Musique  composée par:

Jerry Goldsmith

Editeur:


Réalisateur:
Fred Schepisi
Genre:
Comédie romantique
Avec:
Meg Ryan,
Tim Robbins,
Walter Matthau.

(c) 1994 Paramount Pictures.

Note: ***1/2
I.Q.
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Jerry Goldsmith
Encore une petite comédie légère du réalisateur Fred Schepisi après l'amusant 'Mr.Baseball' (1992) et le moins amusant 'Six Degrees of Separation' (1993). I.Q. (1994) - L'amour en équation - décrit l'aventure sentimentale de Ed Walters (Tim Robbins, décidément très à l'aise dans tous les registres), un mécanicien qui travaille dans un garage jusqu'au jour où il rencontre la ravissante Catherine Boyd (Meg Ryan, toujours une habituée fidèle des comédies romantiques, au moins depuis 'When Harry Met Sally' en 1989) et tombe amoureux de celle qui n'est autre que la nièce....d'Albert Einstein en personne! (incarné par un Walter Matthau vraiment amusant et très ressemblant au vrai Einstein). Avec l'aide de son oncle Einstein, Ed va tout faire pour tenter de séduire sa nièce afin que cette dernière tombe à son tour amoureuse du timide mécanicien. Avec la complicité de ses amis Nathan, Kurt et Boris, Einstein va l'aider à le faire passer pour un grand physicien qui prétendra avoir inventé quelque chose de révolutionnaire, Ed devant jouer le jeu jusqu'au bout s'il espère conquérir le coeur de Catherine. Inutile de préciser que le héros va se retrouver dans de nombreuses situations particulièrement cocasses et hilarantes, et ce même si l'issue de l'histoire est déjà connue d'avance. 'I.Q.' est au final un film très sympathique, léger et plein de bonne humeur. Walter Matthau interprète un Albert Einstein en pleine forme dans ce film où les mathématiques et la physique côtoient l'amour et les bons sentiments. Une petite comédie romantique vraiment très sympathique!

I.Q. marque la quatrième collaboration entre Fred Schepisi et Jerry Goldsmith. Pour cette petite comédie romantique mineure, Goldsmith a décidé de construire sa partition autour d'un style plus rock' n roll/jazz, le score étant dominé en majeure partie par un violon soliste (comme dans 'Six Degrees of Separation'), avec une section instrumentale jazz et le traditionnel orchestre symphonique.

Le générique de début s'ouvre sur le thème principal qui se trouve être en réalité une amusante variation sur l’air de la célèbre comptine enfantine 'Ah! Vous dirais-je maman' ('Twinkle twinkle little star'), exposée ici par le violon soliste et repris ensuite au sein de l'orchestre. L'utilisation de cet air populaire joué par un violon soliste est en fait une double astuce de la part du compositeur: premièrement, on s’aperçoit rapidement qu'un personnage filmé de dos dans le film joue cette mélodie sur son violon dans un parc au début du film. On peut donc en conclure que la mélodie du violon provient en réalité de ce personnage dans le film (d'où le choix d'avoir utilisé cet instrument pour toute la partition de ‘I.Q.’). Deuxièmement, il faut aussi signaler le fait que le personnage d'Einstein (Walter Matthau) fait plusieurs fois référence à Mozart dans le film. Or le célèbre compositeur autrichien a écrit lui même une célèbre variation sur l’air de 'Ah! Vous dirais-je maman'. On peut donc définitivement en conclure que le choix de cette mélodie populaire dans le film n'a rien d’innocent, tout comme l'utilisation du violon qui se trouve être une autre astuce de la part du compositeur.

Jerry Goldsmith va développer très rapidement ce thème pour apporter un caractère plus enfantin, jovial et innocent à sa musique. La scène à moto vers le début du film (lorsque Ed ramène Einstein chez lui en moto) s’inscrit dans un style plus rock’n roll avec l'utilisation surprenante d'une petite chorale féminine qui chantent des 'doo-wah' kitsch et hilarants, avec la batterie, le piano et un saxophone cool dans un style rock’n roll rétro tendance années 50/60. Le compositeur semble donc s’être bien amusé sur cette partition légère qui apporte une certaine bonne humeur rafraîchissante au film de Fred Schepisi, avec ses quelques touches jazzy légères et agréables.

La scène du test de physique marque dans le film le retour du thème de violon avec l'orchestre, sans oublier l'utilisation de quelques petites touches synthétiques chères au compositeur, qui nous réserve aussi quelques très beaux moments de tendresse pour cette musique, avec en particulier l'utilisation d'un piano électrique que Goldsmith utilise parfois dans certains de ses ‘Love Theme’ des années 90. Avec son caractère à la fois léger, romantique et rafraîchissant, le score de ‘I.Q.’ évolue tout au long du film avec une longue série de variations autour du thème de 'Ah! Vous dirais-je maman', une sorte de retour en enfance amusant et teinté d'humour, une musique plus étonnante de la part de Jerry Goldsmith qui nous a rarement fait entendre ce type de musique tout au long de sa carrière.

On ne pourra que regretter le fait que le score n'ait jamais été édité officiellement en CD, et même si 'I.Q.' fait partie des scores mineurs de Jerry Goldsmith, on ne pourra qu'être charmé par la fraîcheur de cette petite partition de comédie romantique injustement méconnue et qui risque de le rester encore longtemps si aucun label de musique de film ne se décide à faire quelque chose pour ressortir cette partition de l'ombre.


---Quentin Billard