tr> |
1-Main Title - Looks
Like a Suicide 3.59 2-The John Dunbar Theme 2.16 3-Journey to Fort Sedgewick 3.25 4-Ride to Fort Hays 2.00 5-The Death of Timmons 2.25 6-Two Socks - The Wolf Theme 1.30 7-Pawnee Attack 3.49 8-Kicking Bird's Gift 2.10 9-Journey to Buffalo Killing Ground 3.43 10-The Buffalo Hunt 2.42 11-Stands with a Fist Remembers 2.08 12-The Love Theme 3.46 13-The John Dunbar Theme 2.04 14-Two Socks at Play 1.59 15-The Death of Cisco 2.14 16-Rescue of Dances with Wolves 2.09 17-The Loss of The Journal and the Return to Winter Camp 2.09 18-Farewell and End Title 8.46 Musique composée par: John Barry Editeur: Epic 467591 2 Album produit par: John Barry "I dedicate this score to Dr.Charles Slanetz, Dr.David Skinner and Dr.D.Cooper." J.Barry. Artwork and pictures (c) 1990 TIG Productions, Inc. and Orion Pictures Corp. All rights reserved. Note: ****1/2 |
DANCES WITH WOLVES
|
|
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
|
|
Music composed by John Barry
|
|
Véritable film de référence dans le cinéma américain des années 90, 'Dances with Wolves' (Danse avec les loups) est l'un des premiers grands classiques du western américain des années 90 (avant le 'Unforgiven' de Clint Eastwood en 1990). C'est aussi le premier film réalisé par Kevin Costner, dans lequel l'acteur/réalisateur faisait preuve pour la première fois dans sa carrière d'un talent insoupçonné de metteur en scène. Mais à la différence de ses semblables, ce western ne met ni l'accent sur les duels à la Sergio Leone, ni sur les accès de violence stylée à la Sam Peckinpah. Costner joue à fond ici la carte de la retenue en nous livrant un western méditatif et lyrique, sorte de réflexion nostalgique sur les derniers jours d'un peuple indien sur le point de disparaître dans l'ouest américain de la fin du 19ème siècle. John Dunbar (Kevin Costner) est un jeune lieutenant nordiste envoyé en reconnaissance dans les plaines du Dakota durant la guerre de Sécession. Parcequ'il a fait preuve d'un héroïsme exemplaire au cours d'une bataille, Dunbar demande à être muté dans un avant-poste de la 'frontière' afin d'y découvrir l'Ouest sauvage en voie de disparition. Il s'installe alors dans une cabine isolée dans cet avant-poste, en plein milieu d'une plaine désertique où les renforts tardent à venir. Pour passer son temps, Dunbar écrit un journal et sympathise avec un loup solitaire qui traîne régulièrement dans les environs et qui vient le voir de temps en temps. Un jour, il découvre une jeune femme blanche sioux blessée et la ramène dans le camp. Pour Dunbar, c'est l'occasion de rentrer en contact avec le peuple sioux qui l'accueille froidement au départ mais qui va finir par l'accepter, à tel point qu'il deviendra finalement l'un des leurs, s'accommodant à leur culture, à leurs traditions et à leurs valeurs. Rebaptisé 'Danse avec les loups', Dunbar va tomber amoureux de la femme qu'il sauva, 'Dressée avec le poing' (Mary McDonnell), et deviendra un sioux à part entière, Christine alias 'Dressée avec le poing' lui servant d'interprète lorsqu'il communique avec ses nouveaux amis. Il participe à la chasse aux bisons et protège les familles des sioux lorsque ceux-ci partent combattre leurs ennemis jurés, les sanguinaires Pawnees. Après avoir épousé Dressée avec le poing, Dunbar suit ses compagnons pour leurs quartiers d'hiver dans la montagne et croise les renforts qu'il attendait depuis longtemps à son ancien avant-poste. Considéré comme un traître par les soldats parcequ'il a sympathisé avec les sioux et qu'il est devenu l'un des leurs, Dunbar est fait prisonnier, tandis que les soldats abattent son loup. Ses nouveaux amis sioux partent finalement le secourir et l'aident à s'échapper. Pourchassé par les soldats, Dunbar comprend qu'il représente un danger pour la tribu et qu'il doit quitter ses amis avec sa femme pour suivre un autre chemin. Ils savent que tôt ou tard, les soldats reviendront et anéantirons le peuple sioux et sa culture.
Pour un film qui dure près de 3 heures (quasiment 4 heures dans la version longue!), 'Dances with Wolves' est un véritable exploit tant on ne s'ennuie pas une seule seconde, Kevin Costner filmant avec une certaine grâce des paysages de l'ouest américain vierge, "l'Amérique d'avant les américains" pour reprendre l'expression d'un journaliste. Le pari paraissait insensé, impossible même. Comment Kevin Costner pouvait-il rendre à l'écran sur plus de 3 heures la magie d'un spectacle méditatif et humaniste sur l'Ouest américain sauvage tel que le décrit le roman de Michael Blake? Le résultat est là, l'appréhension laissa la place à l'émerveillement avec l'un de ses rares films qui arrivent à transcender son sujet, à le rendre immortel, à en faire un chef-d'oeuvre d'anthologie cinématographique, un film de référence connu par tous et globalement apprécié par le plus grand nombre, en bref, un classique! On est ému par l'amitié qu'évoque Kevin Costner dans le film entre ce lieutenant nordiste et le peuple sioux, le film portant ainsi un message de paix et de tolérance entre les peuples sur fond de guerre de Sécession et d'Ouest sauvage. Avec sa trame intimiste et humaniste et la beauté resplendissante de ses décors, 'Dances with Wolves' est un vrai western dans le sens profond du terme, un film sur l'Ouest sauvage comme on l'avait encore rarement vu au cinéma américain, récompensé par sept oscars en 1991, un triomphe total pour un film acclamé par la critique et plébiscité par le public de tous les pays, un film magnifique pour un réalisateur débutant qui dut lutter contre le système hollywoodien pour imposer sa propre vision de l'oeuvre (réussir à imposer un film de plus de 3 heures fut un véritable exploit à l'époque!). 'Dances with Wolves' fait donc partie de ces classiques immortels du cinéma que tout bon cinéphile se doit de connaître absolument! La célèbre musique de John Barry a très largement contribué au succès du film de Kevin Costner. A vrai dire, il paraît même difficile de s'imaginer 'Dances with Wolves' sans la magnifique partition symphonique de John Barry. Là aussi, le résultat est là: récompensé de l'oscar de la meilleure musique en 1991, avec un album qui a battu tous les records de vente au début des années 90, la musique de John Barry fait désormais partie des grands classiques de la musique du cinéma hollywoodien, avec son célèbre thème principal, le 'John Dunbar Theme', qui a immortalisé à jamais les images du long-métrage de Kevin Costner. Mais la tâche ne fut pas facile car à la fin des années 80, John Barry était gravement malade et du mettre un frein à son activité pour le cinéma. Opéré à la suite d'une rupture de l'oesophage, John Barry survécut presque miraculeusement à l'opération, et lorsqu'il fut enfin remit, il débuta la composition de ce qui reste à ce jour l'une de ses plus belles partitions écrites pour le cinéma américain (à noter que l'album est dédié aux docteurs qui lui ont sauvés la vie). Probablement inspiré par son 'retour' à la vie, John Barry signe une musique élégiaque, sensible, nostalgique, lyrique et sereine, une musique qui représente à merveille les paysages incomparables de l'Ouest américain. Dès les premières notes de l'ouverture ('Main Titles'), on ressent cette sérénité à travers la trompette soliste sur fond de cordes qui annonce le célèbre thème principal. Mais ce calme apparent ne tarde pas à disparaître avec une seconde partie plus sombre et dramatique alors que cuivres et quelques percussions martiales illustrent la charge suicidaire de John Dunbar au début du film. L'utilisation inattendue de choeur à la fin de cette scène d'ouverture intense achève de rendre le tout particulièrement dramatique et envoûtant. C'est là que John Barry en profite pour nous dévoiler enfin le 'John Dunbar Theme' dans toute sa splendeur, avec sa mélodie au lyrisme incomparable qui transcende véritablement les images du film (le compositeur nous offre même une très belle reprise de ce thème à l'harmonica à la piste 13 de l'album). D'un point de vue thématique, Barry nous gratifie de deux autres thèmes de qualité, le 'Wolf Theme', très belle mélodie douce et gracieuse de flûte associée au loup qui tient compagnie à Dunbar tout au long de son aventure dans le fort, sans oublier le traditionnel 'Love Theme' qui se caractérise de la même façon par son extrême douceur et son caractère nostalgique et serein, suggéré par la flûte soliste et les cordes, le timbre de la flûte apportant toute sa chaleur au thème, illustrant la relation entre Danse avec les loups et Dressée avec le poing. 'Journey to Fort Sedgewick' évoque quand à lui les grandes plaines de l'ouest sauvage à l'aide de cordes et de cors amples et majestueux (à noter cette utilisation toujours systématiquement chez Barry des harmonies de cuivres dans le grave), à l'instar de 'Ride to Fort Hays'. Naviguant habilement d'une ambiance à l'autre, Barry rompt la majestuosité de ces premières minutes de musique dans le sombre 'The Death of Timmons' évoquant les premiers méfaits des sanguinaires Pawnee, à l'aide de cordes glaciales et tendues qui représentent à merveille le sentiment de menace associé à ces indiens, à l'instar de 'Pawnee Attack' qui met ici en avant des percussions tribales particulièrement agressives (le côté contemplatif du film de Costner n'ayant pas empêché le compositeur de fournir quelques moments plus sombres et agités pour ce long-métrage d'exception). A noter un morceau particulièrement sombre lui aussi, 'Journey to the Buffalo Killing Ground' qui se caractérise par ses harmonies de cordes/cuivres dissonantes qui suggèrent ici une certaine tension, un certain malaise, alors que Danse avec les loups et ses nouveaux amis découvrent que les bisons ont tous été massacrés et dépecés sauvagement. L'aventure nous attend alors dans le superbe 'The Buffalo Hunt' illustrant la séquence de la chasse au bison. Barry reprend ici le thème de Dunbar sous la forme d'une entraînante chevauchée quasi héroïque et majestueuse à souhait, brillante autant à l'écran qu'en écoute isolée. 'The Death of Cisco' nous amène de manière plus sombre vers la fin du film, lors de l'affrontement avec les soldats américains, illustrée dans 'Rescue of Dances with Wolves' et ses percussions tribales agressives. 'The Loss of the Journal & The Return to Winter Camp' ramène quand à lui le calme pour le retour de Danse avec les loups au camp sioux, Barry reprenant au passage son très beau 'Love Theme' magnifié tout en douceur par des cordes apaisée, débouchant sur 'Farewell & End Title' pour la conclusion du film où l'on ressent une certaine mélancolie et une nostalgie poignante, exprimant sans aucun doute la tristesse des derniers instants d'un peuple et d'une culture entière sur le point de disparaître. Conservant son ton lyrique et apaisé du début jusqu'à la fin de ce magnifique final, John Barry reprend pour le générique de fin le 'John Dunbar Theme' et le 'Love Theme' pour une coda sereine et émouvante. Témoin indiscutable du talent et de l'inspiration du grand John Barry, le score de 'Dances with Wolves' est l'archétype même du style musical du célèbre compositeur anglais: mélodies lyriques à souhait, mélancolie sereine et parfaitement assumée, harmonies de cuivres graves systématiquement, phrases répétées souvent de manière envoûtante, etc. Tout concourre ici à faire de la partition symphonique de 'Dances with Wolves' un vrai bijou, un must de la musique de film hollywoodienne à (re)découvrir si ce n'est pas encore fait! A l'image du très beau film de Kevin Costner, la musique de 'Dances with Wolves' évoque à merveille la beauté de cet Ouest sauvage vierge et sauvage et les derniers instants du peuple sioux avant son extinction à la fin du 19ème siècle, une partition qui respire la douceur, le lyrisme mais aussi le drame et la mélancolie. Pour son 'retour' à la vie, John Barry signait ainsi en 1990 ce qui reste à ce jour l'un de ses plus grands chef-d'oeuvre, que tout béophile digne de ce nom se doit de connaître sur le bout des doigts! ---Quentin Billard |