Dead Poets Society

1-Carpe Diem 4.44
2-Neal 3.16
3-To The Cave 2.33
4-Keating's Triumph 5.58

The Mosquito Coast

5-The Mosquito Coast 5.39

Witness

6-Main Title 6.23
7-Building The Barn 5.00

The Year of Living
Dangerously


8-Wayang Kulit/Death Of A
Child/Kwan/Enchantment
At Tugu/Kwan's Sacrifice 21.38

Musique  composée par:

Maurice Jarre

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-5270

Dead Poets Society

Assistant de Maurice Jarre:
Patrick Russ
Music Contractor-coordinator:
Leslie Morris

The Mosquito Coast
Ensemble électronique sous la
supervision de Maurice Jarre:
Michael Boddicker,
Michael Fisher,
Ralph Grierson, Judd Miller,
Nyle Steiner, Ian Underwood


Witness

Co-produit par:
Michel Mention

The Year Of Living
Dangerously

Réalisation électronique:
Spencer Lee, Maurice Jarre
Produit par:
Maurice Jarre

Préparé à l'édition pour
Varèse Sarabande par:
Robert Townson, Tom Null

Artwork and pictures (c) 1989 Touchstone Pictures. All rights reserved.

Note: ***1/2
DEAD POETS SOCIETY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Maurice Jarre
Chef-d'oeuvre incontournable du cinéma américain des années 80, « Dead Poets Society » (Le Cercle des poètes disparus) réalisé par Peter Weir (« Truman Show », « Witness ») est un film magnifique, une oeuvre magistrale qui nous invite à réfléchir sur l’importance de saisir l’instant présent, l’importance de savoir profiter des vraies valeurs de la vie et d’apprendre à lutter contre les rouages du conformisme en pensant par soi-même. L'histoire se déroule dans la prestigieuse école américaine de l’académie de Welton à Vermont. Le cadre est particulièrement splendide mais l’ambiance qui règne à l’intérieur de l’école s’avère être d’une très grande austérité. Les étudiants, jusqu’ici muselés par un cadre de travail très rigide, vont apprendre à voir la vie autrement en présence de John Keating (Robin Williams, qui interprète ici un de ses plus grands rôles !), leur professeur de littérature et de poésie, avec qui ils vont lier une certaine complicité et qui va les encourager à refuser l’ordre établi. Sorti en 1989, « Dead Poets Society » a connu un très grand succès au point d’être considéré par certains comme l’un des plus grands films américains de la fin des années 80, justement récompensé par l’Oscar du meilleur scénario en 1989 et le César du meilleur film étranger en 1990.

Peter Weir retrouve à nouveau le compositeur Maurice Jarre sur « Dead Poets Society » pour lequel le musicien français signe une nouvelle partition électronique, comme il l'avait déjà fait sur « Witness », « The Year of Living Dangerously » et « Mosquito Coast ». La musique de Maurice Jarre n'envahit jamais les images du film et intervient toujours aux moments propices, le tout avec une certaine retenue et un minimalisme plus intime. Un thème aux accents irlandais est entendu dans « Carpe Diem » (« saisi l'instant présent »), une mélodie interprétée par l'EVI (Electronic Valve Instrument) et une harpe celtique. Cette mélodie repose sur un bourdon rappelant les airs folkloriques traditionnels celtes. Le thème de « Carpe Diem » est lent, très doux, suggérant habilement la joie de vivre et l'épanouissement des étudiants, encouragé par les enseignements plein de sagesse de leur professeur. Encore une fois, Maurice Jarre a parfaitement comprit le sens du film à travers sa musique, apportant une certaine poésie délicate au long-métrage de Peter Weir - quoi de plus naturel pour un film évoquant justement le monde de la littérature et de la poésie.

On remarquera ici la façon dont Maurice Jarre a construit sa partition : ainsi, on trouvera d’un côté la musique électronique (un brin datée), une musique d'ambiance assez fonctionnelle. Le compositeur a toujours été très à l’aise dans la composition de musiques électroniques, et plus particulièrement pour les films de Peter Weir. Sa musique synthétique offre un charme tout particulier aux images, notamment dans des morceaux comme « To the Cave » pour la scène où les étudiants traversent un bois, la nuit, pour se réunir ensemble dans une petite caverne, là où ils formeront 'Le cercle des poètes disparus'. La musique est mystérieuse, envoûtante et atmosphérique, rappelant parfaitement ce que Maurice Jarre composa pour « Witness ». En parallèle de toute cette partie plutôt atmosphérique, un morceau comme « Neal » (Robert Sean Leonard) illustre le personnage de Neal Perry, jeune étudiant tourmenté par son père qui refuse de voir son fils devenir un acteur de théâtre, alors que le théâtre représente tout pour lui, ce qui provoquera finalement son suicide tragique à la fin de l'histoire. A noter que le morceau synthétique illustrant ce passage dramatique du film n'a malheureusement pas été retenu pour le CD.

Il est tout bonnement impossible d’évoquer le travail de Maurice Jarre sur « Dead Poets Society » sans passer à côté de « Keating's Triumph », morceau clé de la musique du film de Peter Weir, formidable coda musicale apportant un éclairage émotionnel puissant et symbolique à la séquence finale du film. Pour cette scène, Peter Weir avait demandé à Maurice Jarre d’écrire une musique qui déclencherait l'enthousiasme des gens, au moment où l’on voit Keating s’apprêter à quitter l'école. Les élèves se lèvent et défient leur nouveau professeur en montant sur leurs bureaux afin de rendre hommage à Mr.Keating et à ses idéaux de liberté, le professeur qui leur a fait découvrir les vraies valeurs d’une vie humaine. Criant tous à l’unisson « O capitaine, mon capitaine », cette magnifique scène rend un hommage triomphant à John Keating, la musique de Maurice Jarre s'envolant alors pour atteindre des sommets de gloire avec l'apparition de la cornemuse et de l'orchestre, un morceau s'apparentant ici à une sorte de marche irlandaise sur l'air plus solennel et triomphant de « Carpe Diem ». La musique de cette scène clôt à merveille le film et ne peut que déclencher l'enthousiasme et l’exubérance des spectateurs. C'est aussi une brillante façon de mettre en avant la musique du film, car, à la toute dernière seconde de la séquence, la musique prend finalement le dessus sur les paroles des personnages et rend à son tour hommage au courage des étudiants qui n'ont pas peur d'afficher leurs opinions, et à John Keating, un homme qui a eu le courage de sensibiliser ses élèves contre les dangers du conformisme et des idées préconçues.

« Dead Poets Society » reste donc une partition incontournable de Maurice Jarre, une musique électronique utilisant toute une série d’instruments acoustiques solistes comme la harpe celtique dans « Carpe Diem » et la cornemuse écossaise dans « Keating's Triumph » - sans oublier l'utilisation de l'EVI. En conclusion, « Dead Poets Society » est une grande oeuvre aussi bien cinématographique que musicale. Excellent, tout simplement !



---Quentin Billard