Note: **** |
THIRTEEN DAYS
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Trevor Jones
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'Thirteen Days' (13 Jours), excellent film de Roger Donaldson pourtant totalement passé inaperçu en France (le film n'a même pas du rester plus d'une semaine en salle au cinéma!) raconte l'inquiétante histoire de la célèbre crise des missiles de Cuba en Octobre 1962, deux semaines qui furent absolument éprouvantes aussi bien pour les Etats-Unis que pour la Russie. Replaçons le film dans le contexte historique : nous sommes en 1962, en pleine Guerre Froide entre USA et Russie. Tout commence alors qu'un U-2 américain survole l'île de Cuba et photographie par hasard l'emplacement de missiles que sont en train d'installer les russes sur l'île, des missiles de destruction massive capable de rayer la moitié des Etats-Unis en moins de cinq minutes. Le président des Etats-Unis J.F. Kennedy (excellente interprétation de l'acteur Bruce Greenwood dans un rôle pas forcément facile) doit alors prendre une décision cruciale, entouré de ses fidèles conseillers (ici, Kenny O'Donnell alias Kevin Costner qui sauve un peu son statut d'acteur en changeant totalement de son habituel registre de super héros casse-cou peu crédible) alors que le Pentagone veut carrément lancer une attaque militaire contre Cuba avant même de connaître les véritables intentions des Russes. Pendant près de deux semaines, le monde a frôlé la menace d'une troisième Guerre Mondiale et la moralité du film (parfaitement résumé par Kennedy à la fin de l'histoire) est que la victoire qui a suivie l'aboutissement de cette terrible menace fut autant celle des américains que celle des russes. Effectivement, par chance, le président était entouré de gens censés qui ont su lui dicter la bonne voie à suivre. Mais il faut aussi mentionner le fait qu'il y a aussi eu des gens censés en face d'eux chez les Russes et un compromis politique aura alors permit d'apaiser les craintes et d'éviter que le monde court à la catastrophe. La mise en scène du film reste quelconque mais l'incroyable tension qui se dégage des quelques 145 minutes du film est absolument incroyable. Le film est très prenant et à moins de ne pas aimer le genre du film historique/politique, on ne pourra qu'accrocher du début jusqu'à la fin tant 'Thirteen Days' est et reste convaincant malgré certains clichés inhérents à ce genre de film. Pour ceux qui comme ne connaissaient pas bien les détails de l'histoire, 'Thirteen Days' est une véritable leçon d'Histoire et nous permet alors de mieux comprendre ce que les américains (et les russes!) ont put vivre pendant ces deux semaines cauchemardesques et pourquoi on en est arrivé là. En clair, 'Thirteen Days' est ce style de film qui a été complètement descendu par la critique à sa sortie et totalement sous-estimé alors qu'il possède un intérêt véritable.
Trevor Jones a composé pour ce film un score très sombre et extrêmement tendu, mais avec des touches plus dramatiques par moment. Le thème principal, extrêmement peu utilisé durant le film, apparaît comme solennel et touchant, une pièce typique de ce qu'écrit Jones dans le genre, à mi-chemin entre la beauté de 'The Mighty' et la grandeur orchestrale de 'Merlin'. Le thème brille particulièrement dans le 'End Title' du film après la conclusion où il fait sa première apparition véritablement marquante. Il est déjà vaguement introduit dans le 'Main Title' du film, là où il se fait plutôt discret, et il évoque la recherche de la paix entre les hommes et les nations, le combat des hommes de 'bonne volonté' qui cherchent à maintenir la paix dans notre monde, et le souvenir que nous devons toujours garder des erreurs que nous avons commis dans le passé, car comme le dit l'adage: "oublier le passé, c'est se préparer à la revivre", ce qui n'est pas toujours vrai mais qui s'applique parfaitement bien au domaine politique et social. La musique de Jones capture parfaitement cette ambiance de peur, de menace et de paranoïa antinucléaire que les américains ont connus en 62 et si le score est si convaincant dans le film, c'est probablement parce que Jones a connu cette période et a lui aussi ressenti cette peur (nous mentionnons ici les propos d'une revue sur le score de 'Thirteen Days' dans le site Internet de Filmtracks), une peur qu'il a donc bien put retranscrire par un film dont il s'est apparemment bien senti concerné quelque part. Ce n'est pas la thématique qui est réellement intéressante dans ce score (d'ailleurs la notion de thème passe vite au second plan dans la musique au sein du film tant le sentiment de crainte et de menace prédomine sur le plan émotionnel). Progressivement, le compositeur installe ce climat de tension qui ne cessera de monter de plus en plus jusqu'à la conclusion du film, une véritable bouffée d'oxygène, une vraie libération après plus de 2 heures de tension extrême. Le score de 'Thirteen Days' joue sur les reliefs. Pour le représenter graphiquement, on pourrait s'imaginer une courbe ascendante montant de plus en plus haut avec quelques reliefs qui viennent accidenter la progression ascendante de la courbe: ce sont ces petits moments là qui apportent un peu de relief dans un score assez uniforme en fin de compte. Hormis ces grand moments de tension (et osons le dire: de suspens total !), Jones nous prépare quelques petits passages d'action excitants à souhait et mémorables: la mort du major Anderson vers la fin du film, poursuivi par des films alors qu'il doit prendre des photos des sites de missile au dessus de l'île de Cuba, les plans montrant les américains s'activer dans le blocus de l'île ou les scènes où l'on voit les Russes installer les missiles. Ces quelques passages d'action sont accrocheurs, marqués par une percussion imposante et un style action intéressant rappelant le style de 'Dark City' de Trevor Jones. Ces passages permettent aussi de relancer l'intérêt du score au sein du film (et de l'album) et ils ne font en fin de compte que renforcer la tension déjà très élevée au sein de la musique. Notons aussi que l'aspect dramatique est aussi présent pour rappeler que derrière cette sombre histoire, il y a des gens qui pensent, sentent, tremblent à l'idée de ce qui pourrait arriver si ces missiles étaient lancés, des gens qui ont une vie de famille, qui veulent aimer leur femme et élever leurs enfants, en clair: des gens qui veulent vivre et continuer à vivre. C'est aussi ces moments là qui permettent d'apporter un peu de relief dans ce sombre score (et aussi un peu d'humanité - même si la peur est un sentiment parfaitement humain en soi). De temps en temps, Jones nous permet de respirer comme par exemple pour la musique de la scène où les américains réussissent à mettre en place le blocus de l'île et font faire demi-tour à des bateaux en direction de l'île. Ce passage est illustré de manière triomphante mais cela reste très bref, comme pour nous faire comprendre que 'la partie est loin d'être finie'. Cela nous permet néanmoins de respirer un bon coup et l'on peut vous assurer que pour peu que vous vous soyez glissé dans l'intrigue prenante du film, ce passage vous fera beaucoup d'effet sur le simple plan émotionnel (et psychologique). Pour renforcer la tension déjà très élevée, Jones utilise vers le milieu du film un motif sombre qui accentue la pression qui s'exerce autour du président chargé de résoudre ce délicat problème. Le résultat ne s'en fait pas attendre: Jones arrive à faire monter la tension en un véritable crescendo et l'effet qui en ressort est vraiment saisissant. Le score de 'Thirteen Days' est l'incarnation musicale parfaite d'une période de crise exprimant la menace d'une Guerre nucléaire dans le monde. Pensez à ce dont ressemblerait le monde si nous entrions dans un conflit nucléaire et évaluez la crainte que vous ressentez face à une telle menace: vous aurez exactement la même sensation en écoutant le très sombre score de Trevor Jones. Du grand travail, même si l'ensemble est (volontairement) un brin répétitif et trop uniforme (il s'agissait de représenter l'isolement de cette peur durant ces deux interminables semaines qui semblent ne jamais se finir): une BO de Jones déjà assez populaire, aux côtés de 'The Last of The Mohicans', 'Cliffhanger', 'Dark Crystal' ou bien encore 'Dark City'! Un must! ----Quentin Billard |