Adapté d'un comics américain qui raconte les aventures de l'enfant le plus riche du monde, 'Richie Rich' de Donald Petrie (spécialiste de comédies américaines pas très subtiles) a permit d'offrir l'un des derniers rôles au jeune Macaulay Culkin avant que ce dernier ne se retire du monde du cinéma (il n'est revenu que depuis 'Party Monster' en 2002). Culkin interprète donc le fameux Richie Rich Jr., fils d'un milliardaire influent. Menant une vie de "rêve" et de luxe, Richie a tout ce qu'il lui faut sauf des amis, d'où la petite morale de l'historie qui dit que la plus grande richesse, ce n'est pas l'argent, c'est l'amitié. Après avoir représenté son père durant l'ouverture d'une usine, Richie va tenter de sympathiser avec des enfants du quartier qui jouent au base-ball (une de ses passions) mais sans succès. Mais l'un des responsables des Industries Rich Lawrence Van Dough (John Larroquette) complote contre Richard Rich et envisage de le supprimer pour prendre sa place à la tête de ses industries afin de lui voler tout ses biens. Richie ne va pas tarder à découvrir la menace qui pèse sur lui et ses parents et va faire appel à ses nouveaux amis afin de l'aider à retrouver ses parents et à déjouer ce complot. Et l'aventure commence alors. Sympathique et amusant, 'Richie Rich' s'oubliera très vite même si l'on sent bien que les jeunes acteurs se sont bien amusés sur cette petite comédie familiale. A noter l'allusion flagrante au fameux 'North By Northwest' (1959) d'Alfred Hitchcock, que Van Dough regarde à un moment à la télé et auquel le réalisateur rend hommage dans le final du film.

Depuis qu'il a composé son très sympathique score pour 'Father of The Bride' (1991), Alan Silvestri a prouvé qu'il savait aussi faire d'excellentes petites BO pour des comédies. 'Richie Rich' est dans la plus pure tradition du genre: entièrement orchestral avec deux thèmes sympa, le score n'a rien de très original mais possède le style comédie typique de Silvestri mélangé ici avec une bonne dose d'action/aventure. Le film s'ouvre sur 'I Have a Son', excellent petit Main Title de plus de 5 minutes qui pose le climat enjoué du score à l'aide d'un thème principal de cordes assez entraînant et qui caractérise le côté cool du héros de l'histoire: Richie Rich. (on retrouvera ce genre de thème dans 'Stuart Little' par exemple...) Ce thème sympathique donne un côté enjoué et rafraîchissant à la musique et personnifie à merveille le personnage du jeune Richie (tout en lui donnant une certaine jovialité très enfantine et innocente). Dans ce Main Title, on retrouve les orchestrations typiques du compositeur et dans le style de 'Father of The Bride': cordes enjouées, vents chaleureux, célesta léger, cuivres majestueux et percussions encore légères ici mais qui renforcent déjà le rythme soutenu de cette ouverture entraînante (Richard Rich annonce à ses amis qu'il vient d'avoir un fils). On trouve surtout ce style comédie durant la première partie du film, avant que Van Dough fasse des siennes et que l'aventure commence. Le thème principal reste très présent durant cette première partie, Silvestri n'hésitant pas à illustrer aussi le monde de 'rêve' dans lequel le jeune héros vit et le côté déjà très adulte de cet enfant. On entre dans le côté plus sombre du score lorsque Van Dough fait sa première apparition dans le film, le compositeur nous faisant très clairement comprendre d'entrée à quel genre de personne on a à faire.

Après un important travail de développement du thème principal dans la première partie du score, la partition prend une tournure plus sombre à partir de 'Access Terminated' qui révèle un côté plus tendu lié aux problèmes auxquels Richie va devoir face: Silvestri va progressivement nous amener le style plus action du score, avec des moments sombres ou des passages plus excitants typiques de son style d'écriture action (là aussi on est en terrain connu sans aucune originalité particulière). On notera alors l'apparition d'un deuxième motif avec piano/cordes/vents, un motif de 4 notes liés à la famille de Richie, à sa quête déterminé pour retrouver ses parents qu'il regrette déjà (un point commun avec 'Home Alone' dans lequel Macaulay Culkin tenait aussi le rôle principal?). Ce petit thème donne une certaine touche de tendresse et de nostalgie même si ces passages sont très brefs dans un score finalement assez agité et résolument tourné vers l'action après une première partie très comédie légère. 'Chief Executive Kid' donne un côté ironiquement martial à ce jeune enfant plongé dès son plus jeune âge dans le monde du business, une petite touche d'humour que l'on appréciera dans ces quelques scènes mettant en valeur le jeune héros vaquant à ses nombreuses occupations. Ce sont les excitants 'Cliffhangers' (confrontation finale sur la falaise, clin d'oeil à 'North By Northwest') et 'Sandlotters Attack' (séquence de la contre-attaque de Richie et ses amis) qui permettent à la partition de prendre une tournure action assez sombre et agité pour une comédie familiale. On retrouve les percussions et les rythmes typiques du compositeur avec ce côté martial qui rappelle un peu ce que fera Silvestri sur un genre plus sérieux, 'Judge Dredd' (1995). Evidemment, la musique du compositeur donne une certaine puissance dans ces séquences d'action sans oublier des passages plus tendus comme 'Bean Saves The Team' (le professeur Keenbean sauve Richie et ses amis d'une mort certaine) où Silvestri se laisser aller à son goût pour les rythmes et orchestrations agitées à la 'Predator' ou 'Ricochet' (mais dans un style nettement moins violent ici - comédie oblige!). Evidemment, l'histoire trouve une conclusion heureuse sur 'Richest Kid In The World', conclusion triomphante pour cette petite aventure sympathique.

'Richie Rich' ne pourra que plaire aux fans pur et dur du compositeur et à ceux qui apprécient ses travaux de musique pour les comédies (citons 'Father of The Bride' mais aussi 'Grumpy Old Men', 'Soapdish', 'Mouse Hunt', 'The Parent Trap', 'Stuart Little', etc.). Néanmoins, l'ensemble est sans originalité particulière et n'a vraiment rien de bien inoubliable, même si la musique dégage une certaine énergie agréable tout au long du film. Si 'Richie Rich' est donc une BO mineure par rapport à d'autres partitions plus colossales du compositeur, ce petit score orchestral possède tout de même une certaine force qui ne pourra que nous faire adhérer à la musique de ce compositeur décidément à l'aise dans tous les genres.


---Quentin Billard