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1-Main Titles 2.40
2-Dream 1.03 3-Carnival Underground 3.23 4-Into Midian 2.31 5-Meat For The Beast 2.10 6-Resurrection Suite 3.37 7-Boone Transforms 0.56 8-The Initiation 2.50 9-Scalping Time 1.54 10-Rachel's Oratory 1.04 11-Party In The Past 0.51 12-Poor Babette 1.41 13-Uh-Oh...Decker! 1.39 14-"Then Don't Say It!" 1.28 15-Boone Gets a Taste 2.44 16-Breed Love 1.02 17-Mayhem In Midian 1.43 18-Baphomet's Chamber 2.01 19-Farewell 0.59 20-2nd Chance 1.34 21-End Credits 4.33 22-Country Skin 4.15* *Interprété par Michael Stanton Musique composée par: Danny Elfman Editeur: MCA Records MCAD-8037 Produit par: Danny Elfman, Steve Bartek Producteur exécutif: Kathy Nelson Monteurs de la musique: Sally Boldt, Bob Badami Artwork and pictures (c) 1990 MCA Records, Inc. All rights reserved. Note: *** |
NIGHTBREED
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Danny Elfman
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Le romancier/cinéaste Clive Barker semble s'être spécialisé depuis bien longtemps dans les histoires d'horreur, à l'instar de son collègue Stephen King. Après avoir adapté en film son fameux « Hellraiser » en 1987, voilà une nouvelle adaptation cinématographique d'un roman de Clive Barker par l’auteur lui-même. « Nightbreed », plus connu en VF sous le nom de « Cabal » est à des années lumières du style très sérieux et excessivement gore de « Hellraiser ». En réalité, « Nightbreed » est un film fantastique avec quelques passages gores assez soft mais dans un style plus parodique et comique, le film oscillant donc entre frisson et humour. A la vision du film de Barker, on sent clairement l’intention qu’a eu le réalisateur de ne surtout pas se prendre trop au sérieux, orientant ainsi progressivement son film d'horreur sombre et mystérieux en un gros film d'aventure/fantastique spectaculaire quasiment familial (l'attaque finale entre les monstres et les policiers dans Midian est hallucinante sur le plan technique et pyrotechnique). Boone (Craig Sheffer) est un homme hanté par les mêmes rêves qu'il fait tous les soirs, des rêves dans lesquels il aperçoit des créatures étranges venant d'un monde souterrain, le Midian. Découvrant un jour que ce monde existe réellement, Boone n'a plus qu'une solution : il doit mourir pour rejoindre ce monde où seul les anciens morts sont admis, les 'innocents' étant bannis de leur royaume. Son psychiatre, le docteur Decker (excellent David Cronenberg dans l'un de ses premiers grands rôles au cinéma en tant qu'acteur) lui fait alors croire qu'il est le psychopathe que les policiers cherchent à arrêter depuis longtemps. Fasciné par ce monde, il va alors tenter de mettre fin à ses jours en se jetant devant un camion, sa tentative échouant malheureusement. Il finira par se faire abattre par des policiers avant de finalement rejoindre l'étrange monde souterrain de Midian, peuplé des 'Nocturnes', des créatures difformes et étranges formant une véritable communauté avec son leader et ses règles. Mais les choses se compliquent alors que sa fiancée Lori (Anne Bobby) cherche alors à retrouver Boone pour continuer à vivre avec lui, malgré sa conversion en un 'Nocturne'.
Mais Decker est là et se révèle être le véritable serial killer qui massacre toutes ces personnes depuis pas mal de temps. Decker hais les 'Nocturnes' et fera tout pour les détruire. Il convint la police d'envoyer quelques troupes à Midian pour y inspecter les lieux. Une guerre éclatera finalement entre le commando des policiers qui, armés jusqu'aux dents, vont détruire entièrement Meridian et massacrer le peuple des 'Nocturnes', épaulés par un Decker bien décidé à tuer tous ses opposants. Mais Boone veille au grain et va tout faire pour aider le peuple de Midian à se battre contre le commando, empêchant ainsi la destruction totale du peuple des 'Nocturnes' - les policiers deviennent de véritables fous furieux à la fin du film, complètement pris d'une frénésie incontrôlable de destruction totale. La scène où ils mettent un des 'Nocturne' dehors en plein milieu du soleil et qu'ils le regardent mourir en train de se décomposer est d'une grande cruauté. Finalement, les monstres apparaissent bien plus 'humain' que les êtres humains eux mêmes dans ce film. C'est ainsi que le film se conclut dans un style aventure/fantastique spectaculaire du plus bel effet, même si cette dernière partie a tendance à devenir un brin lourdingue par moment. Le film de Cliver Barker n'en reste pas moins très réussi techniquement même si pour tout le reste, on pourra toujours trouver tout ça un peu léger. Le réalisateur joue sur les effets spectaculaires, les costumes et les maquillages à outrance, sans oublier quelques scènes gores indispensables dans lesquelles David Cronenberg s’en donne à coeur joie rôle dans le rôle du psychopathe de service (un rôle qui lui va à merveille !). On est bien loin ici du sérieux de « Hellraiser », « Nightbreed » étant un film fantastique plutôt caricatural et amusant, une curiosité en somme ! On ne pouvait pas trouver mieux comme compositeur que Danny Elfman pour composer la musique de « Nightbreed ». Le film correspond parfaitement au style fantaisiste et massif d'Elfman, et avec le score du film de Clive Barker, le compositeur nous prouve une fois de plus à quel point il maîtrise parfaitement les univers musicaux à la fois sombres, massifs, excentriques et fantaisistes. Ecrit pour orchestre symphonique avec quelques éléments exotiques (percussions, flûte exotique), choeur de femmes et d'enfants, le score de « Nightbreed » est assez caractéristique de ce que le compositeur fait depuis pas mal de temps pour ce genre de grosse production fantastique spectaculaire. Le caractère fantaisiste de certains passages du score semble d’ailleurs coïncider à merveille avec l'esprit humoristique du film. Effectivement, Elfman a toujours privilégié ces petites touches d’humour noir dans ses musiques, très présent dans des partitions telles que « Beetlejuice » et plus tard dans « The Nightmare Before Christmas ». « Nightbreed » a beau être moins délirant que « Beetlejuice », le score n'en demeure pas moins emblématique de ce que Danny Elfman sait faire pour ce genre de conte fantastique. Le score de « Nightbreed » est un tantinet plus sérieux que le film lui-même, mais on y retrouve néanmoins l’humour du film à travers l'utilisation d'un choeur d'enfants qui accentue le caractère délirant du film. En 1990, Danny Elfman a une année chargée puisqu'il compose les scores de « Darkman », « Dick Tracy » et son magnifique « Edward Scissorhands » pour Tim Burton. Le style de « Nightbreed » se rapproche d’ailleurs énormément de celui du score puissant et massif de « Darkman ». On retrouve dans « Nightbreed » des orchestrations assez similaires, un pupitre de percussions toujours très chargé, en particulier avec les timbales et les tambours, mais aussi les cuivres puissants et massifs cher au compositeur de « Batman », sans oublier les deux choeurs qui apportent la touche fantastique au film (on pense immédiatement ici à des partitions telles que « Scrooged » ou « Batman Returns »). L'ouverture du film commence de manière à la fois puissante et mystérieuse, Elfman utilisant d'entrée le choeur pour apporter cette sensation de puissance et ce caractère fantastique à sa musique - à noter qu’on retrouvera d’ailleurs un style similaire dans les futurs « Sleepy Hollow » et « The Frighteners ». Très vite, la partition d'Elfman s’impose sur les images par son côté sombre et mystérieux, évoquant le caractère terrifiant du début du film (le rêve de Boone et les premières attaques du serial killer). La musique accompagnant la scène du rêve est typique d'Elfman : orchestre virtuose, écriture très complexe, percussions endiablées, piano martelé, utilisation d'une flûte de pan pour l'effectif exotique/ethnique qui renforce l'aspect fantaisiste du score, sans oublier un choeur de femmes avec ses voix qui semblent crier. Avec ce premier morceau sombre et fantaisiste, Danny Elfman donne le ton du film, et ce même après un « Main Title » plus mystérieux que réellement terrifiant. La fantaisie atteint son apogée dans « Carnival Underground » alors que Lori cherche Boone dans le souterrain de Midian, allant alors à la rencontre de ces monstres étranges. Le compositeur utilise alors un petit thème de 4 notes descendantes confié à un choeur d'enfants léger et espiègle en même temps - on pense par moment au style délirant du fameux « Carnival From Hell » du score de « Darkman », composé la même année que « Nightbreed », Elfman s'étant apparemment inspiré de l'un pour composer l'autre. La présence d’un choeur d'enfants un brin moqueur rappelle un peu certains passages du « Pet Semetary » d'Elliot Goldenthal qui fonctionnait déjà sur un registre assez similaire. On est aussi très proche des chœurs d’enfants espiègles de « Scrooged » (1988). « Carnival Underground » permet à Elfman de développer ce thème de 4 notes (qui, curieusement, rappelle beaucoup le thème de 4 notes de la « Rapsodie Espagnole » de Maurice Ravel) autour d'orchestrations débridées mettant en valeur les vents et les cuivres avec un rythme assez dansant et festif, une sorte de joyeuse chorégraphie infernale et étrange, l’illustration musicale du monde étrange et décalé de Midian qui rappelle indubitablement bon nombre de partitions écrites par le compositeur pour des films de Tim Burton. On pourra aussi apprécier quelques moments plus puissants et plus « positifs » comme pour « Resurrection Suite », lorsque Boone fait enfin partie des Nocturnes de Midian : Danny Elfman utilise ici un petit motif de 6 notes pour illustrer l'aspect majestueux de cette scène, renforcé par l'utilisation des choeurs. « Breed Love » calme alors le jeu pour les retrouvailles pleines de tendresse entre Boone et Lori dans la cellule de la prison, un morceau plus tendre mais aussi très mitigé (dans le style du « Love Theme » de « Darkman »). Mais si le mystère et l'étrange planent sur la partie musicale évoquant Midian et ses secrets, c'est la terreur et l'action qui prennent très vite le dessus par la suite. Ainsi, « Meat for The Beast » évoque la scène où l'un des monstres mord Boone, le condamnant ainsi à devenir l'un d'entre eux à tout jamais. Danny Elfman utilise ici quelques percussions exotiques avec l'orchestre et la chorale féminine pour renforcer le caractère fantastique et effrayant de la scène. On retrouve dans les passages de terreur/action la brutalité orchestrale massive de « Darkman » et la virtuosité de « Batman », et plus particulièrement lors de la grande bataille finale. Les sursauts de terreur apparaissent surtout au début du film (scène où le type de l'hôpital se scalpe la tête et s'arrache de la peau, scène où Decker commet ses méfaits sanguinaires, etc.). La dernière partie du film se conclut enfin dans de l'action pure et dure avec un orchestre massif et puissant renforcé par des choeurs fantastiques et un groupe de percussions assez spectaculaire. « Mayhem In Midian » évoque à merveille cette ambiance puissante de bataille finale, Danny Elfman déchaînant véritablement son orchestre et ses choeurs avec des percussions puissantes et redoutables. Après « Farewell' » - thème plus doux repris à la flûte de pan - qui conclut le film sur une petite touche de douceur, on débouche enfin sur l’inévitable « End Credits » qui permet de récapituler les différentes ambiances musicales du score de « Nightbreed », en développant à nouveau le thème « Ravelien » de 4 notes, le morceau se concluant de façon à la fois sombre et puissante pour le générique de fin du film. Pour finir, on pourra simplement reprocher à cette partition son côté parfois très répétitif et un peu lourdingue. Comme souvent chez Danny Elfman, sa musique manque cruellement de respiration, de relief. On assiste tout au long du film à un flot continu de notes, un véritable déchaînement orchestral en règle qui finit par épuiser l’auditeur plus qu’autre chose : hélas, c’est un problème récurrent chez Danny Elfman et indissociable de son univers musical si particulier ! Malgré ses défauts, « Nightbreed » n’en demeure pas moins une partition extrêmement sombre et puissante à la fois, le tout teinté d'un humour noir grinçant et d'orchestrations massives absolument typiques du compositeur. Au final : sans être inoubliable, « Nightbreed » est un très bon score de Danny Elfman ! ---Quentin Billard |