1-Main Title 5.54
2-The Hostage Game 3.04
3-Plane To Catch 1.18
4-Alice Breaks Down 2.12
5-Bullet In The Head 2.23
6-The Micarriage 2.12
7-Escape 3.20
8-The Rescue 3.37
9-The Finale 6.00

Musique  composée par:

Danny Elfman

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6208

Album produit par:
Danny Elfman, Ellen Segal
Producteur exécutif:
Robert Townson
Monteur de la musique:
Ellen Segal
Assistant montage:
Peter Myles
Monteur du temp music:
Curt Sobel
Coordinateur de l'album:
Arlene Fishbach

Artwork and pictures (c) 2000 Castle Rock Entertainment. All rights reserved.

Note: **1/2
PROOF OF LIFE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Danny Elfman
Réalisateur spécialiste des drames et des thrillers, Taylord Hackford revient à l'action dans 'Proof of Life' (L'échange), thriller d'action dramatique qui raconte comme un négociateur professionnel, Terry Thorne (Russell Crowe) se retrouve engagé par Alice Bowman (Meg Ryan) afin qu'il fasse libérer son mari retenu prisonnier par des guérilleros sud-américain qui exigent une importante rançon en échange. Peter Bowman (David Morse), le mari d'Alice, est un ingénieur qui travailler pour une filiale d'une importante compagnie pétrolière américaine, et c'est cette compagnie qui fait appel à Terry Thorne pour négocier avec les ravisseurs de Peter. Malheureusement, la filiale fait faillite et la compagnie abandonne la négociation, renvoyant Thorne. Alice le supplie de rester pour qu'il continue à l'aider mais il refuse et s'en va. Mais après moults hésitations, Thorne revient et décide d'aider jusqu'au bout Alice et Janis (la soeur de Peter) en continuant à négocier avec les ravisseurs, cette fois par radio, pour fixer le prix de la rançon et faire libérer Peter. Pendant ce temps, Peter se retrouve prisonnier dans une montagne à l'intérieur d'un camp des guérilleros où il fait la rencontre d'un autre prisonnier, Eric Kessler (qui l'aidera à s'échapper, mais en vain). Mais les choses évoluent trop lentement et Thorne n'a plus qu'une seule solution: partir lui même là bas avec un commando et libérer Thorner par la force. 'Proof of Life' n'est pas qu'un simple petit film d'action (après tout, il y'a finalement très peu de scènes d'action dans ce film, l'intérêt ne se situe donc pas à ce niveau là) c'est surtout une histoire somme toute assez dramatique d'un homme qui va tout faire pour libérer le mari d'une femme dont il commence à tomber amoureux mais qu'il refusera de conquérir par honneur, ne voulant absolument pas profiter de la situation. Même si cet aspect là n'apparaît que dans la dernière partie du film, il est néanmoins réellement présent dans le scénario du film. Plantage total au box-office américain, 'Proof of Life' n'est pas un film très intéressant et traîne parfois en longueur. Il est certain que le film de Taylor Hackford ne marquera pas les esprits. A noter au passage la célèbre anecdote du film qui raconte que Meg Ryan et Russell Crowe aurait eu une relation durant le tournage. Il est assez amusant de constater qu'il s'agit là de la chose la plus connue sur ce film. Bref, 'Proof of Life' fait partie de ces productions que l'on oubliera très vite.

Danny Elfman avait auparavant écrit un score assez intéressant pour le 'Dolores Claiborne' de Taylord Hackford. Pour son retour sur le nouveau film du réalisateur, le compositeur a écrit un score action avec beaucoup de moments calmes et sombres qui retranscrivent la tension de la négociation et les quelques rares moments d'action, surtout au début et à la fin du film. On retrouve les orchestrations habituelles du compositeur et surtout aussi l'usage du synthé et de percussions divers qui sont renvoient directement à ce que le compositeur a fait sur le trop sous-estimé 'Mission: Impossible' (pourtant le score d'Elfman le plus réussi du milieu des années 90), sans oublier l'usage du synthé qui rappelle un peu 'A Civil Action' (on retrouve aussi un peu le style des percussions exotiques de 'Instinct', sans oublier le fait qu'Elfman reprendra un peu ce style de rythmes/percussions dans son très bruyant 'Planet of The Apes'). Le film s'introduit sur un Main Title assez excitant qui nous plonge tout de suite dans l'action avec cette utilisation de diverses percussions exotiques qui évoquent les décors du film (la majeure partie du film se passe dans l'Amérique du Sud), sans oublier ici l'utilisation d'une flûte de pan et de quelques guitares que l'on retrouvera plus loin, Elfman s'étant assez bien amusé à retranscrire vaguement le côté ethnique de sa musique dans le film. Avec une basse de synthé, un lot de percussions à la 'Mission: Impossible' et un style assez excitant, le Main Title introduit le thème principal pour cette scène d'ouverture où Thorne assure un sauvetage mouvementé entre les tirs de canons, s'échappant en hélicoptère. 'The Hostage Game' amorce la tension à partir de la scène du kidnapping (où Elfman réutilise son lot de percussions parfois synthétiques, avec cette basse de synthé qui donne un côté toujours inquiétant dans les passages plus tendus de la musique) tout en conservant les petites touches ethnique, surtout la flûte de pan, particulièrement bien utilisé dans le plus calme 'Plane to Catch', avant que Thorne ne prenne sa décision de continuer à aider Alice.

Le problème du score est le même que pour le film: il y'a trop de passages lents et l'histoire a tendance a s'éterniser un peu. Alors que l'on s'attendait à un score mouvementé dans le style de 'Mission: Impossible', Elfman nous sort une partition sombre mais très rarement agité, le compositeur n'étant jamais aussi bon que lorsqu'il 'malmène' son orchestre et se lance dans de furieuses parties d'action (et ce même si des scores plus introspectifs comme 'Dolores Claiborne' sont tout aussi intéressants). Prolongeant ses diverses touches ethniques, surtout dans les scènes où Peter se retrouve enfermé dans le camp des ravisseurs, Elfman évoque sans cesse la tension plus ou moins présente même s'il y'a beaucoup de passages calmes comme 'Alice Breaks Down' où tous les différents éléments instrumentaux sont répétés pour favoriser l'unité stylistique du score (quelque chose qui ne fait jamais défaut aux partitions d'Elfman). Dans 'Alice Breaks Down', le piano apporte une touche plus dramatique pour la relation entre Terry et elle, relation qui ne pourra pas exister puisqu'Alice est marié à Peter et qu'elle veut lui être fidèle tout en sachant qu'elle doit beaucoup à l'aide de Terry. C'est d'ailleurs ce qu'Elfman développe particulièrement dans 'The Finale' qui reprend les différents éléments instrumentaux du score pour une conclusion assez intéressante. Mais il est tout de même assez dommage que cette relation soit finalement assez peu représenté dans le score qui aurait pu faire intervenir quelques parties plus émouvantes mais qui reste finalement toujours assez froid et plus ou moins sombre. Il est aussi dommage que 'Proof of Life' manque beaucoup trop de personnalité. Effectivement, même les fans d'Elfman auront du mal à reconnaître le style habituel du compositeur qui semble n'avoir pas été très inspiré sur ce score (sans oublier le fait que l'unique thème du score est très peu mémorable, comme à l'accoutumée - mais peut être encore moins mémorable que dans les précédentes partitions d'Elfman dans le même style -) et ce même si l'on retrouve les percussions et certaines orchestrations typiques du compositeur.

'Escape' illustre l'évasion raté de Peter avec une tension crée par l'utilisation des percussions et d'orchestrations assez denses, tandis que le score trouve son apogée dans le superbe 'The Rescue', probablement le meilleur morceau du score passé le 'Main Title'. En l'espace de plus de 3 minutes, Elfman fait monter la tension à l'aide d'un travail très intéressant avec son flot de diverses percussions et de la flûte de pan utilisé ici dans un but plus rythmique. Terry et son commando arrive dans le camp et prépare l'évasion de Peter, d'où la tension qui se dégage du morceau. La basse du synthé revient pour renforcer la tension de la pièce tandis que le compositeur fonce ensuite dans l'action pure et dure alors que Thorne lance l'attaque et part libérer Peter et s'échapper avec lui et les hommes de son commando. Les orchestrations se situent ici entre les cordes tendues et les cuivres agités typiques d'Elfman pour ce qui représente le meilleur morceau action du score (et qui est aussi très excitant dans la scène du film).

Bilan mitigée pour ce nouveau score d'Elfman qui risque d'en décevoir plus d'un une fois de plus. Décidément, le compositeur a bien changé depuis sa période fantaisiste de la fin des années 80. Si 'Beetlejuice' ou 'Batman Returns' furent en leur temps des BO marquantes et incontournables dans le domaine de la musique de film américaine, 'Proof of Life' décevra par son manque flagrant de caractère et l'aspect étonnamment peu inspiré de sa musique, et ce même s'il y'a vraiment de bons passages dans ce score. Evidemment, Elfman fait bien son boulot et a composé la musique parfaite pour le film. Reste à déplorer le manque d'inventivité du compositeur qui en plus de trop souvent se répéter depuis plusieurs années, commence à écrire une musique dénuée de toute personnalité musicale, ce qui est fort dommage lorsque l'on soit à quel point la musique d'Elfman a toujours eu du caractère dans la plupart de ses grands films. 'Proof of Life' est en fin de compte une véritable déception!


---Quentin Billard