1-If Love A Sweet Passion* 1.31
2-Main Titles 2.57
3-Frost Dance In C* 1.34
4-A Night With Lulu 1.21
5-Minuet In G* 0.53
6-Here The Deities Approve* 2.28
7-A Creature Of New Age 1.09
8-Overture In D* 2.25
9-The Wedding 1.39
10-Hornpipe In D Minor* 1.26
11-Arrival In Bidnold 1.08
12-The Cabinet of Curiosities 2.54
13-The Land Of Mar 1.11
14-The Lie 1.19
15-A New Ground In E Minor* 0.52
16-Merivel Woos Celia 2.26
17-Katherine Sleeps 3.23
18-Taking Bidnold Back 1.35
19-Muzette 1 In A Minor** 2.56
20-The Right Knowledge 2.06
21-The Plague 2.09
22-Katherine's Death 4.37
23-Night Sweats 3.03
24-Hospital 2.54
25-Doctor Merivel 1.50
26-Listening To Celia's Heart 1.39
27-The Fire 3.18
28-Allegro From Sinfonia
(Act II)* 1.19
29-Your Child I Believe 0.53
30-Newcastle (Traditional) 0.38
31-2nd Overture In D* 1.27

*Composé par Henry Purcell
**Composé par Marin Marais

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Milan Records
74321 3522-2

Producteurs exécutifs
pour Miramax:
Bob Weinstein, Harvey Weinstein,
Scott Greenstein, Jeffrey Kimball

Produit par:
Michael Mason, Shawn Murphy
Montage de la musique:
Jim Weidman, Robin Clarke
Bob Hatthaway

Producteurs exécutifs pour Milan:
Emmanuel Chamboredon,
Toby Pieniek

Artwork and pictures (c) 1995 Miramax Films/Milan Entertainment Inc. All rights reserved.

Note: ***1/2
RESTORATION
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
Petite fresque historique de Michael Hoffmann sur l'ère dite de 'la restauration' durant la période du règne de Charles II dans l'Angleterre du 17ème siècle (en 1663 pour être plus précis), 'Restoration' (Le Don du Roi) nous raconte l'histoire du médecin Robert Merivel (Robert Downey Jr.) qui débute l'histoire comme un anti-héros et termine en véritable héros ayant réellement accompli quelque chose de bien dans sa vie. A une époque où tout n'est que libertinage, élans artistiques et sensualité débordante (nous sommes après l'ère d'Oliver Cromwell), Merivel se place en homme de son temps en folâtrant sans cesse avec des prostitués, menant une vie de débauche totale tout en menant ses études auprès de son fidèle ami John Pearce (David Thewlis). Mais les choses changent pour Merivel alors que le roi Charles (Sam Neill) le remarque un jour et décide de l'inviter à son palais afin qu'il guérisse sa chienne malade. Le succès de la guérison lui apporte alors la reconnaissance du roi qui le nomme médecin royal de la cours tout en lui proposant alors un marché curieux: il devra se faire passer pour l'époux de la maîtresse du roi, Celia Clemence (Polly Walker) afin de la protéger de la jalousie d'autres conquêtes. Il reçoit alors l'ordre de faire semblant d'être amoureux d'elle, mais les choses se compliquent alors que Merivel tombe réellement amoureux d'elle et que quelqu'un le dénonce au roi. Celia le rejette et le roi l'envoie en exil en retirant tous ses privilèges. Merivel retrouve finalement son ami Pearce dans un asile qu'il dirige avec ses amis Quakers, là où Merivel fera la rencontre de Katherine (Meg Ryan, toujours ravissante quelque soit son rôle et même si celui ci n'est pas terrible), une jeune irlandaise abandonnée par ses parents et que les autres considèrent comme folle alors qu'elle ne l'est pas. C'est ce que Merivel comprends et c'est aussi ce qui va l'amener à s'intéresser plus particulièrement à son cas. La rencontre avec Katherine va permettre à Merivel de retrouver ses talents de guérisseur et lui donner ainsi l'occasion d'accomplir quelque chose de bien dans sa vie en rejetant les excès superficiels dans lesquels il s'était embourbé auparavant, donnant ainsi un vrai sens à sa vie. A force de veiller ainsi l'un sur l'autre, Merivel et Katherine deviennent amants. Ce sera le début du chemin vers 'la lumière' pour Merivel qui semble enfin avoir trouvé la bonne voie, et ce même si le destin semble s'acharner contre lui. Réalisation quelconque mais casting divin (Robert Downey Jr., David Thewlis, Meg Ryan, Sam Neill, Ian McKellen, Hugh Grant, Polly Walker, Ian McDiarmid, etc.), 'Restoration' n'est pas qu'une simple fresque historico-dramatique sur l'histoire de ce jeune médecin qui part des abîmes pour trouver la lumière, c'est aussi une sorte de message d'espoir, l'idée qu'il ne faut jamais baisser les bras et que, quelque soit le chagrin que l'on a, il faut toujours regarder vers l'avant. Pas inoubliable et pas follement mémorable, 'Restoration' est tout de même un petit film sans prétention retranscrivant avec plus ou moins d'habileté une partie célèbre de l'histoire de la Grande-Bretagne.

James Newton Howard a déjà collaboré auparavant sur deux autres films de Michael Hoffmann, 'Some Girls' (1988) et 'Promised Land' (1988). Pour leur troisième collaboration ensemble, James Newton Howard a écrit un score aux accents baroques nous renvoyant très clairement à cette époque dite de la 'restauration' en Angleterre, le score étant en réalité réellement très dramatique, même si quelques rares moments enjoués traversent la partition. Howard n'a décidément pas fini de nous surprendre tant il semble être à l'aise dans tous les genres. Sur ce film dramatique et historique, sa partition se mélange à des pièces du répertoire de l'époque, surtout de la musique de Henry Purcell, l'un des plus célèbres compositeur anglais du 17ème siècle, auteur de nombreuses pièces dédiées à la monarchie anglaise. La partition symphonique du compositeur évolue entre le style baroque et cérémonial (la première partie du film se passe dans la cours du Roi où Merivel mène son existence superficielle luxueuse) et le côté plus romantique, intime et dramatique de sa musique, servie par un thème de cordes poignant. Le score peut ainsi très facilement se diviser en deux parties, le 'Main Title' nous plongeant d'entrée dans le côté solennel et baroque du score, Howard s'amusant à pasticher la musique de Purcell à l'aide de trompettes solennelles, de cordes et d'un clavecin nous ramenant dans le 17ème siècle anglais avec ce côté enjoué comme pour souligner ce retour à la folie et aux excès pour un peuple libéré du règne despotique de Cromwell. Le score d'Howard décrit donc cette première partie avec le faste et le luxe habituel entourant la cour du roi et ses petits privilèges. 'A Night With Lulu' évoque par exemple la scène où Merivel soigne la chienne du Roi, le compositeur faisant déjà ici allusion à son thème dramatique de cordes/vents qu'il développera de manière intéressante dans la seconde partie du film, la facette plus dramatique du score étant ici illustré avec des orchestrations plus modernes (style 19ème siècle) qui conviennent mieux au climat dramatique du film. Cette première partie est aussi pour lui l'occasion d'utiliser son premier thème, que le compositeur lui même surnomme le 'Heeling Theme', mélodie qui est en réalité reprise du célèbre air de 'La Folia' (que l'on surnomme aussi parfois 'Les Folies d'Espagne'), célèbre mélodie qui a été adaptée par de nombreux compositeurs tout au long des siècles (et pas seulement durant la période baroque, puisque par exemple Franz Liszt a écrit des variations sur ce thème, de même que le compositeur allemand du 20ème siècle Hans Martin Linde a composé d'excellentes variations de ce thème pour flûte à bec, sans oublier évidemment les fameuses improvisations pour viole de gambe de Marin Marais - voir le film 'Tous les Matins du Monde - l'exemple le plus célèbre en musique de film étant le thème de 'Conquest of Paradise' de 1492 de Vangelis, le compositeur se basant lui aussi sur les harmonies de 'La Folia'). James Newton Howard reprend ainsi la structure harmonique du célèbre air pour nous proposer plusieurs variations intéressantes sur ce thème, avec cordes et vents pour la mélodie (clarinettes et hautbois essentiellement. A noter d'ailleurs que le personnage de Merivel joue lui même du hautbois dans le film). Evidemment, le choix d'un 'tube' célèbre du répertoire baroque n'est pas innocent; le compositeur veut associer un côté populaire et maniéré à ce personnage de la cours du roi, qui vit à fond dans l'ère de son temps.

La majeure partie du score reste dans une tonalité dramatique et intime qu'Howard maîtrise particulièrement lorsqu'il décide de mettre de côté ses habituelles grosses explosions orchestrales pour ses partitions d'action/aventure (le compositeur ayant essentiellement basé sa réputation sur ses scores spectaculaires souvent très intéressants eux aussi). 'The Wedding' nous permet ainsi de retrouver le thème de La Folia avec une harpe, des cordes et des vents dans une autre belle variation de ce thème raffiné qui donne un côté quasi romantique à la scène du 'faux' mariage et aux sentiments qu'éprouve Merivel envers Celia (sentiment unilatéral malheureusement pour lui). On pourra aussi retrouver une autre bonne variation de ce thème dans 'The Lie'. Notons 'The Cabinet Of Curiosities' avec son rythme de cordes et timbales assez solennel et son thème de hautbois, jolie pièce où Howard soigne ses harmonies fleurant bon le classicisme pour une scène où Merivel retrouve son ami Pearce dans son asile. Mais c'est 'The Land of Mar' qui permet à la partition de prendre un tournant, alors que Merivel raconte l'histoire du pays de Mar à Katherine afin que cette dernière puisse enfin s'endormir sans crainte. On notera ici la très grande tendresse du hautbois et des cordes mélancoliques, petit thème intime déjà repris dans 'A Creature Of The New Age'. 'Katharine's Sleeps' affiche un ton intime et parfois vaguement mélancolique avec ses cordes tendres toute en retenue, alors que Katherine dort et que Merivel veille sur elle. C'est durant ces séquences que le magnifique thème dramatique revient, bien développé par le compositeur durant toutes ces scènes entre Merivel et Katherine et même bien après, un thème qui évoque les tourments intérieurs de Merivel et son amour pour la jeune irlandaise, brisé par le destin à la suite de sa mort durant l'accouchement. Entendu par exemple dans 'The Right Knowledge' (Merivel redécouvre ses talents de guérisseur en soupirant, mélancolique) ce thème donne un côté romantique/dramatique poignant à cette seconde partie du film plus humaine et sentimentale.

Mais le fléau de la peste provoque une catastrophe générale dans toute la région. Ainsi donc, Howard nous livre un morceau particulièrement grave pour 'The Plague' tandis que 'Katharine's Death' prolonge les tourments de Merivel durant la mort de Katherine, où James Newton Howard réutilise le thème de 'La Folia' confié cette fois-ci aux cordes sous une forme plus étoffée que dans la première partie du film, dans un ton bien plus dramatique évidemment, cette mélodie ayant différents caractères tout au long du film suivant les scènes où elle apparaît. On notera aussi la présence des choeurs dans 'Night Sweats', les voix venant renforcer le côté tragique de ce contexte de catastrophe naturelle où les cadavres ne cessent de s'entasser, Merivel faisant tout pour sauver le plus de personnes possible. Le thème de la Folia revient dans une variation puissante en tutti orchestral pour 'The Fire', lorsqu'une bonne partie de la ville est en proie aux flammes, le héros croyant que son enfant à brûlé dans un des bâtiments de la ville, sans oublier la superbe reprise du thème dramatique aux cordes dans toute sa splendeur au moment où Merivel sauve les personnes non contaminées mélangées aux personnes infectées par la peste dans l'hôpital.

Partition peu connue du compositeur, 'Restoration' est un score intéressant où le musicien s'est livré à l'exercice de style de la composition baroque allié à des parties orchestrales plus d'esprit 19èmiste, illustrant le côté à la fois intime et dramatique de cette histoire de médecin durant la période de la 'restauration' anglaise. James Newton Howard se montre décidément à l'aise dans tous les genres, que ce soit l'action, l'aventure, le thriller, la comédie et le drame. Illustration réussie pour le film de Michael Hoffmann (un an après, James Newton Howard lui écrira un très joli score pour la comédie romantique 'One Fine Day'), 'Restoration' est une petite partition émouvante à découvrir si vous ne la connaissez pas déjà!


---Quentin Billard