1-Main Title 5.07
2-The Cossak Cats 2.15
3-There Are No Cats
In America 3.00*
4-The Storm 3.59
5-Give Me Your Tired,
Your Poor 2.44
6-Never Say Never** 2.25
7-The Market Place 3.02
8-Somewhere Out There+
(Film Version) 2.40
9-Somewhere Out There++
(Single Version) 3.59
10-Releasing The
Secret Weapon 3.38
11-A Duo*** 2.38
12-The Great Fire 2.54
13-Reunited 4.44
14-Flying Away
and End Credits 5.59

*Interprété par
Nehemiah Persoff
John Guarnieri, Warren Hays
Ecrit par James Horner,
Barry Mann et Cynthia Weil
**Interprété par
Christopher Plummer
et Phillip Glasser
Ecrit par James Horner,
Barry Mann et Cynthia Weil
***Interprété par Dom DeLuis
et Phillip Glasser
Ecrit par James Horner
Barry Mann et Cynthia Weil
+Interprété par Phillip Glasser
et Betsy Cathcart
Ecrit par James Horner,
Barry Mann et Cynthia Weil
++Interprété par Linda Rondstadt
et James Ingram
Ecrit par James Horner
Barry Mann et Cynthia Weil.

Musique  composée par:

James Horner

Editeur:

MCA Records
MCAD-39096

Album produit par:
James Horner
Montage de la musique:
Jim Henrickson
Paroles des chansons:
Cynthia Weil

Artwork and pictures (c) 1986 Universal City Studios, Inc. Amblin Entertainment Inc./MCA Records, Inc. All rights reserved.

Note: ***1/2
AN AMERICAN TAIL
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Horner
Après le succès de son fameux 'The Secret of NIMH', Don Bluth revint à la charge sur l'un de ses plus fameux dessin animé, 'An American Tail' (Fievel et le nouveau monde) narrant l'histoire de Fievel Souriskewitz, la jeune souris intrépide qui doit quitter sa Russie natale envahie par des chats pour aller émigrer en Amérique, là où, paraît-il, il n'y a aucun chat. Remarqué par Steven Spielberg qui deviendra le producteur de 'An American Tail', le film de Don Bluth est typique du style du réalisateur. Une fois encore, on y retrouve des thèmes humains et des chose qui échapperont probablement aux enfants. L'idée centrale de 'An American Tail', c'est bien évidemment celle du 'rêve américain', symbolisé dans ce voyage vers le 'nouveau monde', un monde idéalisé où tout le monde a droit à sa par de rêve, du moins est-ce ce que les émigrants pensent. Mais la déception des Souriskewitz qui découvrent qu'il y'a malheureusement aussi des chats en Amérique est tout à fait représentative des limites de ce 'rêve américain' qui tourne au cauchemar pour certains infortunés qui tombent finalement de haut après s'être imaginé découvrir un monde de rêves. Séparé de sa femme durant le voyage périlleux en bateau, Fievel va tout faire pour tenter de retrouver sa famille une fois arrivé en Amérique. Croyant que tous les chats sont mauvais et méchants, Fievel va découvrir l'exception qui confirme la règle: Tiger, un gros chat sympathique qui est tout sauf méchant. La leçon est claire: les préjugés sur les gens ne sont jamais fondés car il y'a toujours des exceptions qui viennent confirmer l'idée que l'on ne peut pas généraliser à propos des gens. L'aventure que vivra Fievel lui permettra de se dépasser pour aider les souris à vaincre les chats et pour retrouver ses parents: la dernière leçon à tirer du film (symbolisé dans la chanson avec Henri le pigeon) est qu'il ne faut 'jamais dire jamais', qu'il ne faut jamais baisser les bras et qu'un jour ou l'autre, tous nos efforts finissent par être récompensés. Considéré comme un classique du genre, 'An American Tail' se laisse parfaitement regarder même si le second épisode est nettement supérieur sur le plan de l'émotion et de l'humour. En tout cas, l'animation est irréprochable!

En 1986, James Horner signait sa première grande musique pour un film d'animation (suivront plus tard 'The Land Before Time', 'An American Tail: Fievel Goes West', 'Once Upon a Forest', 'Balto', etc.), le score de 'An American Tail' restant à ce jour l'une des plus belles réussite d'Horner dans ce domaine. La musique d'Horner cerne parfaitement toute la tendresse, l'aventure et l'émotion du film, et le tout à travers quelques thèmes intéressants qui parcourent toute la partition aux côtés des sempiternelles chansons dans la tradition des films de Disney (on en trouvait aussi une dans 'The Secret of NIMH' de Jerry Goldsmith). Le générique de début s'ouvre ainsi sur la mélodie d'un violon soliste vite rejoint par le reste de l'orchestre, ce premier thème étant en fait le thème de Fievel, un thème qui le suivra durant toute son aventure. Le deuxième thème est aussi entendu au début du film. Il s'agit d'un thème plus enjoué confié aux cordes/vents, un petit thème d'aventure entraînant toujours très mélodique, exprimant l'excitant périple de Fievel dans ce nouveau monde. On trouvera aussi des petits thèmes plus mineurs qu'Horner ne développera presque pas dans ce score (c'est d'ailleurs assez étonnant), l'un plus doux étant le thème de Gussie (qui deviendra dans le second épisode le thème de Tanya ainsi que celui de la fameuse chanson 'Dreams to Dream'), l'autre étant le thème de Tiger entendu très brièvement dans la première scène où le personnage intervient mais qui ne sera réellement développé que dans 'An American Tail: Fievel Goes West'.

Le thème principal évoque non seulement le personnage de Fievel mais aussi de sa quête pour retrouver sa famille. A noter que l'utilisation du violon soliste dans ce thème est directement lié au père de Fievel, puisque ce dernier est violoniste (dans une des scènes lors de la traversée en bateau, on voit le père de Fievel jouait cette mélodie sur son violon). Horner l'utilisera beaucoup tout au long de l'aventure de la jeune souris comme une sorte de leitmotiv de sa quête. Le thème d'aventure sera lui aussi assez présent pour renforcer le voyage mouvementé de Fievel face à ses différents obstacles et pour évoquer l'excitation de partir à la découverte d'un nouveau monde. On a des parties d'action/aventures agités et ce dès le début du film. Dans 'The Cossack Cats', Horner décrit l'attaque des chats russe au début du film, et qui détruisent toutes les habitations des souris. Horner montre une fois de plus sa maîtrise des orchestrations, le compositeur rajoutant à son orchestre un petit accordéon tout à fait inattendu (probablement pour évoquer la Russie, là où se passe l'histoire au début du film). On retrouve par moment dans les parties d'aventure le style de 'Krull' ou de 'Star Trek II' mais en beaucoup plus léger. Horner ne reprend pas d'éléments de ses deux précédents scores d'aventure mais s'inspire brièvement du style d'écriture et d'orchestrations de ses deux anciennes oeuvres. Le puissant 'The Storm' décrit la séquence de la tempête de manière très sérieuse en utilisant un choeur puissant et terrifiant à la fois et des traits orchestraux plutôt virtuoses et déchaînés.

Dans 'Give me your Tired, your poor', Fievel est en Amérique et a perdu ses parents. Il voit a alors pour la première fois la statue de la liberté (inachevée lorsqu'il arrive). Une certaine douceur mélancolique s'installe assez rapidement dans ce morceau jusqu'à ce qu'un choeur A cappella en quatuor vocal fasse une apparition surprenante pour la séquence du plan sur la statue. Ce choeur A cappella (sopranos + altos + ténors + basses) nous plonge soudainement dans une très surprenante atmosphère de musique religieuse très inspirée d'oeuvres religieuses du 19ème siècle (certains vont très vite être tentés d'aller chercher l'inspiration de ce passage chez les compositeurs Russes) qui montre néanmoins qu'Horner a voulu écrire une musique très travaillée et très recherchée pour un dessin animé où il aurait été facile de tomber dans du mickeymousing pas très sérieux. Au contraire, 'An American Tail' a beau avoir quelques moments de tendresse, c'est une BO assez sombre et par moment assez dramatique pour un dessin animé.

Si 'The Great Fire' est le morceau le plus dramatique du score (le musée qui brûle à la fin du film), c'est 'Releasing The Secret Weapon' qui permet au score d'atteindre l'apogée de l'aventure/action en réutilisant le thème d'aventure avec des orchestrations toujours très percutantes et un style plus héroïque alors que les souris font battre les chats en retraite avec leur énorme machine, (on retrouve ici aussi l'utilisation surprenante de l'accordéon) sans oublier un amusant rythme de marche pour évoquer l'aspect menaçant de l'immense machine. (sans oublier l'utilisation amusante de sonorité asiatique à la fin du film, puisque l'on voit les chats partir en direction de Hongkong) L'aventure de Fievel se conclut donc sur 'Reunited' réutilisant le thème de Fievel dans toute sa splendeur, (notons le motif de hautbois repris du 'Main Title' et introduit dans la chanson 'Somewhere out There', ce motif plutôt 'gentillet' étant en fait la deuxième partie du thème de Fievel) Horner décrivant finalement une ambiance de retrouvailles heureuses et la fin d'une belle aventure, 'Flying Away and End Credits' reprenant les différents thèmes du score pour conclure en beauté le film et le générique de fin (on notera une superbe reprise héroïque du thème d'aventure pour ce final).

En ce qui concerne les chansons, c'est évidemment 'Somewhere out There' qui reste le 'tube' majeur d'Horner (avec 'My Heart Will Go On' de Titanic) et la chanson la plus apprécié de 'An American Tail'. On l'entend pour la première fois dans le film lorsque Fievel la chante à son balcon tout en rêvassant devant la lune et les étoiles. Poétique, cette jolie chanson l'est assurément. Mais le problème pour la version dans le film, c'est que la voix des deux jeunes enfants assurant le chant de Fievel et de Tanya est tout simplement affreuse. Les enfants de huit ans ont très rarement chantés juste, et leur interprétation inaudible et totalement fausse rend cette partie vocale plutôt insupportable. C'est d'autant plus regrettable lorsque l'on sait que le chant en lui même est pourtant assez beau. La version 'pop' de la chanson par Linda Ronstadt dans le générique de fin est très belle et a permit à Horner d'être nominé aux Oscars pour 'la meilleure chanson écrite pour un film' en 1987 (sans oublier un ASCAP Award en 1987 et un Grammy Award en 1988, bref un beau succès pour Horner et le duo Barry Mann/Cynthia Weil. Dommage tout de même que les gens aient plutôt tendance à ne retenir de la BO que cette chanson.). En ce qui concerne les autres chansons, on trouve aussi 'A Duo', chant enjouée qu'interprètent en duo Tiger et Fievel et qui parle de leur amitié naissante. 'Never Say Never' est chanté par Henri le pigeon qui encourage Fievel à ne pas baisser les bras et à ne jamais dire 'jamais' (la voix en VO de Christopher Plummer essayant d'imiter l'accent français est fort hilarante).

Enfin, on trouve aussi 'There are no Cats In America', une autre chanson d'Horner dans laquelle le compositeur semble s'être bien éclaté, faisant alterner petits numéros de comédie musicale façon Broadway avec le refrain dansant et enjoué évoquant 'le rêve américain' des souris qui prétendent qu'il n'y a aucun chat en Amérique (ils vont très vite être déçus en arrivant). C'est ainsi qu'entre le refrain se glissent des parties pastichant les chants à l'italienne, un à la russe, et une autre à l'anglaise. (et alors il faut voir les clichés ridicules alloués à ces pastiches vocales!) L'album omet de nombreux morceaux d'Horner est le fait qu'il n'y ait qu'une quinzaine de minutes de score est assez décevant, encore plus lorsque l'on sait qu'Horner a probablement écrit un peu plus de 60 minutes de score pour ce film. Néanmoins, l'essentiel y est. Le score d'Horner n'a pas la force ni le charme et l'humour du second épisode. Il n'en reste pas moins très réussi dans son domaine, et ce même si une fois encore Horner s'est inspiré d'autres compositeurs, ici plutôt du côté des russes (Prokofiev et Tchaïkovski). Mais le compositeur a tout de même bien rempli son contrat et 'An American Tail' reste une BO assez sympathique sans être aussi captivant que la musique du second épisode.


---Quentin Billard