1-"No Sign of Ghosts" 7.31
2-Carrigan & Dibs 2.40
3-Strangers In The House 2.36
4-First Haunting/
The Swordfight 5.01
5-March of The Exorcists 2.45
6-The Lighthouse-
Casper & Kat 4.57
7-Casper Makes Breakfast 3.42
8-Fond Memories 3.39
9-'Dying To Be A Ghost' 7.02
10-Casper's Lullaby 5.40
11-Descent To Lazarus 10.20
12-One Last Wish 4.19
13-"Remember This Way" 4.28*
14-"Casper The
Friendly Ghost" 2.11**
15-The Uncles Swing/
End Title 6.21

*Ecrit par David Foster,
Linda Thompson
Interprété par Jordan Hill
**Ecrit par Mack David,
Jerry Linvingston
Interprété par Little Richard

Musique  composée par:

James Horner

Editeur:

MCA Records
MCD 11240

Produit par:
James Horner, Shawn Murphy
Directeur en charge de la musique
pour Universal Pictures:
Harry Garfield
Directeur en charge de
la musique pour MCA Soundtracks:
Kathy Nelson
Superviseur montage:
Jim Henrikson
Montage/Album Sequencing:
Joe E.Rand

"Remember This Way"

Produit et arrangé par:
David Foster

"Casper The Friendly Ghost"

Produit par:
Richie Zito, Little Richard
Arrangé par:
Richie Zito

Artwork and pictures (c) 1995 Universal City Studios, Inc. & Amblin Entertainment Inc./Harvey Comics/MCA Records, Inc. All rights reserved.

Note: ***1/2
CASPER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Horner
Casper est un célèbre petit personnage de dessin animé né en 1945 dans un cartoon réalisé par Izzy Sparber, un spécialiste du genre à cette époque. Après quelques suites dans les années 50, c'est en 1995 où apparaîtra la première véritable version cinématographique des aventures du gentil fantôme, réalisé par Brad Silberling qui entamait ici son premier film après avoir réalisé de nombreuses séries TV dans les années 80. 'Casper' est un honnête divertissement familial truffé de petits gags et autres situations grotesques avec son inévitable lot d'émotion et d'aventure. Mais en dehors de l'aspect aventure familial, c'est avant tout les effets spéciaux qui frappent ici: l'animation de Casper et des autres fantômes est tout simplement remarquable et les effets visuels signés ILM sont de toute beauté et parfaitement crédibles. On finit au bout d'un moment par ne plus faire attention au côté image de synthèse de Casper tant l'animation et la morphologie du personnage sont très réussis dans le film. Concernant l'histoire, c'est on ne peut plus simple: Carrigan Crittenden (Cathy Moriarty) a hérité d'un très grand manoir ayant appartenu à son père et en le visitant avec son complice Paul 'Dibbs' Plutzker (Eric Idle, un habitué de ce style de film), elle découvre que le manoir est hanté par des fantômes turbulents. Après avoir échoué dans ses diverses tentatives pour chasser les esprits de sa nouvelle demeure, Carrigan fait appel au docteur James Harvey (Bill Pullman), un thérapeute soi-disant réputé pour savoir parler avec les esprits afin qu'il l'aide à exorciser le manoir. Accompagné de sa fille Kat (Christina Ricci), Harvey ne va pas réussir à établir tout de suite le dialogue avec ces fantômes espiègles et malicieux mais c'est Kat qui va découvrir Casper, un jeune fantôme amical qui ne cherche qu'à se faire des amis et ne veut effrayer personne (d'où quelque part une certaine idée de la tolérance qui nous explique aussi qu'il ne faut pas juger les gens sur leur apparence). En devenant l'ami de Kat, Casper va se rappeler progressivement qui il était autrefois et à quoi ressemblait sa vie humaine et c'est ce qui va l'amener à conduire Kat voir le 'Lazare', la mystérieuse machine construite autrefois par son père et qui possède le pouvoir de faire revenir n'importe quel fantôme à sa vie humaine. Evidemment, Carrigan et son acolyte vont s'intéresser d'un peu plus près à cette machine et vont tenter de mettre la main dessus pour découvrir le trésor qui se cache dans le manoir.

Aventure, gags, situations grotesques et un peu de poésie, 'Casper' est un petit film familial sans surprise, si ce n'est les quelques touches d'humour et surtout les nombreux clins d'oeil à d'autres films vers le début du film. Ainsi donc, on ne pourra que sourire dans la scène où James Harvey ('Harvey' est un clin d'oeil à 'Harvey Comics', les éditeurs du comics 'Casper The Friendly Ghost') se transforme en Clint Eastwood ou en Mel Gibson en se regardant devant une glace (peut on aussi y voir une sorte de clin d'oeil déguisé à une scène plus ou moins similaire dans 'Poltergeist' de Tobe Hooper? N'oublions pas que le réalisateur avait prévu une scène avec Zelda Rubinstein renvoyant directement à ce grand classique du film de maison hanté mais a décidé de ne pas l'inclure au montage final) ou lorsque Casper pastiche brièvement Schwarzenegger ('viens avec moi si tu veux vivre' - cf. Terminator 2) et Superman dans la scène où il emmène Kat sur le phare. On notera aussi un gros clin d'oeil à Ghostbusters: Dan Aykoyd en chasseur de fantôme qui sort en courant du manoir mais aussi avec la séquence où Harvey capture les fantômes avec un aspirateur, sans oublier dans cette scène un clin d'oeil à 'The Sea Hawk' de Michael Curtiz, etc. Bref, les allusions amusantes à divers films apportent une touche d'humour assez considérable (John McTiernan procède un peu de la même façon dans 'Last Action Hero' - 1993 - avec Schwarzy) même si l'ensemble n'a rien de vraiment bien inoubliable. On appréciera le final assez poétique du film pour le côté à la fois magique et enfantin du film (la brève transformation de Casper qui retrouve son apparence humaine et un tête-à-tête final et plein de tendresse avec Kat) sans oublier un petit rôle confié à l'actrice Amy Brenneman qui se trouve être - comme par hasard - la femme du réalisateur.

En 1995, James Horner avait déjà abordé ce style de film d'aventure familial avec 'The Pagemaster' (1994) entre autre, sans oublier sa participation à quelques dessins animés comme 'We're Back! A Dinosaur's Story' (1993), 'The Land Before Time' ou la série des deux 'American Tail'. On comprendra donc pourquoi on trouvera de fortes réminiscences de ces anciennes oeuvres dans 'Casper', un score généralement assez apprécié et composé la même année qu'une autre BO d'Horner qui fit un carton, et ce deux ans avant 'Titanic': 'Braveheart' (une des rares BO de film qui a carrément eu droit à une publicité à la télévision! C'est dire le succès qu'a connu cet album, sans parler des horribles remix techno du thème censés exploiter le filon commercial de la musique d'Horner). Pour 'Casper', on est très loin du style tragique et romantique de 'Braveheart'. 'Casper', c'est avant tout de l'aventure, de l'humour et quelques touches de poésie, une musique toute à l'image du film de Brad Silberling. 'No Sign of Ghosts' introduit le film avec un côté mystérieux et quelques vagues touches jazzy qui nous renvoient directement aux pièces jazzy qu'Horner a déjà composé dans des scores tels que 'Cocoon', 'Cocoon Returns', '*batteries not included' ou bien encore 'Honey, I Shrunk The Kids' (on se souvient aussi de l'excellent 'Cat Rumble' de 'An American Tail: Fievel Goes West' avec ses rythmes swing un brin rétro). C'est l'utilisation d'un saxophone qui nous rappelle ici le côté plus jazzy du compositeur, le sax apportant d'ailleurs une petite touche un peu humoristique à ce score orchestral qui met en avant les cordes et leurs différents effets. Evidemment, le côté mystérieux de cette première partie du score illustre l'ambiance manoir hanté gothique à la 'Addams Family', Horner s'amusant même à pasticher le style des musiques fantastiques/horreur pour les films de maison hanté mais avec un côté évidemment plus léger voire grotesque pour les premières scènes avec les fantômes. C'est 'Carrigan and Dibs' qui nous introduit l'un des premiers thèmes du score, mélodie de vents/cordes avec saxophone lié aux deux méchants du film et qui évoque un peu le côté stupide de ces deux personnages (une autre touche d'humour et de légèreté dans cette première partie du score).

Avec 'Strangers In The House', Horner nous décrit les méfaits des fantômes espiègles qui hantent les lieux avec un côté swing/jazzy qui évoque cette fois le côté délirant et grotesque de ces esprits qui aiment bien délirer en faisant peur aux gens. Pendant ce temps, Harvey et sa fille arrivent au manoir accompagné par leur thème, une petite mélodie assez jolie et qui évoque très clairement le lien familial qui unit ces deux individus qui deviendront alors amis avec Casper. C'est le fameux 'The Swordfight' qui permet à Horner de citer brièvement le thème principal de 'The Sea Hawk' d'Erich Wolfgang Korngold, puisque cette scène de combat à l'épée entre Harvey et les trois fantômes débiles fait directement référence au fameux film de Curtiz. Horner se laisse prendre au jeu et apporte à son tour une petite touche d'humour à cette scène (à noter que John Debney y fera lui aussi référence dans un passage de son score pour 'Inspector Gadget' en 1999), tandis que l'utilisation discrète d'un orgue évoque le côté gothique de cette séquence où les fantômes s'amusent à faire peur à Harvey et Kat - encore une pastiche de musique de film de maison hantée - et avec 'March of The Exorcists', on retrouve le thème sautillant de Carrigean et Dibs (à noter l'utilisation amusante d'un clavecin en accompagnement - référence à certains passages de '*batteries not included'?) qui sont toujours dans le coin et ne souhaitent qu'une chose: virer ces fantômes du manoir et s'emparer du fameux trésor caché quelque part à l'intérieur de cette immense baraque.

Dans 'The Lighthouse-Casper & Kat', on rentre dans le côté plus poétique et tendre du score lorsque les deux nouveaux amis se retrouvent sur le toit du phare en regardant la lune la nuit, Horner faisant déjà allusion au fameux thème de 'Casper's Lullaby', très beau thème de piano qui évoque avec une certaine nostalgie poignante les regrets de Casper qui aimerait bien redevenir un être humain et vivre au moins une fois comme avant. (n'est ce pas quelque part une métaphore de la nostalgie de l'enfance révolue?). C'est dans le joli 'Fond Memories' qu'Horner développe cette idée en utilisant un choeur comme il le fait habituellement depuis des partitions comme 'The Land Before Time' pour ne citer ici que l'exemple le plus évident (effectivement, 'Casper' se rapproche beaucoup par moment du style et des harmonies de 'The Land Before Time' et de ses autres scores pour des dessins animés), le choeur évoquant bien évidemment le côté à la fois magique et poétique du film. On ne pourra évidemment pas passer à côté du fameux 'Casper's Lullaby' qui, en plus de développer le très beau thème pour piano de Casper, reste le morceau le plus populaire de tout le score de 'Casper', un morceau de référence que l'on cite toujours lorsque l'on évoque ce score d'Horner. Ce thème de piano possède une simplicité mélodique et harmonique qui font de lui le plus beau thème de toute la partition et celui qui évoque le mieux les états d'âme de ce petit fantôme plein de nostalgie et qui rêve de deux choses: avoir des amis et revivre son enfance humaine. Le thème apporte une certaine mélancolie enfantine au véritable héros du film et les cordes nous renvoient clairement au style lyrique/poétique de certains passages de 'We're Back! A Dinosaur's Story' ou 'The Land Before Time'. Avec 'Casper's Lullaby', Horner a parfaitement cerné la sensibilité du personnage principal et de ses sentiments tout en restituant avec une certaine légèreté le côté poétique du film. On retrouve cette ambiance là dans une partie du long 'Descent To Lazarus' lorsque Casper montre à Kat la machine à ressusciter de son père. Et c'est finalement le magnifique 'One Last Wish' qui conclut cette jolie histoire avec une ultime touche de poésie par le biais d'un choeur restituant tout le côté magique et merveilleux du final du film (l'apparition de Amelia, la transformation de Casper en jeune garçon, etc.) sans oublier le fait qu'Horner développera à la fois dans ces passages le thème familial de Harvey/Kat aux cordes et le très beau thème de piano pour Casper. (et le compositeur nous réserve une ultime touche d'humour au début du 'End Credits' avec le 'Uncles Swing' final)

Casper est un score sans surprise mais qui nous prouve une fois encore à quel point Horner est toujours aussi inspiré lorsqu'il compose pour des comédies ou des films d'aventures familiaux et 'Casper' ne déroge pas à la règle. 'Casper' est une belle petite aventure symphonique teintée d'humour, d'aventure et de poésie, tous les ingrédients qui font de ce score - entouré de trois grands thèmes mémorables - une petite partition pleine de fraîcheur à découvrir, surtout pour tout ceux qui commencent à se lasser des grosses partitions plus dramatiques du compositeur, un genre dans lequel il a déjà fait ses preuve mais où il n'est jamais autant inspiré que dans des films plus légers comme 'Casper'.


---Quentin Billard